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Structure du générateur d’icebergs

Une série d’images créées à Noirmoutier pendant la session « iceberg »… La suite dans le blog consacré à ce projet.

A PROPOS DE LA STRUCTURE

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> À partir des données d’un ordinateur, le générateur doit composer une image d’iceberg selon plusieurs propriétés qui peuvent varier :
– Forme générale de l’iceberg (tabulaire, biseauté, trapu, érodé, pointu, en dôme)
– Taille générale de l’iceberg
– Nombre de blocs
– Forme des blocs
– Taille des blocs
– Couleur/teinte des blocs

A PROPOS DES COULEURS

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A PROPOS DE LA TAILLE

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Séance de travail à Noirmoutier

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C’est l’occasion pour Marie et moi de nous retrouver après la grande pause de cet été (elle en Chine, moi au Japon) où nous avons dû mettre de côté le projet à peine entamé, et de réfléchir ensemble à deux choses en priorité :
L’édition d’un livre consacré au projet Iceberg.
Les prises de vues de paysages où nous voulons insérer les icebergs qui auraient dérivés.

Nous avons commencé par une séance de type “think tank”, avec une liberté totale dans les différentes directions que peux prendre le projet : fiction, graphisme, aspect géographique…
Pour le moment, l’approche du projet reste très expérimentale et il me semble que c’est un vrai enjeu que de dériver du sujet justement, vers des formes et des contenus très diversifiés, voir même borderline, pour voir jusqu’où cela peut nous mener.
Hier, dans la voiture (5h de voiture pour arriver jusqu’ici), on parlait d’ailleurs de la part d’intuition dans la production d’un projet artistique.
On s’est amusé à penser que l’intuition était comme une identité presque à part de notre être. Un poltergeist à qui on laissait les rennes, et qui prenait une/notre direction, suivait son chemin malgré nous mais dont on épiait les moindres mouvements. Et peut-être que le moment décisif pour un projet est le moment opportun où l’on réalise que cette entité a rempli sa fonction, a trouvé le bon élément, la bonne direction et que, par un choix conscient, on éjecte cette entité presque violemment, pour qu’il n’en reste rien et pour que notre mental reprenne définitivement le contrôle.
Ce parasite ré-émerge-t-il à un autre moment ? Combien de fois répète-t-on ce procédé ? Et d’ailleurs, le répète-t-on plusieurs fois lors d’un projet ?

Icebergs, split screens et dérive identitaire

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Autre référence, Marie me fait découvrir le travail “True North”, d’Isaac Julien, un travail de ré-interprétation méditatif de l’aventure au grand nord de l’explorateur Matthew Henson. Le travail est un mélange de moments kitchs (à voir la thématique, je doute que ce soit voulu ?) et sublimes, un montage fragmenté grâce au split screens, qui me fait penser aux expérimentations que j’avais faites à Québec… À l’inverse de ce que nous voulons faire apparaître (la dérive des glaces), cette vidéo révèle la dérive des personnages face à l’immobilité des paysages glacés.

“True North, is meditative and comprises reflective images of the sublime, uses the landscape as a key location and theme. Loosely inspired by the story of the black American explorer, Matthew Henson (1866-1955) who accompanied Robert Peary and was one of the first people to reach the North Pole, later writing an account of his experience. In this fragmented narrative, Julien contemplates on ideas and histories of the hierarchical as well as in the struggling figure we find a succinct metaphor of endless traversing, symbolising the voyage of the modern that has to be experienced by others. The installation offers a fascinating new visual reading of space and time and its relation to counter histories. Here, the sublime moment of cognition of the image is presented to the mind which, in turn, can only comprehend the absolute of magnitude which itself defies conceptualisation. The installation contests binaries which are present in many notations of the expedition and of adventure that clutter the history of discovery- here reason, order and stability are replaced by irrational meanderings, symbolic gestures from shamanistic tropes and the constant seeping inertia of the ice.

> http://www.isaacjulien.com

Retour au froid, retour aux icebergs

De retour à Paris, loin de la canicule Tokyoïte, je retrouve Marie, qui s’est activée côté tests : avec l’aide de Benjamin, elle a inséré un iceberg noir dans les prises de vue de la maquette.

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De mon côté, j’ouvre un blog spécifique au projet iceberg, pour que l’on puisse toutes les deux poster nos idées, et dialoguer plus efficacement sur le sujet !

> http://incident.net/works/iceberg/

Ce week-end, atelier maquette

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Ce week-end, avant mon départ au Japon, je retrouve Marie à son bureau pour travailler sur notre « projet d’icebergs » (toujours pas de nom pour ce projet, on verra plus tard).
L’idée, c’est de faire une maquette en papier, puis de la filmer et ensuite insérer des images d’icebergs en 3D, en attendant de pouvoir prendre des images vidéos de paysages réels.
On passe une bonne heure à dessiner des plans possibles pour la maquette. J’essaye de me poser la question du décor, et de la perspective. Marie a une vision beaucoup plus cinématographique que moi : elle dessine naturellement les cadrages de la caméra…
Puis on se met au découpage. Du papier cartonné blanc, du scotch. c’est tout. On mixe des éléments plats et des éléments en volume. Taille finale de la maquette : environ 1m50 de largeur, pour 30cm max de hauteur.
Le lendemain, la maquette est montée sur une table. On éclaire l’espace avec des mandarines. C’est du bricolage à la Gondry, on essaye de pas trop y penser : )
On filme de longs plans séquences, le plus lentement et régulièrement possible. Marie m’envoie aujourd’hui une image fixe-test.
En regardant cette image, je me pose la question du fantôme, et de l’illusion : la différence de nature entre l’image 3D et l’image capturée de la maquette est à peine perceptible, est-ce parce que l’image modélisée se réfère elle-même à une identité/réalité qui n’existe pas (un décor en carton).
Dans notre expérimentation, la capture de l’image ne détermine pas son esthétique, elle fait partie du principe d’imitation… 2 manières d’être qui se répondent, 2 « models » (c’est logique que le mot anglais « Model » – maquette – ait la même racine que le mot modéliser – rendre/calculer une image 3D avec une machine – en français).
Est-ce que c’est le mot « modeler » que l’on interroge, ou les (images) fantômes qu’il peut engendrer ?

Une ébauche de projet

Je m’aperçois que je n’ai pas encore posté de texte explicatif sur le projet d’iceberg, alors que voila déjà deux petites semaines que Marie et moi travaillons dessus. Voici une ébauche qui nous servira de base pour notre travail.

Dans un premier temps, nous voulons nous poser la question de l’architecture de la montagne et de sa représentation, en particulier quand elle est modélisée sur un ordinateur.
Les icebergs sont classés en plusieurs catégories, selon leurs formes : Tabulaire, Non tabulaire, En dôme, Pointus, Biseauté, En bloc, Érodé. Ce qui constitue notre base de travail.
Nous avons pensé à la conception d’un programme informatique qui permettrait de générer des formes d’iceberg, d’après toutes les données contenues dans un ordinateur. La masse visible de l’iceberg étant générée d’après les données de l’ordinateur accessibles d’emblée (dossiers sur le bureau, logiciels, menus, etc.) alors que la partie immergée de l’iceberg reflétera les données « cachées » (tous les types de librairies, contenus …).
Chaque ordinateur posséderait donc sa propre visualisation (en 3 dimensions) d’une montagne de glace, avec ses propres spécificités, que ce soit au niveau de sa forme, de sa taille, de sa densité, de sa couleur, etc.

Dans un deuxième temps, ces visualisations de montagnes de glace sont intégrées dans de grandes projections vidéo. Dans ces images, nous voulons placer en situation les icebergs générés, à l’échelle, dans un milieu naturel tempéré. En opposition à l’esthétique virtuelle des modélisations, les paysages seront captés en vidéo. Tous ces tournages auront lieu en extérieur, probablement dans le centre de la France. Les plans naturels et les icebergs modélisés seront assemblés sur After effects, avec la volonté de laisser percevoir l’hétérogénéité du rendu visuel des deux sources. Néanmoins, on travaillera, au niveau du compositing, à donner l’illusion d’un espace unifié et réaliste.
Une impression de douceur et de vague étrangeté doit dominer. Comme les icebergs numériques n’ont pas à obéir réellement aux lois de la physique, ils ne seront pas obligatoirement immergés dans un milieu liquide. Rien ne nous empêche de les faire dériver sur un terrain vague, une prairie… Cependant, on prendra toujours le niveau du sol comme ligne de flottaison (les icebergs ne flottent pas dans l’air).
Il nous faut jouer avec l’idée que les icebergs, qui ne dérivent généralement pas au delà du 48ème parallèle, ont réussi à atteindre un autre territoire.

Enfin, le dernier volet de ce travail est un livre qui combinera plusieurs axes de lecture.
Une sélection d’icebergs virtuels sera mise en image dans des paysages en papier (pop-ups). Les techniques de photomontage seront très proches de celles utilisées pour les vidéos, mais cette fois on percevra une aberration de l’échelle, dans un esprit « maquette ».
On aura également des planches-séquences extraites des vidéos, accompagnées de la date et du lieu de prise de vue, ainsi que des schémas de type scientifique et des rapports d’observation. Ces rapports apporteront des précisions sur les singularités géographiques du lieu (géologie, flore, activités industrielles…)
Un certain nombre de pleines pages, ou une partie de chaque page, ou bien la tranche du livre sera en rupture éditoriale avec le reste du volume. Imprimés en noir sur fond sombre, des textes pourront reprendre les données « cachées » entrées dans le générateur pour définir la partie submergée des icebergs.
En écho à cette partie cachée de la montagne, toute une partie du livre sera réalisée en pop-up, où l’on découvrira ce qui se passe en dessous des paysages de la vidéo. La feuille jouant le rôle de la surface, les pop-ups de montagne pourront se déplier dans un sens ou un autre, offrant la possibilité de jouer avec un effet de miroir, l’échelle, la superposition, etc.

Réf. Pour Iceberg

 » Superficial », un magnifique travail de Michel de Brouin, que je viens de découvrir sur son site, alors que je fais des recherches pour le prochain Hors-Série d’incident (le Monochrome)… Je fais des recherches pour le monochrome et je trouve des travaux qui me semblent très proches de mes recherches sur les icebergs… Je ne crois pas au hasard.

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> http://micheldebroin.org/

Superficial.
Mirror, glue, cement / Vosges, Alsace, France
Upon invitation to reflect on the notion of transparency, that led me into the forest to envelop the contour of a large stone with fragments of mirror. The large stone, tucked away deep in the woods, became a reflective surface for its surroundings. In this play of splintered radiance, the rock disappears in its reflections. Because it reflects one cannot be mislead by its presence, yet we cannot seize it, rather it is the rock that reflects us.

Icebergs / Données cachées

Une fois par semaine, je retrouve des ami(e)s chez Rose Bakery, pour discuter, pour se donner des nouvelles, passer un moment ensemble. Presque toujours, la discussion, par petites touches, se tourne progressivement vers les projets de chacun, et les petits détails qui les caractérisent. Que ce soit pour trouver des solutions matérielles, du type : qu’est ce que l’encre numérique, la stéréolithographie, ou sur un manuel pour la « winterisation » de sa caméra ; ou des discussions de fond : comment créer sa structure de production, la part de phénoménologie dans le choix d’un travail, ou encore sur les métaphores liées aux icebergs…
Depuis deux semaines, le sujet entre Marie Daubert et moi tourne sur ce dernier sujet. Et parfois la discussion continue sur chat une fois rentrées à la maison…
Marie et moi avons décidé de joindre nos efforts dans mes recherches commencées sur les icebergs. Marie a surtout retenu la passivité que l’observateur (en l’occurrence, moi devant le St. Laurent) est obligé d’afficher face à ces masses de glaces qui se déplacent lentement. Cette impression très proche de celle que l’on ressent tous les jours lorsque, distant, on regarde défiler la vie. C’est un sentiment assez confortable, finalement, presque rassurant, que cette masse qui avance sans notre consentement…
Serions-nous hypnotisés par notre propre vie ?

Pour ma part, j’ai commencé à penser à la conception d’un programme informatique qui permettrait de générer des formes d’icebergs*, d’après des données contenues dans un ordinateur. La masse visible de l’iceberg étant générée d’après toutes les données de l’ordinateur accessibles d’emblée (dossiers sur le bureau, logiciels, menus, etc.) alors que la partie immergée de l’iceberg reflétera les données « cachées » (tous les types de librairies, contenues en …).
Chaque ordinateur possèderait donc sa propre visualisation (3d, ou alors, j’imagine, assez réaliste) d’une montagne de glace. Que ce soit au niveau de sa forme, de sa taille, de sa densité, de sa couleur…

Le parallèle entre ordinateur et iceberg s’est fait facilement, après que Marie ai relevé ce sentiment dont on est envahie lorsque l’on observe le St. Laurent (le mot « overwhelmed » anglais me paraît bien définir ce sentiment).
Et cet envahissement passif, je le ressens aussi devant les flux que gère mon ordinateur : il ne m’en faut pas plus pour que cela devienne un sujet à approfondir…

*encore, je me demande quand cette obsession de travailler avec la génération va cesser…

Installation

Je veux installer le bas d’un des pop-ups dans l’espace d’une pièce où l’on aurait assez peu de recul. Les murs de cette pièce sont peints en bleu clair. On ne voit donc que la partie immergée de l’iceberg, et l’on peut se promener autour. On est littéralement immergé dans un paysage virtuel, un des possibles (le paysage réel étant d’habitude celui que l’on voit au-dessus de l’eau).
J’ai fait un modèle en 3D, avec un petit bonhomme en bas pour donner un ordre d’échelle (c’est la première fois que je fais de la 3D, mais c’est bien suffisant pour me donner une visualisation de ce que je veux).
Pour ce qui est des matériaux, je ne sais pas encore comment et avec quoi le construire (papier, bois léger, matière plastique). Néanmoins, je pourrais faire un modèle en stéréolithographie pour avoir un aperçu de ce que cela donne (même si cela reste cher…).
Je me penche sur cette question vendredi.
Et le projet d’installation n’a pas encore de nom… À suivre donc.

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Rappel :
Les icebergs sont classés en plusieurs catégories, selon leurs formes :
– Tabulaire, Non tabulaire, En dôme, Pointus, Biseauté, En bloc, Érodé
Ils flottent parce que la densité de la glace (env. 900 kg par mètre cube) est moindre que celle de l’eau de mer (env. 1 025 kg par mètre cube). Le rapport entre ces densités fait que 7/8 de la masse de l’iceberg est située sous l’eau. En règle générale, les icebergs se trouvent de 20 % à 30 % plus longtemps sous l’eau qu’au-dessus, et leur profondeur est moindre que leur longueur au niveau de l’eau.

Pour ce projet d’installation, j’ai donné une forme pointue et érodée au mien, notamment car le rapport hauteur / tirant d’eau est de 1 : 2 à 1 : 1 …
Pour plus d’infos et des images, le site du service canadien des glaces :
> http://ice-glaces.ec.gc.ca/App/WsvPageDsp.cfm?ID=239&Lang=fre

Souvenir de PS1

Référence pour mes pop-ups d’iceberg…
Retour sur ma visite à PS1, le 28 mars 07, où j’ai vu l’installation de fjords « High Plane », de K. Sigurdardottir…

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> http://www.takesyou.to/
on y trouve aussi des photos d’une autre installation, que j’aime encore plus : « Untitled » (2004).

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Dériver

DÉRIVER v. tr. <1> – 1120; lat. derivare, de rivus “ruisseau”.
I. V. tr.dir. 1. Détourner (des eaux) de leur corps pour leur donner une nouvelle direction=> détourner, dévier. Dériver un cours d’eau, les eaux d’une source. • FIG. “Les autres sur lesquels on dérive son mécontentement” (Baruk). 2. GRAMM. Tirer par dérivation (=>2. dériver). Dériver un nom d’un verbe. 3. (1870) MATH. dériver une fonction, calculer sa dérivée*.
II. DÉRIVER (DE). V. tr.ind. Avoir son origine dans. => provenir. “Mot qui dérive de l’arabe, du grec, du latin. venir (de). “Ces froides injustices qui font dériver les conséquences des principes” (Chateaub.). “Rien d’excellent ne peut dériver de l’expérience d’autrui” (Valéry). => découler, émaner.
DÉRIVER V. INTR. <1> – 1578; de l’angl. to drive, par crois. avec 1. dériver 1. S’écarter de sa direction, en parlant d’un navire (=> dérive). PAR ANAL. Avion qui dérive. – Sa politique commence à dériver dangereusement. => Dérive (6°). 2. (PERSONNES) S’abandonner, être sans volonté, sans énergie. “Je suis détaché (…) je dérive. Quelle force m’entraîne?” (Mauriac).

Défilement

À mesure que la fin de la résidence approche, je me rends compte du nombre d’images/data/médias que j’ai accumulés sur l’ordinateur de la Chambre Blanche et finalement de la sélection importante de ce que je postais ou non. Or si le but de ce blog est de constituer un sédiment pour ma recherche, il y a beaucoup de petites expérimentations qui auraient leur place ici. En voici une.

Dessin pour pop-up

Une série de pop-ups d’iceberg, de grande échelle, qui se plieraient/déplieraient dans les deux sens.
La feuille jouant le rôle de la surface de l’eau.
Je commence les dessins ici. Les proportions ne sont pas très justes, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ça viendra au fur et à mesure des recherches. Dès mon retour en France, je fais des modèles papiers. Mais J’aimerais que l’objet final soit en matière synthétique, type plastique. Et pourquoi pas mécanisé ?
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Pour quelques explications : >http://fr.wikipedia.org/wiki/Iceberg

Zone de temps / zone de neige

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Le fuseau horaire est une tentative de cartographier le temps suivant des zones terrestres à l’aide des méridiens. C’est une sorte de limite immatérielle, une frontière. Une ligne qui sépare deux territoires temporels. Même s’il reste proche du Temps Universel Coordonnés, le fuseau horaire d’un pays est aussi un signe territorial : nombreux sont les pays choisissant une heure autre que celle qui leur serait destiné à priori (l’Espagne continentale & la France sont à l’heure d’Europe centrale, l’Afghanistan ou l’Iran…) et la décision de faire de Greenwich en Angleterre (au XIXème siècle) le premier méridien n’a rien de hasardeux… Il s’agit donc d’un système avec un premier et un dernier.
Les fuseaux horaires représentent donc un point de vue de la Terre.
En regardant la neige qui tombe, le St. Laurent et les flots de glaces migratoires qui y passent, je me dis qu’aujourd’hui, seules les glaces et les oiseaux (et les animaux en migration) traversent les fuseaux horaires sans être affectés par ces mesures…
Puis je réalise que les fuseaux sont effectivement une lecture horizontale de la planète (de droite à gauche), et non pas une cartographie verticale comme les lignes parallèles (latitudes)…

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(Snowflakes, par Wilson Bentley, Fin du XIXè siècle)

Alors, comment la neige se situe-t-elle par rapport aux parallèles, et par rapport aux fuseaux horaires ?

Il ne neige quasiment pas dans les régions équatoriales et tropicales. On a coutume de considérer que les 35e parallèles délimitent cette région où seules les montagnes reçoivent de la neige. Mais le peu de chutes de neige ne veut pas forcément dire qu’il n’y a pas de neige… On peut penser au Kilimandjaro, ou au Cayambe (en Équateur – 5 790 m), qui est régulièrement enneigé bien qu’il soit exactement à la latitude 0.
Plus on se rapproche des pôles, plus la nivosité augmente. Toutefois, la quantité de neige tombant dans les régions polaires est faible car le froid y est trop vif.
Par ailleurs, les zones côtières sont relativement épargnées par la neige. C’est donc dans les régions tempérées, continentales et montagneuses qu’on relève des chutes de neige plus importante, Suisse, Colorado, Canada…

J’ai appris aujourd’hui que « l’invention » des fuseaux a été faite par un Canadien de Montréal : Sandford Fleming, et je ne suis pas surprise que cette proposition viennent d’un canadien… On m’a dit l’autre jour que le Canada n’est pas un grand pays d’histoire, mais un grand pays de géographie… ; )

Pour finir, la carte du dégèle de la mer de glace, trouvée sur le site – très intéressant – de l’atlas du Canada, donnant accès à toutes sorte de données sur le sujet qui m’intéresse :
– Précipitation de neige, tempêtes
– Gèle et dégèle de la mer de glace
– Explications sur le permafrost/couverture neigeuse, etc.

>http://atlas.nrcan.gc.ca/site/english/

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Sur la rive du St. Laurent

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Dans ma tentative de résoudre les questions que je me pose sur les liens possibles (ou comment organiser ces liens) entre fuseaux horaires, quadrillage du temps et de l’espace, défilement, et paysage, je me rends à nouveau sur les bords du St. Laurent pour filmer, avec l’aide de Mégane. J’ai envie de réaliser une séquence fragmentée (type split screen) qui serait l’écho de la fragmentation de la glace sur le fleuve. Je rentre après quelques heures dans le froid, je commence par faire une maquette sur Photoshop, mais je suis fatiguée. Il est presque minuit… Je vais me coucher.

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transi

La perte de données est toujours, bien que frustrante, intéressante. J’ai visionné ce soir le seul bout de vidéo qu’il me reste du St. Laurent en train de dégeler…
Les fragments de glaces y tourbillonnent et sont emportés vers le fond pour refaire surface diminués… Et remplacés rapidement par d’autres morceaux.
Jolie métaphore…