Archive mensuelles: octobre 2007

Computation, tâches de fond et aspect créatif du langage

Computation est un terme anglais qui désigne le calcul d’une information sur un ordinateur (le computer est donc ce qui effectue le calcul). On peut aussi le traduire par une évaluation, ce qui le rapproche de sa définition en français, où le terme désigne une méthode de supputation du temps.
En ce moment, mon appréciation du temps est complètement challengée, tous les soirs par les (non) performances de mon vieil ordinateur. Tous les soirs, le/mon temps s’allonge, à chaque fois que j’ouvre Photoshop pour travailler sur une image pesante.
Alors pendant les calculs interminables, je prends mon tricot, ou plutôt, le tricot prend le dessus (comme l’a si justement défini mon amie Marie, ma préoccupation principale devient une tâche de fond mentale).
Mais le plus souvent, pour tisser avec le temps, je ré-écoute une conférence de Chomsky que j’aime particulièrement. Cette conférence « Linguistic & Philosophy » est à la fois une source de grande satisfaction et de grand trouble. Car elle me rappelle à quel point le langage reste un mystère pour moi.
Je suis toujours aussi perplexe. Comment est-ce possible ? je ne comprends pas ce que tous les jours j’utilise pour communiquer. Je comprends chaque mot que j’utilise, je connais la grammaire de plusieurs langues, mais je n’arrive pas à envisager le langage dans son ensemble…
Et devant mon ordinateur, je me reprends la question du langage à chaque fois, en pleine face. La « Theory of Computing », comme à mon échelle la fiction non linéaire ou la génération me rappellent l’aspect créatif du langage, le concept de « infinite use of finite means » (c’est à dire la production d’une masse infinie d’informations dans un cerveau qui possède ses limitations).
Je me console en me disant que si je ne peux pas appréhender la nature du langage, je peux cependant observer les mécanismes, les aspects créatifs de mon ordinateur – une machine de langage qui m’influence toujours autant. C’est ce que je fais quand j’épie mes habitudes liées aux langages, à mon ordinateur, quand je produis une vidéo avec mes raccourcis claviers, ou un générateur dyslexique, ou géographique…
Parfois je reprends mon tricot.

1 week status

Julie is…

trying to listen to Hawkins’ Brief History of Time while cooking pumpkin, which is prouving to be quite a chalenge…
cold, her flat is freezing, paris is grey
editing video
magnetized
happy
looking through the window
at Marie’s office
listening to grandaddy
wearing her favorite jumper
back on her bike
feeling nostalgic
at a party
thinking about the futur
reflecting on the sentence « Hay un mundo más allá »…
enjoying her week-end in Paris with Math.
is thinking « yes! » and listening to Banhart
back in Paris
not just a pretty face
Oh yeaaa
woopidoowaaaaaaa!
still thinking her life is an interactive fiction
in Lyon
packing
clearly not going to
alive and kicking
working for the man
having the slowest computer on earth, but she doesn’t care because it is pretty
reading
feeling crap
out for a walk
singing
(still) working on her comp
an amateur
having diner with Joelle and David

Prénatal(e), Marks Blond

blond.jpg

Janvier. Marks Blond ouvre son nouvel espace. Je vais y présenter une installation/projection avec le « Générateur blanc » et « Still On » sous le titre « Mathematik », trouvé par Daniel Sutter. Je suis ravie de retravailler à Berne, avec Daniel, Radwina, et toute l’équipe…

mb2.jpg

Marks Blond Project R.f.z.K. ouvre, le 10 janvier 2008, les portes d’un nouveau lieu
«New Space», Speichergasse 8 à Berne, Suisse.
Le 29 septembre, d’ultimes performances dans le Cube vont clôturer les interventions des 3 dernières années de ce projet d’art contemporain dans l’espace public.
La transformation de Marks Blond Project R.f.z.K. évolue en ce moment même dans sa
forme architecturale, thématique et conceptuelle. À ce jour, les travaux sont
terminés, un nouvel espace de travail est installé.
Pour Marks Blond Project, il apparaît évident et nécessaire de traduire cette
transformation et d’articuler artistiquement ce temps, marqué par la préparation
et l’attente.
Le nouvel espace se situe dans une zone géographique qui est confrontée à des enjeux urbains très forts, l’urbanisme est notre sujet principal. Avant l’ouverture officielle du lieu, le 10 janvier 2008, des vidéos d’artistes vont attirer le regard du passant sur le nouvel espace d’art. À ce moment, le New Space sera encore fermé, ce sont les fenêtres, la vitrine de l’espace, qui vont faire écran.
«Prenatal» décrit l’état avant la naissance. Nous invitons des artistes qui traitent le sujet de l’attente et l’identité à travers le film et la vidéo. Le nœud de la réflexion est pour nous les enjeux de l’accomplissement et l’attente, la question de l’identité et l’individualité.

Steven Cohen, Johannesburg
Bertrand Dezoreux, France
Anna Maria Gomes, France, «Antichambre»
Bernhard Huwyler, Bern
Julie Morel, Paris, «Mathematik»
Elodie Pong, Zurich «Secrets»
Ramon Zürcher, Bern

> http://www.marksblond.com

Entretiens

peint.jpg

Pendant la promenade à Fushimi-Inari, un des moments les plus marquants pour moi a été de croiser la route d’ouvriers du temple en train d’entretenir les toriis et le moment très poétique que constitue l’implantation d’un nouveau d’entre eux. Le torii est nommé, son nom est gravé au préalable puis peint en noir, sur ses deux côtés…
Alors que j’observais un moment, je me rendais compte qu’à l’approche du lieu, les passants devenaient soudain bien silencieux. J’ai eu l’impression d’être témoin de quelque chose de l’ordre du rituel. Le peintre, dont le visage est resté caché tout le temps, effectuait sa tâche par une chaleur étouffante, un rouleau d’encens brûlant à ces côtés, pour éloigner les moustiques. Lui aussi gardait un silence près du recueillement – un silence que seuls les cigales et les corbeaux semblaient ignorer.

peint2.jpg

peint3.jpg

peint4.jpg

Eau : ruisseaux, étangs & fontaines à Fushimi-Inari

Dès son arrivée au temple de Fushimi-Inari, le visiteur est engagé à effectuer un rituel consistant à se laver les mains et à boire de l’eau fraîche. Cette relation à l’eau va se reproduire tout au long du chemin. Par nécessité physique d’abord (le trajet est long et plutôt physique), mais aussi par spiritualité (ce rituel apparaît, comme celui de soulever des pierres – j’y reviendrai – une ponctuation où l’on se soulage de quelque chose, où l’on se débarrasse d’un poids, ne serait-ce que de sa sueur).
Étangs, fontaines, ruisseaux, voici quelques exemples rencontrés sur le chemin…

eau1.jpg

eauo.jpg

eau2.jpg

eau0.jpg

eau3.jpg

eau4.jpg

eau5.jpg

eau6.jpg