Archives de mots clés: Marks-Blond

Hyperpropre / Performance au CAN

Hyperpropre, au CAN, Neuchâtel.
Ces derniers jours, mon projet de couleurs hyperactives a glissé d’un projet d’installation assez formel vers une proposition plus performative. J’étais partie sur la traduction des couleurs des additifs alimentaires qui sont censés rendre hyperactif, et je voulais installer ces couleurs dans les vitrines du port.
Ces vitrines ont été abandonnées puis utilisées pour nombres de performances d’artistes cette semaine et sont dans un sale état. La chose logique était donc de les nettoyer pour pouvoir installer mon projet. Et puis ces derniers jours, réfléchissant à l’absurdité de nettoyer systématiquement un lieu pour installer une proposition artistique (de plus), je me suis mise à réfléchir – assez superficiellement – au nettoyage en général, et au nettoyage en particulier dans l’histoire de l’art. J’ai bien sûr pensé en premiers lieux aux conneries racistes du président français, aux côtés policés des choses dans la vie occidentale, à la campagne de publicité pour se laver les mains contre le H1N1, et aussi à cette ville si propre qu’est Neuchâtel (à tel point que ces vitrines seraient le dernier bastion d’un abandon « urbain »), au côté territorial du nettoyage ou du souillage.
Je me suis mise au travail, d’abord avec l’aspirateur (un boucan pas habituel dans ce port tranquille) ce qui m’a laissé le temps de penser, en vrac, à l’inutilité de l’effort (Francis Alÿs) et à ses barenderros, et aussi à sa phrase toute bête “Sometimes doing something poetic can become political and sometimes doing something political can become poetic”, au nettoyage à l’envers, et au nettoyage d’os de Marina Abramovitch.
Aujourd’hui 3ème jour de nettoyage, je me suis rendue sur place avec un seau d’eau savonneuse et des éponges. Au fur et à mesure que je nettoyais, c’est la dimension plastique du matériau qui a commencé à ressortir. Et cette nuit, quand j’ai allumé la lumière, le projet a, à nouveau, glissé vers un domaine plus formel, plus plastique.
Suite demain…

« You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life »

Titles for ever. Les titres à nouveau. En anglais à nouveau. Parce que c’est sûrement plus cool ; ) …ou plus certainement parce que la langue anglaise à fait partie de ma vie pendant longtemps, et qu’elle revient me hanter épisodiquement dans ce qu’elle produit immédiatement de la fiction.

Retour en arrière :
La semaine dernière, Daniel Suter, commissaire & créateur de l’espace Marks Blond m’a demandé de penser une exposition pour avril. Le délai est court, sachant que la seule chose réellement imposée est que la proposition raisonne au niveau de l’espace public, dans cette rue passante à la croisée du Kino Kunstmuseum, galeries commerciales d’art contemporain et du centre d’assistance social….

Mais d’emblée, puisque c’est la façade qui est mise en avant, c’est les titres qui me prennent d’assaut. Mais quelle est la/les fonctions d’un titre ? Le titre, façade d’un projet ? Non, pas la façade : le titre = le projet. Mais en façade tout de même, puisque j’ai décidé d’en faire un rempart à ce que l’on voit à l’intérieur de la galerie. Le titre : une chose qui se dresse entre moi et la proposition, jusqu’à en devenir la proposition elle-même.

Il faut donc imaginer comment les phrases déterminées à partir du titre principal « You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life » peuvent être mise en place pour occuper les 2 vitrines de la galerie, et comment elles nomment la problématique développée : celle de la citation.

– « You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life ».
Ceci est une ex-pro-position-post-moderne.
Ceci est une proposition qui ne fait que façade, littéralement.
Ceci est une proposition qui ne fait que citer.
Cité, le titre tiré d’une chanson du groupe Pavement, parce qu’il se reforme cette année,
Cité, parce qu’il se réfère et répond à My Life is an Interactive Fiction.
Citée, l’intention, celle de montrer le fait d’éprouver un ravissement religieux à l’idée de notre propre existence, Peter Sloterdijk.
Citée, la forme, celui du papier, de la lettre, du mot, de la police de caractère choisie.
Citer, c’est faire une proposition mais à basse résolution, avec perte de qualité, parce que ce ravissement de la vie ne peut que s’accompagner de ce soupçon que peut-être ce ravissement est artificiel.

Matériaux : Lettres découpées en styrofoam (bleu clair ou jaune), hauteur et largeur variables, épaisseur 20cm.

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Marks Blond Souvenirs

Je viens de recevoir des photos de la projection de « Entr’acte » et « Relâche » au Kino Kunstmuseum, et du dialogue avec Rosa Maino (Kino Kunstmuseum) et Daniel Suter (Marks Blond). En voici quelques unes…
Ces photos ont été prises par le photographe David Aebi, présent ce soir là. Merci ! : )

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Et puis une dernière pour la route, pas du tout prise par David, parce que bien plus tard le soir pour mon anniversaire chez Daniel & Radwina…

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Nachbilder – Musée des Beaux-arts de Berne, 4 nov. 09, 19h

Relache

Le 4 novembre 2009, à 19h, je présente ma vidéo « relâche » dans le cadre de « Nachbilder« , au Musée des Beaux-arts de Berne.

Sur une invitation de la Galerie Marks Blond – Kino Kunstmuseum Bern.
> Programme

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Extrait du dossier de presse :

La vidéo « Relâche (une vidéo ascenseur) » est une relecture de « Entr’acte » de René Clair, créée sur un mode d’associations libres à partir des images et des sons originaux. Le résultat diffère cependant radicalement de sa matrice dans son traitement audio-visuel.
Cette vidéo, sous-titrée ironiquement « vidéo d’ascenseur » (comme on parle de musique d’ascenseur), nous présente un plan pris près du sol, qui laisse apercevoir par intermittence, les sandales d’une danseuse qui martèlent le sol jusqu’à le faire trembler légèrement. Ici tout nous parle d’échec : la lourdeur inséparable du désir d’élévation  présente à chaque seconde, la cadence saccadée du mouvement qui ne saurait être fluide, le son amplifié et ralenti à l’extrême, qui frise parfois le grotesque, la répétition d’une seule et même action, ou la trace sombre laissée par l’impulsion.
Les signes qui pourraient exprimer la gaité et l’allégresse sont présents mais inefficaces : les chaussures à paillettes, dignes de celle de Dorothy dans le magicien d’Oz, se rapproche plus d’une vision à la Pipilotti Rist. Le fait de sautiller, reconnaissable mais déformé, est freiné, littéralement.

Les connexions au film de René Clair sont à chercher dans le titre « relâche » (Entracte avait été produit pour un ballet portant ce nom), dans la référence à la danseuse présente à plusieurs moments du film, dans les sautillements de Marcel Duchamp et Picabia, dans les bonds réalisés par la personne prenant part à la procession qui suit le corbillard, dans tous ces mouvements d’élévations qui sont tournés en dérision.

Relâche ?

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Premiers essais vidéos pour le projet « relâche » que je dois montrer au musée de beaux-arts de Berne début novembre. C’est une vidéo que je veux à la fois pesante et aérienne. J’ai essayé différents plans et finalement la caméra est placée très bas de façons à ne capturer que les pieds. En même temps c’est important de n’avoir presque que des images en suspension. Ce sont les images intermédiaires que je recherche et c’est assez difficile de trouver le bon angle (d’autant plus que je suis aussi à la caméra).

J’aimerais arriver, tout en gardant une certaine fluidité, à mettre en évidence les images qui sont celles qui correspondent à un changement de station (celle où mes pieds touchent le sol, ou bien le moment de suspension entre le mouvement vers le haut et le bas. (En écrivant ces lignes, je me mets à penser à certaines images de la vidéo de Pj Harvey « Black hearted love« …).

Je voudrais atteindre une espèce de mixage entre l’humour des dadas et celui des ratages inspirés de Pipilotti Rist (assez loin du clip de Pj pour le coup…)
Mais aujourd’hui, je n’arrive pas à me synchroniser sur la musique qui m’apparait proéminente, très très lourde. D’un coup j’admire la manière dont René Clair a pu s’en servir et ne pas se faire totalement recouvrir par celle ci.

Ce soir, c’est relâche, et demain, je m’y remets.

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Prénatal(e), Marks Blond

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Janvier. Marks Blond ouvre son nouvel espace. Je vais y présenter une installation/projection avec le « Générateur blanc » et « Still On » sous le titre « Mathematik », trouvé par Daniel Sutter. Je suis ravie de retravailler à Berne, avec Daniel, Radwina, et toute l’équipe…

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Marks Blond Project R.f.z.K. ouvre, le 10 janvier 2008, les portes d’un nouveau lieu
«New Space», Speichergasse 8 à Berne, Suisse.
Le 29 septembre, d’ultimes performances dans le Cube vont clôturer les interventions des 3 dernières années de ce projet d’art contemporain dans l’espace public.
La transformation de Marks Blond Project R.f.z.K. évolue en ce moment même dans sa
forme architecturale, thématique et conceptuelle. À ce jour, les travaux sont
terminés, un nouvel espace de travail est installé.
Pour Marks Blond Project, il apparaît évident et nécessaire de traduire cette
transformation et d’articuler artistiquement ce temps, marqué par la préparation
et l’attente.
Le nouvel espace se situe dans une zone géographique qui est confrontée à des enjeux urbains très forts, l’urbanisme est notre sujet principal. Avant l’ouverture officielle du lieu, le 10 janvier 2008, des vidéos d’artistes vont attirer le regard du passant sur le nouvel espace d’art. À ce moment, le New Space sera encore fermé, ce sont les fenêtres, la vitrine de l’espace, qui vont faire écran.
«Prenatal» décrit l’état avant la naissance. Nous invitons des artistes qui traitent le sujet de l’attente et l’identité à travers le film et la vidéo. Le nœud de la réflexion est pour nous les enjeux de l’accomplissement et l’attente, la question de l’identité et l’individualité.

Steven Cohen, Johannesburg
Bertrand Dezoreux, France
Anna Maria Gomes, France, «Antichambre»
Bernhard Huwyler, Bern
Julie Morel, Paris, «Mathematik»
Elodie Pong, Zurich «Secrets»
Ramon Zürcher, Bern

> http://www.marksblond.com

Faire-part (2004)

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> Installation pop-up carton et vidéo (dimension 2m x 2m40 x 1m60) :

Pop-up réalisé pour les besoins de l’exposition à l’espace Marks Blond (Berne, Suisse). Le thème de l’exposition a été fixé lorsque j’ai appris que Radwina et Daniel Suter, curateurs de cet espace, attendaient un enfant et que la date de l’accouchement était prévue le jour du vernissage de l’exposition. L’exposition s’est donc appelée « Faire-part ».
Il me fallait jouer sur le double sens de ce mot : la carte qui annonce la naissance, et le hasard pour moi de faire partie de cet événement si important dans la vie de ces personnes. De plus, la pièce demande la participation des visiteurs, l’ouverture du pop-up reconstituant l’évènement. Le pop-up est grandeur nature et peut être fermé comme tout pop-up de petite dimension.