Archive annuelles: 2008

Glacée

Il y a un peu plus d’un an, Marie et moi sommes parties une semaine à Noirmoutier pour travailler sur le projet iceberg… Ça a été à la fois un séjour intense et calme. La ballade quotidienne en vélo, à travers la lande pour rejoindre la plage, avec caméra et appareil photo dans la cagette-porte-bagage, des prises de vue sur les plages désertes, une production d’images 3D – j’en avais pas fait depuis l’école-, pleins d’expérimentations, des discussions et du travail très tard dans la nuit accompagnés par la musique d’Herman Düne et Jack Johnson.
Plusieurs fois nous sommes allées prendre des photos de la mer pour faire des maquettes du projet, à la tombée de la nuit car la lumière était magnifique. Un soir, Marie a eu l’idée de prendre un appareil jetable amphibie… On a pris notre courage à deux mains pour y aller, l’eau était gelée.
Elle les a fait développer hier, et me les a envoyées tout à l’heure, après les avoir capturées avec « photobooth ». Je ne poste que les clichés que l’on a faits en plus. Ceux qui ne sont pas destinés au projet. Parce que j’aime bien la superposition qui s’opère entre les images d’origines et le cadre issue de la capture. Parce que ces images sont bien étranges : elles ont un an mais je les sens vraiment proche de moi aujourd’hui. Peut-être est-ce l’addition de ces deux prises de vues. Une manière d’écrire une histoire dans la marge du projet iceberg.



Extrait

La semaine dernière, j’ai pris part à une conversation sur le site de Karine Lebrun « Tchatchhh ». Cette conversation est pour le moment en suspens et va bientôt reprendre… Au début de la conversation, je me suis posée la question du cheminement. En ce moment, je n’ai pas le temps de cheminer… tout va trop vite, alors j’ai relu ce texte, pour me rappeler d’où je pars.

Je l’ai copié ici, tel qu’il se présente sur Tchatchhh :

Je ne connaissais pas les luddites (et encore moins cette utilisation du mot appliquée aux nouvelles technologies !). Ça a pas mal raisonné en moi. En puis, en lisant ton billet, je me suis aussi posée la question de cette conversation avec toi… communication ou pas?
Je me suis dit que peut-être je pourrais la définir comme un passage à travers ton espace. Une traboule donc (« passer au travers », c’est le sens premier de ce mot), et j’y ai pensé immédiatement quand tu m’as parlé des luddites, car entre Luddites et Canuts, il n’y a pas loin…

Les traboules, ces passages utilisés par les canuts – les ouvriers soyeux de la Croix-rousse à Lyon – ont longtemps accompagné mon imaginaire.
Pendant mon enfance, c’était un réseau obscur de galeries, parfois peu sûres et labyrinthiques, que je connaissais mal et où je redoutais de me perdre… La plus connue d’entre elle, dans un sale état, portait le nom de « Vorace », que pour une étrange raison j’assimilais à du cannibalisme, et que j’évitais soigneusement d’emprunter… : ) Je crois que les traboules ont façonné mon imaginaire, jusque dans ma pratique artistique. Par exemple, j’y associe cette pratique quasi-systématique que j’ai dans mes projets de prendre la tangente, d’utiliser les chemins de traverses, par rapport à un lieu, une situation…
Plus tard, j’ai habité dans l’une d’entre elle, entre la Montée des Carmélites et la rue Pierre-Blanc. Dans un appartement qui fût comme tous les logements du quartier, un ancien atelier de tissage, avec des pièces lumineuses et froides, à cause de leurs dimensions cubiques de 4m x 4m x 4m, spécifiques à la taille des métiers à tisser. Et d’immenses fenêtres qui font que l’on a toujours l’impression d’être dehors.
Ce qui m’est resté de cette pratique quotidienne de la traboule, c’est le fait de me loger à l’intérieur même d’un passage, c’est à dire être immobile dans un espace dédié à une mobilité. Observer. Se tenir dans un point de connexion entre un monde privé et public.
Et puis il y avait cette étroitesse et la sensation paradoxale de clandestinité et de sureté que l’on y ressent souvent…
Plus tard encore, étudiante aux Beaux-arts de Lyon, j’ai lu Michel de Certeau, et « L’invention du quotidien », dont le Tome II a pour projet d’étudier les changements et modes de résistances quotidiennes adoptées face à la société de consommation au travers l’étude de la « pratique d’un quartier », celui se situant immédiatement autour de la rue Pierre-Blanc.
Encore une fois, c’est à travers ces lieux que j’ai adopté une manière de cheminer (dans la narration notamment, dans l’articulation de projets artistiques, dans mes relations aux gens), et aussi que j’ai bâti une pratique de la ville qui est plus de l’ordre de l’usage que de la consommation.

…Je ne sais si tu es originaire de Paris, s’il y a certains lieux qui t’ont, dans leur pratique, constitués, quel nom donnerais-tu donc à notre conversation, et serait-il en rapport avec un lieu (ou un non-lieu) connu?

Enfin, encore une fois, tout un cheminement pour dire, qu’ensemble, nous traboulons.

I’ve missed talking to you every day

En vrac, une sélection de quelques lettres, mails et mots, reçus pendant cette semaine de « Without Interfaces »…

Un coucher de soleil à Appart’ Hôtel, sur la frontière Suisse de Stéphane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une carte de Zoé, reçu le premier jour de « Without interfaces ».

Un mot de Maja & Zoé, malchanceuses, qui sont passées quand je n’étais pas là.

 

Un CD de Beethoven, cadeau de Maël & Marie DQ, interprété par Rudolf Serkin, qui a souvent accompagné mes oreilles durant cette semaine.

Une pédale d’effets pour ma guitare, cadeau de Marie D. et Zoé, après une journée passée à faire de l’enduit dans l’appartement de la goutte d’or.

Et puis deux mails d’Alex, l’un drôle sur le fait de penser à écrire une fois par jour, et l’un avec une pièce jointe + un lien vers la Radio Suisse Romande:
http://www.rsr.ch/espace-2/dare-dare/selectedDate/31/10/2008

…Sans parler des quelques huit cartes reçues par fragments, d’Angleterre. Et enfin une carte avec une machine à écrire dessus, mais non signée. Ceux qui me l’ont envoyé, dites moi qui vous êtes???

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But mainly, i’ve missed talking to you everyday.

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One week

La semaine a été à la fois longue et courte. Difficile et étrangement agréable. Remplie par les allées & venues, les RDVs, le matin les cartes dans ma boîte aux lettres, le soir les papiers glissés dans l’embrasure de ma porte laissés par les visiteurs manqués…
Une semaine, à parler directement, à communiquer sans interfaces.
Et voila que ce soir, à quelques minutes de la semaine écoulée, je regarde ma lampe qui s’est allumée, par intermittence, tous les jours, témoignant que quelqu’un m’envoyait un signal « Sleep » ou « Wake up » depuis l’exposition au Centre de l’image Contemporaine à Genève… Je l’avais oubliée.
Un cheval de Troie en quelques sortes.
D’un seul coup, mon projet « without Interfaces » devient « Without Interfaces but one ».

Je reprends demain, le 12 novembre, par la participation à une discussion avec Karine Lebrun sur tchatchhh.
Puis à minuit, pour la reprise générale.

I scream

Avant hier, Jocelyn et moi avons travaillé à un nouveau projet qui porte le nom de « I scream », une abréviation du titre « I scream, you scream, we all scream for an ice-cream » (un titre qui, bien sûr, entre en résonance avec les titres longs).

Le projet est une relecture du film « The Night of the Living Dead » et est créé pour une soirée de projection qui aura lieu à l’ancienne base des sous-marins à Lorient en décembre.

« I scream You scream we all scream for an ice-cream » est un film d’horreur sans image, sans hémoglobine, sans tête qui tombe, un générateur de textes qui explore un genre cinématographique (le film d’horreur) et en souligne ses clichés, ses répétitions et ses schémas.
Les images propres au film d’horreur, très souvent surcodées, y sont délaissées au profit d’un type d’images différent : la typographie, dont la fonction est similaire à savoir celle de désigner un style et permettre la lecture d’une histoire.
En associant texte et musique (résultat du mixage de la BO du film « The Night of the Living Dead »), le flux du générateur nous entraîne au cœur d’intrigues gores et inquiétantes, en jouant avec le second degré nécessaire à la lecture de ces dialogues refroidissants.

Les principales questions abordées lors de cette séance de travail ont été celles de la nécessité de l’aléatoire dans une telle entreprise, et ce que la génération apportait de plus qu’une simple traduction linéaire, visuelle et typographique du film.
Pour ma part, je reste persuadée qu’un générateur constitué d’après un texte-matrice aide à une relecture « éclairée » de celui-ci. Il en souligne la grammaire, les répétitions, la ponctuation, les schémas. Ce n’est pas simplement un non-choix narratif laissé à l’ordinateur, mais bien un décodeur, un traducteur de la structure du texte.
Pour moi, le travail consiste en un va-et-vient entre lecture du texte matrice, lecture du texte généré, rédaction et retouche du scénario. Par exemple définir le nombre de mots par ligne, le nombre de lignes par écran, la taille typographie, la cadence et le mode d’apparition et disparition du texte. C’est à ce niveau-là que se trouve l’essentiel du travail de mise en image par la typographie (d’autant plus quand on utilise une typographie comme la BF15 dont l’impact visuel est important).

Pour finir, l’article « Quand les zombies lisent Guy Debord », de Bruno ICHER, publié sur le site de Libération lors de la sortie du nouveau film de Romero.

« Le pessimisme est sans aucun doute la principale qualité de George A. Romero. C’est grâce à cette misanthropie sans faille que, depuis 1968 et sa fondatrice Nuit des morts vivants, il revient régulièrement nous dire que le monde est un cadavre en putréfaction qui bouge encore. Trois ans après le post-apocalyptique et très réussi Land of the Dead, dans lequel les zombies s’organisaient en société toujours aussi vorace mais intelligente, Romero a donc décidé un retour aux origines, quand le monde n’était pas encore parsemé de créatures de l’enfer. Il a aussi retrouvé l’ambiance fauchée de ses débuts, probablement bien aidé par les studios qui lui ont accordé un budget famélique. Le costaud américain a en tout cas fait de nécessité vertu en livrant un nouvel opus dont l’esprit, mais pas la réalisation, ressemble comme un petit frère à son œuvre originale.

L’affaire est ici concentrée dans l’intimité fébrile d’un groupe d’étudiants en cinéma qui tournent un naveton de fin d’études en pleine forêt. Ils commencent à peine à s’engueuler à propos d’une mauvaise prise que les infos télé font état de cas étranges de résurrections aboutissant à des actes de cannibalisme. Jusque-là tout va bien, on sait où on est. Mais la cible de Romero est cette fois ailleurs. Son dégoût vise l’image. Celle avec laquelle il s’amuse depuis quarante ans et qui, depuis, est passée dans les mains du reste du monde. Ces milliards d’images qui nous encerclent et nous tombent dessus à haut débit, comme ces cadavres mal foutus dont il est impossible de se débarrasser. Le film brocarde le déferlement ininterrompu d’informations et l’hystérie collective avec laquelle l’humanité balance sur le Net le moindre film capté au téléphone portable.

Si Romero a une tendance à un léger radotage, recyclant parfois les idées de ses précédents films, il a encore de la ressource. Une scène clouante d’enfant qui veut dévorer sa sœur, l’hallucinant tableau des poissons rouges humains ou la brillante métaphore finale laissent penser de Romero qu’à l’instar de ses créatures, il faudra sans doute lui tirer dans la tête pour qu’il arrête. »

Without interfaces

Ce soir, je suis rentrée de la soirée que j’ai passée avec Zoé, et j’ai envoyé un mail pour prévenir tout le monde de mon petit projet qui porte désormais le simple titre de « Without Interfaces ».

Un peu avant minuit, facebook, ichat, skype se sont affolés : tout le monde s’est mis à m’envoyer des messages, comme pour me souhaiter bon voyage. C’était assez beau, la frénésie de ces derniers messages envoyés dans l’urgence.

J’ai lu les 3 derniers mails reçus. Pendant ce temps, Zoé est réapparue sur skype, m’a raconté une blague qui m’a fait rire, a failli me faire de louper le coche et a ralenti mes réponses aux derniers mails.

J’ai reçu un sms, et j’y ai répondu.

Puis à minuit moins trois, Zoé a fait le décompte : > 3 > 2 > 1 ….et j’ai fermé Skype, ichat, mon mail. J’ai laissé mon tel ouvert (pour qu’il garde les messages en mémoire), mais je ne le consulterais pas. Il est dans mon placard.

Il est 00:23, pas de bruit, mon appartement est calme, et moi aussi.

For one week, my life will not be an interactive fiction & conversation.

Tous les ans, pour mon anniversaire, je produis un petit travail, pour mon propre plaisir. C’est une sorte de cadeau que je me fais, sous la forme d’un projet. Je grappille un peu de temps, je m’investis dans quelque chose qui n’a parfois de cohérence que pour moi.

Dans cette optique, je me suis rendue au Centre Pompidou hier pour re-visionner les vidéos de Chris Burden, qui est un des artistes qui m’a toujours fasciné, et dont le travail m’émeut à chaque fois, parce que bizarrement, je le trouve très doux.
Ce sont les vidéos issues de ses performances, qu’il commente lui-même, peu sûr de lui, la voix tremblante, en cherchant parfois ses mots. Cette livraison de ses commentaires est touchante et sincère.
J’ai revu entre autre « Shot », « Bed Piece », « Through the Night Softly », et « TV Ad » qui est une de mes préférées.
Ce que j’ai vu dans le générique de « TV Ad » et qui m’a fait plaisir (un cadeau presque), c’est que la première diffusion de cette publicité sur la télévision américaine s’est faite le 5 novembre 1973, le jour de ma naissance.

Cela m’amène à mon projet d’anniversaire. Je ne sais pas encore pourquoi il y a un lien entre les vidéos de Burden et ce projet, mais il y en a un (peut être dans la livraison qu’il fait de son temps aux autres – la galerie, les spectateurs – dans une pièce comme Bed Piece…), je vais chercher.

Le projet n’a pour le moment pas de titre

Il est simple : il consiste à éviter pendant une semaine les conversations que j’ai quotidiennement par le biais d’interfaces, pour ne privilégier que des conversations directes. Donc, demain à minuit, j’éteindrai mon tel pendant 1 semaine. Plus de mail, de Skype, ichat, de facebook non plus.
J’ai dû planifier quelques rencontres pour que cette semaine, pour qu’elle ne soit pas différente des autres, pour continuer à interagir avec mes amis, les gens qui me sont proches. De même, d’ici demain, je posterai ici les jours et horaires où je suis chez moi. Tout le monde pourra donc passer me voir, à l’improviste, pour parler.
Au bout d’une semaine, je reprendrais ma vie interfacée, entre autre, par une conversation de deux semaines, sur internet, avec Karine Lebrun.

Version Béta, quelques photos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques photos de l’installation de Sweet Dream (Genève-Paris) à Version Béta.

Punie, dans un coin, pour cause d’accès technologique : coincée entre Héhé et Gwenola Wagon/Caroline Bernard, y’a Pire : )
Je tiens à remercier tous les gens du Centre pour l’Image Contemporaine, qui ont été tellement gentils pendant la durée de l’installation et mon séjour à Genève. Donc merci Alexandra, Sara, Anne, Pauline et le perchiste dont je connais pas le nom, Fabien, Kevin, Paolino (double merci), René, Fred..

Merci aussi à Gwenola Wagon, Jean-Louis Boissier, et enfin, à Paris, à Alexis Chazard et Marika Dermineur.

Sweet Dream (Genève-Paris), Version Béta, Centre pour l’image contemporaine, Genève

Mon projet « Sweet Dream (Genève-Paris) » sera exposé lors de « Version Beta« , du 31 octobre au 14 décembre 2008, Centre pour l’image contemporaine, Genève.
(Merci à Alexis Chazard pour la production technique du projet !).

Exposition biennale ART & NOUVEAUX MEDIAS
Depuis sa création, la biennale Version s’est attachée à repérer et à montrer des œuvres d’art visuel impliquant les nouvelles technologies numériques. Après Version 1.0 en 1994, le titre s’est décliné autour de thèmes comme l’anticipation (1998), le jeu (2000), l’espace construit (2002-2004), l’animation (2006).
Si Version s’est annoncée d’emblée comme «un laboratoire de recherche qui est sans cesse en quête de ce qu’il démontre», elle s’est confrontée à la problématique de propositions de l’art contemporain constamment mises en question par la pression de nouveaux médias, par le désir de chercheurs, artistes et inventeurs, d’assumer le devenir critique de ces nouveaux médias. Alors que le numérique est devenu le contexte et les circonstances de toute activité, il ne s’agit pas simplement de mettre des nouveaux médias dans l’art, ni même de faire un art des nouveaux médias. Il s’agit de faire des nouveaux médias en artiste, d’être artiste en nouveaux médias. Dès lors, s’il ne s’agit pas seulement de renouveler l’art en lui injectant de nouveaux moyens, de nouveaux outils, de nouveaux sujets, il peut s’agir d’en déplacer les frontières jusqu’à considérer des expériences, des entreprises, des événements comme apparentés à l’art, comme relevant du projet artistique.

FAREM, Bordeaux, le 20-21 Oct.


Marika et moi partons demain à Bordeaux pour assister au FAREM, le Forum des acteurs, réseaux et expressions multimédias. Nous allons présenter The Upgrade! Paris, ainsi qu’en faire une session.

J’attends avec impatience cet événement, dont le mode de fonctionnement, les discussions & l’issue devrait faire un état des lieux plutôt vraisemblable de la création multimédia en France.
Je vais aussi assister (entre autre) à l’atelier « Entre scènes nationales, lieux intermédiaires et petits lieux, quel écosystème pour accompagner la création numérique de manière durable en France ?  » et se sera l’occasion de présenter incident.res.

Décalage définitif

Je suis enfin arrivée à la version finale de Décalage horaire… Il faut encore que l’image passe le test de l’impression grand format, avant d’autres corrections !
J’ai finalement enlevé le fond, à regret… mais il aplatissait vraiment trop l’image (en plus il me faisait l’effet d’un motif religieux, du type de ceux peints les églises romanes, ou dans les mosquées… j’aime, mais pas vraiment à voir avec mon sujet du moment), et le texte se retrouvait vraiment absorbé par ce qu’il y avait en dessous.
Je trouve qu’il ne ressort encore pas assez, mais là encore je vais attendre l’impression pour me prononcer. Je vais essayer de faire ça cette semaine.

In (real) progress…

Après la discussion d’hier avec Jocelyn, j’ai pas mal avancé dans la production du titre de « Décalage horaire ». J’ai effectivement essayé de rendre les choses moins statiques, de moins coller à la typo d’origine.
En regardant ce que j’ai fait aujourd’hui, c’est déjà plus dynamique. Je regarde ces petites formes qui se découpent et elles me rappellent beaucoup les blocs de glace et petits icebergs qui tourbillonnaient sur le St. Laurent et dont j’avais fait une vidéo. Un retour à la source donc.

Test_décalage

J’ai enfin abordé la question du texte pour le dessin « Décalage horaire ». Contrairement à « Retour/détour », où j’avais utilisé ma typo de toujours, l’akzidentz Grotesk (un peu par manque de temps et de désire de me confronter à cet aspect de l’image). J’ai eu envie cette fois d’investir ce territoire, avec le même vocabulaire que pour le dessin lui-même. Il s’agit donc plus d’une cartographie d’un territoire neutre, blanc, défini par le motif qui en définit les contours.
En voici donc le résultat en cours… Je n’ai pas encore testé la superposition (ou plutôt l’apposition) du texte et de l’image… Il m’a fallu une journée entière pour faire cette expérimentation… La suite demain.

Décalage horaire

Je continue sur les dessins « compagnons » pour « Sweet Dream »… et je suis encore très loin du compte. Mais poster les images que je suis en train de faire me permet souvent de prendre de la distance, et j’espère que la « magie » opérera quand j’ouvrirai mon blog demain matin ; )
J’ai systématisé l’utilisation du motif du déplié de mon iceberg et ça ressemble de plus en plus aux tests désuets de Rorschach ou à un kaléidoscope…
Comme une chose ne vient jamais seule, j’ai vu ces deux dernières semaines deux films qui m’ont beaucoup plus et qui utilisent ce type d’images. Le premier de Jean-Gabriel Periot (Under Twilight), le deuxième de Michel François (Hallu).
Ce que je retiens, c’est que l’utilisation de ces images très esthétisantes, et surtout le principe de superposition et multiplication d’un motif au sein d’une même image, semblent conduire vers l’idée de manipulation. A vrai dire, je n’arrive pas à savoir si ce sont réellement les images qui conduisent à ça, ou bien si c’est l’utilisation inquiétante qu’en font les vidéastes.

OZ, 104Revue (la revue du 104 d’Aubervilliers), Paris


Le 11 octobre aura lieu le lancement de 104 Revue !

A ce premier numéro de 104vue on collaboré :
Ayssar Arida, Alexandra Baudelot, Atelier Immédiat, Daniel Bensaïd, Berger&Berger, Stéphane Bouquet, Giuliana Bruno, Laure Cahen-Maurel, Robert Cantarella, Pierre Creton, Jean-Paul Curnier, Romain Eludut, Vincent Epplay, Johanna Korthals Altes, Christophe Lamiot Enos, Sébastien Lifshitz, Camille Louis, Nicolas Maury,Markus Miessen, Julie Morel, Cyril Neyrat,Toshiki Okada, Eve Plenel, Cécile Renault, Olivia Rosenthal, Edward Soja, Aby Warburg, Bertrand Westphal.

Sur l’invitation de Camille Louis, rédactrice de revue, j’ai produit « OZ ». Un projet conçu spécifiquement pour internet, pour ce numéro qui se focalise sur Aby Warburg & l’iconologie de l’intervalle.

Vidéos @Urban Screen, Melbourne – Australie, 3-8 Octobre 2008

Mes vidéos “Pool”, “Soumission”, et “Générique” seront montrées lors de la projection des vidéos expérimentales ‘”Personnal Writing/Collective Memory” des membres d’incident.net, pendant la session « Our Friends are Electric », du festival “Urban Screening : Our Friends Are Electric”, du 3 au 8 octobre 2008.

> www.urbanscreens.org

Urban Screens Melbourne 08 is hosted by Fed Square Pty Ltd, and is the third, ground-breaking international conference and multimedia exhibition in a series of worldwide Urban Screens events. It will also mark the official launch of the International Urban Screens Association, taking place 3-8 October at Federation Square, Melbourne.

Kakemono – suite à retour / détour

En revenant du Japon, l’année dernière, j’ai commencé un travail autour du kakemono… Par manque de temps, je l’ai mis de côté rapidement, puis je m’y suis à nouveau intéressée quand j’ai commencé à mettre en place l’installation « Sweet Dream (Paris-Toulouse) ». Je voulais produire une série d’images puis sélectionner et suspendre l’une d’entre elle près de l’installation. L’image sélectionnée est dépendante du lieu où est montrée la pièce.

Au delà de ce parallèle à la « chose suspendue », plusieurs choses me plaisaient dans les codes et fonctions du kakemono traditionnel. Entre autres : pouvoir les interchanger selon les saisons, l’idée d’accompagnement (le kakémono va par exemple accompagner un arrangement floral), l’une de ses fonctions qui est d’aider à composer l’atmosphère spirituelle de la pièce où il est placé.

Après l’exposition à Duplex, Olivier m’a demandé si il pouvait voir les quelques tests que j’avais commencé… pour les présenter au salon du dessin contemporain. Je les ai postés ici, ne sachant que trop en penser. Au delà du fait qu’ils sont loin d’être finis (la composition ne me plaît pour le moment pas), je les trouve déjà très décoratifs et je ne sais pas si c’est une bonne chose. Par contre je suis fixée sur la phrase (issue de mon statut Facebook – cette grande machine à fiction – , référence aux deux fuseaux horaires qui m’ont « suivis » récemment) et le motif (le déplié de l’iceberg pour « Dérives »).

Incident.res – Une résidence incident à Briant, Bourgogne

Très prochainement, je vais me mettre à plancher sur le projet de résidence incident.net à Briant, qui s’appellera INCIDENT.RES… C’est la suite logique du Summer Camp, et de la volonté d’incident d’avoir un lieu de rencontre et de production.
C’est un peu en avance sur le planning par rapport à ce que j’avais prévu au départ, je ne pensais pas commencer les résidences en art plastique avant 2010 ! Mais la nécessité de faire émerger le projet plus rapidement s’est présentée lorsqu’en manque de résidences françaises pour le projet d’échanges « Géographies Variables » entre la France et le Québec (où les choses sont beaucoup moins immobilistes malgré des financements moins importants – volonté politique, différence de systèmes, positivisme nord américain ? – je ne sais pas…), je me suis décidée à précipiter les choses.
Dans les prochains jours, je dois décider de la ligne éditoriale du projet, faire le budget, produire le site internet pour les diffuser les infos, commencer les dossiers de subvention, etc. Tout ça va aller très vite, et c’est excitant, mais j’aimerais prendre un peu de temps pour partager ces idées, discuter de mes envies avec les membres d’incident, les participants du Summer Camp (ils ont leurs mots à dire & ils connaissent le contexte mieux que les autres !) et mes amis proches… Avec les utilisateurs potentiels de la résidence.
> N’hésitez pas à poster des commentaires et venir en discuter.

Real Escape + Storm sessions

Real Escape, c’est le nom d’un moyen métrage de Jocelyn Cottencin*, pour lequel j’ai composé mes premiers morceaux de musique. C’est aussi le nom alternatif que je pourrais donner aux StormSessions, que je continue à faire avec Zoé une à deux fois par semaines quand je suis à Paris. Au delà de la découverte de l’autre par l’échange musical, les StormSessions restent après quelques mois, une échappatoire à ma pratique quotidienne de l’art contemporain, de son enseignement.
Un simple moment intuitif.

Je n’ai toujours pas pris un cours de guitare, pas ouvert une partition de musique – elle ne me servirait à rien, je ne saurais pas la lire – et ma pratique est toujours celle, décomplexée, d’un amateur, d’un aquarelliste du dimanche, celle peut avouable du simple plaisir de faire, sans réfléchir. Pourtant, je sens déjà le glissement de ma pratique amateur vers une utilisation fonctionnelle de celle-ci. Les deux premiers morceaux que j’ai composés l’ont été dans un but artistique : ils ont été faits pour le film Real Escape, à partir des images mêmes.
Aussi, lorsque j’écoute un morceau de musique, je ne l’écoute plus comme avant, je me demande comment il est structuré, comment tel ou tel son est produit, ce qui peut bien m’interpeller dans la cassure d’un rythme, etc.

Enfin, comment s’impliquer dans une pratique quand on en refuse consciemment l’enseignement, quand on est ignorant de ses fondements. C’est la question qui me revient épisodiquement. J’avance doucement dans ma découverte de la guitare, je m’amuse mais j’aperçois les limites d’un apprentissage solitaire et intuitif.
Pourtant je n’ai pas encore envie de céder à un apprentissage théorique ou par transmission du savoir d’un autre… Pour me rassurer, je me dis que c’est bien comme cela que j’ai appris à me servir d’un ordinateur. Et que les manques et frustrations d’un apprentissage autodidacte ont nourri ma vision de l’ordinateur comme machine techno-logique affectée par des états d’âMes (parfois des états d’âNes…)
Alors pour le moment, je continue comme ça.

> NorthUistIntroSong
> Bear2, the Sunset Track

* « Real Escape is a movie by Jocelyn Cottencin, alluding to an epic, the drifting of a polar bear in an inappropriate environment. In this story, we are not quite sure if it’s a man disguised as a polar bear or a polar bear disguised as a man.
Seeing the bear, we balance between humour and a sense of uneasiness raising questions of displacement, fragility of the environment, artificiality and nature, etc ».

Oz & la revue du 104

Le 11 octobre, c’est l’ouverture du 104 !
C’est aussi le lancement de la Revue du 104 qui m’a commissionné (invitation de Camille Louis, rédactice) pour produire une œuvre de NetArt, « Oz », autour de l’idée d’intervalle, chère à Aby Warburg…
Ce projet est d’ores et déjà sur incident : ici, et sera présent en ligne sur le site de la revue : ici

Back to Québec

CHAMBRE BLANCHE

Fraîchement débarquée à Québec, de retour à la Chambre Blanche, le temps d’effectuer une mission pour le Consulat Général de France à Québec, pour développer plus avant le projet « Géographies Variables » (que je vais présenter à la commission permanente en avril 2009). Le but de ce voyage est de travailler avec François Vallée, de la Chambre Blanche, sur la partie Québécoise du projet et de finaliser le dossier sur les centres d’arts partenaires.
Pour le moment, c’est un week-end (lundi est férié ici), et je rattrape mon sommeil. C’est étrange d’être de retour à Québec (de surcroit, alors qu’il fait chaud, et qu’il y a des feuilles aux arbres, une situation que je n’ai jamais connue). Encore plus de me retrouver dans le décor de « Chambre horaire », assise au bureau où j’ai composé tous les textes « matrices » du générateur blanc… Une familiarité immédiatement retrouvée. Ici, dans cette chambre, je me sens un peu chez moi.

Br(ill)iant Summer Camp

Me voici en transit à Paris, entre Briant et Québec. J’en profite pour poster quelques photos des participants du Summer camp. Je tiens à les remercier tous, sans eux l’aventure aurait été impossible ou au mieux bien monotone.
Votre participation a été tellement formidable, agréable et enrichissante !
Dans l’odre d’apparition : Raphaël Gendrin, Karl-Otto von Oertzen, Alexis Chazard, Maja Drzewinska, Mathilde Guillemarre, Claire Laporte, David Bruto & Hanaé, Olivier, Odile & Patrick Landry, Anna « Jack » Hervé, Charles Scott, Maël & Marie de Quatrebarbes, Anne Gendrin.
(Et aussi un grand merci à Denise Gendrin, « Mamine », qui nous a prêté sa maison pendant ces deux mois de travaux).



Et puis quelques photos de la maison…
> La suite de la rénovation fin octobre.


Éteinte

Il y a quelques jours, s’est terminée l’exposition à la Galerie Duplex.

Depuis, j’ai démonté le dispositif placé dans ma chambre, les câbles n’encombrent plus le salon et la chambre… La LED verte de l’interface Arduino ne me dérange plus la nuit, et je ne m’étonne plus de voir la lampe allumée ou s’allumer alors que je suis absorbée dans mes activités de la journée.
Ce que je réalise rétrospectivement, c’est à quel point, sur mes derniers travaux, de « Dérives » à « Sweet Dream« , mon espace s’est trouvé systématiquement envahi… Entre les cargaisons de T-shirts pour le Briant Summer Camp trainant partout, les intrusions et l’absence de lumière ou encore la situation extrêmement chaotique de l’iceberg occupant tout une pièce, m’empêchant de circuler, les bouts de polyesters collés partout…
Aujourd’hui, mon espace est à nouveau vide mais la question de l’intrusion de mon espace intime reste.

Voici encore quelques photos de mon côté de l’exposition « My Life is an Interactive Fiction », prises tout au long de ce mois.


L’installation « My Life… » continue néanmoins d’être exposé au sous-sol de la galerie Duplex sous le titre « Prolongation », cela jusqu’au 2 août. Donc si vous passez vos vacances à Toulouse, allez y faire un tour.
Pour ce qui est de Sweet Dream, sa prochaine destination, c’est Genève en octobre… À suivre.

Bande-annonce !

Marie a réalisé un super montage pour le « projet Iceberg » (ici!). Il s’agit d’interroger et de rendre l’état d’esprit des différentes recherches et expérimentations que nous avons faites durant cette année. Et en effet, le projet iceberg a fêté ses un an il y a peu…

Texte + images, pour l’édition Au bout du plongeoir

Ci contre, le texte et les images qui seront (probablement comme ça, ou sous une forme proche, je n’ai pas encore fini de me poser des questions là-dessus) intégrés à l’édition de Lieux Communs. Cette édition retrace la série de performances qui ont eu lieu entre Rennes et Tizé ce printemps :

Niveau de difficulté : promenade sur la longueur, mais aucune
difficulté particulière.
Durée : environ 1 an (préparation) — durée réelle 3h
Itinéraire :
— Février. Partir à Québec, sur les bords du St. Laurent, regarder
défiler les blocs de glace.
— Avril. Passer par Paris. Regarder les photos prises sur les bords
du St. Laurent.
— Repenser aux icebergs, jusqu’à en être submergée.
— Septembre. Aller sur l’île de Noirmoutier une semaine, pour
travailler au calme, et faire des modèles 3D.
— Octobre. Faire une maquette en papier.
— Novembre. Retourner à Québec.
— Revenir à Paris. Faire une maquette en balsa. En extraire un
déplié.
— Février. Entreprendre la promenade «Bien entouré», de Rennes
à Tizé. Faire de belles rencontres. Rentrer à Rennes en suivant les
bords de la Vilaine.
— Avril. S’enfermer chez soi. Construire une maquette grandeur
nature. Tourner autour pendant 5 jours.
— 16 avril 08. Défaire la maquette, l’empaqueter.
— 17 avril 08. Avec le paquet, prendre le train, se rendre à Tizé.
S’inquiéter de la météo. Passer un moment à discuter avec Dominique.
Remonter la maquette avec l’aide de Jocelyn. Discuter avec
les kayakistes. Finaliser l’iceberg. S’apercevoir que l’on vient de
réaliser un objet qui représente l’image abstraite d’un espace mental
qui nous habite depuis 1 an. Renoncer au canoë. Gonfler un dragon
de plage. Mettre du mastic à l’intérieur de l’iceberg pour rendre les
jointures étanches. Dîner, dormir. Dormir peu.
— 18 avril 08. À l’aube (6h 05). Sortir l’iceberg, rapidement, avant
que le jour ne se lève. L’amener jusqu’à la Vilaine. Le mettre à
l’eau.
Le regarder. Regarder une image mentale dériver, s’échapper.
Dire au revoir à cette idée, et passer à autre chose.

Storm

Voila maintenant 5 mois que, assez régulièrement, le mardi matin ou le samedi soir, je me rends à une Storm session pour jouer avec Zoé et Marie. En 5 mois, mon interaction avec la musique a changé au fur et à mesure que la dynamique du groupe que nous formons variait et évoluait.
Il semblerait que mon expérience musicale ne soit plus vraiment une composition avec des personnes individuelles, mais plutôt avec une entité globale. La musique est fortement affectée par la relation d’amitié que j’entretiens avec elles, ou alors est-ce l’inverse ?
Ces sessions, ainsi que celles spontanées et solitaires qui ponctuent ma semaine, me nourrissent… je ne sais pas trop sous quelle forme le définir. Ce que je sais, c’est que pendant ces derniers mois chargés en travail, elles m’ont permis de me distraire, me vider la tête, immédiatement, sans aucune transition, ou encore qu’après ces quatre jours à Londres, j’ai retrouvé ma guitare presque avec soulagement.

Hier j’ai fait un troisième morceau, Bear2. Composé avec les images d’une île du nord dans la tête.

Atelier maquette

Expo Duplex toujours. Je suis en train de travailler sur une maquette de siège et de table accueillant un ordinateur qui propose la version alternative de l’exposition (ou plutôt toutes les versions potentielles de l’expo + celles qui n’ont pas été retenues).

J’ai décidé de leur donner une apparence assez proche de celle de la forme et d’un volume d’iceberg, mais sans trop tomber dans l’illustration…
Au départ, je voulais disposer la maquette (petit format) de l’iceberg dans l’espace, mais cela aurait été redondant avec la photo.
Les petits modèles faits ce soir…