Icebergs / Données cachées

Une fois par semaine, je retrouve des ami(e)s chez Rose Bakery, pour discuter, pour se donner des nouvelles, passer un moment ensemble. Presque toujours, la discussion, par petites touches, se tourne progressivement vers les projets de chacun, et les petits détails qui les caractérisent. Que ce soit pour trouver des solutions matérielles, du type : qu’est ce que l’encre numérique, la stéréolithographie, ou sur un manuel pour la « winterisation » de sa caméra ; ou des discussions de fond : comment créer sa structure de production, la part de phénoménologie dans le choix d’un travail, ou encore sur les métaphores liées aux icebergs…
Depuis deux semaines, le sujet entre Marie Daubert et moi tourne sur ce dernier sujet. Et parfois la discussion continue sur chat une fois rentrées à la maison…
Marie et moi avons décidé de joindre nos efforts dans mes recherches commencées sur les icebergs. Marie a surtout retenu la passivité que l’observateur (en l’occurrence, moi devant le St. Laurent) est obligé d’afficher face à ces masses de glaces qui se déplacent lentement. Cette impression très proche de celle que l’on ressent tous les jours lorsque, distant, on regarde défiler la vie. C’est un sentiment assez confortable, finalement, presque rassurant, que cette masse qui avance sans notre consentement…
Serions-nous hypnotisés par notre propre vie ?

Pour ma part, j’ai commencé à penser à la conception d’un programme informatique qui permettrait de générer des formes d’icebergs*, d’après des données contenues dans un ordinateur. La masse visible de l’iceberg étant générée d’après toutes les données de l’ordinateur accessibles d’emblée (dossiers sur le bureau, logiciels, menus, etc.) alors que la partie immergée de l’iceberg reflétera les données « cachées » (tous les types de librairies, contenues en …).
Chaque ordinateur possèderait donc sa propre visualisation (3d, ou alors, j’imagine, assez réaliste) d’une montagne de glace. Que ce soit au niveau de sa forme, de sa taille, de sa densité, de sa couleur…

Le parallèle entre ordinateur et iceberg s’est fait facilement, après que Marie ai relevé ce sentiment dont on est envahie lorsque l’on observe le St. Laurent (le mot « overwhelmed » anglais me paraît bien définir ce sentiment).
Et cet envahissement passif, je le ressens aussi devant les flux que gère mon ordinateur : il ne m’en faut pas plus pour que cela devienne un sujet à approfondir…

*encore, je me demande quand cette obsession de travailler avec la génération va cesser…

1 Commentaire

  1. marie

    Après avoir quitté Julie, j’ai été boire un café. Au comptoir j’ai pris quelques notes. Je n’en ferai pas la retranscription aujourd’hui, mais on peut voir le scan de la page à cette adresse
    > http://www.ekmd.org/ice/icebergnotes.jpg

    j’ai écrit au dos d’une notice Kodak intitulée Photography under arctic conditions :-)
    ++

    icebergnotes

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