La vie de quartier

« Pourquoi ne pas privilégier la dispersion ? Au lieu de vivre dans un lieu unique, en cherchant vainement à s’y rassembler, pourquoi n’aurait-on pas, éparpillé dans Paris cinq ou six chambres ? J’irais dormir à Denfer, j’écrirais place Voltaire, j’écouterais de la musique place Clichy, je ferais l’amour à la poterne des peupliers, je mangerais rue de la Tombe-Issoire, je lirais près du parc monceau, etc. Est-ce plus stupide, en fin de compte, que de mettre tous les marchands de meubles faubourg Saint-Aontoine, tous les marchands de verrerie rue du Paradis, tous les tailleurs rue du Sentier, tous les juifs rue des Rosiers, tous les étudiants au quartier Latin, tous les éditeurs à Saint-Sulpice, tous les médecins dans Harley Street, tous les noirs à Haarlem ? »
Georges Perec (La vie de quartier, Espèces d’espaces).

lincoln
Lincoln Beach, 18 fev. 2015

Je vis à Paris
J’enseigne à Lorient
J’expose à Quimper
Je vois mes amis à Lyon
J’aime à la Nouvelle Orléans
Je me retrouve à Briant

La vie est belle quand elle se disperse.