Générateur blanc

14h19. 1°c. La ville dégouline, elle ruisselle. L’eau coule le long des pentes, en petites cascades, parfois boueuses. L’eau entraîne avec elle les graviers et la poussière, les mégots accumulés alors que la neige recouvrait tout.
Je suis les petits affluents le long de la pente. Je descends jusqu’au St. Laurent.
Les gens sortent. Des joggers apparaissent. Ils sortent de nulle part. Je les croise à chaque coin de rue. Les gens se souviennent de leur corps. Ils disent « je m’en rappelle ». « Je me souviens ». Par leur course, ils évoquent le beau temps, la douceur, la chaleur. Ils courent entre deux tempêtes. Ou en direction de la prochaine. Ils accélèrent, ils s’accélèrent. Ils circulent. Ça. Comme des électrons. Avec l’eau, c’est une véritable électrolyse.
La ville prend un nouveau visage. Sale, plus rugueux, plus angulaire, mais plus net.

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