Disoriented Frontiers (2000)
From a photograph of Gypsy children found in the Belfort archives, a story is built around the border and identity.
We walk through a town.
We meet few inhabitants.
It is cold outside.
We look at the windows of the buildings and try to remember all those lives we don’t know.
All the stories, big and small, that we unknowingly see.
The city is that border.
Starting from the exhibition site, Belfort, it is a question of reconstructing or inventing an imaginary city mixing in the same virtual space architectural elements, archival documents, faces, testimonies. Belfort is a city of borders.
The city here is not a path, but rather a border, a no man’s land, an edge that would extend, the fringe of an edge. This VRML matrix is presented as a paradoxical world made up of small fragments of space which, at first glance, correspond to a classical geometry but which, in the course of interactive movement, reveal themselves to juxtapose three perspectives: that of the image, that of the imaginary and that of cartography. These perspectives never manage to correspond to each other, thereby creating a gap in urban representation.
« Exorcise not to chase away ghosts, but this time to make them right, if it means bringing them back alive, like returnees who would no longer be returnees, but like those other arrivals to whom a memory or a hospitable promise must give a welcome. »
Jacques Derrida in Spectres de Marx
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A partir d’une photographie représentant des enfants Tziganes retrouvée dans les archives de Belfort, un récit se construit autour de la frontière et de l’identité.
Nous marchons dans une ville.
Nous croisons peu d’habitants.
Il fait froid dehors.
Nous regardons les fenêtres des immeubles et nous essayons de nous souvenir de toutes ces vies que nous ne connaissons pas.
Toutes ces histoires, grandes et petites, que nous cotoyons sans le savoir.
La ville est cette frontière.
Partant du lieu de l’exposition, Belfort, il s’agit de reconstituer ou d’inventer une ville imaginaire mêlant dans un même espace virtuel des éléments architecturaux, des documents d’archives, des visages, des témoignages. Belfort est une ville de frontières.
La ville n’est pas ici un chemin, plutôt une lisière, un no man’s land, un bord qui se prolongerait, la frange d’un bord. Cette matrice en VRML se présente comme un monde paradoxal constitué de petits fragments d’espaces qui, au premier regard, correspondrent à une géométrie classique mais qui au cours du déplacement interactif se révélent juxtaposer trois perspectives : celle de l’image, celle de l’imaginaire et celle de la cartographie. Ces perspectives ne parviennent jamais à se correspondre, instaurant par là même un décalage dans la représentation urbaine.
« Exorciser non pas pour chasser les fantômes, mais cette fois pour leur faire droit, si cela revient à les faire revenir vivants, comme des revenants qui ne seraient plus des revenants, mais comme ces autres arrivants auxquels une mémoire ou une promesse hospitalière doit donner accueil. »
Jacques Derrida in Spectres de Marx
Curator : Anne Roquigny
Exposition : Nuits Savoureuses, Belfort
Production : Centre International de Création Vidéo