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Daniel & Meredith

Je me suis toujours demandée comment on était venu à classer les lettres dans l’ordre alphabétique. Quelles sont (s’il y en a) les règles de ce classement… ou tout cela s’est fait de façon totalement aléatoire, au fur et à mesure ?
Et puis je me suis toujours demandée si la personne qui avait classé les lettres avait consciemment mis le « M » juste à côté et avant le « N » ?

Aujourd’hui, après quelques (longs) jours à ne rien faire, j’ai regardé deux belles choses et je me suis remise au travail.

Internet, mon espace basse résolution

Mon travail sur internet commence en 1997, par un journal intime basé sur le voyage. La décision de créer un journal en ligne vient du fait que je refuse le caractère chronologique propre au journal intime pour privilégier et retranscrire la spatialité du voyage. Internet me le permet, grâce aux possibilités hypertextes et aléatoires du html / JavaScript.
Ainsi, lorsque je construis des travaux pour internet, je ne m’interroge pas sur le médium, je m’en sers.
Depuis, alors que ma pratique off-line s’est dirigée vers les images, ma pratique web s’est contentée du texte. Internet n’a donc cessé d’être une tribune pour des expérimentations liée au texte, qu’il soit linéaire (Énumération, Soumission, Générique) ou généré comme Random Access Memory.

Pour moi, ces travaux sur internet représentent un espace basse résolution de l’espace de mon disque dur…
Je n’envisage donc pas les oeuvres présentes sur internet dans leur définition la plus stricte (qui ne pourrait exister hors, dont le moyen de production et de diffusion est internet…).
Pour moi c’est une définition restrictive, c’est un peu comme borner la peinture au rapport support-surface. Je ne veux pas suivre une définition « officielle », mais m’approprier un espace.
J’insiste donc sur le fait que pour moi internet est un espace. Et qu’il est commun, partagé, alors que mon disque dur est privé… Je ne poste donc qu’une partie de mes travaux sur internet, et le choix de ces travaux tourne autour de la question du partage de mémoire, de l’unique vers la multiplicité. C’est dans cette optique que les générateurs de textes se sont peu à peu imposés à la place de mes vidéos.

Générique (2000)

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La scénarisation et la fictionnalisation de l’intime effacent l’ampleur de la vie. Ma vie n’est pas un film mais un générique. Ce générique, cette définition énumérative de ce qu’est ma vie intérieure est le produit d’une génération incessante d’énergie : j’émets de la chaleur, je me consume, j’implose à chaque seconde, il n’en restera bientôt plus rien. Je saisis la lumière et je la dis. Et cette énergie, je la canalise quand je travaille sur mon ordinateur.
Bien que de racines différentes, « générique » et « générer » me paraissent deux mots intimement liés. Leur proximité sonore m’a permis de les rapprocher et de leur trouver un point commun : les mots.

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