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Retour à Fushimi-Inari

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Je viens de récupérer des images restées sur l’ordinateur de Joëlle pendant 4 mois. Des images que je n’avais pas vues depuis la prise de vue…
En les regardant, Inari me parait bien loin. Et très documenté. Ces photos me font réaliser à quel point il faut que je m’implique visuellement : disons dans la production d’images nouvelles, beaucoup plus interprétatives que ces photos documentaires. Il me faut prendre de la distance par rapport au contenu de ces images, le lieu lui-même, pour mieux m’approprier son iconographie et, maintenant, en dégager une problématique visuelle, plutôt que théorique…

Entretiens

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Pendant la promenade à Fushimi-Inari, un des moments les plus marquants pour moi a été de croiser la route d’ouvriers du temple en train d’entretenir les toriis et le moment très poétique que constitue l’implantation d’un nouveau d’entre eux. Le torii est nommé, son nom est gravé au préalable puis peint en noir, sur ses deux côtés…
Alors que j’observais un moment, je me rendais compte qu’à l’approche du lieu, les passants devenaient soudain bien silencieux. J’ai eu l’impression d’être témoin de quelque chose de l’ordre du rituel. Le peintre, dont le visage est resté caché tout le temps, effectuait sa tâche par une chaleur étouffante, un rouleau d’encens brûlant à ces côtés, pour éloigner les moustiques. Lui aussi gardait un silence près du recueillement – un silence que seuls les cigales et les corbeaux semblaient ignorer.

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Eau : ruisseaux, étangs & fontaines à Fushimi-Inari

Dès son arrivée au temple de Fushimi-Inari, le visiteur est engagé à effectuer un rituel consistant à se laver les mains et à boire de l’eau fraîche. Cette relation à l’eau va se reproduire tout au long du chemin. Par nécessité physique d’abord (le trajet est long et plutôt physique), mais aussi par spiritualité (ce rituel apparaît, comme celui de soulever des pierres – j’y reviendrai – une ponctuation où l’on se soulage de quelque chose, où l’on se débarrasse d’un poids, ne serait-ce que de sa sueur).
Étangs, fontaines, ruisseaux, voici quelques exemples rencontrés sur le chemin…

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Fushimi-Inari

Fushimi-Inari est un projet que je porte depuis 2001. En voici un bref résumé.
> Pour le texte explicatif entier du projet, contactez-moi, car il est assez long (6 -7 pages)…

En 1996 je visite Kyoto avec une amie tokyoïte, nous nous rendons dans le sanctuaire de Fushimi-Inari par hasard, nous avons l’après-midi pour flâner avant de reprendre le train.
La surprise est totale : une promenade plantée de milliers de Torii (portails shinto rouges), se décline en galeries sur plus de trois kilomètres à flanc de montagne. Un parcours de trois heures environ. À chaque extrémité de ce parcours se trouve un temple érigé en l’honneur d’Inari, à la fois déesse du riz  et messagère des dieux, prenant l’apparence d’un renard. Pourtant l’endroit me semble familier et très contemporain : il me rappelle l’environnement des galeries de la plupart des jeux vidéo actuels.
Je me décide à travailler sur une fiction interactive sur internet, qui prend cet endroit comme contexte. Dans cette fiction, trois personnages principaux vont entretenir une relation spatiale, temporelle et affective différente avec ce temple.
Le sanctuaire de Fushimi-Inari est un lieu unique : le parcours structure le pèlerinage et l’imaginaire de chaque visiteur. Celui-ci est réellement entouré, absorbé par le lieu. Les allées plantées de torii, forment un environnement très spatial, à la fois minimal et décliné à l’infini. En ce sens elles apparaissent aussi similaires aux couloirs des jeux vidéos (« Doom », « Myst ») depuis leur création.
Ces galeries peuvent me permettre d’explorer la navigation spatiale comme forme narrative artistique, et cela selon un schéma de départ assez classique : La Diagesis, qui établie d’abord un itinéraire (elle guide) puis qui va au-delà de celui-ci (elle transgresse).