Archive mensuelles: décembre 2007

Briant

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Depuis mon retour du Canada, en avril, un constat : il me faudrait vraiment un atelier si je voulais que ma production plastique évolue… Après un rapide coup d’œil sur les annonces d’ateliers à Paris, je me suis rendue à l’évidence, entre prix exorbitants et « résidences » où les ateliers sont payants, je n’avais pas le choix : m’expatrier. Et le Canada me paraissait un peu loin…
Et puis, il y a deux mois, c’était la fin de l’été, et de retour du Japon, je visitais cette maison à vendre, en Bourgogne, dans le Brionnais, à une heure environ de Lyon.
Depuis hier, cette maison est à moi. Elle est en mauvais état, et la liste des travaux est longue. Pourtant, cela me semble valoir le coup : une habitation, un atelier de 40m2 et presque 6m de haut, un endroit où les voisins ne se plaindront pas du bruit, des horaires, de la poussière…
Tout en gardant mon appartement à Paris, je vais y passer le plus de temps possible entre mai et septembre, pour pouvoir y travailler. J’envisage cette maison comme un endroit vivant, où mes amis qui sont aussi à la recherche d’un lieu où travailler, peuvent venir, rester, échanger, produire. Plus encore, j’aimerais monter une résidence d’artistes dès que la maison sera plus confortable. Dans un premier temps, une résidence pour écrivains, ou pour plasticiens portés sur l’écriture, notamment pour travailler sur le monde agricole. Dès la rentrée 2008, je me mets en quête de subventions…

Dans le train qui me ramenait à Lyon, après la signature, je me suis fait la réflexion que pour moins du prix d’un loyer pour un atelier à Paris, cette maison me donne une liberté incroyable.
Depuis je n’arrête pas de penser à l‘expo prévue à la galerie Duplex en mai.

My life is an interactive fiction

C’est finalement le titre que je vais donner à l’exposition qui aura lieu en mai à Toulouse, à la galerie Duplex.
Depuis quelque temps, c’est une phrase qui me trotte dans la tête, elle me paraît assez bien rendre compte de ce qui se passe autour de moi, sur internet notamment.
La fiction interactive, c’est un genre d’écriture artistique, fictionnelle, lié à l’utilisation d’un ordinateur, mais c’est avant tout une potentialité d’un genre, plus que la réalité d’un genre…

Pourtant, je suis persuadée que ce genre est plus adapté à la vie réelle qu’à une fiction justement. La scénarisation de la vie est une question qui se pose de plus en plus, alors que tout le monde est de plus en plus conscient de soi-même, de son identité, et essaye d’échapper à ce qu’il est et ce qu’il sait. Ainsi, l’identité individuelle devient quelque chose qui se fabrique grâce à des outils. Et notamment sur internet, ou la pratique est exacerbée : que ce soit par l’intermédiaire d’avatars, ou plus subtilement (puisque plus semblable à la réalité) par le biais des blogs, de facebook (minifeed), etc. Cette méta-identité, « designée », construite me paraît intéressante justement parce qu’elle est une pratique consciente. Que ce soit du côté des utilisateurs, comme des lecteurs – ils sont généralement interchangeables – la plupart des gens s’en saisissent et en jouent, parfois jusqu’à ce que la construction de leur identité en ligne devienne un exercice créatif. Pour dire les choses simplement, chacun se fait son film. Chacun réactive l’exercice du portrait.
Et je suis tout à fait pour. Tous les jours, lorsque je me connecte, je prends un grand plaisir à regarder les « statuts » de tout le monde, comme je lirais les titres de chapitres d’un roman-feuilleton. J’aime aussi lire entre les lignes et essayer de reconnaître la réalité de la fiction.
Ce que j’aime encore plus, c’est envisager ces « statuts », ces articles, etc. comme un roman écrit par plusieurs, un Wax-web, un cadavre exquis.

Storm Session

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Je rentre à peine de la première « Storm Session ».
Après une journée de pluie, Marie qui a le génie des titres, a intitulé ainsi cette séance de répétition que Zoé, Marie et moi-même avions de longue date décidé de nous infliger ce soir.
Pour Zoé, c’est une récréation musicale (hors de son groupe The Konki Duets) où elle peut exercer ses talents de batteuse. Pour Marie c’est un retour au source, un moment hors du graphisme… Pour moi, qui n’ai jamais touché un instrument de ma vie, c’est l’occasion de pratiquer une « activité » hors de l’art contemporain, sans me soucier de recherches, de cohérence, de rhétorique. Bref, de manière totalement décomplexée… Et au début, on a beau être sans complexes, c’est dur de produire à partir de rien, je me suis sentie un peu perdue.
Pourtant la magie a opéré. Et petit à petit, un dialogue s’est instauré entre nous, j’ai eu l’impression d’avoir une conversation avec Marie et Zoé, de composer – non pas avec la guitare – mais avec deux autres personnes, avec trois rythmes différents. Il m’a semblé que je me glissais dans un interstice : entre le rythme donné par la batterie de Zoé, et les sons produits par la basse de Marie… Bizarrement, c’est sur l’interaction entre nous que s’est bâtie ma première expérience musicale.

Vivement samedi prochain.

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Inside / out

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C’est le titre du workshop que je viens de donner aux Beaux-Arts de Brest, dans le cadre de l’atelier en réseau « Corps, économie et territoire », sur une invitation de Sylvie Ungauer. Le workshop a permis à 8 étudiants de produire (jusqu’au bout ! ) des installations interactives sur le on/off. Ce que je retiens de ce workshop, c’est que malgré la « sécheresse », le côté basique du on/off, les travaux ont été très variés, et, pour la plupart, sont allés au delà du simple gadget : poétique, formel, minimal ou conceptuel, on a touché à tout (dans les deux sens du terme ! )

Allez, encore quelques photos prises par Sylvie et Bernard Guiné, même si toute l’intégralité des photos du workshop est en ligne ici.

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