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everything else

En chantier

C’est ma troisième semaine au Bel Ordinaire à Pau, et la construction du robot avance à bon train. C’est parfois le casse-tête au niveau de la conception, car nous n’avons pas de tasseaux carrés (plus de stock!). Il ne nous reste que la partie centrale à finir (mais elle est conséquente), et les oreilles : )

Hier j’ai fait une découpe de la maquette (20cm de haut) avec le craft robot et comme il n’y avait plus personne et que je travaillais dans le jardin, un peu désÅ“uvrée, j’ai pris des photos de ma maquette en situation ; )
Ce matin le néon était enfin fini. Je suis contente du résultat au delà de mes espérances. J’avais un peu peur de mon choix (que ce soit le gaz qui soit rouge et non pas tout le néon – et donc qu’il ne ressorte pas suffisamment). Mais le « rouge pyrex » est vraiment lumineux. Ce qui me surprend, et ce à chaque fois, c’est qu’il y a un côté magique à travailler avec du néon, c’est encore plus le cas quand le gaz n’a pas la même couleur que le verre…
Et puis j’ai fait des essais : poser les néons sur différentes matières, notamment sur du bois peint en noir, car l’envie me trottait dans la tête depuis que j’avais fait le visuel pour le carton d’invitation (rouge sur fond noir) de ne pas laisser le bois brut, mais de le peindre en noir.
En parlant avec Bruno, le régisseur du Bel ordinaire pour voir ce qu’il pensait de l’idée en terme de faisabilité/réalisation, je me suis décidée, et plus ça va, plus je pense que c’est juste : cela donnera une dimension plus noir (c’est le cas de le dire) au robot : un côté énigmatique et moins maquette… peut-être aussi qui le rapproche du virus informatique et l’éloigne de la simple sculpture.

Agent

Depuis plusieurs mois, j’ai peu produit.
Une des raisons de ce ralentissement est un changement de mode de relation au travail et la conséquence du déséquilibre auquel j’ai dû faire face quand à la réalisation de cet état de fait qui s’est imposée petit à petit… Un changement de mode esthétique, car c’est peut-être de cela dont il s’agit ?
Je sais que depuis plusieurs années (comme pour nombre de personnes) mon travail artistique était une manière de me constituer, de me construire (je viens de faire un lapsus incroyable, je viens d’écrire « contredire » au lieu de « construire » ; ). Je me suis d’abord construite par le commun, via le collectif incident.net, puis par la rencontre d’autres individus ou dans mes rencontres affectives – toujours liées à la rencontre et au partage, à la fascination et/ou acceptation d’une certaine esthétique qui ne m’appartenait pas.
Récemment, mon mode de relation au travail s’est inversé, et j’ai l’impression d’être de plus en plus dans un rapport de type : « Ãªtre au service de ». Je suis au service de mon travail, et cela me paraît à la fois très intense et incroyablement solitaire comme manière d’envisager la vie. Pourtant je n’ai pas l’impression d’être dans une forme d’aliénation par le travail. Je suis plutôt un agent de mon travail (j’adore le mot agent, si souvent mal utilisé : un agent, c’est « l’être qui agit », dont l’opposé est patient, qui subit l’action).

Dans le train du retour de l’école mes lectures m’ont menées vers  le texte « Ã€ propos de la généalogie de l’éthique : un aperçu du travail en cours » (Dits et écrits, Foucault. p.1202), qui commente entre autre l’écriture du souci de soi.
Je crois que cette lecture tombe à point nommée, en tout cas elle raisonne comme étant proche des questions que je me pose sur ce changement d’état. Un extrait, mais tout le texte pose question…

Les Grecs étaient austères parce qu’ils recherchaient à avoir une belle vie et nous, aujourd’hui, nous cherchons à nous réaliser grâce au support de la psychologie.
-  Exactement. Je pense qu’il n’est pas du tout nécessaire de lier les problèmes moraux et le savoir scientifique. Parmi les inventions culturelles de l’humanité, il y tout un trésor de procédures, de techniques, d’idées, de mécanismes qui ne peuvent pas vraiment être réactivés mais qui, au moins, constituent ou aident à constituer une sorte de point de vue qui peut être utile pour analyser et pour transformer ce qui se passe autour de nous aujourd’hui.
Nous n’avons pas à choisir entre notre monde et le monde grec. Mais puisque nous pouvons observer que certains des grands principes de notre morale ont été liés à un moment donné à une esthétique de l’existence, je pense que ce genre d’analyse historique peut être utile. Pendant des siècles, nous avons eu la conviction qu’il y avait entre notre morale, notre morale individuelle, notre vie de tous les jours et les grandes structures politiques, sociales et économiques, des liens analytiques et que nous ne pouvions rien changer, par exemple, dans notre vie sexuelle ou dans notre vie familiale sans mettre en danger notre économie ou notre démocratie. Je crois que nous devons nous débarrasser de l’idée d’un lien analytique et nécessaire entre la morale et les autres structures sociales, économiques ou politiques.

Mais quel genre de morale pouvons-nous élaborer aujourd’hui lorsqu’on sait qu’entre la morale et les autres structures il n’y a que des conjonctions historiques et pas un lien de nécessité ?
– Ce qui m’étonne, c’est le fait que dans notre société l’art est devenu quelque chose qui n’est en rapport qu’avec des objets et non pas les individus ou la vie ; et aussi que l’art est un domaine spécialisé fait par des experts qui sont des artistes. Mais la vie de tout individu ne pourrait-elle pas être une Å“uvre d’art ? Pourquoi une lampe ou une maison sont-ils des objets d’art et non pas notre vie ?

Bien entendu, ce genre de projet est très commun dans des lieux comme Berkleley où des gens pensent que tout ce qu’ils font – de leur petit déjeuner à la façon dont ils font l’amour ou à la façon dont ils passent une journée – devrait trouver une forme accomplie.
– Mais j’ai peur que, dans la plupart de ces exemples, les gens pensent majoritairement que ce qu’ils font, s’ils vivent comme ils vivent, c’est parce qu’ils connaissent la vérité sur le désir, la vie, la nature, le corps, etc.

Mais si l’on doit se créer soi-même sans le recours à la connaissance et aux lois universelles, en quoi votre conception est-elle différente de l’existentialisme sartrien ?
– Du point de vue théorique, je pense que Sartre écarte l’idée de soi comme quelque chose qui nous est donné, mais grâce à la notion morale d’authenticité, il se replie sur l’idée qu’il faut être soi-même et vraiment soi-même.  À mon avis la seule conséquence pratique et acceptable de ce que Sartre a dit consiste à relier sa découverte théorique à la pratique créatrice et non plus à l’idée d’authenticité. Je pense qu’il n’y a qu’un seul débouché pratique à cette idée du soi qui n’est pas donné d’avance : nous devons faire de nous même une Å“uvre d’art. Dans ses analyses sur Baudelaire, Flaubert, etc., il est intéressant de voir que Sartre renvoie le travail créateur à un certain rapport à soi – l’auteur à lui-même – qui prend la forme de l’authenticité ou de l’inauthencité. Moi je voudrais dire exactement l’inverse : nous ne devrions pas lier l’activité créatrice d’un individu au rapport qu’il entretien avec lui-même, mais lier ce type de rapport à soi que l’on peut avoir à une activité créatrice.

– Cela fait penser à un cette remarque de Nietzsche dans le Gai Savoir (290), qui dit qu’il faut donner du style à sa vie « au prix d’un patient exercice et d’un travail quotidien ».
Oui. Mon point de vue est plus proche de Nietzsche que de Sartre.

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Étrangement, après la lecture de ce texte, j’ai repensé à cette fascination qu’exerce sur moi le travail de Chris Burden, que j’ai toujours trouvé incroyablement pudique (ce n’est pourtant pas premier qualificatif qui viendrait à l’esprit, j’en conviens), mais je me suis dit que ce qualificatif était assez juste, car la force du travail de Burden c’est de s’éloigner du spectaculaire (alors que son sujet en traite sans arrêt) et de résider sûrement dans cette mise à disposition de son être, dans le fait d’être un agent – jusque dans sa chair – de son travail, dans une grande maîtrise et en même temps dans une extrême fragilité.

Artifices

Hier, Fête Nat. à Neuchâtel. Comme toutes les villes aux alentours du lac y vont de leur feux, ça donne un effet de profondeur assez étrange, pas du tout visible sur ces photos ; )

Arrivée

Après un court passage à Berne, me voici depuis ce matin au CAN à Neuchâtel sous un déluge de pluie hyperactive. Images de l’espace de travail, avant la discussion de midi avec les autres artistes. Cet après-midi, après la promenade pour aller voir le travail d’un des artistes, j’irai faire un repérage des lieux où monter mon projet.

« You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life »

Titles for ever. Les titres à nouveau. En anglais à nouveau. Parce que c’est sûrement plus cool ; ) …ou plus certainement parce que la langue anglaise à fait partie de ma vie pendant longtemps, et qu’elle revient me hanter épisodiquement dans ce qu’elle produit immédiatement de la fiction.

Retour en arrière :
La semaine dernière, Daniel Suter, commissaire & créateur de l’espace Marks Blond m’a demandé de penser une exposition pour avril. Le délai est court, sachant que la seule chose réellement imposée est que la proposition raisonne au niveau de l’espace public, dans cette rue passante à la croisée du Kino Kunstmuseum, galeries commerciales d’art contemporain et du centre d’assistance social….

Mais d’emblée, puisque c’est la façade qui est mise en avant, c’est les titres qui me prennent d’assaut. Mais quelle est la/les fonctions d’un titre ? Le titre, façade d’un projet ? Non, pas la façade : le titre = le projet. Mais en façade tout de même, puisque j’ai décidé d’en faire un rempart à ce que l’on voit à l’intérieur de la galerie. Le titre : une chose qui se dresse entre moi et la proposition, jusqu’à en devenir la proposition elle-même.

Il faut donc imaginer comment les phrases déterminées à partir du titre principal « You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life » peuvent être mise en place pour occuper les 2 vitrines de la galerie, et comment elles nomment la problématique développée : celle de la citation.

– « You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to your Life ».
Ceci est une ex-pro-position-post-moderne.
Ceci est une proposition qui ne fait que façade, littéralement.
Ceci est une proposition qui ne fait que citer.
Cité, le titre tiré d’une chanson du groupe Pavement, parce qu’il se reforme cette année,
Cité, parce qu’il se réfère et répond à My Life is an Interactive Fiction.
Citée, l’intention, celle de montrer le fait d’éprouver un ravissement religieux à l’idée de notre propre existence, Peter Sloterdijk.
Citée, la forme, celui du papier, de la lettre, du mot, de la police de caractère choisie.
Citer, c’est faire une proposition mais à basse résolution, avec perte de qualité, parce que ce ravissement de la vie ne peut que s’accompagner de ce soupçon que peut-être ce ravissement est artificiel.

Matériaux : Lettres découpées en styrofoam (bleu clair ou jaune), hauteur et largeur variables, épaisseur 20cm.

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Mael Mail

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« Mais je voulais noter autre chose qui est en train de foutre le camp. C’est marrant je vois la forme de l’idée. E dans l’O. comme dans Edgar Poe. C’est le fait d’avoir parlé à fond sur la saloperie des histoires de divorce avec JJ qui m’a déclenché. (…) Une boule comme l’O dans l’E. Une boule de familiarisme pour retenir la bride des flux du désir, de l’étrange, du « on va crever », tout ça ne tient pas à grand-chose, un déclic et puis tout fout le camp, un accident d’auto, une agonie à la con dans un fossé loin de tout le monde, les autos qui foncent dans la nuit.
Partie l’idée ! Tant pis. »

p.372 > je fonce à la bibliothèque dès mon retour…

Marks Blond Souvenirs

Je viens de recevoir des photos de la projection de « Entr’acte » et « Relâche » au Kino Kunstmuseum, et du dialogue avec Rosa Maino (Kino Kunstmuseum) et Daniel Suter (Marks Blond). En voici quelques unes…
Ces photos ont été prises par le photographe David Aebi, présent ce soir là. Merci ! : )

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Et puis une dernière pour la route, pas du tout prise par David, parce que bien plus tard le soir pour mon anniversaire chez Daniel & Radwina…

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Marks Blond 2010

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Quelques photos de Berne où je me suis rendue cette semaine pour présenter ma vidéo « Relâche » au Kino KunstMuseum…

Juste à côté, la galerie Marks Blond où je vais faire une exposition en 2010. Cet espace est dirigé par Daniel Suter, Yves Ackermann & Radwina Saga, qui sont respectivement, curateur, artiste-graphiste et pédagogue, un trio complémentaire qui met en question les aspects philosophiques, sociaux-politiques des pratiques visuelles contemporaines.
L’espace d’exposition est envisagé comme une vitrine, il ouvre une vue à l’extérieur comme à l’intérieur et place l’art dans un contexte social. Les artistes ou les collectifs d’artistes y exposent des projets qui sont conçus ou développés pour cet espace même, et mettent leur travail dans une discussion publique.

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De la solitude

Cette année, j’avais décidé de ne pas faire de projet anniversaire. Puis finalement, je me suis dit que la vidéo « Relâche », dans le cadre de la commande Marks Blond / Kino Kunstmuseum de Berne pourrait être le projet anniversaire. A présent, me voila décidée : le projet anniversaire sera de ne pas faire de projet anniversaire. Relâche donc, mais pour vrai. Parce que parfois, il ne faut rien faire.

« Cependant.

Qu’il soit rituel ou qu’on lui préfère l’occasion subite et la fête qui définie la marche forcée du monde, l’anniversaire est bien le point de surgissement de la question du temps. Sa pointe émergente. D’ordinaire dans le cours des choses du monde-comme-il-va, le temps est souvent évoqué : l’âge, l’époque, les jeunes, les vieux, qu’en faire, et il faut prendre son temps. Cependant il ne se fait aigu qu’à ce moment précis où l’on fête sa propre naissance, qu’elle soit la répétition d’un évènement passé où l’attente de sa propre arrivée.
Et que fête-t-on alors ? Un certain ordre du monde qui est le fait du temps, son rythme : tambour et flûte. Et, tandis que pour la fête l’ordre se fait désordre, bruit, éclats, impromptu, divers, persiste en arrière plan le souvenir des individus que je n’ai pas été, les anniversaires qui ne sont pas les miens, l’étrange mélange de temps des mondes alternés situés quelque part en dehors de l’univers.
Les stoïciens pensaient le temps comme un feu pur, quand il embrase le monde, mettant fin au cycle passé : l’univers advient de nouveau, comme un présent qui se saisit lui même en tant que présent. Le présent dans sa jeunesse, une étincelle parmi les cendres, qui explose et c’est la fête. D’un jour, d’une heure, d’un seul instant. Dans la répétition dite éternelle et qui défie le temps lui-même. »

Anne Cauquelin, dans « Esse n°67 ».

K3 Manifestation – quelques photos

Quelques photos du K3 que Jocelyn et moi avons prises la semaine dernière.

La manifestation a regroupé des installations, des projections, un concert, des workshops et des performances de Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Etienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Etienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Périot / Antoine Schmitt / Trafik.
Je ne sais pas si ces photos peuvent témoigner de l’énergie positive qui a parcouru d’un bout à l’autre cette manifestation. Les artistes et théoriciens qui sont intervenus ont été, à tous niveaux, d’une qualité rare… Good karma people!

Daniel & Meredith

Je me suis toujours demandée comment on était venu à classer les lettres dans l’ordre alphabétique. Quelles sont (s’il y en a) les règles de ce classement… ou tout cela s’est fait de façon totalement aléatoire, au fur et à mesure ?
Et puis je me suis toujours demandée si la personne qui avait classé les lettres avait consciemment mis le « M » juste à côté et avant le « N » ?

Aujourd’hui, après quelques (longs) jours à ne rien faire, j’ai regardé deux belles choses et je me suis remise au travail.

Glacée

Il y a un peu plus d’un an, Marie et moi sommes parties une semaine à Noirmoutier pour travailler sur le projet iceberg… Ça a été à la fois un séjour intense et calme. La ballade quotidienne en vélo, à travers la lande pour rejoindre la plage, avec caméra et appareil photo dans la cagette-porte-bagage, des prises de vue sur les plages désertes, une production d’images 3D – j’en avais pas fait depuis l’école-, pleins d’expérimentations, des discussions et du travail très tard dans la nuit accompagnés par la musique d’Herman Düne et Jack Johnson.
Plusieurs fois nous sommes allées prendre des photos de la mer pour faire des maquettes du projet, à la tombée de la nuit car la lumière était magnifique. Un soir, Marie a eu l’idée de prendre un appareil jetable amphibie… On a pris notre courage à deux mains pour y aller, l’eau était gelée.
Elle les a fait développer hier, et me les a envoyées tout à l’heure, après les avoir capturées avec « photobooth ». Je ne poste que les clichés que l’on a faits en plus. Ceux qui ne sont pas destinés au projet. Parce que j’aime bien la superposition qui s’opère entre les images d’origines et le cadre issue de la capture. Parce que ces images sont bien étranges : elles ont un an mais je les sens vraiment proche de moi aujourd’hui. Peut-être est-ce l’addition de ces deux prises de vues. Une manière d’écrire une histoire dans la marge du projet iceberg.



I’ve missed talking to you every day

En vrac, une sélection de quelques lettres, mails et mots, reçus pendant cette semaine de « Without Interfaces »…

Un coucher de soleil à Appart’ Hôtel, sur la frontière Suisse de Stéphane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une carte de Zoé, reçu le premier jour de « Without interfaces ».

Un mot de Maja & Zoé, malchanceuses, qui sont passées quand je n’étais pas là.

 

Un CD de Beethoven, cadeau de Maël & Marie DQ, interprété par Rudolf Serkin, qui a souvent accompagné mes oreilles durant cette semaine.

Une pédale d’effets pour ma guitare, cadeau de Marie D. et Zoé, après une journée passée à faire de l’enduit dans l’appartement de la goutte d’or.

Et puis deux mails d’Alex, l’un drôle sur le fait de penser à écrire une fois par jour, et l’un avec une pièce jointe + un lien vers la Radio Suisse Romande:
http://www.rsr.ch/espace-2/dare-dare/selectedDate/31/10/2008

…Sans parler des quelques huit cartes reçues par fragments, d’Angleterre. Et enfin une carte avec une machine à écrire dessus, mais non signée. Ceux qui me l’ont envoyé, dites moi qui vous êtes???

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But mainly, i’ve missed talking to you everyday.

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One week

La semaine a été à la fois longue et courte. Difficile et étrangement agréable. Remplie par les allées & venues, les RDVs, le matin les cartes dans ma boîte aux lettres, le soir les papiers glissés dans l’embrasure de ma porte laissés par les visiteurs manqués…
Une semaine, à parler directement, à communiquer sans interfaces.
Et voila que ce soir, à quelques minutes de la semaine écoulée, je regarde ma lampe qui s’est allumée, par intermittence, tous les jours, témoignant que quelqu’un m’envoyait un signal « Sleep » ou « Wake up » depuis l’exposition au Centre de l’image Contemporaine à Genève… Je l’avais oubliée.
Un cheval de Troie en quelques sortes.
D’un seul coup, mon projet « without Interfaces » devient « Without Interfaces but one ».

Je reprends demain, le 12 novembre, par la participation à une discussion avec Karine Lebrun sur tchatchhh.
Puis à minuit, pour la reprise générale.

Without interfaces

Ce soir, je suis rentrée de la soirée que j’ai passée avec Zoé, et j’ai envoyé un mail pour prévenir tout le monde de mon petit projet qui porte désormais le simple titre de « Without Interfaces ».

Un peu avant minuit, facebook, ichat, skype se sont affolés : tout le monde s’est mis à m’envoyer des messages, comme pour me souhaiter bon voyage. C’était assez beau, la frénésie de ces derniers messages envoyés dans l’urgence.

J’ai lu les 3 derniers mails reçus. Pendant ce temps, Zoé est réapparue sur skype, m’a raconté une blague qui m’a fait rire, a failli me faire de louper le coche et a ralenti mes réponses aux derniers mails.

J’ai reçu un sms, et j’y ai répondu.

Puis à minuit moins trois, Zoé a fait le décompte : > 3 > 2 > 1 ….et j’ai fermé Skype, ichat, mon mail. J’ai laissé mon tel ouvert (pour qu’il garde les messages en mémoire), mais je ne le consulterais pas. Il est dans mon placard.

Il est 00:23, pas de bruit, mon appartement est calme, et moi aussi.

For one week, my life will not be an interactive fiction & conversation.

Tous les ans, pour mon anniversaire, je produis un petit travail, pour mon propre plaisir. C’est une sorte de cadeau que je me fais, sous la forme d’un projet. Je grappille un peu de temps, je m’investis dans quelque chose qui n’a parfois de cohérence que pour moi.

Dans cette optique, je me suis rendue au Centre Pompidou hier pour re-visionner les vidéos de Chris Burden, qui est un des artistes qui m’a toujours fasciné, et dont le travail m’émeut à chaque fois, parce que bizarrement, je le trouve très doux.
Ce sont les vidéos issues de ses performances, qu’il commente lui-même, peu sûr de lui, la voix tremblante, en cherchant parfois ses mots. Cette livraison de ses commentaires est touchante et sincère.
J’ai revu entre autre « Shot », « Bed Piece », « Through the Night Softly », et « TV Ad » qui est une de mes préférées.
Ce que j’ai vu dans le générique de « TV Ad » et qui m’a fait plaisir (un cadeau presque), c’est que la première diffusion de cette publicité sur la télévision américaine s’est faite le 5 novembre 1973, le jour de ma naissance.

Cela m’amène à mon projet d’anniversaire. Je ne sais pas encore pourquoi il y a un lien entre les vidéos de Burden et ce projet, mais il y en a un (peut être dans la livraison qu’il fait de son temps aux autres – la galerie, les spectateurs – dans une pièce comme Bed Piece…), je vais chercher.

Le projet n’a pour le moment pas de titre

Il est simple : il consiste à éviter pendant une semaine les conversations que j’ai quotidiennement par le biais d’interfaces, pour ne privilégier que des conversations directes. Donc, demain à minuit, j’éteindrai mon tel pendant 1 semaine. Plus de mail, de Skype, ichat, de facebook non plus.
J’ai dû planifier quelques rencontres pour que cette semaine, pour qu’elle ne soit pas différente des autres, pour continuer à interagir avec mes amis, les gens qui me sont proches. De même, d’ici demain, je posterai ici les jours et horaires où je suis chez moi. Tout le monde pourra donc passer me voir, à l’improviste, pour parler.
Au bout d’une semaine, je reprendrais ma vie interfacée, entre autre, par une conversation de deux semaines, sur internet, avec Karine Lebrun.

Incident.res – Une résidence incident à Briant, Bourgogne

Très prochainement, je vais me mettre à plancher sur le projet de résidence incident.net à Briant, qui s’appellera INCIDENT.RES… C’est la suite logique du Summer Camp, et de la volonté d’incident d’avoir un lieu de rencontre et de production.
C’est un peu en avance sur le planning par rapport à ce que j’avais prévu au départ, je ne pensais pas commencer les résidences en art plastique avant 2010 ! Mais la nécessité de faire émerger le projet plus rapidement s’est présentée lorsqu’en manque de résidences françaises pour le projet d’échanges « Géographies Variables » entre la France et le Québec (où les choses sont beaucoup moins immobilistes malgré des financements moins importants – volonté politique, différence de systèmes, positivisme nord américain ? – je ne sais pas…), je me suis décidée à précipiter les choses.
Dans les prochains jours, je dois décider de la ligne éditoriale du projet, faire le budget, produire le site internet pour les diffuser les infos, commencer les dossiers de subvention, etc. Tout ça va aller très vite, et c’est excitant, mais j’aimerais prendre un peu de temps pour partager ces idées, discuter de mes envies avec les membres d’incident, les participants du Summer Camp (ils ont leurs mots à dire & ils connaissent le contexte mieux que les autres !) et mes amis proches… Avec les utilisateurs potentiels de la résidence.
> N’hésitez pas à poster des commentaires et venir en discuter.

Real Escape + Storm sessions

Real Escape, c’est le nom d’un moyen métrage de Jocelyn Cottencin*, pour lequel j’ai composé mes premiers morceaux de musique. C’est aussi le nom alternatif que je pourrais donner aux StormSessions, que je continue à faire avec Zoé une à deux fois par semaines quand je suis à Paris. Au delà de la découverte de l’autre par l’échange musical, les StormSessions restent après quelques mois, une échappatoire à ma pratique quotidienne de l’art contemporain, de son enseignement.
Un simple moment intuitif.

Je n’ai toujours pas pris un cours de guitare, pas ouvert une partition de musique – elle ne me servirait à rien, je ne saurais pas la lire – et ma pratique est toujours celle, décomplexée, d’un amateur, d’un aquarelliste du dimanche, celle peut avouable du simple plaisir de faire, sans réfléchir. Pourtant, je sens déjà le glissement de ma pratique amateur vers une utilisation fonctionnelle de celle-ci. Les deux premiers morceaux que j’ai composés l’ont été dans un but artistique : ils ont été faits pour le film Real Escape, à partir des images mêmes.
Aussi, lorsque j’écoute un morceau de musique, je ne l’écoute plus comme avant, je me demande comment il est structuré, comment tel ou tel son est produit, ce qui peut bien m’interpeller dans la cassure d’un rythme, etc.

Enfin, comment s’impliquer dans une pratique quand on en refuse consciemment l’enseignement, quand on est ignorant de ses fondements. C’est la question qui me revient épisodiquement. J’avance doucement dans ma découverte de la guitare, je m’amuse mais j’aperçois les limites d’un apprentissage solitaire et intuitif.
Pourtant je n’ai pas encore envie de céder à un apprentissage théorique ou par transmission du savoir d’un autre… Pour me rassurer, je me dis que c’est bien comme cela que j’ai appris à me servir d’un ordinateur. Et que les manques et frustrations d’un apprentissage autodidacte ont nourri ma vision de l’ordinateur comme machine techno-logique affectée par des états d’âMes (parfois des états d’âNes…)
Alors pour le moment, je continue comme ça.

> NorthUistIntroSong
> Bear2, the Sunset Track

* « Real Escape is a movie by Jocelyn Cottencin, alluding to an epic, the drifting of a polar bear in an inappropriate environment. In this story, we are not quite sure if it’s a man disguised as a polar bear or a polar bear disguised as a man.
Seeing the bear, we balance between humour and a sense of uneasiness raising questions of displacement, fragility of the environment, artificiality and nature, etc ».

Back to Québec

CHAMBRE BLANCHE

Fraîchement débarquée à Québec, de retour à la Chambre Blanche, le temps d’effectuer une mission pour le Consulat Général de France à Québec, pour développer plus avant le projet « Géographies Variables » (que je vais présenter à la commission permanente en avril 2009). Le but de ce voyage est de travailler avec François Vallée, de la Chambre Blanche, sur la partie Québécoise du projet et de finaliser le dossier sur les centres d’arts partenaires.
Pour le moment, c’est un week-end (lundi est férié ici), et je rattrape mon sommeil. C’est étrange d’être de retour à Québec (de surcroit, alors qu’il fait chaud, et qu’il y a des feuilles aux arbres, une situation que je n’ai jamais connue). Encore plus de me retrouver dans le décor de « Chambre horaire », assise au bureau où j’ai composé tous les textes « matrices » du générateur blanc… Une familiarité immédiatement retrouvée. Ici, dans cette chambre, je me sens un peu chez moi.

Storm

Voila maintenant 5 mois que, assez régulièrement, le mardi matin ou le samedi soir, je me rends à une Storm session pour jouer avec Zoé et Marie. En 5 mois, mon interaction avec la musique a changé au fur et à mesure que la dynamique du groupe que nous formons variait et évoluait.
Il semblerait que mon expérience musicale ne soit plus vraiment une composition avec des personnes individuelles, mais plutôt avec une entité globale. La musique est fortement affectée par la relation d’amitié que j’entretiens avec elles, ou alors est-ce l’inverse ?
Ces sessions, ainsi que celles spontanées et solitaires qui ponctuent ma semaine, me nourrissent… je ne sais pas trop sous quelle forme le définir. Ce que je sais, c’est que pendant ces derniers mois chargés en travail, elles m’ont permis de me distraire, me vider la tête, immédiatement, sans aucune transition, ou encore qu’après ces quatre jours à Londres, j’ai retrouvé ma guitare presque avec soulagement.

Hier j’ai fait un troisième morceau, Bear2. Composé avec les images d’une île du nord dans la tête.

La traduction de ma vie est une fiction interactive

Un petit article dans Makezine sur Sweet-Dream (Paris-Toulouse) a été écrit par Jonah Brucker-Cohen …

> Sweet dream @ Makezine

Je suis doublement contente, d’abord puisque j’adore Makezine, mais aussi parce que l’article fait un lien sur la traduction anglaise de mon blog par Google. C’est vrais que je ne regarde jamais mes/les sites français dans leurs traductions (approximatives) googleliennes, mais là, en relisant mon blog en anglais, j’ai vraiment eu l’impression que j’avais basculé dans une autre réalité : celle où effectivement, my life REALLY is an interactive fiction… : )
Et puis je me suis dit que cela pourrait être drôle de prendre les choses à l’envers : réécrire mon poste dans un français hybride, qui permettrait une traduction parfaite du traducteur automatique… Je m’y mets dès mon retour de Toulouse.