Générateur blanc

Je me réveille. La lumière est déjà franche : six fenêtres. Deux au sud, quatre à l’est. Malgré les murs jaunes et orangés, la pièce est blanche. Par les persiennes, le ciel bleu. J’ai encore dormi en travers du lit, sa grandeur le permet. Un peu perplexe, je souris. Ah oui, je suis ici. C’est ma semaine d’adaptation : le froid et l’espace, 2 éléments auxquels je ne suis plus habituée. Le lit, le bureau, les deux lampes vertes, le canapé bleu, la table avec 4 chaises, l’évier en plastique, l’énorme cuisinière, le meuble de cuisine en bois, le sol brun, une armoire, la table basse, le fauteuil, un ventilateur débranché. Un vieux réveil matin, General Electric, 07:04. Le bruit du frigidaire. Irrégulier, intermittent, discontinu.

J’ouvre une des persiennes. Tout est immobile. Quelle que soit l’heure, tout est immobile. Les toits plats, les cheminées et le tuyau massif rouillé. La neige. Laiteuse, transie, figée. -32°c.

Ça débute, ça commence, je reviens à moi, je redeviens consciente : je redeviens moi. Très rapidement, je suis réveillée.