Archive mensuelles: juin 2009

S’échouer

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Me voici de retour de Périgueux, où j’ai passé la journée d’hier pour mettre en place le planning et l’organisation de ma résidence avec l’agence culturelle départementale. J’ai visité les archives, où je vais en partie travailler, et où se tiendra une première exposition en octobre (il y en aura une autre en juin 2010, à la fin du programme de résidence qui durera 3 mois. Sept.09/avril2010/juin2010).

La date de l’exposition aux archives départementale étant fixée, on m’a demandé de faire une proposition pour la semaine prochaine (!?). Elle a pour but de présenter mon travail, pas forcément produire de nouvelles pièces. Mais en voyant l’espace d’exposition, une salle immense – mur blanc, parquet – un white cube dédié, j’ai quand même décidé que ce serait surement mieux d’intervenir dans les espaces fonctionnels plutôt que d’exposer dans une salle à part… Et donc de produire quelque chose de nouveau en fonction du contexte.

J’ai listé ces endroits :
– L’entrée (une première entrée vide avec la machine à café squatté par les lycéens)
– Le hall d’entrée avec la réception, avec son panneau blanc (projection?)
– La salle de lecture (les écrans de veille des ordinateurs, les lampes?)
– Les escaliers
– Les sous-sols
– les bureaux de l’administration (mezzanine).

Le lieu des Archives est passionnant : pour le moment, parce que je ne l’ai pas pratiqué plus que ça, plus par l’activité humaine qu’il génère, les protocoles et les déplacements mis en place, sa masse, etc., que par les kilomètres d’informations qu’il renferme réellement.

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J’ai aussi visité le lieu de résidence, une petite villa étrange et calme sur une colline de la ville, dont le chemin privé est bordé d’un panneau digne de romans policiers. Je le trouve pas mal d’ailleurs ce panneau, il me fait penser que beaucoup de gens vont aux archives pour creuser dans ce qui est enfoui, qu’ils réalisent des autopsies administratives en quelques sortes.

Chavirés

J’ai appris la semaine dernière que j’étais lauréate pour la « résidence de l’art en Dordogne » 2009-2010, aux Archives départementales de la Dordogne !
Je pars donc la semaine prochaine à Périgueux pour finaliser la convention qui me permettra, pendant 3 mois l’année prochaine, de travailler aux archives départementales pour produire une série de travaux, notamment sur le web (mais j’espère bien pouvoir ramifier et créer d’autres extensions via d’autres médiums).
J’aime bien ce temps d’a-préhension qui précède le départ d’un projet, où les choses vont assez lentement et où les idées sont encore ouvertes et floues, ce moment qui permet de fantasmer un projet, un lieu, un mode travail. Un temps assez subjectif aussi, où la réalité n’a pas encore appliquée son principe. Et donc aujourd’hui, j’ai déjà décidé d’une direction que prendrait le travail en lui donnant pour titre la seule anagramme du mot archives.
Me voila donc partie pour travailler sur le naufrage.

: )

YTMO

you turn me on

You Turn Me On, c’est le nom du projet sur lequel je réfléchis en ce moment, et pour lequel je suis en train de monter un dossier de subvention. Au delà du temps plus désagréable de la constitution d’un tel dossier, l’exercice à toujours l’avantage de synthétiser les idées, et donc de faire découvrir certaines connexions évidentes qui étaient restées inconscientes.

Le projet YTMO avait émergé comme la suite du projet Sweet Dream, dont j’essaye maintenant de m’éloigner le plus possible : j’ai envie d’être dans la variation de ce même thème (l’inscription d’un mode relationnel interfacé comme forme narrative) mais pas dans la répétition.
Je suis partie des mêmes éléments : dispositif on/off, traduction des impulsions électriques en conséquences visuelles, j’y ai ajouté l’importance du texte écrit à la limite de l’image et oscillant entre lisible et non lisible, qui traverse généralement mes propositions. Et dans cette optique, j’ai intégré les recherches liées à Organs.

you turn me on

Au départ, pour m’occuper les mains et m’amuser aussi, j’ai produit une petite lampe toute simple, jouant sur le double sens de la  phrase « you turn me on » et ce qu’elle disait littéralement de mon rapport au spectateur. De là découle le projet…

you turn me on

Et puis dans ce cadre de recherche, je me suis naturellement penchée sur le livre « Visibleinvisible » , une monographie dédiée à Cerith Wyn Evans (J’avais découvert cet artiste lors de son exposition à l’ARC à Paris – que je suis retournée voir 4 fois ! – et qui depuis n’a cessé de me parler) et les passerelles qui existent me sont apparues comme évidentes. Bien sur il y a cette similarité du on/off et sa traduction, mais surtout des idées communes, que ces phrases tirées du livre résument bien :

« Over the recent years Cerith Wyn Evans has become an indispensable point of reference, and his sophisticated oeuvre – disposed to set up a relationships through evocations and concealments – has inspired many emergent artists. It’s an oeuvre unmistakably conceived in terms of its critical and historical links with the possibilities and vicissitudes of film and writing, from where it has taken the unusual relations between space, light, language and objects, and their seductiveness and indefiniteness.
However, while his work and installations turn to a wide range of genre, media and discourses, both highbrow and popular, they always encompass a cerain disdain for the commonplace, a certain opacity, and the experiene of his oeuvre usually implies acceptance of the impossibility of immediacy and coherence. »
(…)
With this adaptations, stagings and compositions embracing multiple references that usually favor presentations characterized by imperceptible folds and disjunctions, Evans never privileges a phenomenological reading of space or a literal use of material (such as bright neon lights, philosophical texts, mirrors, plants and fireworks) and their links, affinities and kinships, that often give rise to slight disturbances and disorders, suggest interruptions and intrusions that displace registers and perceptions. Nothing is as it seems : in this multiform and intertextual space, emphasis appears to fall between presences and absences. What seems inescapable and prevailing is the establishment of what the artist enunciates as an occasion, a scenario, a cipher against metaphors, « something standing in for something that doesn’t stand in for something else ». « 

Géographies Variables, c’est parti !

geographies variables
J’ai eu le mois dernier la réponse positive sur le financement d’une partie du projet « Géographies variables » par le Consulat Général de France à Québec et du Ministère des Relations Internationales québécoises.
Ce projet de résidences croisées entre la France et le Québec, permettra, sur deux ans, à une vingtaine d’artistes de partir en résidence dans 8 lieux de ces deux pays, pour produire des travaux sur internet, avec pour base la thématique commune (et volontairement assez large) de « Géographies variables ».

> http://incident.net/geo

Le site internet est en ligne et sera complet dans les prochaines semaines. Et l’appel à participation se fera d’ici la fin juin 2009.
N’hésitez pas à me contacter si vous voulez des infos, ou, si vous êtes au Québec, de contacter la Chambre Blanche qui est le partenaire Québécois d’incident.net sur ce projet !