Impressions pour Still On

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Suite du projet « Still On », développé sur internet, en référence aux « Date paintings » d’On Kawara.

J’ai repris les trois éléments principaux de ce projet :

– Still On : le titre, en référence directe au nom « On », mais ce titre donne aussi un indice sur la qualité temporelle du projet. En effet, le projet continuera à exister sur internet pour une période de 33 ans après ma mort.
– Nov.05, 2006, date du début du projet, date à laquelle je fête mes 33 ans.
– Jan. 01, 1970, une erreur de l’horloge de mon ordinateur permet à cette occurrence du générateur d’exister. À cette date-là, moi-même je n’existais pas.

Les trois captures d’écran de ce projet ont été imprimées sur canevas, via un site d’impression numérique sur internet. Je viens de les trouver ce matin dans ma boîte aux lettres.
Taille d’impression : 20,5cm x 29,5cm
Derrière le canevas : le code barre de l’impression, avec le nom de l’image, et sa date d’envoi sur internet.

Je me rends compte que ce projet a toujours été, et reste totalement autonome dans le sens où je n’ai pas eu de contact avec qui que ce soit lors des différentes étapes de travail : production du programme, sa mise en ligne ou encore lors du procédé d’impression.

Jour de test !

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Aujourd’hui, Hugo le programmeur du générateur blanc, m’envoie les premiers tests visuels ! C’est une étape importante pour le projet puisque les choix visuels se font en fonction de ce qui est réalisable ou non, je dirais même dans ce cas : configurable ou non… ; ) 
Je cherche donc des béta-testeurs, car c’est toujours plus facile lorsque les choix concernant les petites indécisions sont entérinés par des gens avec qui je travaille souvent et pour le moment, j’ai encore du mal à me distancier du projet. Pourtant je semble sûre d’une chose, c’est certainement une des versions que j’ai fait « bugger » qui me plait le plus. Elle laisse apparaître les traces du cheminement des lettres, au fur et à mesure que les textes défilent… Ça ressemble à une sorte de persistance rétinienne, j’aime bien l’idée que ce type d’animation référerait à l’idée d’être ébloui par la neige (la neige, c’est majoritairement ce qui se dégage des textes du générateur ; c’est aussi l’impression que je voulais donner dans l’animation de disparition des textes).

Réf. Pour Iceberg

 » Superficial », un magnifique travail de Michel de Brouin, que je viens de découvrir sur son site, alors que je fais des recherches pour le prochain Hors-Série d’incident (le Monochrome)… Je fais des recherches pour le monochrome et je trouve des travaux qui me semblent très proches de mes recherches sur les icebergs… Je ne crois pas au hasard.

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> http://micheldebroin.org/

Superficial.
Mirror, glue, cement / Vosges, Alsace, France
Upon invitation to reflect on the notion of transparency, that led me into the forest to envelop the contour of a large stone with fragments of mirror. The large stone, tucked away deep in the woods, became a reflective surface for its surroundings. In this play of splintered radiance, the rock disappears in its reflections. Because it reflects one cannot be mislead by its presence, yet we cannot seize it, rather it is the rock that reflects us.

Icebergs / Données cachées

Une fois par semaine, je retrouve des ami(e)s chez Rose Bakery, pour discuter, pour se donner des nouvelles, passer un moment ensemble. Presque toujours, la discussion, par petites touches, se tourne progressivement vers les projets de chacun, et les petits détails qui les caractérisent. Que ce soit pour trouver des solutions matérielles, du type : qu’est ce que l’encre numérique, la stéréolithographie, ou sur un manuel pour la « winterisation » de sa caméra ; ou des discussions de fond : comment créer sa structure de production, la part de phénoménologie dans le choix d’un travail, ou encore sur les métaphores liées aux icebergs…
Depuis deux semaines, le sujet entre Marie Daubert et moi tourne sur ce dernier sujet. Et parfois la discussion continue sur chat une fois rentrées à la maison…
Marie et moi avons décidé de joindre nos efforts dans mes recherches commencées sur les icebergs. Marie a surtout retenu la passivité que l’observateur (en l’occurrence, moi devant le St. Laurent) est obligé d’afficher face à ces masses de glaces qui se déplacent lentement. Cette impression très proche de celle que l’on ressent tous les jours lorsque, distant, on regarde défiler la vie. C’est un sentiment assez confortable, finalement, presque rassurant, que cette masse qui avance sans notre consentement…
Serions-nous hypnotisés par notre propre vie ?

Pour ma part, j’ai commencé à penser à la conception d’un programme informatique qui permettrait de générer des formes d’icebergs*, d’après des données contenues dans un ordinateur. La masse visible de l’iceberg étant générée d’après toutes les données de l’ordinateur accessibles d’emblée (dossiers sur le bureau, logiciels, menus, etc.) alors que la partie immergée de l’iceberg reflétera les données « cachées » (tous les types de librairies, contenues en …).
Chaque ordinateur possèderait donc sa propre visualisation (3d, ou alors, j’imagine, assez réaliste) d’une montagne de glace. Que ce soit au niveau de sa forme, de sa taille, de sa densité, de sa couleur…

Le parallèle entre ordinateur et iceberg s’est fait facilement, après que Marie ai relevé ce sentiment dont on est envahie lorsque l’on observe le St. Laurent (le mot « overwhelmed » anglais me paraît bien définir ce sentiment).
Et cet envahissement passif, je le ressens aussi devant les flux que gère mon ordinateur : il ne m’en faut pas plus pour que cela devienne un sujet à approfondir…

*encore, je me demande quand cette obsession de travailler avec la génération va cesser…

Installation

Je veux installer le bas d’un des pop-ups dans l’espace d’une pièce où l’on aurait assez peu de recul. Les murs de cette pièce sont peints en bleu clair. On ne voit donc que la partie immergée de l’iceberg, et l’on peut se promener autour. On est littéralement immergé dans un paysage virtuel, un des possibles (le paysage réel étant d’habitude celui que l’on voit au-dessus de l’eau).
J’ai fait un modèle en 3D, avec un petit bonhomme en bas pour donner un ordre d’échelle (c’est la première fois que je fais de la 3D, mais c’est bien suffisant pour me donner une visualisation de ce que je veux).
Pour ce qui est des matériaux, je ne sais pas encore comment et avec quoi le construire (papier, bois léger, matière plastique). Néanmoins, je pourrais faire un modèle en stéréolithographie pour avoir un aperçu de ce que cela donne (même si cela reste cher…).
Je me penche sur cette question vendredi.
Et le projet d’installation n’a pas encore de nom… À suivre donc.

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Rappel :
Les icebergs sont classés en plusieurs catégories, selon leurs formes :
– Tabulaire, Non tabulaire, En dôme, Pointus, Biseauté, En bloc, Érodé
Ils flottent parce que la densité de la glace (env. 900 kg par mètre cube) est moindre que celle de l’eau de mer (env. 1 025 kg par mètre cube). Le rapport entre ces densités fait que 7/8 de la masse de l’iceberg est située sous l’eau. En règle générale, les icebergs se trouvent de 20 % à 30 % plus longtemps sous l’eau qu’au-dessus, et leur profondeur est moindre que leur longueur au niveau de l’eau.

Pour ce projet d’installation, j’ai donné une forme pointue et érodée au mien, notamment car le rapport hauteur / tirant d’eau est de 1 : 2 à 1 : 1 …
Pour plus d’infos et des images, le site du service canadien des glaces :
> http://ice-glaces.ec.gc.ca/App/WsvPageDsp.cfm?ID=239&Lang=fre

Générateur Blanc, en ligne – The White Generator is online

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> Générateur de textes + fuseaux horaires : générateur blanc // English bellow

Ce projet a été produit en résidence à la Chambre Blanche, Québec, et a bénéficié de l’aide financière du Consulat général de France à Québec.

Un générateur de textes en ligne, qui se sert de la position dans le temps (fuseau horaire) de l’internaute et de la Chambre Blanche pour être lue.
« Durant sa résidence l’artiste décrit son séjour en écrivant de façon continue sur son ordinateur. Un générateur de textes, se servant de la position dans le temps de la Chambre Blanche pour être lu, produit du nouveau texte et virtualise ainsi une situation réelle. Pour l’internaute, la lisibilité de la page dépend de la position géographique et de l’heure à laquelle il se connecte. La couleur du fond de la page correspond au fuseau horaire de la Chambre Blanche alors que la couleur du texte correspond au fuseau horaire de la personne connectée. Ce projet met l’accent sur la lisibilité liée à la perte de repères géographiques sur Internet. »

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> http://incident.net/works/generateurblanc

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> Texts + Timezones : The White Generator

The White Generator is a project produced during an art in residence at “La Chambre Blanche” Art Center in Québec.
Financial support by the French Consulate in Quebec, Canada.

The White Generator is a texts generator, which produces sentences from original texts written during the 6 weeks of the residency. Those texts describe as thoughtfully as possible the place of production of the work.
The project focuses on the legibility of information depending on the time zones (and Universal Standard Time) of the connected person:
The color of the background of the page depends on the timezone of the Chambre Blanche server, whereas the color of the text depends on the timezone of connected person.

Parcours

Fin de mon parcours au Québec / début de parcours dans Montréal, pour les élèves de l’UQAM. C’est la présentation de leurs projets sur les flux, le public et le privé, à laquelle j’assiste en tant qu’observateur invité, dans le cadre de leurs cours avec Grégory Chatonsky, assisté d’Olivia Boudreau.

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Avec les propositions de :
Chélanie, “Accouplement” / Caroline, “Salon d’habitation” (ci-dessus) / Nicolas, “Parking” / Karine, “Plants“/ Nadège, “My Friend fuzzy” / Christelle, « T-shirt » / Vladimir, “American” / Arnaud, “Welcome Out” / Catherine Lescarbeau, “Conversations podcast“.

Souvenir de PS1

Référence pour mes pop-ups d’iceberg…
Retour sur ma visite à PS1, le 28 mars 07, où j’ai vu l’installation de fjords « High Plane », de K. Sigurdardottir…

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> http://www.takesyou.to/
on y trouve aussi des photos d’une autre installation, que j’aime encore plus : « Untitled » (2004).

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Inspirations décalées… et si ?

Je suis toujours contente quand je découvre un artiste dont les préoccupations esthétiques se rapprochent des miennes et je me sens faire partie d’un tout, mais en même temps, je regrette à chaque fois de ne pas avoir fait ces découvertes avant : j’aurais avancé plus vite !
Typiquement, pour les vidéos textuelles que j’ai développées de 1999 à 2001, j’étais partie avec des références visuelles très proches de l’art conceptuel… Kawara, Weiner, Kosuth, mais j’avais eu du mal à trouver mon compte dans les artistes actuels, alors que les choix esthétiques que je faisais me semblaient découler d’un contenu liés à des questionnements contemporains, donc forcément partagés. Et puis plus ou moins récemment, je découvre tout un pan d’artistes très « consanguins ». Par le biais de Jocelyn Cottencin (merci ! ), je découvre les ciné-poèmes que je ne connaissais pas (Lapins du soir, Nuitée) de Pierre Alféri (forcément en 1999, ce DVD n’existait pas ; ) puis hier Claire Grino (merci ! ) me parle de Heavy Industries et de son « Cunnilingus in North Korean », et « Nippon »…
En regardant les travaux de ces deux artistes si proches des miens, je regrette et aussi je me demande à quel point je n’aurais pas été contaminée volontaire si je les avais vus plus tôt.
J’aime bien ce genre de regrets, ils me donnent à penser comment j’aurais fait si, si, et si… et ouvrent toutes sortes de potentialités, d’inachevés, de variations possibles, bref ils me donnent envie de recommencer.

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Dériver

DÉRIVER v. tr. <1> – 1120; lat. derivare, de rivus “ruisseau”.
I. V. tr.dir. 1. Détourner (des eaux) de leur corps pour leur donner une nouvelle direction=> détourner, dévier. Dériver un cours d’eau, les eaux d’une source. • FIG. “Les autres sur lesquels on dérive son mécontentement” (Baruk). 2. GRAMM. Tirer par dérivation (=>2. dériver). Dériver un nom d’un verbe. 3. (1870) MATH. dériver une fonction, calculer sa dérivée*.
II. DÉRIVER (DE). V. tr.ind. Avoir son origine dans. => provenir. “Mot qui dérive de l’arabe, du grec, du latin. venir (de). “Ces froides injustices qui font dériver les conséquences des principes” (Chateaub.). “Rien d’excellent ne peut dériver de l’expérience d’autrui” (Valéry). => découler, émaner.
DÉRIVER V. INTR. <1> – 1578; de l’angl. to drive, par crois. avec 1. dériver 1. S’écarter de sa direction, en parlant d’un navire (=> dérive). PAR ANAL. Avion qui dérive. – Sa politique commence à dériver dangereusement. => Dérive (6°). 2. (PERSONNES) S’abandonner, être sans volonté, sans énergie. “Je suis détaché (…) je dérive. Quelle force m’entraîne?” (Mauriac).

Défilement

À mesure que la fin de la résidence approche, je me rends compte du nombre d’images/data/médias que j’ai accumulés sur l’ordinateur de la Chambre Blanche et finalement de la sélection importante de ce que je postais ou non. Or si le but de ce blog est de constituer un sédiment pour ma recherche, il y a beaucoup de petites expérimentations qui auraient leur place ici. En voici une.

Générateur blanc

Après l’expérience du silence du Lab, me voici en bas, assise à l’ordinateur situé près de la fenêtre, au centre de documentation. Les bruits de la galerie sont ici proéminents. De derrière moi arrivent les voix, les interpellations et les échos des gens qui travaillent là-bas. Le bruit du bois que l’on déplace, les frottements, les raclements, les chocs quand les planches sont posées à terre, les ponctuations brèves de la perceuse, les coups de marteaux, moins nombreux, les déplacements constants.
Plus proche, c’est le son des doigts sur les claviers, les pages d’un livre que l’on tourne, d’un fauteuil qui grince. Le bruit de la bouilloire aussi.

Générateur blanc

Tempête. Dès que l’on sort de la Chambre Blanche, deux perspectives s’offrent à nous. En direction de la citadelle, c’est le bâtiment jaune qui émerge et au loin, la silhouette d’une haute tour carrée. Dans l’autre sens, sur la droite, c’est le revêtement en métal du bâtiment abandonné.
Pourtant, on a fermement l’impression que les distances jusqu’à la fin de la rue est la même dans les deux directions. Le même nombre de poteaux électriques. Ces poteaux si caractéristiques des villes nord-américaines. Les fils électriques qui restent au dessus du sol, plutôt qu’enfouis en dessous. Des fils exposés que l’on peut suivre de carrefours en carrefours.
En temps de neige, les deux options se ressemblent, se rassemblent. Les deux perspectives fusionnent, comme deux calques légèrement décalés. La neige semble venir des deux extrémités de la rue…
Le ciel et le sol sont également blancs. L’air devient opaque… La neige estompe visuellement les distances, elle brouille la vision. Elle modifie la lumière, instantanément. Alors, je cligne des yeux. Je me mets à regarder mes pieds. Les distances s’allongent. Le pas ralentis. Lourd. Je chemine entre les obstacles, je contourne. Je regarde les traces que l’on laisse, les traces que je laisse, je modifie ma manière de marcher. Parfois, je fais demi-tour, quand les amas de neige s’avèrent trop importants. Parfois je m’en tiens aux traces laissées par les autres.

Dessin pour pop-up

Une série de pop-ups d’iceberg, de grande échelle, qui se plieraient/déplieraient dans les deux sens.
La feuille jouant le rôle de la surface de l’eau.
Je commence les dessins ici. Les proportions ne sont pas très justes, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ça viendra au fur et à mesure des recherches. Dès mon retour en France, je fais des modèles papiers. Mais J’aimerais que l’objet final soit en matière synthétique, type plastique. Et pourquoi pas mécanisé ?
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Pour quelques explications : >http://fr.wikipedia.org/wiki/Iceberg

Tableau de bord / où je me mesure au temps…

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Le tableau de bord est un petit outil (sur mac) qui donne accès à pleins d’infos en temps réel (calendrier, température, post-it, dico, etc.) et dont je me suis beaucoup servie ces dernières semaines… En particulier quand je veux me renseigner sur la température extérieure, savoir s’il me faut un pull ou deux, des gants ou pas. Car ici à Québec mes repères sont brouillés : un grand soleil ne veut pas forcément dire des températures hautes et les différences de températures entre la nuit et le jour, ou entre deux jours, peuvent aller jusqu’à 20°C. Ces outils m’aident. Mais me voilà dépendante d’autres données encore sur l’espace, le temps, et la température…
La question de la mesure s’est posée tout au long de ce projet et avec elle, celle d’unité, de point de départ/repère : le premier méridien, le degré 0° qui détermine le « en dessous de », le « au dessus de »… Et alors que j’essaye d’élaborer un travail sur la subjectivité d’un lieu, en particulier telle que relatée sur internet, j’en viens à la conclusion que les mesures que j’ai utilisées sont d’une grande précision (UTC, températures…).
Est-ce là ce que je veux atteindre… Suis-je restée trop raisonnable, mesurée ?

Générateur blanc

16h40. 2°C.
Étagère 1, celle qui est tout en haut. Une tasse noire qui cache les deux autres derrière. Un petit carton contenant des sacs plastiques, le haut d’un mixer, le bas est introuvable. Des assiettes en papier, des céréales, des filtres à café, que je n’utilise pas, une cafetière, que je n’utiliserai pas non plus.
Étagère 2. Un plat à gratin dentelé jaune, des assiettes plates, deux oranges et trois pamplemousses posés sur l’assiette du haut, des assiettes à dessert, des verres à pieds, une canette de sirop d’érable, de la poudre à lever, de la farine, du sucre roux, un mélange pour pancake, des lentilles vertes, deux paquets de thé, mirabelle et Wü-lü, un paquet de sachets de thé vert à moitié entamé.
Il est tard dans l’après-midi et je n’ai pas encore mangé. Je décris les étagères. Celles de la cuisine. Je suis assise à la table, le dos aux fenêtres. Je me lève… Je m’assois, je suis dos aux 2 fenêtres du fond. Je me relève, je m’assois à nouveau, je suis maintenant assise avec les fenêtres en face de moi, le dos à la cuisine, je n’ai toujours pas mangé : je décris mes allées et venues. Je me lève, je sors et je vais au Lab taper le texte que je viens d’écrire. Je suis en train de taper le texte que j’ai écris.

Générateur blanc

Au sous-sol se trouve un atelier de montage et démontage d’ordinateur, de découpe et de bricolage et la buanderie. On accède à l’atelier par deux cotés opposés. C’est une grande pièce carrée qui sent le renfermé, humide et froide, aux murs couleur crème, un sol sans couleur, relativement bien rangée. Sur l’un des murs est accroché un poster de mouvements de kung-fu. Quelqu’un vient-il ici ? Pour s’entraîner ?
La buanderie et l’atelier sont en enfilade, et en tout point différents. C’est un couloir exigu avec sur la gauche, les machines à laver et à sécher. Le plafond y est bas. Il y fait chaud, sec, et sombre. Dans la partie gauche, encore plus sombre, il y a des archives entassées en attente d’un classement qui ne viendra probablement pas. Deux vieilles chaises, des étagères et placards pleins de vieux papiers poussiéreux.
J’y viens une fois par semaine pour faire ma lessive, le matin de bonne heure. Ce n’est pas un endroit où il fait bon rester, écouter le bruit réconfortant de la machine qui tourne. La machine n’a pas un bruit réconfortant. Elle est bruyante, grinçante. Elle se secoue et se déplace, systématiquement, en direction de la porte, comme si elle voulait sortir de cet endroit. La sécheuse n’est qu’un vrombissement désagréable. Un bruit désagréable dans un silence qui l’est tout autant. Alors je ne reste pas. Et je fais sécher mon linge dans ma chambre pour que la bonne odeur de lessive imprègne l’espace, le temps d’une journée.

Interface

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Je commence aujourd’hui à travailler sur l’aspect graphique du site pour le générateur blanc. Pour ce qui est de sa structure, elle est presque fixée :
Elle va réunir à la fois le générateur lui-même, les diverses expérimentations plastiques, et sûrement un blog (reprenant celui-ci, mais ne contenant que les réflexions et recherches relatifs à ce travail).
Pour les expérimentations :
– Google Clouds, les nuages sur Google Earth
– Chambre-horaire, une navigation (à travers les fuseaux horaires) conjointe entre la chambre et la terre
– Dérive, vidéo de la glace du St. Laurent
– Défilement, animation de la forêt entre Montréal et Québec.
– Ligne d’horizon, dessins de ligne d’horizon, encore en cours…

François à mis en ligne, sur le site de la chambre blanche, le LIEN vers mon projet…

Générateur blanc

Le centre de documentation est en bas. On y accède par la porte de gauche de l’entrée principale. Tout de suite en entrant, sur la droite, se trouvent les publications de la chambre. Avec les cartes postales des différents projets de résidence. J’y repère immédiatement celui de Marika. Le clavier. Le fond noir et le bas du visage qui ressort… Puis je crois me souvenir (je suis remontée au lab), il y a une plante verte. La seule plante verte de tout mon séjour ici. Ensuite sur la gauche un placard, les toilettes, et une porte pour aller à la galerie. Avec, juste avant, une table où sont disposées les informations relatives à la dernière exposition. Si on décide de continuer tout droit, depuis la porte d’entrée, en laissant derrière nous la galerie, on arrive dans la pièce principale du centre. Cette pièce est située directement en dessous de ma chambre. Il y a les mêmes fenêtres. Mais elle semble complètement différente. Elle est fragmentée en différents espaces. À droite, le bureau de François, à gauche, le bureau de Maude. Un des murs a été peint en rouge. Au centre de la grande pièce, une table verte, où l’on s’assoit pour manger, discuter, pour les réunions, pour lire, ou pour rien.
Il y a les étagères en fer, chargées de livres, des cartons étiquetés contenant les revues anciennes, le téléphone, les papiers, les ordinateurs, le présentoir avec toutes les revues du mois en cours.
Puis la porte qui mènent au premier palier, les escaliers dorés, avec le boîtier d’alarme. Et de là, à nouveau, si l’on remonte l’escalier à gauche, on arrive au Lab.

Nothing (Art as idea as idea)

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J’ai emprunté ce livre à la Chambre Blanche, et il est une excellente ressource sur le rapport au texte dans l’art conceptuel. On y trouve des articles de / et sur Robert Barry, Lawrence Weiner, On Kawara, Joseph Kosuth… Je n’ai mis ici qu’un extrait d’entretien de Kosuth, que j’ai trouvé très intéressant et à la fois paradoxal dans ses revendications, car il est totalement radical, provocateur et tellement juste, mais aussi presque didactique dans ses justifications…

Entretien (extrait) de Joseph Kosuth. Par Arthur Rose, (5-31 janvier 1969).
Tiré du livre « Art conceptuel I », (Capc, Bordeaux – Nov.1988).

Pourquoi crois-tu que l’art de notre temps, pour reprendre ton expression, ne puisse être peinture ou sculpture?
Être artiste aujourd’hui veut dire remettre en cause la nature de l’art. Si on remet en cause la nature de la peinture, on ne peut remettre en cause la nature de l’art ; si l’artiste accepte la peinture (ou la sculpture) il accepte la tradition qui l’accompagne. Parce que le mot art est général alors que le mot peinture est spécifique. La peinture est une catégorie d’art. Si on réalise des peintures, on accepte (on ne questionne pas) la nature de l’art.
On accepte alors la tradition européenne de dichotomie peinture-sculpture comme nature de l’art. Alors que, ces dernières années, les meilleurs travaux ne sont ni peinture ni sculpture, et qu’un nombre croissant de jeunes artistes pratiquent un art qui ne relève ni de l’une ni de l’autre de ces catégories.
Quand les mots perdent leur sens, ils sont dépourvus de sens. Nous vivons dans notre temps et dans notre réalité, qui n’ont pas besoin de chercher leur légitimé en s’arrimant à l’histoire de l’art européenne. Il est clair que nous serions incapables de faire n’importe quoi sans la connaissance accumulée dont nous disposons. On n’échappe jamais totalement au passé, mais ceux qui se tournent délibérément et ouvertement dans sa direction font preuve de timidité créatrice. L’esprit universitaire et conservateur a toujours soif de justification historique : c’est une sorte d’amalgame de culte des ancêtres et de quête de l’approbation parentale. Il faut apprendre ce qu’était le passé, et non pas apprendre du passé, de manière à pouvoir comprendre ce qui était vrai alors et ce qu’on ne veut pas faire aujourd’hui.

La difficulté du travail et son recours au langage plutôt qu’aux couleurs ne le rendent-ils pas rébarbatif?
Les idées de l’artiste sont inhérentes à ses intentions, et l’art nouveau dépend presque autant du langage que de la science ou la philosophie. Il est clair que le déplacement du perceptuel au conceptuel est un déplacement du physique au mental. Quand il n’y a pas de motivation intellectuelle chez le spectateur, il faut faire appel au physique (la vue, le toucher). Les non-artistes veulent souvent accompagner l’art d’autre chose parce que l’idée de l’art ne les enthousiasme pas tant que cela. Ils ont besoin de l’accompagner de stimulation physique pour rester intéressés. Mais l’artiste a pour l’art le même intérêt que le physicien pour la physique et le philosophe pour la philosophie.

Pourtant, si on accepte ton idée de l’art, et que l’artiste n’ajoute plus rien à l’univers visuel de l’homme, quel va être l’avenir de l’art?
Avant de répondre à ceci, j’aimerai faire une remarque. Les principaux courants philosophiques de ce siècle manifestent un rejet total de la philosophie traditionnelle. On ne peut plus, comme autrefois, arriver à des conclusions sur l’univers. Et ni les gens cultivés, ni les jeunes n’accordent plus de crédit à la religion. Les postulats de la religion et de la philosophie traditionnelle sont devenus irréels à ce stade de développement de l’intelligence humaine. Si c’en est fini de la philosophie (et de la religion), il est possible que l’art soit viable dans la mesure où il est capable d’exister comme une tentative pure et consciente d’elle même. Il se peut que l’art soit appelé à exister à l’avenir comme une sorte de philosophie par analogie. Mais ceci ne pourra se produire que si l’art reste conscient de lui-même, et ne se préoccupe que des problèmes de l’art, aussi fluctuant qu’ils puissent être. Si l’art devient vraiment une « philosophie par analogie », ce sera parce que la rigueur intellectuel (au niveau ce la capacité de « création » de l’artiste) est d’un niveau qualitatif égal à celui des meilleurs penseurs du passé. S’il n’y a pas de place aujourd’hui pour la vraie philosophie, alors il est clair qu’un art tentant de se faire passer pour philosophie n’aurait aucun sens non plus. Mais il se peut qu’un art s’attachant aux questions ne relevant que de l’art vienne combler ce vide dans la pensée de l’homme d’aujourd’hui.

Chambre horaire / Time Zones Room

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Hier soir, après avoir décrit la position des différents groupes de meubles dans ma chambre (que j’ai appelé îlots), je me suis dit que j’allais tracer les différentes trajectoires dans cet espace pendant une journée. Puis je me suis dit que je pourrais y superposer les fuseaux horaires, comme si ma chambre était la Terre (c’est un peu ma petite planète…) et par analogie, voir quels pays j’aurai visités. Je risque d’être un peu jetlag à la fin de la journée… : )
Ensuite je suis me décidée, d’ici la fin de l’année, à refaire ce voyage en grandeur nature, et donc d’acheter un billet d’avion ouvert (environ 2500 euros) pour aller dans tous les aéroports correspondants à tous les arrêts dans ma chambre.

Yesterday night, after describing the different clusters of furniture in my room (I called them islands), I decided it could be interesting to trace my various trajectories in this space during one day. Then I realized I could superimpose the time zones to the drawing, as if my room was the earth (in fact it has been my « world » for a little while now) and then see what countries I was thus visiting… I contemplated the fact that I would be a little jetlagged at the end of the day….
Finally I decided, before the end of this year, to actually redo those journeys in real space. I would need to buy an open ticket (between 12 to 20 destinations) to visit all the airports corresponding to all the stops in my room that day…