Archive mensuelles: mars 2007

citation

« … J’ai recours aux mots parce qu’ils vont vers le spectateur pour lui parler. Les mots viennent de nous. Ils ne sont pas étrangers. Ils comblent l’écart qui sépare le spectateur de l’œuvre. Quand je lis les mots, quand je lis un livre, c’est presque comme si l’auteur me parlait. On dirait que la page se déroule à haute voix devant moi. Qu’elle me parle. Les mots ont beau être imprimés, c’est comme s’ils m’adressaient la parole. »
(Robert Barry).

Générateur blanc

Je poursuis ma route dans le lab. En direction de la porte se trouve une table où s’entassent bols et tasses à thé et café, vides ou pleines. On y trouve aussi un paquet de mouchoirs de ceux qui ont servis à envelopper les vis de mon ordinateur lors de son autopsie.
Encore quelques pas. Je dépasse l’ordinateur avec le scanneur et l’imprimante. Je tourne la tête. Je referme la porte, j’avance dans le couloir vers ma chambre. La voilà.

Générateur blanc

02h46. Il est tard. D’abord il y a le fauteuil orange, celui que j’avais vu sur le site. Le site qui m’a conduit ici. Juste à côté du téléphone. Puis viennent les rangées d’ordinateurs. Là où je suis assise. Je regarde autour de moi : en hauteur il y a deux vasistas que je n’avais jamais remarqués. Mon regard poursuit sa route : l’étagère avec les manuels techniques. Le mur peint en bleu canard.
Puis la table pour bricoler et rapiécer les ordinateurs. Enfin un tas de matériel – enceintes, pieds, câbles – disposé par terre jusqu’à la porte du placard étroit où sont entreposés les caméras, appareils photos. Je me lève pour aller voir, des rangées de câbles suspendus à des clous, quelques cartons fermés sur un sol recouvert de planches en bois, du sapin.
Le lab, le soir. Le ronronnement et la chaleur des ordinateurs. je viens m’y réfugier après la journée. Ainsi parfois j’y retrouve ma solitude avec plaisir. Après la pluie et le brouillard. Après une longue marche pour oublier la disparition. Une disparition ridicule et aussi peu tangible que celle de ma propre mémoire.
Perdre des données, c’est perdre une de ses parties extensibles… J’ai perdu un peu de mémoire. Je suis donc ce soir en deuil de mémoire. De mémoire morte.
Comment oublier ce qui a disparu ? Les efforts pour la retrouver sont-ils justifiés ?
Les efforts d’aujourd’hui pour retrouver ma mémoire constituent eux aussi de la mémoire. Ça s’accumule ou bien cela prend-il la place de ? Qu’est-ce qu’il reste ?
Par exemple. Le seul souvenir que j’ai de cette journée, c’est le parc entr’aperçu par la fenêtre embuée du bus.

Générateur blanc

La chambre blanche, c’est tout d’abord un bâtiment en briques rouge foncé, qui se situe à l’angle de deux rues calmes. L’une d’entre elles monte un peu. Des portes et d’immenses fenêtres entourées de vert. De loin on remarque tout de suite l’inscription un peu effacée, échappée d’un décor de Western : Heel & Co. Quebec… Limited. Je rentre pour la première fois par la porte de la façade principale, que j’utiliserai presque tout le temps. Rarement celle du côté. L’entrée donne accès sur la gauche à la porte de la galerie, une vaste surface vide lorsque j’arrive.
Sur la droite, par la vitre de la porte, on aperçoit la bibliothèque, les bureaux avec sa grande table au centre de la pièce. En face, les escaliers en bois gris conduisent aux chambres, à la chambre. Ma chambre au premier étage. Avant d’y arriver, il y a une porte fermée à clé. La clé est dans la poche de mon manteau, accrochée à un porte-clés rose fluo. On me l’a donnée quand je suis arrivée.

Visite au musée des beaux-arts de Québec

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L’engin. Une très belle pièce de Michel de Brouin.
C’est intéressant de voir comment le 11 septembre a questionné l’art actuel, et combien se sont emparés du sujet. Je ne sais toujours pas si cette relation artiste-11 septembre est toujours honnête. Il s’agit surtout d’une relation à l’image et non pas à l’événement lui même. Et l’on peut appréhender l’un sans l’autre. Michel, lui, a choisi de parler de la relation à l’image, dans ce que l’image est censée prouver : 
La pièce est en effet une “pièce à conviction”, qui est systématiquement prise d’assaut par les enfants. Tout au long de ma visite, ils ont joué le rôle de révélateur de l’esprit ludique de l’œuvre, mais aussi d’instrument de la volonté assumée et efficace de parler du détournement, et du point de vue. Et ici la question du point de vue est importante. Littéralement. Si l’on entre par un des accès de la salle, on se trouve face à un gros œuf policé avec des petits trous décoratifs… Par l’autre accès, on se trouve face à un réacteur d’avion. 2 versions cohabitent dans un même espace.

Générateur blanc

14h19. 1°c. La ville dégouline, elle ruisselle. L’eau coule le long des pentes, en petites cascades, parfois boueuses. L’eau entraîne avec elle les graviers et la poussière, les mégots accumulés alors que la neige recouvrait tout.
Je suis les petits affluents le long de la pente. Je descends jusqu’au St. Laurent.
Les gens sortent. Des joggers apparaissent. Ils sortent de nulle part. Je les croise à chaque coin de rue. Les gens se souviennent de leur corps. Ils disent « je m’en rappelle ». « Je me souviens ». Par leur course, ils évoquent le beau temps, la douceur, la chaleur. Ils courent entre deux tempêtes. Ou en direction de la prochaine. Ils accélèrent, ils s’accélèrent. Ils circulent. Ça. Comme des électrons. Avec l’eau, c’est une véritable électrolyse.
La ville prend un nouveau visage. Sale, plus rugueux, plus angulaire, mais plus net.

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Générateur blanc

J’entends les sirènes du bateau. Une, deux, trois fois. Ou alors ce sont les sifflements du train ? Quatre fois. Tout à l’heure, au bord du St. Laurent, la sirène du ferry était similaire.
Ça, et le bruit de la glace qui craque, presque facilement, à son passage. Je n’ai pas eu le courage de monter à bord pour la traversée. J’avais froid, envie de rentrer.
Mais, je ne bougeais pas. J’étais hypnotisée. Fascinée par les tonnes de glaces charriées par le fleuve.
Un flux continu. Des milliers de fragments bleutés passent devant moi à grande vitesse. En tourbillon, des blocs plats qui se brisent et coulent pour remonter plus loin, affaiblis, diminués, nettoyés. Puis peu à peu disparaissent, et laissent leur place à d’autres bouts qui dérivent.

Générateur blanc

Il neige. Le ciel est blanc. Le ciel est gris clair. Le ciel est jaune. Sur le toit en face, la neige gelée se recouvre d’une pellicule de neige fraîche. Plus blanche, plus plate. En tombant sur le toit, une légère fumée : la neige dévoile un courant d’air chaud qui sort du mur de brique à droite. Ça tombe sans arrêt. Et de plus en plus fort.
Le tuyau rouillé fonce sous l’effet de l’humidité. Je dois me pencher un peu pour le voir. À chaque fois que je me penche je perçois mieux la neige, par contraste, sur le mur gris de gauche.

Je remarque que des câbles électriques passent à hauteur de mes fenêtres. Des câbles noirs, épais. La neige s’accumule sur le dessus, et ils en dégoulinent de gouttes d’eau.

Ça, c’est ce que je vois au premier plan. Ensuite, il y a un empilement. Une perspective étriquée et rassurante. D’abord, il y a le bâtiment récent en brique et sur sa gauche le toit plat, avec le tuyau. puis une haute cheminée, le toit d’une petit maison, avec une minuscule fenêtre qui supporte une antenne. Dans le fond, frontalement, le haut d’un immeuble avec ses 2 portes entourées de fenêtres qui donnent sur un balcon. Puis un bout de building de couleur claire. Et enfin, la perspective finit par une masse sombre. Des fenêtres horizontales. Des bureaux ? En cette fin d’après-midi, il y brille quelques lumières.
La neige s’intensifie. La fumée aussi. Le silence de la neige. Pas un bruit de pas. Pas un son de voiture.
La nuit tombe prématurément. Je m’en aperçois à cause de reflets orangés qui commencent à s’agglutiner sur ma vitre. Ma vitre devient un miroir sans tain où je distingue mon rideau de douche, le frigo et la lueur du plafonnier.
Et puis, la pièce commence à se rafraîchir.

Google clouds

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À la recherche d’idées pour le protocole qui structurera mon générateur de textes, je tourne en rond. Je regarde les fuseaux horaires, les explications à propos du temps, les heures, les jours, les règles, etc. Tout est si aléatoire, si adapté, je finis par ouvrir Google Earth, comme si cela allait me donner de l’inspiration. Je cherche Québec, je me perds au Groenland, où m’attirent les textures neigeuses, puis je fais basculer la terre, la tête en bas, l’est à gauche, et hop, me voici maintenant à aux États-Unis. À New York, au vu des dizaines de nappes de pique-nique qui s’étalent près du « conservatory » de Central Park, c’est l’été !
Je remonte vers Montréal, je trace à la souris le trajet que j’ai parcouru. Je continue vers Québec, je grossis l’image, pour voir lisiblement l’endroit où je me trouve actuellement. Ma recherche de protocole est bien loin déjà… J’observe Québec. Ce sont les détails qui retiennent mon intention. Le bateau dont la trajectoire trace une ligne sur le St Laurent, les quelques nuages éparpillés.
On a gardé quelques nuages, les bateaux, les vaches, certaines ombres dramatiques…
De manière générale, pour une meilleure lisibilité, la plupart de ces choses ne subsistent pas sur la carte : il n’y a pas un seul nuage quand on est au-dessus de New York, de Paris… Pourtant, comme quelques signes champêtres, ils persistent autour de Québec, où dans des zones moins peuplées.
Même au-dessus de Hyde Park à Londres, pas un seul nuage. Juste quelques promeneurs. Le parc a des allures fantomatiques… Les arbres sans feuillages (ici c’est la fin de l’automne) projettent d’immenses ombres sur la pelouse…

C’est une représentation bien étrange de la Terre que j’ai sous les yeux. Très subjective finalement, avec ses propres clichés… Presque un jeu vidéo.

Qui décide quelles images seront incluses dans Google earth ? Lesquelles seront rejetées ? Quel est le quota de nuage acceptable ? Existe-t-il un protocole pour le choix de celles-ci ? Si oui, lequel ?
Je ferme le logiciel et retourne à mes recherches…

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1&2. Québec
3. Central Park, New York
4. Hyde Park, London

Générateur blanc

Vers la porte. L’interrupteur vers la droite, 2 boutons, l’un relevé, l’autre baissé. Puis sur la droite le portemanteau, un vêtement de pluie. Il était déjà là quand je suis arrivée. Avec un sac à commission, un parapluie. Puis il y a les choses que j’ai suspendues. Mon manteau, vert. Mon bonnet et mon écharpe, blancs tous les deux.
Sur la droite encore.
Le balai, la poubelle, le frigo qui n’est qu’un bruit dans la pénombre. Mon sac à main obstrue le passage.

Sur la droite encore.

La salle de bain. Je rectifie. La salle de douche. Un petit meuble en bois avec des tiroirs. Je n’ai jamais ouvert ces tiroirs… dans le premier tiroir, quelques médicaments, dans le deuxième, une éponge, celui du bas est vide. Un petit meuble en bois où poser ses affaires. Un miroir. Le paravent en bois, à trois panneaux, qui sépare les deux pièces. Le tapis de bain beige. Le rideau de douche orange. Tout a une couleur ! Tout objet possède une couleur. Sur la tablette, les draps de bain blancs et bordeaux. Sentent-ils bon la lessive ?
Oui ils sentent bon la lessive.
Les blancs sentent plus que les bordeaux… La texture des draps blancs retiendrait-elle mieux les odeurs de lessives ? Non, ils n’ont pas été lavés en même temps.
Ou bien ils sont plus vieux que les autres ? Non, on ne dirait pas qu’ils sont plus vieux.

Ligne d’horizon

Dans le train entre Québec et Montréal, tempête de neige. Tout est blanc. Et si je suis surprise par l’aspect sauvage du paysage, je le suis encore plus par son aspect graphique, et le peu de lignes que ce paysage comporte. La plupart du temps, deux ou trois lignes fines, sombres entre le ciel blanc et la terre blanche. Elles forment des bandes, elles délimitent des zones, des fuseaux. Des interstices qui séparent deux espaces différents mais de même couleur.
J’essaye de les appréhender, les saisir, linéairement.
Par groupe de deux ou trois. À mesure que ça défile.

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Générateur blanc

20h40. -22°c.
Dehors tout est noir, déjà.
Dedans, la lumière électrique.
Deux interrupteurs. L’un pour les éclairages de la cuisine, l’un pour les spots côté chambre. Deux zones, déterminées par l’électricité. Un circuit, dehors et dedans.
Les reflets sur le plancher.

Générateur blanc

Je parcours le studio. En deux étapes : dix enjambées de long, six de large… un peu plus de 60m2 ?
Sûrement deux fois plus haut que moi, environ de 3 mètres de haut ?
Six persiennes, cinq d’entre elles fermées, une remontée, la deuxième en partant de la gauche par rapport à la porte. La troisième en partant du mur opposé. Celle qui est à droite du lit. Celle qui est à gauche du bureau. Celle qui se situe sur le mur Est.
La porte ouverte, la porte entre-ouverte, la porte que je referme à nouveau.

Générateur blanc

Je me réveille. La lumière est déjà franche : six fenêtres. Deux au sud, quatre à l’est. Malgré les murs jaunes et orangés, la pièce est blanche. Par les persiennes, le ciel bleu. J’ai encore dormi en travers du lit, sa grandeur le permet. Un peu perplexe, je souris. Ah oui, je suis ici. C’est ma semaine d’adaptation : le froid et l’espace, 2 éléments auxquels je ne suis plus habituée. Le lit, le bureau, les deux lampes vertes, le canapé bleu, la table avec 4 chaises, l’évier en plastique, l’énorme cuisinière, le meuble de cuisine en bois, le sol brun, une armoire, la table basse, le fauteuil, un ventilateur débranché. Un vieux réveil matin, General Electric, 07:04. Le bruit du frigidaire. Irrégulier, intermittent, discontinu.

J’ouvre une des persiennes. Tout est immobile. Quelle que soit l’heure, tout est immobile. Les toits plats, les cheminées et le tuyau massif rouillé. La neige. Laiteuse, transie, figée. -32°c.

Ça débute, ça commence, je reviens à moi, je redeviens consciente : je redeviens moi. Très rapidement, je suis réveillée.

l’heure et le train

Jusqu’en 1891, chaque ville de France avait sa propre heure calculée par rapport à la position du soleil à midi, la même pour tous les points situés sur le même demi-cercle passant par les pôles. C’est le temps solaire. C’est l’heure vraie.
Dans un même temps, selon les lieux, les heures sont différentes. Par exemple, entre le lever du soleil à Strasbourg et le lever du soleil à Brest, on pouvait avoir jusqu’à 50 minutes d’écart.
Le problème vint à se poser quand les chemins de fer prirent de l’importance. En 1891, les autorités instaurent donc l’heure légale, c’est-à-dire une heure uniforme sur tout le territoire français. C’est le temps civil, donné par toutes les horloges. Par la loi du 9 mars 1914, la France adhère au système des fuseaux horaires et adopte la division du jour en 24 heures. Cette loi restera appliquée jusqu’en 1978, date à laquelle la France, et de nombreux autres pays adoptent le système heure d’été/heure d’hiver, au départ pour des raisons économiques.
C’est l’heure légale.
> Heure d’été : avance de 2 heures sur l’heure légale (on avance sa pendule d’une heure)
> Heure d’hiver : avance d’une heure sur l’heure légale (on retarde sa pendule d’une heure)

Quelle est la différence entre le temps solaire et le temps civil ?
C’est un ingénieur montréalais d’origine écossaise, Sandford Fleming, qui voulant rationaliser la circulation des chemins de fer dans le monde, divise, en 1884, le globe terrestre en 24 parties égales, limitées par deux méridiens : les fuseaux horaires.

Écrire

Écrire. C’est le premier mot en haut à gauche sur la page du tableau de bord de mon blog, c’est aussi la première chose que j’ai apprise à faire avec un ordinateur. C’est drôle de dire “avec » un ordinateur, et pas sur mon ordinateur…

C’est donc ce que j’ai choisi de faire ici. Une conversation avec mon ordinateur, ou plutôt avec la personne qui hier écrivait ici, à ma place, à ce bureau, en face de la fenêtre. Mon moi d’hier. En conversation avec mon moi d’aujourd’hui, et qui attend celui de demain. Une variation autour de la chaise et de la table. Autour de la chambre. Avec ou sans musique. Avec ou sans narration, de l’écriture à la décriture.

La ligne de changement de date

(Générateur blanc, recherche)

Chaque jour à minuit, dans tous les fuseaux horaires, il est nécessaire de changer de date pour passer au jour suivant. Mais compte tenu de l’utilisation d’un méridien de référence pour ces fuseaux horaires, il existe également un méridien (méridien de 180° de longitude) où, quelle que soit l’heure, il est nécessaire lorsqu’on le traverse d’ajouter ou de retrancher un jour, selon le sens de la traversée.
Ainsi, quelqu’un voyageant vers l’Ouest et franchissant la ligne de changement de date doit ajouter un jour à la date qu’il s’attendrait à avoir s’il ne le faisait pas. Similairement, un voyageur vers l’Est doit retrancher un jour.
À l’instant précis où il est minuit sur la ligne de changement de date, toute la planète est à la même date.

Temps Universel Coordonné

Le Temps Universel Coordonné est une mesure du temps basée sur la rotation de la Terre. Il s’agit de la prolongation moderne du TMG (ou GMT en anglais), Temps Moyen de Greenwich – le temps solaire moyen au méridien de Greenwich, aujourd’hui obsolète. Le GMT a donc été remplacé depuis 1972 par UTC et UT1, deux incarnations du temps universel.

Le Temps universel est effectué en observant chaque jour le passage d’objets célestes au méridien du lieu d’observation. Les astronomes ont privilégié l’observation d’étoiles, plus précise que celle du soleil.
Actuellement, le temps universel est d’une précision de l’ordre de la microseconde.

La rotation de la Terre n’est pas régulière, à cause de effets de marées de la lune et du soleil, ainsi que des tremblements de terre. Pour palier ces effets, les astronomes ont introduit le Temps Terrestre (TT), déterminé désormais à partir du Temps Atomique Internationnal (TAI), mesuré à partir d’un ensemble d’horloges atomiques réparties sur terre. Le TU étant synchrone avec la rotation terrestre, il s’écarte progressivement du TAI. Une correction régulière est donc ajoutée au TAI, sous la forme de seconde intercalaire, afin d’obtenir un temps civil qui est un compromis qui suit le TAI mais saute parfois afin de lui éviter de trop s’écarter du temps solaire moyen.

La rotation terrestre et TU sont gérés par le Service International de la Rotation Terrestre et Systèmes de référence.

> http://www.iers.org/

Paris-Montréal, 7 fuseaux horaires en 6h…

Dans l’avion entre Paris et Montréal, je ne dors pas : je regarde passer le temps par la fenêtre, 7 fuseaux horaires en un peu plus de 6h. Le temps se ressemble, à chaque déplacement d’un fuseau à l’autre. Le ciel est clair, nous sommes au dessus des nuages… Et si je ne bougeais pas vraiment ?
Je prends une photo à chaque passage de zones pour me convaincre du contraire…

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Les fuseaux horaires

Un fuseau horaire est une zone de la surface terrestre où l’heure adoptée est identique en tous points.
Le globe se divise en 24 fuseaux horaires de même taille. Il y a 6 fuseaux horaires au Canada. La Chambre Blanche, à Québec, se trouve dans la zone UTC -5 (Temps Universel Coordonné).
Généralement, un fuseau horaire suit plus ou moins l’heure moyenne du méridien central. Ce système utilise le méridien de Greenwich comme origine des temps, et le méridien 180° (est et ouest) comme ligne de changement de date.

Les horaires légaux sont basés sur le Temps Universel Coordonné, auquel est ajouté ou soustrait un certain nombre d’heures. Ils ne correspondent aujourd’hui cependant pas forcément aux fuseaux horaires originaux, en raison d’un certain nombre d’adaptations :

– Un pays possède généralement une seule heure légale même s’il est à cheval sur plusieurs fuseaux, c’est le cas de la Chine et de l’Inde

– Certains grands pays (États-Unis, Russie, Canada, Australie, Brésil, etc.) sont divisés arbitrairement en plusieurs zones afin d’éviter une trop grande différence entre l’heure légale et l’heure solaire. C’est également le cas de certaines dépendances éloignées (les DOM-TOM, Açores portugaises…)

– Un pays peut adopter une heure autre que celle qui lui serait destinée a priori. C’est le cas de l’Espagne continentale (sauf aux Canaries qui se situent un fuseau horaire plus tôt) ou de la France métropolitaine qui sont à l’heure d’Europe centrale (UTC+1) depuis 1940.

– Certains pays ont choisi une heure ne correspondant pas à un fuseau originel (Afghanistan à UTC+4:30 ou Iran à UTC+3:30)
– Une partie du monde connaît une heure d’été et une heure d’hiver

> L’ensemble des pays du globe utilise à l’heure actuelle 41 fuseaux horaires, dont 36 toute l’année (mais pas forcément par les même pays), deux seulement à l’heure d’hiver boréale (UTC-3:30 et UTC+3:30), un uniquement à l’heure d’hiver australe (UTC+12:45), un exclusivement à l’heure d’été boréale (UTC-2:30), un dernier uniquement à l’heure d’été australe (UTC+13:45).

Générateur blanc

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Résumé du projet présenté…

Un générateur de textes qui se sert de la position dans le temps (fuseau horaire) de la Chambre Blanche pour être lu… Le but du projet est de rendre consciente la lisibilité liée à la perte de repère géographique lorsque l’on est sur Internet.

Je suis à la Chambre Blanche. J’écris tous les jours sur le lieu où je suis, sa situation géographique, la température qu’il y fait, l’heure qu’il est et la lumière qu’il y a, la couleur du ciel et la forme des nuages, les gens qui passent devant la fenêtre, se promènent. J’écris et je décris sans arrêt.
En parallèle, un générateur de textes, accessible en ligne, est créé. D’après mes écrits, le générateur re-produit du (nouveau) texte sur mon séjour à la Chambre Blanche. Il virtualise une situation réelle.

Le générateur se compose comme suit (voir image ci-dessous).
• La couleur du fond de la page correspond au fuseau horaire de la Chambre Blanche (le serveur abritant la page) :
– À midi (12h), la couleur de la page est blanche.
– À minuit (24h), la couleur de la page est noire.
– Entre ces deux heures, la couleur de la page va osciller entre le blanc et le noir, passant par toutes les nuances de gris.
• La couleur du texte correspond au fuseau horaire de la personne connectée (par le biais de l’horloge de son ordinateur).
De la même manière, s’il est midi chez lui, le texte sera blanc, s’il est minuit, le texte sera noir, etc.

La lisibilité de la page dépend donc de la position géographique et de l’heure à laquelle se connecte l’internaute. Plus une personne est distante, mieux elle “voit ».

Par exemple, un internaute se connecte vers midi :
– S’il se connecte au générateur depuis la Chambre Blanche, il ne verra qu’une page blanche.
– Si une personne se connecte depuis Dublin, (il est 8h en Irlande), le texte est donc gris moyen, mais il est midi à Québec : le fond de la page est blanche.
– Un visiteur, connecté au même moment depuis Halifax, accédera à un texte gris pâle sur fond blanc… Si ce même visiteur se connecte vers 18h, il trouvera une page grise foncée avec une histoire d’un gris un peu plus profond.
Le mode d’apparition des images reste encore à définir.

Nuit blanche à Montréal

Expo à Oboro, Montréal

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Julius Popp. Memento mori moderne.
Une très belle pièce de Julius Popp, qui nous invite a une hypnose visuelle, rythmée par le bruit des mots qui tombent à intervalles réguliers… Pourtant, j’aurais voulu une utilisation plus poétique du texte… que ce soit dans son contenu, ou dans sa chorégraphie/temporalité. Il est vrai que l’on peut trouver que la pièce n’est qu’un médium ou un protocole de communication, qu’elle n’est qu’une translation de textes puisés sur internet vers un nouveau mode de visualisation…

Et pourtant, quelle pièce magique.

Open City

01-02-07. New-York, Chelsea, Billy’s Bakery. Fraîchement arrivée, je rencontre Jonah Brucker-Cohen, artiste & auteur de coin-operated.com et résident au Lab d’Eyebeam, qui accepte de passer un peu de temps à me parler de son travail, de ce qu’il y a faire en ce moment ici…
Cela me conduit au vernissage d’Open City à Eyebeam, le lendemain. La foule est présente, et l’ambiance est bonne et très informelle : ça parle fort et ça rigole…
Parmi les artistes exposés, il semble y avoir 2 bords : ceux qui utilisent la ville comme terrain d’expression et d’expérimentation et ceux qui la marquent de signes (sorte de graphs améliorés…) je trouve la première tendance plus intéressante, en tout cas c’est là que j’y vois plusieurs bons travaux : Krzysztof Wodiczko, Institute for Applied Autonomy et Aram Bartholl. J’aime toujours ces situations virtuelles déplacées vers la vie réelle… Ici, c’est World of Warcraft qui est en jeu. Ça me rappelle un peu « a Nice Chatroom » d’Olive Martin et Patrick Bernier…

Open minded city!
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