Archive mensuelles: juillet 2020

– 485,4 ± 1,9

Je présente cet été le projet – 485,4 ± 1,9 durant la biennale de l’Art en chapelles. Quelques photos du montage et de l’installation que vous pouvez découvrir jusqu’en septembre à Chaffois (près de Pontarlier, Franche-Comté) !
Toutes les infos sur le site internet de la biennale. Bonne balade :)

« L’idée d’exposition comme traduction est tirée du Moyen-Âge, époque à laquelle le mot « translatio » désignait une coutume consistant à transporter des reliques religieuses d’une église à l’autre. Ce mot latin signifiant « déplacer » ou « transférer » est à l’origine du mot « traduction », mais aussi du terme « translate » qui, en anglais, veut dire « traduire ». Si un lieu de culte se trouvait délaissé par ses paroissiens et désirait rehausser sa popularité, on cherchait à acquérir le corps ou les os d’un saint. Une procession était organisée lors de laquelle les reliques étaient transportées à travers la campagne en grande pompe, passant devant une foule de curieux qui se pressaient alors à l’église pour voir de plus près ces nouvelles acquisitions. Un parallèle peut être établi avec nos expositions contemporaines  puisque la personne chargée de ce transport ou « translatio » était appelée le « curé », à l’origine du mot « curator ». »
Extrait de
Le curateur comme traducteur, Zoë Gray

 Les points de départ de cette installation à Chaffois, pour la biennale Art en chapelles, ont été les reliques présentes dans l’église ainsi les pierres de la carrière contenant des fossiles. J’avais envie de se faire télescoper, avec humour, les lieux que sont l’église et la carrière qui, voisines, présentent deux discours très différents sur l’origine de la vie. 
Suite à la lecture du texte Le curateur comme traducteur de Zoë Gray et du roman The Drowned World (Le monde englouti) de J.G. Ballard (dystopie écologique où la faune et la flore sont revenues à ce qu’elles étaient à l’époque de l’apparition de l’homme sur terre), j’ai décidé de jouer avec le double sens du mot « relique ». De l’acceptation religieuse j’ai retenu le côté formel tandis que pour le contenu de la proposition je me suis servie du sens admis en biologie : une espèce éteinte d’origine très ancienne qui ne se rencontre dans une aire limitée. 

Le résultat prend la forme d’une série représentant une faune proche de la période du Cambrien (-485,4 à 1,9 millions d’années) réalisée en tissage de cheveux humains figés dans des plaques de verre. Les cadres sont installés pour que l’on puisse voir une « strate » après l’autre, ou l’une à travers l’autre, et en dialogue avec la lumière et les couleurs de l’église de Chaffois.