You Turn Me On, c’est le nom du projet sur lequel je réfléchis en ce moment, et pour lequel je suis en train de monter un dossier de subvention. Au delà du temps plus désagréable de la constitution d’un tel dossier, l’exercice à toujours l’avantage de synthétiser les idées, et donc de faire découvrir certaines connexions évidentes qui étaient restées inconscientes.
Le projet YTMO avait émergé comme la suite du projet Sweet Dream, dont j’essaye maintenant de m’éloigner le plus possible : j’ai envie d’être dans la variation de ce même thème (l’inscription d’un mode relationnel interfacé comme forme narrative) mais pas dans la répétition.
Je suis partie des mêmes éléments : dispositif on/off, traduction des impulsions électriques en conséquences visuelles, j’y ai ajouté l’importance du texte écrit à la limite de l’image et oscillant entre lisible et non lisible, qui traverse généralement mes propositions. Et dans cette optique, j’ai intégré les recherches liées à Organs.
Au départ, pour m’occuper les mains et m’amuser aussi, j’ai produit une petite lampe toute simple, jouant sur le double sens de la phrase « you turn me on » et ce qu’elle disait littéralement de mon rapport au spectateur. De là découle le projet…
Et puis dans ce cadre de recherche, je me suis naturellement penchée sur le livre « Visibleinvisible » , une monographie dédiée à Cerith Wyn Evans (J’avais découvert cet artiste lors de son exposition à l’ARC à Paris – que je suis retournée voir 4 fois ! – et qui depuis n’a cessé de me parler) et les passerelles qui existent me sont apparues comme évidentes. Bien sur il y a cette similarité du on/off et sa traduction, mais surtout des idées communes, que ces phrases tirées du livre résument bien :
« Over the recent years Cerith Wyn Evans has become an indispensable point of reference, and his sophisticated oeuvre – disposed to set up a relationships through evocations and concealments – has inspired many emergent artists. It’s an oeuvre unmistakably conceived in terms of its critical and historical links with the possibilities and vicissitudes of film and writing, from where it has taken the unusual relations between space, light, language and objects, and their seductiveness and indefiniteness.
However, while his work and installations turn to a wide range of genre, media and discourses, both highbrow and popular, they always encompass a cerain disdain for the commonplace, a certain opacity, and the experiene of his oeuvre usually implies acceptance of the impossibility of immediacy and coherence. »
(…)
With this adaptations, stagings and compositions embracing multiple references that usually favor presentations characterized by imperceptible folds and disjunctions, Evans never privileges a phenomenological reading of space or a literal use of material (such as bright neon lights, philosophical texts, mirrors, plants and fireworks) and their links, affinities and kinships, that often give rise to slight disturbances and disorders, suggest interruptions and intrusions that displace registers and perceptions. Nothing is as it seems : in this multiform and intertextual space, emphasis appears to fall between presences and absences. What seems inescapable and prevailing is the establishment of what the artist enunciates as an occasion, a scenario, a cipher against metaphors, « something standing in for something that doesn’t stand in for something else ». «