Archive annuelles: 2016

Cartographier A.F.K.

J’ai, jusqu’à présent, omis (consciemment) de produire une forme qui montrerait/expliquerait les différentes productions du projet A.F.K.,ainsi que les liens qui existent entres-elles. En effet, je me demandais si montrer tous les liens (plastiques, de causes à effets, thématiques/ problématiques, etc.) ne fermerait pas les propositions. Suite à ma rencontre et discussion avec Sibylle Friche à Chicago au printemps, je me rendue compte qu’un projet qui comportent autant d’occurrences (dans l’espace, sur Internet) et de versions est difficilement accessible pour quelqu’un qui aimerait en envisager la globalité, et qu’il serait intéressant d’avoir un regard qui permettrait de situer une production par rapport à une autre.
Dans le cadre de ma bourse du CNC où je créé un livre, je me suis donc lancée dans des brouillons d’un possible schémas. En voila un.
Je ne suis pas sûre que ce dessin rende le projet A.F.K. moins obscur pour quelqu’un qui ne le connait pas… mais il pourrait servir comme boussole, lors d’une exposition, pour ceux qui ne connaissent pas le projet. Il a également l’avantage « d’activer » mon esprit quand aux interactions entre les différentes propositions.
À ce jour j’ai produit une quinzaine de propositions reliées entre-elles. Chacune étant elle-même déclinée en une ou plusieurs versions.

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Bayou Lafitte

Un tour au Restaurant des familles durant l’orage, au bord d’un bayou qui a débordé et où les alligators viennent se reposer, un trek au Jean Lafitte Swamp, à Marrero près de la Nouvelle-Orléans.

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Fulbright à Loyola University, Nouvelle-Orléans

Je suis, grâce à la Fondation Fulbright, un « Scholar in Residence » à l’Université Loyola à la Nouvelle-Orléans. Arrivée depuis 3 semaines, j’y resterai durant un an et y enseignerai deux cours : en design expérimental et sur les formes d’éditorialisations contemporaines (livres, sites internet, publications en ligne, dans l’espace d’exposition). Je poursuivrai également mes recherches et travaux artistiques, notamment celles commencées lors de la résidence Hors les murs à New York et Chicago.

Je posterai ici quelques articles de mon expérience à la Nouvelle-Orléans.
Une première carte postale, vue de mon bureau/atelier.
See you soon !
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Antoine Catala

Je suis contente d’avoir rencontré Antoine Catala, artiste français originaire de Toulouse qui réside aux États-Unis depuis environ dix ans. Son studio est situé à Brooklyn, sur Park Avenue (près du Métro Flushing Avenue). Comme il est en train de déménager et que son studio est donc vide (une grande pièce froide dans un immense bâtiment labyrinthique plein d’ateliers – d’artistes ou non), nous nous posons dans un café non loin de là pour discuter et regarder les images qu’il a sélectionné. Cette discussion porte sur son travail et le plaisir personnel dans la réalisation artistique, le post-Internet. Lors de cette discussion, comme le monde est petit, et malgré l’éloignement, nous nous découvrons aussi des amis artistes communs.
Je lui demande de me parler de l’exposition « New feelings » (en 2014 à 47 Canal Gallery -NYC), de « Jardin synthétique à l’isolement » (en 2015 au MAC à Lyon) et de « Distant Feel » 2015, Carnegie Museum of art). Dans les deux premières expositions, le langage est le point de départ et la structure des propositions, une position qui m’intéresse. Dans Distant feel, c’est le processus d’un travail confié à un tiers qui m’intéresse.
Le travail d’Antoine me surprend car il présente pour moi un paradoxe : au premier abord, il ne semble pas évident esthétiquement, mais après avoir passer du temps à le regarder et l’appréhender, j’aime ce que j’y vois : un équilibre entre conceptualisme et récit qui joue avec l’esthétique Post-Internet. Ces œuvres sont quasi toujours en mouvement, une place importante est donné aux mots (clés, indexations, paroles poétiques, blagues, définitions…) et la façon dont, grâce à eux, nous formulons une idée ou émotion. À un niveau esthétique, son travail entre (pour moi) dans une esthétique du Post-Internet*. Pourtant je n’y ressens à aucun moment le cynisme, la référence ou la citation que j’ai repérées dans bien des travaux de ce mouvement, travaux que j’ai pu voir « en vrais »‘ durant mon séjour. Ses expositions vont bien au delà d’un commentaire d’Internet et des ses effets sur notre société contemporaine, et sont plutôt des états de recherches en cours que de propositions esthétiquement résolues. Et dans son cas, il semblerait que ce soit une force, un moyen à disposition pour envisager les différentes pistes et potentiels sensibles qui pourraient résoudre un problème formel ou narratif ou autres.

Images/texte relatifs à ce dont nous avons parlé.

– New Feelings (texte du communiqué de presse):
I don’t feel the same anymore.
I feel new. I don’t know how to describe the sensation.
Do you?
Can you feel how I feel?
Is really the sole purpose of emotions the survival of a gene pool? The ultimate bonding gel.
Through the screen, can you tell how I feel? My voice, do I sound nervous or happy?
Can one learn new feelings? A new type of anger, with a hint of pride, a new breed of painless joy.
Can you teach me how to feel, because I lost touch?
It’s like something recently severed, and emotions are drifting inside of me.
When I was a little boy, I put myself in other’s shoes. I would mimic people around me, copy the way they walked, the way they sat or spoke. It would open a window into their minds.
Empathic machines are coming, like children, learning.
Will I be able to outsource my feelings to emobots one day. I wouldn’t have to deal with shitty
emotions anymore. Let the emobots process my crappy moods and re-infuse my body with good vibes.
Fleeting.
If emotionomics is to become a reality, would I ever be able to purchase a meal with the sensation of freedom that permeates through me today? Pay with a confused transactional smile.
This is personal, and it’s not.
It’s all transparent. Let’s put our feelings on the table.

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– Pour Jardin synthétique à l’isolement il met en scène un jardin « composé de plantes artificielles, d’écrans, de roches, de signes et de sons, créé en collaboration avec des personnes qui travaillent avec des enfants non-verbaux et des non-verbaux eux-mêmes. Les signes de communication que certains de ces enfants utilisent y sont présentés en tant que sculptures, tandis que la voix numérique de la machine les énonce. Le Jardin synthétique à l’isolement illustre la joie de communiquer via une machine en parlant des problèmes de communication, mais aussi de la connexion au monde via ce langage spécifique ».
Un extrait du catalogue avec une texte d’Antoine Catala est disponible .

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– « Distant Feel », où Antoine confie à une agence de publicité la tâche de repréenter comment on représente aujourd’hui une émotion via Internet mais aussi physiquement
Le projet prend de multiples formes (sculpture, photographie, vidéo) dont un site internet : http://www.distantfeel.com/Catala-install-42

Yaël Kanarek

Hier belle rencontre de Yaël Kanarek, dont l’exposition « Kisses Kisses » vient de finir à Bitform Gallery (NY). La rencontre a eu lieu dans son studio à Brooklyn, un bâtiment industriel perdu dans une zone d’entrepôts. Une fois à l’intérieur du bâtiment, un labyrinthe de couloirs qui mènent à un endroit lumineux et agréable pour travailler. Un parcours digne d’un début de fiction de Netart comme elle sait les narrer.
Je lui ai posé des questions sur son travail de sculptures/d’objets et de Netart, la manière dont elle allait et venait entre les deux, comment ces choses se liaient entre-elles depuis le début de se pratique, et enfin la façon dont elle envisageait le Post-Internet. C’était précieux de pouvoir avoir son point de vu, tout autant que de parler de nos nombreuses expériences communes (la textualité, la traduction, la relation à l’archivage, l’émergence d’Internet et du Netart dans nos vies d’artistes femmes, le passage au Post-Internet, la façon dont le glissement de l’un (Netart) à l’autre (Post-Internet) se superpose avec la récupération de l’un par l’autre…).
Je lui ai également demandé si elle était l’auteure cachée de Report from the Desert… ; )
Peu d’images car nous avons parlé à battons rompus durant plus de deux heures, et j’ai oublié de prendre des photos ! Yaël m’a montré et commenté certaines peintures et des objets liés au projet en ligne A Traveler’s Journal (les « Love Letters polaroids » du World of Awe, la boite en carton – à toujours fermée – qui contient les objets référencés sur le site et présentés dans l’exposition, et aussi le hardware qu’elle conserve pour pouvoir montrer ses différents travaux numériques. J’ai aussi eu le plaisir de pouvoir l’entendre lire certain de ses textes pour moi (ceux des sites internet A Traveler’s Journal/World of Awe).
Beaucoup de ressources et de matériaux à exploiter pour un texte sur son travail… C’est pour des discussions comme celle-ci que je suis venue à New York !

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> http://www.worldofawe.net
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+ Des photos prises par Yaël lors de son exposition à la galerie Bitform.
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yk_install_5_eyk_install_24_eRDV pris pour que l’on se revoit à mon prochain passage à NY, à l’automne…

Document Gallery et Hyde Park Art Center

Derniers jours à Chicago et rencontre avec Sibylle Friche, commissaire de la très chouette Document Space, où j’ai pu voir l’exposition Happy Sunny Jade, de Elizabeth Atterbury. Je me suis sentie très proche du travail montré ainsi que de la philosophie de la Galerie. J’ai apprécié les lignes directrices de cette galerie mais aussi le fait qu’une galerie commerciale soit le fait d’un artiste (Aron Gent, qui la possède, et dont j’ai découvert, à cette occasion les Ink Studies) et dirigée par une curatrice (Sibylle).

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(Photos Document Gallery)

Sur les conseils de Sibylle, je suis ensuite allée voir la très belle exposition de Michael Rakowitz : The Flesh Is Yours, The Bones Are Ours, à Rohna Hoffman Gallery.

Puis le lendemain, direction Hyde Park Art Center, pour le vernissage et une discussion avec Paul Mpagi Sepuya and Tina Tahir et les « Open Studios », où j’ai pu parler plus d’une heure avec les artistes en résidence et voir l’exposition de l’un d’entre eux : Rodrigo Lara Zendejas: La Paz (Le titre de l’exposition portant le nom de la ville du Mexique où je suis allée prendre le bateau pour Clipperton…).

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(pas de noms pour ces deux dernières images, malheureusement la photo que j’avais pris du titre des œuvres n’ont pas voulu s’ouvrir !

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Paul Mpagi Sepuya en train de parler de son travail :

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J’ai hâte de revenir à Chicago ! : )

Visite du Dorchester Project et Rebuild Foundation, Chicago

Visite à Stony Island, dans le South Side Chicago, avec Kate Hadley-Toftness, de la Rebuild Foundation et du Dorchester Project – un projet de l’artiste Theaster Gates.
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Cet ensemble de bâtiments a été acquis par l’artiste au fur et à mesure de sa carrière et constitue à présent un véritable projet artistique géré par une fondation privée. Tout a commencé lorsque Theaster a été embauché comme enseignant à l’Art Institute et qu’il a acheté sa première maison dans ce quartier défavorisé au Sud de la ville. Cette maison est rapidement devenue un lieu de rencontres, d’échanges (repas, musique, cérémonie de thé), entre lieu de vie, studio et bibliothèque.
Aujourd’hui, cette maison est devenue un des lieux gérés par la fondation et est devenue l’un des lieux de résidences d’artistes. Juste à côté se trouve une deuxième bibliothèque et salle pour la cérémonie du thé, en face des logements pour , à une rue de là, une centre d’art – logement sociaux et logements pour artistes, et enfin un peu plus loin, la fondation qui abrite une troisième bibliothèque.
Le projet est controversé

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Larry Lee, Beverly Art Center – Chicago

À côté de la maison de Maura et Eric, qui m’accueillent pour cette semaine à Chicago (Morgan Park dans la proche banlieue), jolie exposition au Berverly Art Center de Larry Lee : « The Reports of My Death Are Greatly Exaggerated » (commissariat de Susannah Papish). Avec ses installations et objets, Larry Lee se joue des clichés de ses origines et de « l’orientalisation d’une culture » dans un discours public ou privé.

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Je copie ici son artist statement :
« My work remakes high/low culture as multimedia “orientalia”, stylized reproductions of cultural objects, images and actions that fit a stereotype, perspective or aesthetic often associated with anything Asian which explores how the production of culture and its byproducts constructs and typecasts the discourse of Self versus Other by reinventing or reinterpreting what is accepted cultural capital as private/public record with tongue firmly planted in cheek.
So far, this approach vacillates between video installations usually of the multiple-channel variety, conceptual projects and sculptural objects. The video works play with autobiographical moments decontextualized and isolated as solitary exercises of specific physical movements that become ritualized as the result of repeated performance affecting the formal properties related to the spatial and temporal to humorous effect whereas the conceptual projects tend to question the nature and definition of the artistic process itself, the primacy of the autonomous individual and related issues pertaining to validations of what is authentic or original utilizing curatorial practice as a strategy of alternative display through community and collaboration within the politics of the room.
A sardonic appreciation of chinoiserie informs the three-dimensional objects and installations which typically explore ethnic-specific and cultural issues of voicing the other through the basic sculptural questions of form, material and space regurgitated oftentimes as minimalist design. Such recognizably Asian things function to embrace Western notions of beauty and form that affect how the relationship of design and culture intersect, the juncture gridlocked by the gravitational forces of modernism and its cultural imperative to universalize its nature and pigeonhole its style or perception ».

 

Time Square Art

Sur les conseils de Dorothée Charles, précieuse aide lors de ce séjour à New York, je rencontre aujourd’hui Antonio Muntadas (!) puis Sherry Dobin, curatrice du projet Midnight Moment, une sorte de high-jacking (très officiel) des écrans de Time Square tous les soirs, pour 5 minutes avant minuit… Une sorte de Cendrillon à l’envers en quelques sortes ! De supers artistes (Rafaël Rozendaal, Ryoji Ikeda, Lorna Mills, Andy Worhol, Bjork, Tracy Emin, Laurie Anderson…) à découvrir en très grand, pour une toute petite parenthèse la nuit. Dans la foulée, j’irai voir la projections de l’artiste de ce mois : Saya Woolfalk, dont j’ai découvert le travail au Brooklyn Museum.

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(Laurie Anderson, Heart of a Dog, photo du site TSA).

Boston-Cambridge

Quelques photos glanées lors du week-end chez mon amie Joëlle Bitton, à Boston et Cambridge. Longue séance au musée de Harvard, une collection magnifique à faire tourner la tête, puis à la Collection of Blaschka Glass Models of Plants au musée d’histoire naturelle, étrangeté et virtuosité de maîtres verriers au service de la botanique.

Le lendemain, visite décevante au musée d’art contemporain de Boston, mais la vue sur la baie de Boston Harbor fait spectacle, au centre de consultation et à l’extérieur, le vent en plus.
Le lundi tourner et retourner autour du bâtiment du Carpenter Center for visual Art (Le Corbusier) juste à côté du musée, mais fermé, puis visite inutile au musée du MIT (où des gens très intelligents montrent/parlent de manière pas intelligente de leur travail) – si ce n’est pour les pièces d’Arthur Ganson, à la poésie entre Tinguely et « Joseph Cornnell » mais qui, extrêmement mal montrées, passent pour anecdotiques – la honte.

Cambridge est un endroit étrange, une ville-village belle et propre, peuplée d’étudiants en pyjama, paradoxale de la vision autoritaire de l’enseignement qui s’étale sur les façades des bâtiments, gravée en lettres majuscules.
Effectivement, This is Not a Time for Dreaming.

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> Power of Death, William Holbroock Beard

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> The Infant Moses (détail), Gustave Moreau

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> Leander’s, Sanford Robinson Gilford Tower on the Bosporus

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> Harriet Leavens, Ammi Philips

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> Still Life with Medlars and Gooseberries, Adriaen Coorte
mk> Wall Hanging, Margarete Köhler

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> A18, Làzlo Moholy-Nagy

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> Housing Development, Werner Jackson, Walter Gropius

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> Ed Ruscha.

Kalma Latifolia, le long du Carpenter Center for visual Art …

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… Blaschka Glass Models of Plants, avec des Kalma Latifolia en verre :
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Julieta Aranda, James Fuentes et Bitforms

Quelques photos de Temporary Highs, l’exposition en cours chez Bitforms, quelques belles pièces assemblées par Lindsay Howard, notamment Daisy, de Pascual Sisto, une vidéo de utilisant des images trouvées sur internet (souvent superposées à du harware), qui oscillent entre onirisme et images cliniques de type « photo library » trouvées sur Internet. La vidéo nous montre une relation à la technologie et à ses objets plutôt « humaine » : entre fascination et anthropomorphise, mais la facture et le rythme, eux, sont mécaniques.

btf3 btf4 btf5 btf1Daisy, Pascual Sisto :bft2Mais de toutes les galeries visitées la semaine dernière à New York, l’exposition « Swimming in Rivers of Glue (an exercise in counterintuitive empathy)« , de Julieta Aranda, à la galerie James Fuentes a probablement été la plus intéressante que j’ai vue. (Il est bien sur toujours plus difficile de faire une exposition de groupe plus intéressante et plus en profondeur qu’une exposition solo bien sur, et la majorité des expositions que j’ai pu voir étaient de groupe).

L’exposition de Juliera Arand est donc une exposition personnelle qui présente un ensemble de pièces qui entrent en relation les unes avec les autres de façons cohérentes. Elles se questionnent et répondent les unes les autres, jouent sur différents formats et plans (horizontaux, verticaux), avec notamment les petits éléments en céramiques moulés (sur un modèle de formes développées pour empêcher les sans-abris de s’assoir et de se coucher, à Londres) qui sont installés de façon à ce que la navigation dans l’espace (une seule grande salle) soient fluides – ce qui n’empêche pas d’être « dirigé ».
De même, chaque pièce peut être à la fois envisagée, seule, pour ce qu’elle est, mais aussi en relation avec celles qui l’entourent . Dans ce cas là, le détournement de plusieurs standards de formes (les piques utilisés sur le haut d’un mur pour empêcher les pigeons de se poser, des tessons de bouteilles, forme artisanale mais dont la fonction est là même – pour des humains, etc.), prolongé par des éléments plus technologiques, rend le message et la dystopie annoncée assez clairs.

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(couleurs de certaines photos non-contractuelles – la galerie étant dans une dominante de couleur !)

Post-Internet, articles en ligne

Je liste ici une sélection des différents articles afférant au Post-Internet que j’ai retenus au grès de mes différentes lectures cette semaine.

Comme point de départ, le texte d’Artie Vierkant, que j’avais traduit en français en 2014, comme point de départ du projet A.F.K. et celui de Marisa Olson.com :
https://rhizome.org/editorial/2013/nov/01/postinternet/
http://www.marisaolson.com/texts/POSTINTERNET_FOAM.pdf

Le très bon article de Brian Droitcour, que je n’arrive malheureusement pas à contacter !
https://culturetwo.wordpress.com/2014/03/31/why-i-hate-post-internet-art/

Le site de Michael Mandiberg, avec qui je suis en contact et que je dois voir à son retour de Berlin où il montre Print Wikipedia :
http://www.mandiberg.com/

Le site de Tyler Coburn, dont j’aime beaucoup le travail, avec qui je suis en contact et que je dois rencontrer à mon prochain passage à NY en octobre..
http://www.tylercoburn.com/

Un article sur le livre et interview de Omar Kholeif :
http://thecreatorsproject.vice.com/en_uk/blog/new-book-digs-into-what-art-will-look-like-after-the-internet

Et un post sur « artaftertheinternet » qui listent un certains nombres d’articles (bons ou mauvais) et d’ouvrages sur le sujet :
https://artaftertheinternet.wordpress.com/resources/bibliography/art-criticism-history-and-theory/

Un projet éditorial que j’aime particulièrement :
http://katjanovi.net/postinternetsurvivalguide.html

Et le bon vieux wikipedia :
https://en.wikipedia.org/wiki/Postinternet

Post-Internet clothes (Manus X Machina)

Cette exposition au MET, présente une sélection de pièces (du 2Oe siècle ou très contemporaines) de couturiers où la technique de la main ou de la machine participent de la création.

– Givenchy (Riccardo Tisci) :
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– Hussein Chalayan :
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– Christopher Kane :
c3  – Comme des garçons (Junya Watanabe) :
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– Miyake Design Studio :

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– Nina Ricci :
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– Gareth Pugh :
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– Paul Poiret :
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– Thom Browne :
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– Threeasfour :
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PS1 – Cao Fei

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Expo plutôt décevante de Cao Fei… Même si les travaux sont pour la plupart intéressants (factures impeccables, et « anthropologiquement » surprenant par la vision qu’ils donnent de la Chine) mais la mise en espace est d’un classicisme à pleurer et sans imaginaire : pourquoi la redondance des photos extraites des films qui n’apportent rien si ce n’est un produit de plus (le PS1 n’est pas une galerie commerciale…), les maquettes – pas franchement intéressantes et restant très narratives, rigidifiées dans leurs écrins lisses et aseptisés, des lumières basses un peu partout pour donner une atmosphère tamisée qui au bout d’un moment devient suspecte.
Dommage que « Who’s Utopia? » n’aient pas été plus mis en avant, développé pour l’espace du PS1, rejouer autrement, prolongé, réinterrogé. De même pour les premières performances (fraiches, spontanées et pleines d’énergies), reléguées à un statut de commentaires dans un « espace de consultation » dont la forme même n’a pas été plus pensé que ça.
Je n’y ai pas cru. J’ai eu l’impression de voir l’exposition d’une bonne élève qui faisait semblant, qui passait à côté de ce qu’elle avait produit de juste…

En sortant, Pipilotti Rist hurlant depuis son petit trou dans le parquet résonne d’autant plus : )
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Villa Médicis Hors les murs. New York : Printed Matter, etc.

Je suis à New York pour ma première semaine de résidence Villa Médicis hors les murs.
Après deux jours complétement décalés, première visite hier à Printed Matter, puis promenade sur la Highline à deux pas de là (légère impression d’être sur la version high tech de la coulée verte René-Dumont…) avant de voir les galeries Deitch Gallery, C24 Gallery, 47 Canal St., Gavin Brown, Gagossian, avec notamment les expositions de Janet Cardiff (très joli dispositif interactif et sonore) et les impressions digitales de David Hockney dont le passage au numérique est étonnant.
Cette semaine : visite au New Museum, à côté de chez moi, pour voir Goshka Macuga, Eva Papamargariti, et Nicole Eisenman, pour voir l’exposition de Lionel Maunz, et la Dia Fondation (une des premières institutions artistiques à avoir acheté, dès les années 90, des œuvres pour Internet!).
La semaine prochaine, le musée de Brooklyn, PS1, et RDV avec quelques artistes qui travaillent avec Internet, fin de semaine : détour par la Nouvelle-Orléans pour aller voir les collections de THNOC et enquêter sur les fantômes et travaux de cheveux, visites des plusieurs cimetières (où sont encore présents des reliques de ce type), et passer voir May Gallery (qui fait un petit display de Printed Matter justment), Deltaworkers et Parse, avant une semaine à Chicago et puis retour à New York pour rencontrer artistes et commissaires post-Internet.

En attendant demain, visite des projets en ligne, et quelques livres glanés à PM.

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– Cory Archangel : Working On My Novel
– Gwen Allen : Artists’ Magazine, an Alternative Space for Art
– Marcel Broodthaers : 10000 Francs Reward
– Maggie Groat : The Lake.
– Amanda Kelley : Orange Oratory

Atelier à la Villa Vassilieff

Cette semaine, les étudiants qui participent à Géographies variables seront en « workshop » avec l’artiste Iris Haeussler et la commissaire Catherine Sicot, à la Villa Vassilieff du 10 au 12 mai. Ces quatre jours d’atelier se concentreront autour du projet Sophie La Rosière.
Développé depuis 2009, ce projet au long cours, pré­senté à la Villa Vassilieff, s’ancre dans l’his­toire de la moder­nité pari­sienne. En sui­vant la bio­gra­phie détaillée d’une artiste fic­tive ayant vécu dans le Paris du début du XXe siècle, Sophie la Rosière redé­cou­vre des métho­do­lo­gies et des modè­les pos­si­bles, pour mieux appré­hen­der la cons­truc­tion de l’his­toire de l’art.

À travers ce workshop, nous explorerons et imaginerons des biographies possibles pour Sophie La Rosière. Le workshop culminera avec la préparation et la réalisation d’un « Dîner de têtes », au milieu de l’exposition Groupe Mobile, jeudi 12 mai au soir, auquel participeront plusieurs invités, et auquel les étudiants seront associés : repas, mise en scène, décor, situations, conversations, comment chaque élément de ce dîner pourrait-il participer de la fiction Sophie Rosière, contribuer à la construire et à la mettre en réflexion ?

Ce sera le dernier atelier du programme de recherche Géographies variables, qui s’arrête en juin, avec la sortie de l’édition « Shake What your Mama Gave You ».

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Vue de l’exposition Groupe Mobile (photo : Aurélien Mole).

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Les étudiantes de l’EESAB en train de préparer le Dîner de têtes, avec performances, images (dont certaines qui ont été ajoutées à l’exposition Groupe Mobile), menus et cuisine… (photos : Yoo-Jean).

« Le territoire, la carte », au Bel ordinaire du 23 mars au 30 avril 2016

Ce soir aura lieu le vernissage de l’exposition « Le territoire, la carte, exposition du Sans titre« , au Bel Ordinaire (espace d’art contemporain, à Pau), une exposition que j’ai commissarié et créé avec Le sans titre, collectif d’artistes-commissaires regroupant Cécile Azoulay, Cécile Babiole et moi-même.

Exposition du 23 mars au 30 avril 2016 – Vernissage le 22 mars à 19h, performance à 19h30
Le Bel Ordinaire, espace d’art contemporain
Les Abattoirs, allée Montesquieu, Billère
Tel : 05 59 72 25 85 – Horaires d’ouverture : du mercredi au samedi, de 15h à 19hcarteterritoireLe sans titre, ‘Untitled (A4) », d’après « Untitled #88 » de Martin Creed

Nouvelle exposition du collectif Le sans titre, Le territoire, la carte explore la mise à plat, comme outil d’interprétation critique d’œuvres en volume pré-existantes, la traduction en deux dimensions permettant de révéler et de déployer des structures masquées par le volume.
L’exposition se développe à partir de la sélection d’une dizaine d’œuvres matrices iconiques de l’histoire de l’art de l’antiquité à nos jours, qui ne sont pas exposées mais transposées et littéralement mises à plat par les soins du collectif. Ces œuvres réinterprétées investissent l’espace d’exposition sous la forme de plans, coupes, patrons, cartes, représentées à différentes échelles. Ce processus de déconstruction qui va du dépliage à l’écrasement, manière iconoclaste d’appréhender les œuvres référentes, s’appuie sur des matériaux volontairement sommaires et accessibles : feuilles de papier A4, punaises de bureau, adhésif d’emballage, médium…
À l’inverse d’Edwin Abbott dans son livre Flatland, c’est du passage de la tri-dimensionnalité à la bi-dimensionnalité dont il s’agit ici. S’approprier une œuvre, la décortiquer couche par couche, en déployer ses constituants, débusquer sa géométrie sous-jacente ou encore son appartenance à une norme dominante, puis reconstruire de nouveaux objets plutôt que s’adonner au commentaire, c’est franchir le pas de la théorie à la pratique et faire l’expérience de la critique en action.
Cette attitude interventionniste relève de la conception du commissariat adoptée par Le sans titre, une pratique artistique à part entière.

Merci à L’ équipe du Bel Ordinaire, Martin impressions, Jocelyne Quélo, Édouard Sufrin, la Drac Bourgogne et Incident.res.
Quelques images…
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Morissettes

> Procédé de déconstruction et reconstruction d’une Felt Piece (ici, partie grise).
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« Ceci est une entreprise anti-entropique et allant
à l’encontre de la conservation (d’une œuvre) ».*

La série Morrissettes prend pour objet d’étude dix sculptures issues des Felt Pieces, sculptures monumentales en feutre réalisées par Robert Morris tout au long sa carrière, cela durant plus de quarante ans.
Cette série, elle de petite taille, propose dix morceaux de tissus « essuie-tout » bleus découpés, sur lesquels sont marqués les dimensions, les plis et l’assemblage des différents morceaux pour chaque sculpture à reconstruire. À chaque essuie-tout est associé un dessin très simple, représentant la pièce matrice.
Le titre de cette série, féminisation du nom Morris, agit elle aussi comme un changement d’échelle, comme un clin d’œil à ce que l’on pourrait attendre
d’un art dit « féminin » : des matériaux issus des travaux ménagers, des productions de petites tailles, un savoir-faire qui demandent de la minutie et de la patience, à réaliser dans une position assise loin de la « physicalité » de la sculpture minimaliste.
Derrière cette réalisation et ce titre légers se posent diverses questions : comment comprendre un travail qui relève de l’informe ? Comment déconstruire une forme souple qui ne possède pas de structure permettant sa réplication ? Comment aller au-delà de la simplicité et la clarté apparente d’une œuvre, pour en saisir le processus ?
Et enfin, comment entretenir une relation à la fois critique et ouverte à l’encontre de l’œuvre de Morris, immense artiste, mais figure tutélaire du Process Art et de l’Art minimal américain presque entièrement produit par des hommes ?

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* « This is an anti-entropic and conservative entreprise ».
Extrait de l’article Anti Form de Robert Morris, dans Artforum en avril 1968.
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Pour mémoire, le texte de Robert Morris, qui est à la base du travail « Les Morrissettes« , présenté en mars au Bel Ordinaire, résultant de l’exploration et la tentative de comprendre la construction de dix Felt Pieces.

 

ROBERT MORRIS, Anti Form (Artforum – April 1968)

In recent object-type art the invention of new forms is not an issue. A morphology of geometric, predominantly rectangular forms has been accepted as a given premise. The engagement of the work becomes focused on the particularization of these general forms by means of varying scale, material, proportion, placement. Because of the flexibility as well as the passive, unemphasized nature of object-type shape it is a useful means. The use of the rectangular has a long history. The right angle has been in use since the first post and lintel constructions. Its efficiency is unparalleled in building with rigid materials, stretching a piece of canvas, etc. This generalized usefulness has moved the rectangle through architecture, painting, sculpture, objects. But only in the case of object-type art have the forms of the cubic and the rectangular been brought so far forward into the final definition of the work. That is, it stands as a self-sufficient whole shape rather than as a relational element. To achieve a cubic or rectangular form is to build in the simplest, most reasonable way, but it is also to build well.

This imperative for the well-built thing solved certain problems. It got rid of asymmetrical placing and composition, for one thing. The solution also threw out all non-rigid materials. This is not the whole story of so-called Minimal or Object art. Obviously it does not account for the use of purely decorative schemes of repetitive and progressive ordering of multiple unit work. But the broad rationality of such schemes is related to the reasonableness of the well-built. What remains problematic about these schemes is the fact that any order for multiple units is an imposed one which has no inherent relation to the physicality of the existing units. Permuted, progressive, symmetrical organizations with a dualistic character in relation to the matter they distribute. This is not to imply that these simple orderings do not work. They simply separate, more or less, from what is physical by making relationships themselves another order of facts. The relationships such schemes establish are not critical from point to point as in European art. The duality is established by the fact that an order, any order, is operating beyond the physical things. Probably no art can completely resolve this. Some art, such as Pollock’s, comes close.

The process of « making itself » has hardly been examined. It has only received attention in terms of some kind of mythical, romanticized polarity: the so-called action of the Abstract Expressionists and the so-called conceptualizations of the Minimalists. This does not locate any differences between the two types of work. The actual work particularizes general assumptions about forms in both cases. There are some exceptions. Both ways of working continue the European tradition of aestheticizing general forms that has gone on for half a century. European art since Cubism has been a history of permuting relationships around the general premise that relationships should remain critical. American art has developed by uncovering successive alternative premises for making itself.

Of the Abstract Expressionists only Pollock was able to recover process and hold on to it as part of the end form of the work. Pollock’s recovery of process involved a profound rethinking of the role of both material and tools in making. The stick which drips paint is a toot which acknowledges the nature of the fluidity of paint. Like any other tool it is still one that controls and transforms matter. But unlike the brush it is in far greater sympathy with matter because it acknowledges the inherent tendencies and properties of that matter. In some ways Louis was even closer to matter in his use of the container itself to pour the fluid.

To think that painting has some inherent optical nature is ridiculous. It is equally silly to define its « thingness » as acts of logic that acknowledge the edges of the support. The optical and the physical are both there. Both Pollock and Louis were aware of both. Both used directly the physical, fluid properties of paint. Their « optical » forms resulted from dealing with the properties of fluidity and the conditions of a more or less absorptive ground. The forms and the order of their work were not a priori to the means.

The visibility of process in art occurred with the saving of sketches and unfinished work in the High Renaissance. In the nineteenth century both Rodin and Rosso left traces of touch in finished work. Like the Abstract Expressionists after them, they registered the plasticity of material in autobiographical terms. It remained for Pollock and Louis to go beyond the personalism of the hand to the more direct revelation of matter itself. How Pollock broke the domination of Cubist form is tied to his investigation of means: tools, methods of making, nature of material. Form is not perpetuated by means but by preservation of separable idealized ends. This is an anti-entropic and conservative enterprise. It accounts for Greek architecture changing from wood to marble and looking the same, or for the look of Cubist bronzes with their fragmented, faceted planes. The perpetuation of form is functioning idealism.

In object-type art process is not visible. Materials often are. When they are, their reasonableness is usually apparent. Rigid industrial materials go together at right angles with great ease. But it is the a priori valuation of the well-built that dictates the materials. The well-built form of objects preceded any consideration of means. Materials themselves have been limited to those which efficiently make the general object form.

Recently, materials other than rigid industrial ones have begun to show up. Oldenburg was one of the first to use such materials. A direct investigation of the properties of these materials is in progress. This involves a reconsideration of the use of tools in relation to material. In some cases these investigations move from the making of things to the making of material itself. Sometimes a direct manipulation of a given material without the use of any tool is made. In these cases considerations of gravity become as important as those of space. The focus on matter and gravity as means results in forms which were not projected in advance. Considerations of ordering are necessarily casual and imprecise and unemphasized. Random piling, loose stacking, hanging, give passing form to the material. Chance is accepted and indeterminacy is implied since replacing will result in another configuration. Disengagement with preconceived enduring forms and orders for things is a positive assertion. It is part of the work’s refusal to continue aestheticizing form by dealing with it as a prescribed end.

 

Sculptures « photoshopées »

Photos des essais réalisés en céramique, avec l’expertise et l’aide d’Odile Landry (artiste et enseignante en céramique à l’Eesab).
Mon idée première était de pouvoir reproduire une perruque en cheveux bouclés noirs (celle qui avait servit pour mon exposition A.F.K.) et d’en offrir une nouvelle version en céramique. Je voulais que l’aspect extérieur (noir) et intérieur (blanc) donnent deux points de vue différents : d’un côté quelque chose de naturel, à l’aspect plutôt souple, et de l’autre quelque chose d’artificiel et de plus figé.
Techniquement, reproduire la finesse des cheveux en porcelaine est quasi impossible, mais nous avons décidé que nous devrions essayer, expérimenter et nous adapter au matériau, ses possibilités et ses limites.
Après avoir mis au point les émaux qui me satisfaisaient en terme de couleurs (noir, avec un ton très légèrement chaud, mat, par trop métallique, couvrant et qui laissait la terre en dessous bien blanche…), nous avons travaillé par couches successives : une barbotine est projetée au pistolet sur la perruque, on laisse sécher et l’on recommence jusqu’à avoir une couche suffisamment épaisse (pour supporter la cuisson). On applique ensuite l’émail au pistolet et l’on cuit.
Les premiers tests m’ont très rapidement portés dans une autre direction, car si la question de l’artificiel y persistait, la forme produite, elle, s’éloignait de mon intention de départ. En revanche cette forme me paraissait plus proche de certaines questions que je me pose avec le projet A.FK, notamment la transformation d’un fichier (d’une image) sur un ordinateur, et dans le cas de ce que j’avais sous les yeux, une ressemblance frappante à une image transformée par un filtre photoshop.
Les filtres photoshop sont l’image de la platitude, le mauvais genre de la photo. L’effet. Que ce soit l’ « anti-aliasing », l’effet « solarisation », le « contour lumineux », la mauvaise utilisation du lasso de sélection, etc, le résultat est souvent tout de suite reconnaissable comme étant produit par un filtre. Une image facile, autant séduisante que repoussante.
Mes premiers tests m’ont fait penser aux filtres photoshop, transformant immédiatement un objet en trois dimensions en une image connotée.
J’ai décidée de suivre cette piste et de produire une « sculpture-image ».

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Conférence à Paris 8, lundi 14 février 2016

Cette semaine, j’ai le plaisir d’aller faire une conférence à l’université Paris 8, sur une invitation de Martine Bubb.
Je présenterai différents travaux, récents :  Le virus s’appelait « I Love You », Partition, A Pyhrric Victory, ou moins (tels que les générateurs de textes réalisés dans les années 2000 ou encore Sweet Dream), et bien sur A.F.K. sur lequel je travaille en ce moment.

See you there!

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Partition (2010)

 

 

Belle-île ordinaire

Dans le cadre de l’exposition « Le territoire, la carte » du collectif Le sans titre au Bel ordinaire, voici une des pièces quasi finie. La carte d’une île, nommée « Belle-île ordinaire », qui reprend la topographie d’un des murs d’une des trois galeries où nous exposerons. Cette salle a conservé la mémoire des anciens abattoirs : carreaux, accroches et machineries qui sont la base de cette carte.
bio

Villa Médicis Hors les murs / Fulbright

2016. Nouvelle année, bonnes nouvelles.
Je suis lauréate, pour mon projet A.F.K., du programme de l’institut français la Villa Médicis Hors les Murs, et je partirai donc à New-York, Chicago et la Nouvelle-Orléans en milieu d’année.

Je suis également lauréate de la bourse américaine Fulbright, « Scholar in Residence » qui me permettra de passer ensuite une année à faire des recherches pour A.F.K. et enseigner les pratiques éditoriales à Loyola University à la Nouvelle-Orléans.

0d2842f(Loyola University)

See you there! :)