Still Life (2004)
La nature morte est situee au plus bas de la hierarchie des genres, bien apres le portrait, le paysage – themes que nous avons deja traites – et le grand genre qu’est la peinture d’histoire. La nature morte consiste en la representation d’objets naturels ou non, denrees alimentaires, animaux, fleurs, objets usuels, de telle sorte qu’ils sont le principal ou le seul sujet.
Il est donc question de ces objets a portee de main, de la maniere dont nous nous les approprions, de leur vie et de leur mort, parfois de leur vanite. La banalite meme du referent de la nature morte en fait le genre ontologique par excellence: qu’est-ce que les etants qui nous entourent et l’etre, la presence et la represensation, l’art (ou la technique) comme artifices qu’il n’y a pas, qu’il n’y a plus de nature? La nature morte rejoue le grand conflit entre l’art et la nature.
Du XVIeme siecle, en passant par Chardin, le cubisme, le pop art avec toutes ses descendances, courant jusqu’aux branchements enchevetres de Miltos Manetas, la nature morte ne cessera d’epouser les problematiques de l’histoire de l’art et continue encore aujourd’hui a travailler nos systemes esthetiques. La nature est-elle morte? La nature du monde, de l’etre humain, des objets industriels? A l’ere du numerique et des biotechnologies, que nous reste-t-il de cette nature mise a mort? Existe-t-il une nature des objets numeriques? De quelle facon les reseaux entre les objets deviennent a leur tour des objets? Comment pouvons-nous comprendre notre environnement tout en etant attentifs aux objets, ces details du monde?
Still Life is at the rear of the painting genre hierarchy, far behind the Portrait and the Landscape – theme that we have already explored – or the other main theme that is Historical Painting. It consists of objects representation, so they are the only or main subject. Objects which are natural or not, food, animals, flowers, daily items.
It is thus a question of the object at hand, the way we appropriate them, their life and death, sometimes their vanity. The banality of the Still Life referent makes it the ultimate ontological genre. What are those things that surround us? What are their being, their presence, and their representation? What is the art (or the technique) of the artifice that doesn’t belong to nature anymore? Still Life replays the great conflict between art and nature.
From the XVI century, with Chardin, then Cubism, the Pop Art and its heirs, to the cutting edge of Miltos Manetas, Still Life always works together with the art history main concerns. It keeps on questioning the problematic even nowadays. Is Life still? Are humans and industrial objects life still? What is left from it, in today’s digital and bio technical? Is there a nature of digital objects? How do objects in network become objects themselves? How can we understand our world in observing these objects, theses world?