Archive mensuelles: novembre 2011

Pretty Good Privacy

C’est l’automne, la pluie tombe, les feuilles tombent et les projets aussi!
Hier s’est tenue la première réunion pour l’exposition « Dedanlémo » montée par Pierre Di Sciullo et David Poullard. Cette exposition aura lieu au printemps à la halle Roublot (Fontenay). Elle regroupera 4 graphistes et 1 artiste (c’est moi je crois! : ) et la participation de 2 jeunes scénographes (un point c’est tout) qui travailleront autour de la mise en volume/spatialisation des mots.
Le protocole de l’exposition est d’avoir une production collective et collaborative, avec des moyens assez pauvres et minimaux (découpe papier-carton, découpe laser d’un matériau encore à définir).

En rentrant dans le métro j’ai déjà réfléchi au fait de retravailler sur la cryptographie (dont je note aujourd’hui la proximité avec le mot « crypte » – étymologiquement : « caché », ce qui peut donner lieu à des parallèles du meilleur goût ; ).
Une fois à la maison, j’ai regardé les logiciels de cryptographie pour mail et autres logiciels utilisant la cryptographie asymétrique*.
J’aime beaucoup PGP (Pretty Good Privacy...). De part son titre déjà, qui me donne envie de le ré-utiliser comme « chiffre » ou à détourner. Et puis j’aime aussi l’histoire de ce petit logiciel (un des premiers logiciel de chiffrement disponible sur l’Internet), interdit en France jusqu’en 1996, car il était considéré comme une arme de guerre de deuxième catégorie!
Si « Information is power », alors « crypted information is a weapon »…

Sur ce projet on est parti sur des moyens pauvres (carton, papier, colle), mais je me dis que peut-être il serait intéressant de travailler non pas les matériaux eux-mêmes mais ce qui lie ces matériaux entre-eux : la colle par exemple.
Cela vaudrait le coup d’expérimenter une structure – type réseau ou toile (formant un texte relatif à la cryptographie, ou mettant en place une « grille de lecture ») – dans l’espace, fabriquée uniquement avec un pistolet à colle?
Pour communiquer sur ce projet : world of texte ou frampad?


* « La cryptographie asymétrique, ou cryptographie à clé publique, est une méthode de chiffrement qui s’oppose à la cryptographie symétrique. Elle repose sur l’utilisation d’une clé publique (qui est diffusée) et d’une clé privée (gardée secrète), l’une permettant de coder le message et l’autre de le décoder. Ainsi, l’expéditeur peut utiliser la clé publique du destinataire pour coder un message que seul le destinataire (en possession de la clé privée) peut décoder, garantissant la confidentialité du contenu. Inversement, l’expéditeur peut utiliser sa propre clé privée pour coder un message que le destinataire peut décoder avec la clé publique ; c’est le mécanisme utilisé par la signature numérique pour authentifier l’auteur d’un message ». (source wikipédia).

 

La halle roublot :

Rheum Nobile

Les larges feuilles du Rheum Nobile, qui filtrent les ultra-violets mais laissent passer la lumière, permettent parfois à un microcosme de se développer, à certaines plantes de pousser à l’abri en dessous.. Le projet de résidence « Rheum Nobile » a lui aussi un effet de serre et devient de plus en plus un incubateur, avec des pistes diverses : lectures, discussions, voyages, production d’images.

Quelques images, glanées sur internet.

Méthode graphique?

Je suis en train de relire « Mouvements de l’air ». Voici quelques extraits qui m’apparaissent cohérents par rapport au projet que je veux développer sur les « mots de la recherche », lors de l’expédition à Clipperton. Si j’en suis au moment de définir une méthode, j’ai bien conscience que toute méthode oriente déjà formellement un travail, et je me pose cette question dès maintenant.
D’un autre côté, j’avais envie de produire, d’après les relevés faits par les scientifiques ou les relevés que je fais des mots des scientifiques, une visualisation graphique. Bien sur plusieurs pistes s’ouvrent à moi, et comme je le disais dans un précédent article, entre le dataflow classique et les visualisations de problèmes mathématiques grâce à de la laine tricotée au crochet, il y a un monde de possible..
Donc il me faut osciller entre cette envie / intuition qui me porte vers une sorte de visualisation de données, et une méthode à inventer, qui doit rester néanmoins expérimentale.
À ce propos, j’aime beaucoup ce que dit G. Didi-Huberman de la courbe mareysienne, qu’elle « transforme à la fois l’idée du phénomène et celle de sa possibilité d’image ». Si je devais me définir un objectif à atteindre avec cette méthode à inventer, ce serait celui-là. Vaste programme ; )

 

« Rappelons que la méthode graphique  consiste à transcrire sur papier ou sur une surface sensible, par des mécanismes souvent d’une grande ingéniosité, les pulsations, vibrations, ondulations, secousses, tressaillements, frémissement produits par tous les mouvements de tous les corps vivants ou des objets mobiles. Le graphique obtenu est une forme de mémoire spatiale qui contient des informations sur la variation d’un mouvement dans le temps. L’acquisition des ces informations peut s’opérer soit en continu, soit à des instants déterminés. La méthode graphique a permis la connaissance, l’évaluation et donc, souvent, la maîtrise, d’innombrables phénomènes relevant de la médecine, de la physiologie, des sciences naturelles et des différentes branches de la physique. Les appareils enregistreurs ont en effet donné, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une représentation graphique de mouvements ou de phénomènes le plus souvent invisibles à l’œil nu. »
p.8 (Laurent Mannoni)

« Marey aura donc radicalisé, dans un sens très spécifique, la méthode expérimentale qu’il avait reçue de Claude Bernard. Le maître énonçait – dictum célèbre – que l’expérience n’est au fond qu’une observation provoquée. Déjà bien conscient du fait que provoquer une observation consiste, le plus souvent, à l‘instrumentaliser correctement. »

p.188 (Georges Didi-Huberman)

« Quel sera le statut de l’instant pour ces myriades d’ « instantanés » produits par Marey dans son laboratoire ou sa « station physiologique » ? Comment s’y pose la question cruciale – visuelle, temporelle – du mixte de discontinu et de discontinu en quoi consiste chaque phénomène, chaque mouvement étudié par le savant ? Il n’est pas douteux que Marey a conçu chacune de ses instrumentations, chacune de ses « méthodes » comme une tentative pour éclairer un aspect particulier de ce problème central à toute connaissance de temps et du mouvement.  Ainsi, la méthode graphique aura-t-elle promue des « appareils à inscription continue » dont l’image résultante offrait, paradoxalement, une discontinuité radicale de la forme à reconnaître (le tracé blanc) et du fond (le champ noir), la chronophotographie revenant, quand a elle, au principe d’inscription discontinue (l’intermittence des instantanés), mais pour aboutir , non moins paradoxalement , à des images capables d’inclure une continuité de mouvement, voire, pour finir, quelque chose comme un flux, une fumée ou une danse du temps tracé. »
p.188 (Georges Didi-Huberman)

« Il est légitime d’insister, comme le fait depuis longtemps Michel Frizot, sur la spécificité et la nouveauté de procédures qui aboutissent si souvent aux étranges figures abstraites que l’on connaît. La méthode graphique, en ce sens, réinvente pour son compte ce qu’image veut dire : « la représentation graphique appelle une extension de la notion d’image [selon] une référence à la fois iconique et mentale qui déplace les questions de langage, de signification, d’interprétation » et donc, de représentation en général. En poussant à l’extrême la figuration du temps, du mouvement et de l’intensité selon la seule dimension de l’espace, la courbe mareysienne transforme à la fois l’idée du phénomène et celle de sa possibilité d’image. Elle serait en ce sens, « d’une absolue nouveauté », à seulement « transposer un phénomène – caractérisé par une force, une pression, un mouvement – dans une image très simple, constituée principalement de lignes continues et souples, plus accessible à la perception et à l’observation que le phénomène lui-même ». »
p. 193 (Georges Didi-Huberman)

 

p.221

Un monde bien perçu, selon Bergson, est un monde qui ne cesse  pas d’être en mouvement. C’est donc un monde paradoxal pour la pensée – qui cherche spontanément les choses stables, les entités -, un monde épuisant, fait d’ébranlements sans nombre, tous liés dans une continuité ininterrompue, tous solidaires entre eux, et qui courent en tous sens comme autant de frisons ». Inversement, le monde des courbes mareysienne nous suggère que « les milles positions successives d’un coureur se contractent en une seule attitude symbolique […] qui devient, pour tout le monde l’image d’un homme qui court ». Et ce n’est pas en dressant le grand catalogue des positions successives, comme veut le faire Marey, que l’on résoudra cette aporie : « Nous le localisons ça et là par exemple sur une chronophotographie de la locomotion humaine, mais à la surface », ce qui a pour effet de réduire le mouvement à un simple « changement de lieu ». Façon de rater la « transformation universelle » qui, pourtant, l’a rendu possible.

Bergson précisera, dans l’Évolution créatrice, sa critique de la géométrisation spontanée à laquelle recourt notre intelligence – qui veut toujours saisir ce qu’elle approche –face à l’insaisissable mobilité de toute chose. Depuis la métaphysique des Grecs, notre notion du mouvement n’a toujours été pensée qu’ « adossée à une éternité d’immutabilité » ; depuis Zénon, « notre intelligence ne se représente clairement que l’immobilité » ; depuis Platon, notre raison « incurablement présomptueuse », se forme des concepts « à l’image des solides » géométriques, et se rend par la même « incapable de se représenter la vraie nature […] du mouvement ». Dire que « toutes les opérations de notre intelligence tendent à la géométrie, comme au terme où elles trouvent leur parfait achèvement », c’est dire l’artifice en quoi, selon Bergson, consiste l’approche géométrique et métrologique du mouvement.

La durée de toutes choses a fini par dessiner l’objet central de toute la pensée bergsonienne. Dès 1889, le philosophe avait commencé, dans son Essai sur les données immédiates de la conscience, par fustiger l’ « erreur de ceux qui considèrent la pure durée comme chose analogue à l’espace capable à ce titre de former une chaine ou une ligne ». Alors que, selon lui, chaque « oscillation » du temps doit être aperçue et pensée « l’une et l’autre, se pénétrant et s’organisant entre elles comme des notes d’une mélodie, de manière à former ce que nous appellerons une multiplicité indistincte ou qualitative ». Et il précisait dans la même page :

« bref, la pure durée pourraient bien n’être qu’une succession de changements qualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent, sans contours précis, sans aucune tendance à s’extérioriser les uns par rapports aux autres, sans aucune parenté avec le nombre : ce serait hétérogénéité pure. »

Voici donc esquissée toute une philosophie de l’implication et de l’hétérogénéité, une philosophie où se trouve systématiquement réfutée la prétention scientiste à expliquer  toute chose selon l’homogénéité d’une même échelle de mesure. Les Éléates sont bien loin, eux qui avaient décrétés toute durée mesurable en confondant l’  « espace parcouru » par le mobile avec l’ « acte  par lequel on le parcourt ». Même Kant est loin, lui dont l’erreur a été de prendre le temps pour un milieu homogène ». Quand à Marey, il fait partie de ces « mécaniciens » qui notent « l’instant précis où le mouvement commence », puis le « moment où le mouvement finit », enfin « l’espace parcouru, seule chose qui soit en effet mesurable » – mais sans s’apercevoir qu’ils n’auront traité, dans cette opération, ni de mouvement ni de durée, « mais seulement d’espace et de simultanéité ».
p.221

 

 

« Les machines chronophotographiques inventées par Marey sont légères, subtiles, elles n’aliènent jamais vraiment le corps qu’elles instrumentalises. Elles ne sont donc ni « célibataires », ni psychotiques. Elles répondent exactement à ce que Gilbert Simondon, ce grand philosophe de la technique nommait une machine ouverte. Or la caractéristique principale d’une telle machine c’est de ne pas sacrifier à l’automatisme l’étendue de ces possibilités, en sorte qu’une machine ne sera véritablement « perfectionnée » – « sensible », écrit même Simondon – qu’à admettre, dans son fonctionnement, « une certaine marge d’indétermination ». :

« Le véritable perfectionnement des machines, celui dont on peut dire qu’il élève le degré de technicité, relève non pas  à un accroissement de l’automatisme, mais au contraire au fait que le fonctionnement d’une machine recèle une certaine marge d’indétermination. C’est cette marge qui permet à la machine d’être sensible à une information extérieure. C’est par cette sensibilité des machines à l’information qu’un ensemble technique peut se réaliser, bien plus que par une augmentation de l’automatisme. Une machine purement automatique, complètement fermée sur elle-même dans un fonctionnement prédéterminé, ne pourrait donner que des résultats sommaires. La machine qui est doué d’une haute technicité est une machine ouverte […] « .

Il est relativement aisé de concevoir une machine fermée, certains protocoles mareysiens répondent sans doute – notamment à l’époque où il développait ses appareils graphiques – à une telle conception. La machine ouverte, quand a elle, demande en plus, de l’imagination : une certaine capacité à poursuivre ou accompagner, comme dans une danse, le mouvement même de la réalité expérimentale en train de s’inventer. Il est très probable que Marey fut quelquefois surpris par les résultats qu’obtenaient ses appareils chronophotographiques. Son génie imaginatif aura été de prolonger, de réinstrumentaliser cette surprise même, heuristiquement au dispositif expérimental. Façon, eût dit Simondon, d’accorder sa confiance au fond dynamique […]. Qui fait exister le système des formes [étant entendu que] le fond est le système des virtualités, des potentiels, des forces qui cheminent, tandis que les formes sont le système de l’actualité. L’invention, concluait-il, est une prise en charge du système de l’actualité par le système des virtualités, la création d’un système unique à partir de ces deux systèmes. »

p.234 (Georges Didi-Huberman).

Les mots de la recherche : art & science (de la passion)

Clipperton / île de la passion (merci Annick! ; )
Une île schizophrène, portant à la fois un nom anglais : le nom d’un pirate qui la « découvre », et un nom français, peu usité : ce nom de « passion » (passion religieuse, amoureuse ou autre, singulière ou plurielle?).

Objectivité / Subjectivité
« Â L’objectivité, telle qu’elle a été utilisée au cÅ“ur même du travail scientifique, est née vers les années 1830. De plus, au fil de son évolution, elle implique tout à la fois des pratiques d’observation et la fondation d’une culture morale très particulière du savant. Au départ, elle n’avait rien à voir avec la vérité ni avec l’établissement d’une certitude. Elle visait au contraire l’idéal d’une machine : d’une machine conçue comme un opérateur neutre et transparent qui devait servir d’instrument enregistreur en l’absence de toute intervention ; d’une machine incarnant un idéal auquel les savants eux-mêmes devaient tendre dans leur discipline morale. L’objectivité, c’est ce qui restait quand étaient exclues la part de la subjectivité, de l’interprétation, de l’art.  »
(P. Galison, « Â Judgment Against Objectivity « , in Caroline A. Jones, P. Galison (éd.), Picturing Science, Producing Art, Routledge, 1998, p. 163.

Recherche / recherche
Ethymologie (wikipedia) du mot chercher :
(Vers 1100)
cercer (« parcourir en tout sens, fouiller »). (Vers 1172) cerchier (« essayer de découvrir quelqu’un ou quelque chose »), puis cercher (encore attesté au dix-huitième siècle), passé à chercher par assimilation. L’ancien français est issu du bas latin circare, de circa, circum, circus (« autour »). Ce verbe, plus expressif et de conjugaison plus aisée, remplace le latin querre (« quérir »).
(Et puis d’un coup je pense à « La recherche », cette abréviation qui désigne À la recherche du temps perdu de Proust, c’est drôle ce terme tellement générique).

Recherche fondamentale ou recherche appliquée?
Sur l’île de la passion, la recherche apparait fondamentale. Mais appliquée je le suis quand je regarde la définition et que je constate que le mot recherche vient du mot chercher, qui est lui constitué de deux fois le mot « cher ».
Alors si re-chercher c’est chercher à nouveau, cela équivaudrait à chercher deux fois, donc chercherchercher?
Très cher. Tu me manques. À te chercher je t’ai trouvé. Et si chercher c’est essayer de découvrir quelqu’un, j’aimerai encore plus te déshabiller.

Des notes de Clipperton

Voila que l’équipe de Clipperton-project a enfin eu les permis pour naviguer dans les eaux de Clipperton. C’est réellement le début du projet et je peux enfin commencer à travailler sur la proposition que je voulais développer la-bas!
Cette nouvelle coïncidait avec ma rencontre avant hier avec Annick Bureaud et Jean-Luc Soret (qui entre autre s’occupent de Nunc), et la rencontre a été une opportunité pour questionner la proposition, notamment les rapports qu’entretiennent l’art et la science.

Quelques rappels :
Le but de « The Clipperton Project » est :
– de conduire une mission scientifique & artistique, pour mener des études collaboratives dans les domaines de la biologie marine, la géomorphologie, la climatologie.
– produire autour de ce bout de terre des propositions artistiques à caractère social, politique, historique
– la collaboration entre artistes et scientifiques pour repenser leur pratique et questionner des sujets environnementales.
– une mission informative sur les questions de changements climatiques, montée et pollution des eaux/océan, biodiversité.

Pour ma part, je rappelle que je suis partie sur 3 pistes, encore à articuler entre elles :
– Questionner la relation art & science en me faisait l’avocat du diable, car je crois que les collaborations entre ces deux milieux sont basés sur des approximations, des malentendus.
Je voudrais en priorité m’attacher aux mots employés. Les mots communs à ces deux domaines : en traquer les jointures, parallélismes, disjonctions, divergences, doubles sens.. (ex : « recherche », « pratique », « restitution », « innovation », « schémas », etc). Concrètement j’aimerai travailler en me rapprochant des scientifiques participants pour pouvoir : Définir les objets, outils et méthodologies de la recherche. Questionner la représentation des résultats des collectes réalisées sur place. Interroger la subjectivité dans les milieux scientifiques, qui semble être un tabou alors quelle semble un des points fortement assumé dans l’art.
– Collecte et navigation, qui sont les deux composants de cette expédition et sa transposition possible dans le domaine d’internet ou des bases de données. C’est sur cette partie que je suis surement le moins avancée – à voir donc.
– Parler de ce qui me semble l’exploration d’une hétérotopie. Une localisation d’un espace concret qui héberge l’imaginaire, en rupture avec le temps traditionnel. Je me dis que Clipperton (appelée en français « l’île de la passion » – quelle passion?) est bien un endroit qui à le pouvoir de juxtaposer plusieurs espaces (incompatibles).

Quelle forme prendrait cette proposition?

Pour le moment, c’est difficile à dire. Bien sur je suis dans les questions d’archivage immédiat en ce moment, et je me dis qu’une proposition sur internet serait possible. Et puis  je me pose la question de la traduction et la visualisation d’information, le dataflow, mais pas sous un angle forcément numérique. Même si je trouve les propositions récentes autour du dataflow très intéressantes, je me sens plus proche de choses de ce type, qui pour le coup s’éloigne d’un traitement graphique numérique de l’information :
– « Les mouvements de l’air », Etienne-Jules Marey, photographe des fluides, qui me donne un base de réflexion quand à la méthode de visualisation de l’information. Bien sur je suis sensible à la machine elle-même autant qu’aux images quelles produisent.
et
– Le projet crochetcoralreef de The Institute for Figuring, que je trouve magnifique (même si je regrette que les modalités d’expositions ne soient parfois pas aussi exigeantes que le projet lui-même).

En attendant de prendre contact avec les scientifiques qui participeront à l’expédition, je fais des recherches/images glanées au fil de ma navigation sur internet. Des notes historiques. Des choses qui me paraissent connexes au projet, ou des pistes dans la méthodologie à inventer pour cette proposition. À suivre.

Untitled (Ocean) – Vija Celmins, dont j’avais découvert le travail au cabinet graphique du CGP il y a quelques années, parce que j’aimerai dessiner comme elle.

De la série « Sirène » – Philippe Droguet, dont j’ai eu du mal à trouver des photos du travail (celle-ci ne lui rend pas justice).

Poisson – Nicolas Floc’h, 7 jours et 40 km pour écrire le mot (et 500 kg de poissons pêchés).

Enfin le livre « mouvement de l’air », avec les machines de fumées de Jules-Étienne Maray, et leur éclairage sur la méthode graphique.
« La méthode graphique consiste à transcrire sur papier ou sur une surface sensible, par des mécanismes extrêmement subtils et ingénieux, les pulsations, vibrations, ondulations, secousses, tressaillements, frémissements, produits par tous les mouvements de tous les corps vivants ou inanimés. Le papier étant porté par un mécanisme à vitesse constante, le tracé ainsi obtenu représente, en fonction du temps, les diverses phases des changements qui se sont produits dans l’organe ou l’objet. Le graphique est une forme de mémoire spatiale qui contient des informations sur la variation d’un mouvement dans le temps. L’acquisition de ces informations peut s’opérer soit en continu, soit à des instants déterminés. La méthode graphique a permis la connaissance, l’évaluation et donc, souvent, la maîtrise d’innombrables phénomènes relevant de la médecine, de la physiologie, des sciences naturelles et des différentes branches de la physique ».
Une image de la-dite machine et  un commentaire de cette méthode.

Puisque j’en suis à parler de mouvements de l’air, une autre méthode pour les explorer, et donc des résultats tout aussi différents chez
Timo Kahlen.

Le livre « Picturing Science, Producing Art » de Lorraine Daston et Peter Galison, que je n’ai pas encore lu, mais qui parait passionnant dans les questions soulevées, à suivre de ce côté là.

Et pour finir, je me souviens de ce spectacle de danse de Frédéric Flamand que j’avais vu à Exit (en 1999 je crois!), d’après Jules-Etienne Marey. Pas d’images ni vidéo en ligne..

Départ de La Paz (Californie du sud – Mexique) début Mars.