Vertigo@home (2007)
In Vertigo (1958), a man in a car follows a woman who is looking for an inexistant past. Using Google Streetview, the artist found back the filming sites of the movie. He was thus able to reproduce with precision the caracters course in San Francisco. He filmed Vertigo for a second time but stayed home to do it.
Christine Sprengler, Hitchcock and Contemporary Art, 2014 : »Vertigo’s soundtrack—this time unaltered and complete with sound effeCts—also provides continuity to Gregory Chatonsky’s Vertigo@home. Over the course of approximately nine minutes, this virtual cinephilic pilgrimage leads us through Scottie’s San Francisco, folowing his route and visiting the very same sites he did in the ?lm. However, Chatonsky neither ?lmed the journey itself, nor were any sequences appropriated from Hitchcock‘s original. As the title indicates, Vertig?lwmt was created by Chatonsky at home, a feat made possible by the use of Google Streetview. A function of Google Maps, Streetview offers navigators a car’s—eye view of the roads they plan to travel, offering a fairly clear picture of structures, landmarks, and, as privacy advocates have lamented, people in compromising situations.
Chatonsky matches his route to Scottie’s as closely as possible, “editing” as Hitchcock did, in order to sync the soundtrack with the action (i.e., pace of travel). When Scotn’e goes indoors, the screen turns black and our only stimuli are sound effects such as Scottie’s footsteps and a car door slamming. At these moments, the work of the Foley artist becomes most apparent. We become aware of the occasional and uncharacteristic minimalism of Vtrn’ga’s soundtrack and the function of its erasure of ambient sound. The sound effects are isolated from their attendant images and from the fullness of the score that typically subsumes these sounds. In this instance, we hear only the sounds Scottie makes, suggesting all his energy is being marshaled into looking and thus signifying the interiority of his state of mind during this pursuit.
Chatonsky’s use of appropriated sound here also raises another set of interesting issues with respect to fact and ?ction, the real and the virtual. Speci?cally, it encourages us to think about ?ction and arti?ce in relation to sound, something we may be unaccustomed to doing. We might readily assess the veracity of the image when confronted with visual effects while watching a ?lm, but rarely do we subject sound to such scrutiny. In Vertigo@home though, such an exercise is seemingly encouraged. Although Google Streetview offers us a virtual tour of San Francisco, its images are read as real. They are outside the domain of ?ction and as part of a mapmaking endeavor must, by de?nition and necessity, re?ect real physical space, real geography. This is not to say that these images are not mediated by their technology or aesthetic markers, something we will address in just a moment, but that all things point to Chatonsky’s images as unmistakably “real.”
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Dans Vertigo (1958), un homme dans une voiture suit une femme qui est à la recherche d’un passé inexistant. Grâce à Google Streetview, l’artiste a retrouvé les lieux de tournage du film. Il a ainsi pu reproduire avec précision le parcours des personnages à San Francisco. Il a filmé Vertigo une deuxième fois mais est resté à la maison pour le faire.
Christine Sprengler, Hitchcock and Contemporary Art, 2014 : « La bande sonore de Vertigo – cette fois-ci intacte et complète avec des effets sonores – assure également la continuité de Vertigo@home de Gregory Chatonsky. Pendant environ neuf minutes, ce pèlerinage cinéphilique virtuel nous conduit à travers le San Francisco de Scottie, en suivant son itinéraire et en visitant les mêmes sites que ceux qu’il a visités dans le ?lm. Cependant, Chatonsky n’a pas ?lmed le voyage lui-même, et aucun
des séquences reprises de l’original d’Hitchcock. Comme le titre l’indique, Vertig?lwmt a été créé par Chatonsky chez lui, un exploit rendu possible par l’utilisation de Google Streetview. Fonction de Google Maps, Streetview offre aux navigateurs une vue d’ensemble des routes qu’ils prévoient de parcourir, offrant une image assez claire des structures, des points de repère et, comme l’ont déploré les défenseurs de la vie privée, des personnes en situation compromettante.
Chatonsky fait correspondre son itinéraire à celui de Scottie le plus étroitement possible, en effectuant un « montage » comme l’a fait Hitchcock, afin de synchroniser la bande son avec l’action (c’est-à-dire le rythme du voyage). Lorsque Scotn’e entre à l’intérieur, l’écran devient noir et nos seuls stimuli sont des effets sonores tels que les pas de Scottie et le claquement d’une portière de voiture. C’est à ce moment que le travail de l’artiste Foley devient le plus apparent. Nous prenons conscience du minimalisme occasionnel et inhabituel de la bande-son de Vtrn’ga et de la fonction d’effacement du son ambiant qu’elle comporte. Les effets sonores sont isolés des images qui les accompagnent et de la plénitude de la partition qui subsiste généralement de ces sons. Dans le cas présent, nous n’entendons que les sons que Scottie produit, ce qui suggère que toute son énergie est mobilisée pour regarder et signifie donc l’intériorité de son état d’esprit pendant cette quête.
L’utilisation par Chatonsky de sons appropriés soulève ici une autre série de questions intéressantes concernant les faits et les citations, le réel et le virtuel. Plus particulièrement, elle nous encourage à penser à la ction et à l’arti?ce en relation avec le son, ce à quoi nous ne sommes peut-être pas habitués. Nous pouvons facilement évaluer la véracité de l’image lorsque nous sommes confrontés à des effets visuels en regardant un film, mais il est rare que nous soumettions le son à un tel examen. Dans Vertigo@home cependant, un tel exercice semble encouragé. Bien que Google Streetview nous propose une visite virtuelle de San Francisco, ses images sont lues comme réelles. Elles ne relèvent pas du domaine de la cartographie et, dans le cadre d’une entreprise de cartographie, elles doivent, par dé?nition et par nécessité, refléter un espace physique réel, une géographie réelle. Cela ne veut pas dire que ces images ne sont pas médiatisées par leur technologie ou leurs marqueurs esthétiques, ce que nous aborderons dans un instant, mais que tout indique que les images de Chatonsky sont incontestablement « réelles ».
Seconde version HD réalisée en 2015 pour l’exposition Walkers.