Archive mensuelles: mars 2013

Conférence Géographies variables à l’EESAB Rennes, mardi 19 mars à 17h30

Conférence de Julie Morel et des artistes invités en résidence pour « Géographies variables »
EESAB site de Rennes, Mardi 19 mars 2013 – 17h30 (Amphi)

GeoLorient_AfficheRennes
MarieBette
(Image : Kora Karola, Marie Bette, artiste en résidence).
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Abstract :

Pratiquer le dispositif d’une résidence c’est expérimenter une hétérochronie, c’est-à-dire faire l’expérience d’un temps en rupture par rapport au temps traditionnel. L’hétérochronie est une expression limitrophe au concept foucaldien d’hétérotopies : un seul lieu réel qui a le pouvoir de juxtaposer plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles. Si la résidence est une hétérotopie, elle est aussi l’occasion d’une double mutation : celle des personnes qui la pratiquent, et celle du territoire /milieu qui l’accueille. Pour l’artiste, elle modifie une façon de voir les choses en l’obligeant à réagir et à s’interroger de façon inhabituelle, contextuellement. Pour le milieu dans lequel elle s’insère, elle opère un processus de redéfinition par divers procédés : description, détournement, déconstruction, prolongement, reconstitution…
La ligne de recherche Géographies variables tente d’activer ces questions en s’articulant autour de la forte connexion d’expériences vécues par les artistes invités, la direction scientifique et les commissaires, critiques et philosophes intervenants. Plusieurs des artistes invités ont en effet à leur actif des résidences de recherche et création hors normes : in situ, dans des environnements extrêmes, variables, souvent en marge du monde de l’art, ou le collectif prend une place importante. Ainsi tous ont produit des dispositifs et /ou stratégies artistiques interrogeant à la fois la pratique de l’art en résidence et son ancrage dans un lieu et un contexte précis. Ils partiront de leurs précédentes expériences pour interroger la résidence sous l’angle d’une hétérotopie. La recherche portera donc autant sur l’exploration d’une résidence artistique, sur son statut, que sur son territoire de déploiement (physique, humain, sociologique).
Cette connaissance pragmatique par les artistes sera complétée par d’importantes interventions de critiques ou curateurs spécialisés dans ces questions de création dans des environnements hors-normes. Ces intervenants viendront interroger et théoriser les productions artistiques en cours. Cette recherche convoquera naturellement différents médiums et champs artistiques : espace de l’installation, performance, écritures (critique, littérature), vidéo, nouvelles technologies et espace virtuel. Ouverte, elle se place à la croisée d’autres champs disciplinaires : architecture, histoire, sociologie, géographie, philosophie. Mise en place à l’occasion des résidences, la recherche se poursuivra pendant une année avec une réflexion de fond menée par l’équipe complète et prendra la forme de rendez-vous mensuels, rencontres, séminaires et construction d’un objet éditorial et d’une restitution sous la forme d’une exposition.

– Artistes : Catherine Rannou, collectif Héhé, Laurent Tixador, Marie Bette, Nicolas floc’h, Nicolas Momein, Valentin Ferré
– Commissaires & chercheurs : Mélanie Bouteloup, Annick Bureaud, Florent Perrier
– Direction scientifique : Julie Morel

À suivre, deux journées plus importantes de présentations et débats, à l’EESAB site Lorient, les 2 et 3 avril 2013 :

GeoLorient_AfficheSeminaire

 

A Thousand Leaves : French Tickler

millefeuille

De la conservation du mille-feuille

Un projet de recherche comme Auto-archivage immédiat pose la question de son propre archivage pérenne. Comment retenir non pas les objets (virtuels ou matériels) produits – ce serait impossible de par la nature des supports utilisés [1] et dans ce cas là inutile – mais l’essence d’un tel projet?
Après réflexion je me suis fixée sur un support papier qui reste un moyen de diffusion stable (bien que moins accessible), et qui permettrait au moins de relater les enjeux et l’énergie du projet Auto-archivage immédiat.
Ce choix induit certaines contraintes, qui pourrait maintenant se résumer par la question : comment passer de contenus sur internet vers un support papier?

Dans cet objet éditorial, nous avons donc testé comment des flux pouvaient résister ou perdurer sur le papier, mais avec l’évidence que l’on ne pouvait pas opérer une simple translation d’un médium à un autre.
Si l’inverse semble couler de source – on a toujours eu ce mouvement d’aller du papier vers un média en ligne – le retour du numérique vers le papier appelle à concevoir le « livre » autrement. Je mets livre entre guillemets car je ne crois pas que l’on puisse nommer cette archive papier par ce nom, même s’il en possède les qualités formelles (matériaux, reliure, une certaine linéarité au premier abord, outils synchroniques..).
Alors, ici la question sous-tend toujours : comment définir cet objet, comment s’y prend-on pour « transcrire » des contenus en ligne, avec tout ce qu’ils possèdent d’In Absentia. Comment visualiser ce qui se cache derrière un lien, comment retranscrire une vidéo, une animation-transition en mouvement, les multiples couches qui constituent un site, ou encore le montage tellement particulier d’une navigation hypertextuelle?

Peut-être le livre d’artiste serait-il un paradigme intéressant par son approche. En tout cas, il offrirait des pistes de réponses sur ce que l’on peut développer lors d’un passage internet > papier. Il évite en effet souvent des choses telles que le codex, la pensée linéaire, la narration illustrative, la mise en page normée, la rigidité monolithique du livre, ce que nous voulons a tout pris éviter.
Il n’est pas étonnant que les objets sur lesquels je travaille actuellement, celui-ci en particulier, sont surtout des objets conceptuels. Ils font donc directement référence à cette période artistique qu’est l’art conceptuel : notamment dans la place qu’y occupe la textualité [2] et la tautologie, forcément présente dans l’archivage d’un projet sur l’archivage.

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« Free time, free time
Did I mention that you control me
Free time, free time
The merest endeavor slightly forever
Mille feuille Mille feuille Mille feuille »

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[1] qui regroupe notamment écritures, lectures préformées, flux, agrégations, montages par métadonnées

[2] le texte en tant qu’il est écrit, le texte comme process, le texte devenant image, le texte comme élément à la fois structurel, abstrait et formel

 

De la revue en ligne au fanZine

couverture

fanzine2

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Depuis quelques temps tous mes projets semblent converger vers un même interrogation : comment passer de contenus sur internet vers un support papier?
Le projet de recherche « Auto-archivage immédiat » a tout d’abord questionné le passage de contenus matériels (souvent papier) vers internet, ainsi que les enjeux et nouveaux status de ces archives soumises à des flux, agrégations, montages par métadonnées.
Dans un deuxième temps du projet, il était logique de voir comment ces flux pouvait résister ou perdurer sur le papier, et nous avons commencer une édition qui est en cours. Néanmoins, il était évident que l’on ne pouvait pas opérer une simple translation d’un médium à un autre.
D’un autre côté, depuis quelques mois je travaille, avec le projet Lieux Dits, à une « éditorialisation de la ville » par le biais d’une revue en ligne et d’un fanzine papier générer directement et mis en page automatique par la navigation et la consultation de contenus par l’internaute.
Tout converge et je ne suis pas surprise par cette interrogation, elle a effectivement à voir avec l’idée de translation et de traduction qui m’habite depuis toujours, et je pense qu’elle va même au delà de ces questions :
Si l’inverse semble couler de source – on a toujours eu ce mouvement d’aller du papier vers un média en ligne – le retour du numérique vers le papier appelle à concevoir le « livre » autrement. Je mets livre entre guillemets car je ne crois pas que l’on puisse nommer ce nouvel objet papier par ce nom, même s’il en possède les qualités formelles (matériaux, reliure, une certaine linéarité au premier abord, outils synchroniques..).
Alors, la question qui sous-tend est : comment définir cet objet, comment s’y prend-on pour « transcrire » des contenus en ligne, avec tout ce qu’ils possèdent d’In Absentia. Comment visualiser ce qui se cache derrière un lien, comment retranscrire une vidéo, une animation-transition en mouvement, ou encore le montage tellement particulier d’une navigation hypertxtuelle?)
Alors peut-être le livre d’artiste serait-il le paradigme le plus proche. En tout cas, il permettrait des pistes de réponses sur ce que l’on peut développer lors d’un passage internet > papier. Car en effet, il évite souvent des choses telles que le codex, la pensée linéaire, la narration illustrative, la rigidité monolithique du livre.
Il n’est pas étonnant que les objets que sur lesquels je travaille actuellement sont surtout des objets conceptuels et font référence à cette période artistique (« l’art comme idée en tant qu’idée »), et je le fais donc à la fois par choix et par « commodité naturelle » vis à vis des relations que existent entre entre ses 2 typologies.

Même s’il est quasi impossible de rendre l’expérience d’une lecture/consultation de ce type de contenus, voici quelques images du fanZine en tout début de gestation, ainsi que le livre auto-archivage immédiat, en cours. Ces images sont bien à prendre comme uniquement une entrée visuelle/graphique de ces objets, et ne représentent pas du tout l’articulation entre les contenus et la forme choisie.

Vågslid

Je me rendrai la semaine prochaine dans cette petite « cabin » située à Vågslid pour faire une randonnée en ski Alpin dans cette région retirée de la Norvège,  travailler et échanger avec mon amie Mia Habib.
Cela quasi jour pour jour un an après notre voyage sur l’île de Clipperton...
Retour à Paris dans une dizaine de jour, see you there !

miacabine

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