Cette semaine, j’ai invité Laurent Tixador (entre autre, car c’était une semaine très riche : il y avait aussi un atelier d’Antonin Fourneau et Sandra Lachance) à venir faire un atelier à l’école des Beaux-arts de Lorient.
Comme Xavier de Mestre, Laurent Tixador aime voyager. Même cantonné à l’espace d’une chambre ou d’un atelier, le fantasme de l’expérience aventurière persiste, et il s’adapte ou se perverti, bref se redéfini.
Le workshop “bivouac 2.0†à L’école supérieure d’art de Lorient est l’occasion d’habiter réellement un espace de travail : pendant 4 jours et 3 nuits, l’atelier de 5ème année servira de contexte, de “camp de base†à cette aventure intérieure. Ce workshop interroge le processus plutôt que la restitution, la discussion dans une pratique artistique, le travail collectif versus les envies individuelles, le rôle des outils, de la technique, de l’expérimentation ou du bricolage dans une pratique d’artiste.
Avec la participation de Rozen Andreatta et : Alexander, Barbara, Coralie, Delphine, Doriane, Eddy, Fabienne, Guillaume, Gwendal, Jérémy, Laura, Laure, Lola, Marion, Morgane, Perrine, Simon, Sylvain, et tous les électrons libres qui se sont greffés au fur et à mesure…
Le workshop a commencé par la prise d’un espace encerclé (la mezzanine de l’atelier des 4ème années) par un montage de barricades « anti-administration » ; ). Depuis ce matin, on est passé à la vitesse supérieure : le confort moderne…
Au delà de l’expérience du bivouac, avec l’énergie et les idées de Laurent et des étudiants, et sur un contexte plus global, ce qui me marque le plus c’est le fait qu’habiter une école d’art est devenu exceptionnel, une fête. Pour nous, pour moi, quand j’étais étudiante à Lyon puis à Paris (mais je pense que c’était le cas dans majorité des écoles avant 2000) c’était la norme. Le fait de pouvoir travailler tard et ne pas s’arrêter dans son élan, de pouvoir dormir là car il y a un matelas à disposition, ou ne pas dormir du tout. Exit aussi le soupçon d’un accident, d’un vol, d’un incendie qui décimerait le quartier entier (j’exagère à peine) ou autre qui ne planait jamais… C’était finalement très responsabilisant, dans le sens ou nous avions la charge de nos outils, de notre temps, de notre espace. J’ai retrouvé cela dans le bivouac cette semaine, et je dois dire que le travail n’était pas au centre du projet, ce qui était principal, mais néanmoins de taille, c’était la reconquête d’un espace de travail en tant qu’espace habité.
L’aventure se suit sur un blog à part :
BivouacLorient
ou
par les photos d’archives
Et quelques photos des workshops de Sandra, et Antonin :