Archives de mots clés: StormSessions

Fidelity revisited, and in progress

fidelity

Je commence à l’envers. Je fais des digressions. Le projet partition est en train de se développer lentement et je cherche une méthodologie de travail. Notamment en ce qui concerne la construction des morceaux d’après les fichiers midi issus des partitions. Je fais des piles : ce son avec celui-ci, celui là, sur cette pile, celui-là, là… Des tas de sons qui iraient ensemble donc, comme on classerait des tissus de couleurs, ou des familles conceptuelles…. j’échantillonne des morceaux que j’aime, d’autres qui ont attirés mon oreille, et j’essaye de comprendre…

Définir une famille sonore m’est difficile avec les partitions trouvées aux Archives Départementales, puisque les fichiers midi générés d’après ces partitions sont sans reliefs, juste une suite de notes monotones et plates. Les morceaux que j’écoute tous les jours et que j’échantillonne pour le moment semblent eux déjà contenir un son, qui peut être détourné et transformé par l’échantillonnage…
Artheist, qui développe en ce moment la partie technique du projet (et qui est plein de bonnes idées sur la conception aussi !) m’a envoyé ce passage de « Microsound » de Curtis Road, qui résume bien la situation :

« Certain composers design a complex strategy as prelude to the realization of a piece. The electronic music composer may spend considerable time in creating the sound materials of the work. Either of these tasks may entail the development of software. Virtually all composers spend time experimenting, playing with material in different combinations. Some of these experiments may result in fragments that are edited or discarded, to be replaced with new fragments. Thus it is inevitable that composers invest time pursuing dead ends, composing fragments that no one else will hear. This backtracking is not necessarily time wasted; it is part of an important feedback loop in which the composer refines the work. »

Thanks Artheist pour la réf. : )

En attendant de pouvoir démêler cette histoire de famille sonore, j’ai expérimenté hier soir avec le morceau « Fidelity » de Régina Spectors…
In progress et à écouter au casque.

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Real Escape + Storm sessions

Real Escape, c’est le nom d’un moyen métrage de Jocelyn Cottencin*, pour lequel j’ai composé mes premiers morceaux de musique. C’est aussi le nom alternatif que je pourrais donner aux StormSessions, que je continue à faire avec Zoé une à deux fois par semaines quand je suis à Paris. Au delà de la découverte de l’autre par l’échange musical, les StormSessions restent après quelques mois, une échappatoire à ma pratique quotidienne de l’art contemporain, de son enseignement.
Un simple moment intuitif.

Je n’ai toujours pas pris un cours de guitare, pas ouvert une partition de musique – elle ne me servirait à rien, je ne saurais pas la lire – et ma pratique est toujours celle, décomplexée, d’un amateur, d’un aquarelliste du dimanche, celle peut avouable du simple plaisir de faire, sans réfléchir. Pourtant, je sens déjà le glissement de ma pratique amateur vers une utilisation fonctionnelle de celle-ci. Les deux premiers morceaux que j’ai composés l’ont été dans un but artistique : ils ont été faits pour le film Real Escape, à partir des images mêmes.
Aussi, lorsque j’écoute un morceau de musique, je ne l’écoute plus comme avant, je me demande comment il est structuré, comment tel ou tel son est produit, ce qui peut bien m’interpeller dans la cassure d’un rythme, etc.

Enfin, comment s’impliquer dans une pratique quand on en refuse consciemment l’enseignement, quand on est ignorant de ses fondements. C’est la question qui me revient épisodiquement. J’avance doucement dans ma découverte de la guitare, je m’amuse mais j’aperçois les limites d’un apprentissage solitaire et intuitif.
Pourtant je n’ai pas encore envie de céder à un apprentissage théorique ou par transmission du savoir d’un autre… Pour me rassurer, je me dis que c’est bien comme cela que j’ai appris à me servir d’un ordinateur. Et que les manques et frustrations d’un apprentissage autodidacte ont nourri ma vision de l’ordinateur comme machine techno-logique affectée par des états d’âMes (parfois des états d’âNes…)
Alors pour le moment, je continue comme ça.

> NorthUistIntroSong
> Bear2, the Sunset Track

* « Real Escape is a movie by Jocelyn Cottencin, alluding to an epic, the drifting of a polar bear in an inappropriate environment. In this story, we are not quite sure if it’s a man disguised as a polar bear or a polar bear disguised as a man.
Seeing the bear, we balance between humour and a sense of uneasiness raising questions of displacement, fragility of the environment, artificiality and nature, etc ».

Storm

Voila maintenant 5 mois que, assez régulièrement, le mardi matin ou le samedi soir, je me rends à une Storm session pour jouer avec Zoé et Marie. En 5 mois, mon interaction avec la musique a changé au fur et à mesure que la dynamique du groupe que nous formons variait et évoluait.
Il semblerait que mon expérience musicale ne soit plus vraiment une composition avec des personnes individuelles, mais plutôt avec une entité globale. La musique est fortement affectée par la relation d’amitié que j’entretiens avec elles, ou alors est-ce l’inverse ?
Ces sessions, ainsi que celles spontanées et solitaires qui ponctuent ma semaine, me nourrissent… je ne sais pas trop sous quelle forme le définir. Ce que je sais, c’est que pendant ces derniers mois chargés en travail, elles m’ont permis de me distraire, me vider la tête, immédiatement, sans aucune transition, ou encore qu’après ces quatre jours à Londres, j’ai retrouvé ma guitare presque avec soulagement.

Hier j’ai fait un troisième morceau, Bear2. Composé avec les images d’une île du nord dans la tête.

Storm Session

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Je rentre à peine de la première « Storm Session ».
Après une journée de pluie, Marie qui a le génie des titres, a intitulé ainsi cette séance de répétition que Zoé, Marie et moi-même avions de longue date décidé de nous infliger ce soir.
Pour Zoé, c’est une récréation musicale (hors de son groupe The Konki Duets) où elle peut exercer ses talents de batteuse. Pour Marie c’est un retour au source, un moment hors du graphisme… Pour moi, qui n’ai jamais touché un instrument de ma vie, c’est l’occasion de pratiquer une « activité » hors de l’art contemporain, sans me soucier de recherches, de cohérence, de rhétorique. Bref, de manière totalement décomplexée… Et au début, on a beau être sans complexes, c’est dur de produire à partir de rien, je me suis sentie un peu perdue.
Pourtant la magie a opéré. Et petit à petit, un dialogue s’est instauré entre nous, j’ai eu l’impression d’avoir une conversation avec Marie et Zoé, de composer – non pas avec la guitare – mais avec deux autres personnes, avec trois rythmes différents. Il m’a semblé que je me glissais dans un interstice : entre le rythme donné par la batterie de Zoé, et les sons produits par la basse de Marie… Bizarrement, c’est sur l’interaction entre nous que s’est bâtie ma première expérience musicale.

Vivement samedi prochain.

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