Archive mensuelles: octobre 2018

Je suis très heureuse de participer avec Véronique Savard, au colloque « Repenser les humanités numériques », jeudi 25 octobre à 14h, à l’Université de Montréal !
Nous y présenterons nos travaux et ceux de Cécile Babiole, Dominique Siroit et Robert Saucier,

I am really happy to announce that I will be participating with Véronique Savard to the « Thinking the Digital Humanities Anew » at the University of Montreal, on Thursday, 25 November, at 2PM!

Repenser les humanités numériques, Centre de recherche interuniversitaire des humanités numériques.

Texte introductif :

S’il existe de nos jours une pluralité de pratiques réflexives en arts visuels dont les productions servent à éclairer l’apport déterminant du numérique dans nos sociétés contemporaines, de nombreux travaux revendiquent également et depuis le Post-Internet le glissement de l’espace physique dans la culture en réseau (et inversement) et la capacité des documents numériques à se reproduire et à muter indéfiniment. Outre la volonté d’élargir le cercle de diffusion et de circulation des œuvres d’art sur les réseaux, ces stratégies inédites de production, lesquels rendent dynamique la correspondance entre l’œuvre, le matériau numérique et sa documentation, sous-tendent un espace de réflexion critique et rhizomatique à partir duquel on peut soutirer certains traits communs.

La conférence que nous proposons s’inscrit à la suite d’une rencontre entre artistes-chercheurs du domaine des arts visuels et médiatiques. Notre groupe de recherche, constitué de cinq artistes québécois et français de différentes générations, travaille de manière à mettre en exergue et éclairer les structures paradigmatiques, méthodologiques et épistémologiques relatives à l’expérience numérique. Notre projet de recherche et de création est animé par des questions soulevées par la matière technique et culturelle à partir desquels découlent différentes postures de détournement et de remédiation des objets esthétiques, interactifs, textuels et programmés. Il consiste à rendre visible, discuter et situer les spécificités de nos problématiques dans un contexte où les enjeux sociaux, économiques et politiques, soulevés par le numérique, engagent une prise en charge artistique des processus idéologiques.
Notre présentation s’articulera autour d’une sélection d’images relatives à la documentation de projets d’expositions élaborées par les artistes du collectif. Ces œuvres, réalisées par Dominique Sirois, Robert Saucier, Cécile Babiole, Véronique Savard, et Julie Morel ont la particularité, tant sur le plan formel que conceptuel, d’avoir pris naissance dans et par le numérique, bien qu’elles soient également porteuses d’une réflexion sur l’hybridité des médias et sur leurs dispositifs de présentation dans l’espace d’exposition. En effet, ces modes relationnels (et de distanciation) entre appropriations des dispositifs technologiques, interactifs ou langagiers couplés aux médias traditionnels et moyens de diffusion au sein même de l’espace codifié qu’est la galerie, permettent – de par la nature même des œuvres d’art – un rapport sensible aux technologies, dans lequel le visiteur peut trouver un espace d’ouverture tant critique que visuel. Ce lien concret dans la construction de l’expérience nous est cher du fait que nous évoluons dans une société de consommation du numérique, et subissons quotidiennement et à long terme ses effets : des politiques d’utilisation des réseaux sociaux à l’impact écologique de l’obsolescence programmée ou d’un data center, en passant par les algorithmes « patriarcaux » ou autres outils cybernétiques autoritaires.

La coexistence entre ces différents points vus où s’entremêle la complexité des transformations, par le numérique, des formes visuelles, du langage et de la société dans son ensemble se présente en outre comme une préoccupation commune à ces positions artistiques et font la richesse de cette collaboration. En cheminant à travers différentes œuvres, nous aborderons des questions d’ordre pratique et théorique: quels sont les caractères anticipatoires et normatifs propres aux matériaux culturels numériques ? Comment l’œuvre d’art peut-elle désactiver ou court-circuiter un usage récurrent et dominant de la technologie ? Quelles en sont les portées créatives et philosophiques ? Quels en sont les contours et singularités ?

Quelques images :

User Agreement, Véronique Savard


Bzzz, le son de l’électricité, Cécile Babiole


Infrasense, Robert Saucier + KIT


Di$play Body, Dominique Siroit


A.F.K., Julie Morel