Ce week-end, atelier maquette

mariejulie_iceberg.jpg

Ce week-end, avant mon départ au Japon, je retrouve Marie à son bureau pour travailler sur notre « projet d’icebergs » (toujours pas de nom pour ce projet, on verra plus tard).
L’idée, c’est de faire une maquette en papier, puis de la filmer et ensuite insérer des images d’icebergs en 3D, en attendant de pouvoir prendre des images vidéos de paysages réels.
On passe une bonne heure à dessiner des plans possibles pour la maquette. J’essaye de me poser la question du décor, et de la perspective. Marie a une vision beaucoup plus cinématographique que moi : elle dessine naturellement les cadrages de la caméra…
Puis on se met au découpage. Du papier cartonné blanc, du scotch. c’est tout. On mixe des éléments plats et des éléments en volume. Taille finale de la maquette : environ 1m50 de largeur, pour 30cm max de hauteur.
Le lendemain, la maquette est montée sur une table. On éclaire l’espace avec des mandarines. C’est du bricolage à la Gondry, on essaye de pas trop y penser : )
On filme de longs plans séquences, le plus lentement et régulièrement possible. Marie m’envoie aujourd’hui une image fixe-test.
En regardant cette image, je me pose la question du fantôme, et de l’illusion : la différence de nature entre l’image 3D et l’image capturée de la maquette est à peine perceptible, est-ce parce que l’image modélisée se réfère elle-même à une identité/réalité qui n’existe pas (un décor en carton).
Dans notre expérimentation, la capture de l’image ne détermine pas son esthétique, elle fait partie du principe d’imitation… 2 manières d’être qui se répondent, 2 « models » (c’est logique que le mot anglais « Model » – maquette – ait la même racine que le mot modéliser – rendre/calculer une image 3D avec une machine – en français).
Est-ce que c’est le mot « modeler » que l’on interroge, ou les (images) fantômes qu’il peut engendrer ?

1 Commentaire

  1. marie

    même si j’étais contente de me mettre à bosser, je n’etais pas trop sûre qu’attaquer tout de suite la maquette etait la meilleure idée. Mais je suis tout à fait rassurée par ces idées sur les modèles.
    Dans ma famille c’est un des mots que j’entend depuis toujours, avec mes deux parents ingenieurs en mecanique des fluides. Un modèle est pour nous une manière de comprendre le réel à un niveau donné d’abstraction. c’est un peu comme placer l’idée avant l’expérience.
    je trouve ça génial de le rapprocher du fantôme, qui pour moi est aussi une idée qui défie l’expérience, comme l’imagination ou la liberté, l’angoisse, peut-être aussi la passion.
    Je veux dire que face au fantôme ou à nos modèles, j’aimerais qu’on soit mis devant le choix de voir/croire, ou de rester dehors. On peut diriger sa manière de voir, comme les enfants qui aiment les histoires qui font peur et choisissent d’y croire et frissonner. Et de même on peut voir, à travers le modéle, les structures de la réalité débarrassées de tas de données parasites, et donc ça n’est pas exactement le réel, là aussi. Mais on fait semblant, pour construire quelque chose.
    Peut-être que c’est parce qu’on considère que cette vision (au sens heu… mystique!) est plus importante, temporairement, que la réalité?
    Je pense que pour arriver à créer ces conditions de vision, il faut trouver le bon son…

    ce thème du fantome encourage aussi à reflechir à une partie « fantastique » de la vidéo, qui permettrait de monter, pour representer la partie immergée de l’iceberg, des images en rupture, avec peut-etre des personnages, ou l’évocation d’une présence.
    je serais très très contente si j’arrivais à mettre en scène qqchose qui évoque une narration éparpillée, désorganisée / à la dérive. comme si tout était arrivé en même temps comme si les événements, au lieu de se suivre linéairement, baignaient dans un milieu qui les entrechoque.

L'ajoût de commentaire est désormais suspendu.