Archive mensuelles: novembre 2008

I’ve missed talking to you every day

En vrac, une sélection de quelques lettres, mails et mots, reçus pendant cette semaine de « Without Interfaces »…

Un coucher de soleil à Appart’ Hôtel, sur la frontière Suisse de Stéphane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une carte de Zoé, reçu le premier jour de « Without interfaces ».

Un mot de Maja & Zoé, malchanceuses, qui sont passées quand je n’étais pas là.

 

Un CD de Beethoven, cadeau de Maël & Marie DQ, interprété par Rudolf Serkin, qui a souvent accompagné mes oreilles durant cette semaine.

Une pédale d’effets pour ma guitare, cadeau de Marie D. et Zoé, après une journée passée à faire de l’enduit dans l’appartement de la goutte d’or.

Et puis deux mails d’Alex, l’un drôle sur le fait de penser à écrire une fois par jour, et l’un avec une pièce jointe + un lien vers la Radio Suisse Romande:
http://www.rsr.ch/espace-2/dare-dare/selectedDate/31/10/2008

…Sans parler des quelques huit cartes reçues par fragments, d’Angleterre. Et enfin une carte avec une machine à écrire dessus, mais non signée. Ceux qui me l’ont envoyé, dites moi qui vous êtes???

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But mainly, i’ve missed talking to you everyday.

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One week

La semaine a été à la fois longue et courte. Difficile et étrangement agréable. Remplie par les allées & venues, les RDVs, le matin les cartes dans ma boîte aux lettres, le soir les papiers glissés dans l’embrasure de ma porte laissés par les visiteurs manqués…
Une semaine, à parler directement, à communiquer sans interfaces.
Et voila que ce soir, à quelques minutes de la semaine écoulée, je regarde ma lampe qui s’est allumée, par intermittence, tous les jours, témoignant que quelqu’un m’envoyait un signal « Sleep » ou « Wake up » depuis l’exposition au Centre de l’image Contemporaine à Genève… Je l’avais oubliée.
Un cheval de Troie en quelques sortes.
D’un seul coup, mon projet « without Interfaces » devient « Without Interfaces but one ».

Je reprends demain, le 12 novembre, par la participation à une discussion avec Karine Lebrun sur tchatchhh.
Puis à minuit, pour la reprise générale.

I scream

Avant hier, Jocelyn et moi avons travaillé à un nouveau projet qui porte le nom de « I scream », une abréviation du titre « I scream, you scream, we all scream for an ice-cream » (un titre qui, bien sûr, entre en résonance avec les titres longs).

Le projet est une relecture du film « The Night of the Living Dead » et est créé pour une soirée de projection qui aura lieu à l’ancienne base des sous-marins à Lorient en décembre.

« I scream You scream we all scream for an ice-cream » est un film d’horreur sans image, sans hémoglobine, sans tête qui tombe, un générateur de textes qui explore un genre cinématographique (le film d’horreur) et en souligne ses clichés, ses répétitions et ses schémas.
Les images propres au film d’horreur, très souvent surcodées, y sont délaissées au profit d’un type d’images différent : la typographie, dont la fonction est similaire à savoir celle de désigner un style et permettre la lecture d’une histoire.
En associant texte et musique (résultat du mixage de la BO du film « The Night of the Living Dead »), le flux du générateur nous entraîne au cœur d’intrigues gores et inquiétantes, en jouant avec le second degré nécessaire à la lecture de ces dialogues refroidissants.

Les principales questions abordées lors de cette séance de travail ont été celles de la nécessité de l’aléatoire dans une telle entreprise, et ce que la génération apportait de plus qu’une simple traduction linéaire, visuelle et typographique du film.
Pour ma part, je reste persuadée qu’un générateur constitué d’après un texte-matrice aide à une relecture « éclairée » de celui-ci. Il en souligne la grammaire, les répétitions, la ponctuation, les schémas. Ce n’est pas simplement un non-choix narratif laissé à l’ordinateur, mais bien un décodeur, un traducteur de la structure du texte.
Pour moi, le travail consiste en un va-et-vient entre lecture du texte matrice, lecture du texte généré, rédaction et retouche du scénario. Par exemple définir le nombre de mots par ligne, le nombre de lignes par écran, la taille typographie, la cadence et le mode d’apparition et disparition du texte. C’est à ce niveau-là que se trouve l’essentiel du travail de mise en image par la typographie (d’autant plus quand on utilise une typographie comme la BF15 dont l’impact visuel est important).

Pour finir, l’article « Quand les zombies lisent Guy Debord », de Bruno ICHER, publié sur le site de Libération lors de la sortie du nouveau film de Romero.

« Le pessimisme est sans aucun doute la principale qualité de George A. Romero. C’est grâce à cette misanthropie sans faille que, depuis 1968 et sa fondatrice Nuit des morts vivants, il revient régulièrement nous dire que le monde est un cadavre en putréfaction qui bouge encore. Trois ans après le post-apocalyptique et très réussi Land of the Dead, dans lequel les zombies s’organisaient en société toujours aussi vorace mais intelligente, Romero a donc décidé un retour aux origines, quand le monde n’était pas encore parsemé de créatures de l’enfer. Il a aussi retrouvé l’ambiance fauchée de ses débuts, probablement bien aidé par les studios qui lui ont accordé un budget famélique. Le costaud américain a en tout cas fait de nécessité vertu en livrant un nouvel opus dont l’esprit, mais pas la réalisation, ressemble comme un petit frère à son œuvre originale.

L’affaire est ici concentrée dans l’intimité fébrile d’un groupe d’étudiants en cinéma qui tournent un naveton de fin d’études en pleine forêt. Ils commencent à peine à s’engueuler à propos d’une mauvaise prise que les infos télé font état de cas étranges de résurrections aboutissant à des actes de cannibalisme. Jusque-là tout va bien, on sait où on est. Mais la cible de Romero est cette fois ailleurs. Son dégoût vise l’image. Celle avec laquelle il s’amuse depuis quarante ans et qui, depuis, est passée dans les mains du reste du monde. Ces milliards d’images qui nous encerclent et nous tombent dessus à haut débit, comme ces cadavres mal foutus dont il est impossible de se débarrasser. Le film brocarde le déferlement ininterrompu d’informations et l’hystérie collective avec laquelle l’humanité balance sur le Net le moindre film capté au téléphone portable.

Si Romero a une tendance à un léger radotage, recyclant parfois les idées de ses précédents films, il a encore de la ressource. Une scène clouante d’enfant qui veut dévorer sa sœur, l’hallucinant tableau des poissons rouges humains ou la brillante métaphore finale laissent penser de Romero qu’à l’instar de ses créatures, il faudra sans doute lui tirer dans la tête pour qu’il arrête. »

Without interfaces

Ce soir, je suis rentrée de la soirée que j’ai passée avec Zoé, et j’ai envoyé un mail pour prévenir tout le monde de mon petit projet qui porte désormais le simple titre de « Without Interfaces ».

Un peu avant minuit, facebook, ichat, skype se sont affolés : tout le monde s’est mis à m’envoyer des messages, comme pour me souhaiter bon voyage. C’était assez beau, la frénésie de ces derniers messages envoyés dans l’urgence.

J’ai lu les 3 derniers mails reçus. Pendant ce temps, Zoé est réapparue sur skype, m’a raconté une blague qui m’a fait rire, a failli me faire de louper le coche et a ralenti mes réponses aux derniers mails.

J’ai reçu un sms, et j’y ai répondu.

Puis à minuit moins trois, Zoé a fait le décompte : > 3 > 2 > 1 ….et j’ai fermé Skype, ichat, mon mail. J’ai laissé mon tel ouvert (pour qu’il garde les messages en mémoire), mais je ne le consulterais pas. Il est dans mon placard.

Il est 00:23, pas de bruit, mon appartement est calme, et moi aussi.

For one week, my life will not be an interactive fiction & conversation.

Tous les ans, pour mon anniversaire, je produis un petit travail, pour mon propre plaisir. C’est une sorte de cadeau que je me fais, sous la forme d’un projet. Je grappille un peu de temps, je m’investis dans quelque chose qui n’a parfois de cohérence que pour moi.

Dans cette optique, je me suis rendue au Centre Pompidou hier pour re-visionner les vidéos de Chris Burden, qui est un des artistes qui m’a toujours fasciné, et dont le travail m’émeut à chaque fois, parce que bizarrement, je le trouve très doux.
Ce sont les vidéos issues de ses performances, qu’il commente lui-même, peu sûr de lui, la voix tremblante, en cherchant parfois ses mots. Cette livraison de ses commentaires est touchante et sincère.
J’ai revu entre autre « Shot », « Bed Piece », « Through the Night Softly », et « TV Ad » qui est une de mes préférées.
Ce que j’ai vu dans le générique de « TV Ad » et qui m’a fait plaisir (un cadeau presque), c’est que la première diffusion de cette publicité sur la télévision américaine s’est faite le 5 novembre 1973, le jour de ma naissance.

Cela m’amène à mon projet d’anniversaire. Je ne sais pas encore pourquoi il y a un lien entre les vidéos de Burden et ce projet, mais il y en a un (peut être dans la livraison qu’il fait de son temps aux autres – la galerie, les spectateurs – dans une pièce comme Bed Piece…), je vais chercher.

Le projet n’a pour le moment pas de titre

Il est simple : il consiste à éviter pendant une semaine les conversations que j’ai quotidiennement par le biais d’interfaces, pour ne privilégier que des conversations directes. Donc, demain à minuit, j’éteindrai mon tel pendant 1 semaine. Plus de mail, de Skype, ichat, de facebook non plus.
J’ai dû planifier quelques rencontres pour que cette semaine, pour qu’elle ne soit pas différente des autres, pour continuer à interagir avec mes amis, les gens qui me sont proches. De même, d’ici demain, je posterai ici les jours et horaires où je suis chez moi. Tout le monde pourra donc passer me voir, à l’improviste, pour parler.
Au bout d’une semaine, je reprendrais ma vie interfacée, entre autre, par une conversation de deux semaines, sur internet, avec Karine Lebrun.

Version Béta, quelques photos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques photos de l’installation de Sweet Dream (Genève-Paris) à Version Béta.

Punie, dans un coin, pour cause d’accès technologique : coincée entre Héhé et Gwenola Wagon/Caroline Bernard, y’a Pire : )
Je tiens à remercier tous les gens du Centre pour l’Image Contemporaine, qui ont été tellement gentils pendant la durée de l’installation et mon séjour à Genève. Donc merci Alexandra, Sara, Anne, Pauline et le perchiste dont je connais pas le nom, Fabien, Kevin, Paolino (double merci), René, Fred..

Merci aussi à Gwenola Wagon, Jean-Louis Boissier, et enfin, à Paris, à Alexis Chazard et Marika Dermineur.