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Show off Paris

Le E dans l'autre - Julie Morel

Le E dans l'autre - Julie Morel

J’expose lors du Show off Paris du 17 au 21 octobre, plusieurs pièces dont « Le E dans l’autre »: un programme informatique qui encode le livre Œdipe de Sénèque, et interroge notre relation aux chiffrages et déchiffrages de codes et de partitions.
Il y aura pleins de beaux projets et d’artistes intéressants : Société réaliste, Antoine Schmitt, David Guez, Christophe Bruno, Albertine Meunier, Eduardo Kac… et pleins d’autres encore!

– Après-midi professionnel sur invitation : le 16 octobre 12h-18h
– Vernissage sur invitation : le 16 octobre 18h-22h
Sinon, les visites se font du 17 au 21 octobre 2012 de 12h à 20h.

Espace Filles du calvaire
7, rue des Filles du Calvaire
75 003 Paris

 

Etapes : 199


Julie Morel, voir l’article dans le magazine Étapes.

Le nouveau Étapes : est sorti, et j’ai le plaisir d’y figurer, pour répondre à une interview de Caroline Bouige. Ce numéro est consacré à la lumière, partagé en 3 parties :
– Le fond & la forme
– L’écran
– Le mapping
« De la fonction éclairante au médium de communication, l’utilisation de la lumière s’élargit au vingtième siècle grâce à la diversification des techniques. Les studios et les créateurs proposent aujourd’hui une grande variété d’approche du médium ».

Avec : Superbien, Trafik, Julie Morel, LAb [au] , 1024 Archi, UVA, GRL, AntiVJ, Creators Project, Yann Kersale.

 

 

Organologie

« La musique invente, construit, fait des corps. Nos corps, mais qu’il nous reste à lire et relire.
Ce sont non seulement des corps techniques – ces prothèses, ces artefacts que forment les instruments –, mais aussi des corps vivant d’une vie étrange, fantomatique et survivante : aussi inouïs qu’une main avec plus de cinq doigts, que des pieds qui respirent tels des poumons, qu’un toucher à distance et sans contact.
L’Organologie, cette respectable discipline qui recense les corps sonores, est ici interrogée et quelque peu malmenée dans son corpus séculaire, pour qu’elle livre ce qu’elle recèle et préfère généralement cacher : des organes inédits, des hybridations et des greffes sorties d’une fiction agissante, des monstres et des chimères qui guettent l’occasion pour prendre corps, en effet(s).
Au-delà de ces corps singuliers que la musique compose et dépose, ce sont enfin des figures d’un corps collectif, “social ”, qui surgissent au milieu d’un appareillage d’innervations à distance, télépathiques. »
Peter Szendy

Vernissage à Plateforme

Le vernissage est une norme de présentation d’exposition inadaptée et peu généreuse. Depuis longtemps je me demande comment expérimenter une autre forme : quelque chose de plus proche du geste artistique, plus sincère et prolongeant le travail présenté.
Le lancement d’une exposition devrait être en cohérence avec la proposition artistique, l’ouvrir, voir en donner un instant une autre interprétation, ou encore même la remplacer (je pense par exemple à la démo), la questionner.
Dans mon idée, il faudrait aussi garder cet élément de rencontre sociale qui reste au cœur de cet évènement, mais en le rendant moins contraint & artificiel.
L’exposition « Bonus Track » à Plateforme m’a donnée l’occasion d’envisager et détourner la fonction de cet évènement dans son ensemble. J’ai en effet proposé à Laurie Bellanca et Phabrice Petit Demange des Lumineuses fièvres de travailler à un « bonus track » (= une chanson en plus) d’après un des morceaux du CD audio « Partition » qui est au cœur de l’expo, puis de faire un concert devant un néon, celui là même qui annonce : Bonus Track.
La soirée d’ouverture a donc été rythmée par des quart-d’heures américains – leur marque de fabrique – toutes les heures environ. Les visiteurs se sont rapidement pris au jeu, et victime de son succès, le vernissage s’est terminé vers 4h du matin ; )

Je suis très contente de cette proposition et c’est une chose que je n’aurais pas pu faire sans le concours des Lumineuses fièvres et de l’équipe de Plateforme (notamment Nicolas Maigret qui m’a aidé toute cette journée de montage).

Quelques photos prises par Vadim Bernard lors de cette soirée…
Et un article à propos de l’exposition, de Marie Lechner dans Libération.

« Bonus Track » – Exposition à la Galerie Plateforme, Paris – du 4 au 18 mars 2011

BONUS TRACK, une exposition de Julie Morel à Plateforme.

Du 4 mars – 18 mars 2011.
Vernissage le 4 mars de 18h à 22h, concert des Lumineuses Fièvres à 20h.

Si les Beatles ont utilisé le mot «Love» plus de 613 fois dans leurs chansons, si de Purcell à Scout Niblett, de Tino Rossi à Coco Rosie, le sujet de prédilection de la musique a toujours été l’amour, son pendant négatif – la séparation amoureuse – reste le thème le plus exploré dans la musique pop et électronique. «Bonus Track» réunit des propositions interrogeant la séparation amoureuse en musique à l’ère d’un tournant machinique de la sensibilité : où quand l’apparition du phonographe disqualifie la pratique amateur de la musique populaire, et quand l’apparition de l’ordinateur en engendre une nouvelle.
Les propositions présentées doivent être envisagées comme périphériques : citations, samples & échantillonnages, altérations de diverses écritures. Toutes interrogent la partition, célèbrent le plaisir ou la frustration liée à son déchiffrage.
«Ainsi, la pièce «Partition» est une relecture plastique & sonore, grâce à la machine informatique, de onze partitions de musique de bal de la fin du19ème siècle / début 20ème, trouvées dans le fond de partitions des Archives Départementales de la Dordogne. La phrase «You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to Your Life», sérigraphiée à l’encre phosphorescente et visible uniquement lorsqu’il fait noir, est tirée du morceau «Shaddy Lane» du groupe Pavement. Quant à l’édition « Partition », elle regroupe les morceaux créés pour l’installation (des références aux moments les moins glorieux de l’émergence de la musique électronique) et un texte (fluctuant) de Yannick Liron que l’on suppose extrait d’une histoire d’amour.

http://plateforme.tk/

73 rue des Haies,
75020 Paris France.
Métro : Avron ou Buzenval.
Du mercredi au dimanche, de 14h30 à 19h30

Concert, Les lumineuses fièvres.
À l’occasion du vernissage de l’exposition « Bonus Track », Julie Morel convie les Lumineuses fièvres à jouer autour de leur thème de prédilection : le slow. « Une invitation à la réhabilitation du slow au 21ème siècle. Un concert-performance créé selon une libre interprétation de la musique “slow”. Phabrice Petitdemange & Laurie Bellanca proposent l’expérience vivifiante des quarts d’heure américains. Les auditeurs sont alors invités à se retrouver dans l’intimité d’être à deux, sans se connaître ni savoir danser afin de rencontrer à nouveau les peurs qui animaient leurs adolescences.
Munis d’un clavier, d’une boîtes à rythmes, d’une guitare et de quelques accessoires, ils revisitent les lois du genre en y associant des textes acides et hors de tout consensus. »

Galerie Plateforme

Exposition « Partition » au Bon Accueil – Rennes, du 7 janvier au 27 février 2011

Vernissage le jeudi 6 janvier à partir de 18h30
Rencontre autour du travail le samedi 8 janvier à 17h
Exposition du 7 janvier au 27 février 2011

« Avec « Partition », le Bon Accueil initie une nouvelle série d’expositions intitulée «Le caractère fétiche de la musique » proposant de découvrir des artistes pour qui la musique, soit comme objet d’écoute, soit comme objet matériel, joue un rôle important dans leur travail.  La première exposition de cette série s’intéressera à la représentation de la musique.

Les œuvres proposées par Julie Morel sont le fruit de la découverte fortuite de partitions du 19ème siècle appartenant à un fonds d’archives. Après avoir opéré une sélection de douze chansons parlant de la séparation amoureuse, Julie Morel les a réinterprétées et créé des versions au goût électro-pop, et translittéré les titres de ces chansons en braille que l’on retrouve dans l’exposition sous forme de néons.
« Partition » s’appuie également sur la plurivocité du mot qui en français désigne à la fois la notation d’une composition musicale mais aussi le fait de diviser un disque dur en plusieurs parties. Le thème de la séparation amoureuse fait écho, non sans humour, à cette division, séparation en plusieurs « morceaux », d’un disque dur.
Une exposition à découvrir comme une mix-tape que n’aurait peut-être pas réfuté le héros de « Haute Fidélité » du romancier anglais Nick Hornby,  et surement destinée au « Sad Mac » du musicien  Stephan Mathieu ».
Damien Simon.

Merci à :
Damien Simon, Yuna Amand, ABnéon, Sylvain Lebeux, Stéphane Morel, ACDDP & DRAC Aquitaine.

LE BON ACCUEIL
74 canal st martin
35700 Rennes
09 53 84 45 42
contact@bon-accueil.org

Partition, exposition aux Archives départementales de la Dordogne, 15 sept 2010

Du 15 septembre au 5 novembre 2010 – Archives départementales de la Dordogne
Vernissage : Jeudi 16 septembre 2010 à 18h

Sur la Pelouse © Julie Morel 2009-2010

.

« Julie Morel a découvert la partothèque des Archives départementales et le fond de partitions d’Elie Dupeyrat, éditeur de musique de bal, implanté à Ribérac à la fin du XIXème siècle. Elle en a sélectionné douze titres tels que Sur la pelouse, Cœur brisé, En revenant de Bourgogne, Étoiles filantes… et en propose une interprétation contemporaine, via l’outil informatique, qui mêlera écritures & notations et production de morceaux électro-pop.
Ainsi, aux Archives départementales, elle sonorise les casiers servant aux utilisateurs à déposer leurs affaires personnelles avant d’entrer en salle de lecture. Aux visiteurs, elle propose la projection d’une vidéo réalisée à partir des signes graphiques de partitions et une application lumineuse : des néons reprenant sept titres dans un caractère proche de l’écriture en braille.
Des œuvres qui réactivent une partie du domaine historique par le biais de programmes informatiques. Nous voilà au cœur de multiples formes de langage où la recherche sonore acquière une dimension plastique. »

Retour aux archives

De retour à Périgueux, je lis. Quelques extraits de « L’œuvrette » de Yannick Liron (qui écrit en ce moment un texte pour l’édition « Partition » : )
Dans l’interprétation que j’en fais, ce livre, tout comme « Sans effet personnel », est proche du projet que je développe en ce moment. Ce sont deux livres de partitions amoureuses : instrument de lecture du discours amoureux, écriture de l’incapacité de deux pronoms à exister l’un par rapport à l’autre, où l’absence d’un texte sur l’autre est formellement assumés (l’un et l’autre livre fonctionnent ensemble – fonctionnant étant le mot le plus sec que l’on puisse utiliser pour cette relation qui lie les deux ouvrages).
Les textes posent la question du rapport entre travail et expérience intime. Quand le travail me sert, quand il devint un moyen de formuler correctement un sentiment ou un ressentis, quand d’un seul coup, le sentiment devient une idée, ainsi acceptable. Et qu’à ce moment là, la situation se retourne et je me retrouve à nouveau au service de mon travail et non l’inverse…

En voici quelques extraits. Je n’ai pas mis les textes dans l’ordre d’apparition du livre (ils sont tous tirés de « L’œuvrette ») mais dans l’ordre de mes préférences dans une lecture non-linéaire. J’ai gardé les retours de ligne, qui semblent importants, mais la police n’est pas respectée.

28  Le corps de la lettre. Unité nomade complète possédant ses membranes, présentant ses ouverture et ses orifices ; à brancher directement sur « en prise directe ».

2  Tout les sépare donc. Répéter trois syllabes et buter ;
il tout elle ne partagent pas avec nous. Point. Et pas
de fuite. Il a la largeur de deux lettres, elle de quatre.
La première version, dite « de la différence de quatre »
peut se fabriquer simplement : il diffère d’elle par un
« i », puis un « e », puis un « l » suivit d’un deuxième
« e ». Quand à la seconde, dire « de la différence de trois »,
elle peut se construire tout aussi simplement : il ne
ressemble pas à elle étant donné le « i » précédemment
cité, suivi des deux « e » également présents dans la
première version. Dans cette version, dite « de la
différence de trois », le « l » disparaît selon le principe
qu’un « l » répète un même « l », seulement déplacé et
reconduit. Cependant dans la typographie ici choisie
(du nom de Gill sans), on remarquera que le « i »
majuscule répète un « l ». D’où cette interrogation : ce
« il », comment le prononcer : « il »? ou bien « elle
elle »?

7  lltéralement stricto autobio.

8  El. le susceptible d’être ôté. Tout encore les sépare.
Et qu’écrire d’ile, ou depuis ile, ou de quel non-site
désormais?

11  Faudrait-il d’un pronom se soucier de ses dessous,
songeant aux moyens de les lui ôter?

17  Quelque soit l’énoncé, quelque soit ce qu’il dit,
quelque soit ce qui peut venir, voire, insoupçonné, se
maintenir en lui quelque soit ce qu’il peut saisir : inexprimé.

26  Les modèles collent. Comment se débarrasser de cette consistance, crever la bulle? Comment interroger ce soi-disant donné d’unité de mesure? Comment qui? Comment quoi? Comment quand? Comment où? Comment comment? Comment qu’il dit : « Cela arrive bien quelquefois dans les livres. » Comment qu’elle répond : « Eh bien, que cela arrive à quelqu’un d’autre. »

Dans son laconisme répétitif je t’embrasse est une image
surdéterminée par une profusion de renvois, volontaires
ou non, des permutations et des déplacements qui
affectent les figures qui l’habitent et rendent sa lecture
interminable.

Ces textes sont publiés chez Action Poétique.

Néon & musique & braille

En faisant des recherches (assez peu fructueuses) sur la relation que pourraient entretenir néon et musique – cela me paraissait évident mais à part les signes lumineux représentants bière et guitares électriques, pas grand chose…- je n’ai vu que sur cette image de la pochette d’Arcade Fire, musique qui m’a donc finalement accompagnée aujourd’hui.
> Virgin Mary Highway
Puis je suis passée sur les connexions possibles entre néon et braille et je suis tombée sur Braille Ligado de Detanico & Lain dont le travail me touche toujours beaucoup dans ce qu’il entretient avec l’écriture, la traduction et la transformation quasi systématique qu’ils opèrent entre différents signes langagiers.

NeonBible_poster

braille_neon

cover

Dire que quelque chose est impossible alors qu’on n’a même pas tenté de le faire.
Ne pas essayer serait une cruelle excuse, une abdication, une résignation (abandon volontaire d’un droit) ou une résiliation (acte par lequel on met fin à un contrat).
Et tout est à double sens, et à double tranchant (qui est dur et effilé, peut diviser, couper).

Couverture partition – test#2

partition_Julie_morel

Avant/après, versions et changement d’échelle

Le projet partition est un travail dont le processus joue et se base sur une transition constante : celle de la partition originale vers sa traduction, via Sharpeye, en fichier son Midi, puis celle du fichier Midi obtenu vers son interprétation visuelle dans le logiciel de musique Live, et dans Live, d’une visualisation à 100% vers un zoom important pour pouvoir recomposer un morceau sonore. Et si j’envisage son projet dans sa globalité, il y aura encore nombre de transferts et transformations, la dernière étant effectuée dans l’installation même : le passage à une image musicale, celle des néons et de la traduction des déplacements du spectateur faisant varier la bande son.

Depuis ce matin, je passe d’une image à l’autre. Car il s’agit bien d’image ici, malgré le fait que je travaille de la matière sonore.
CoeurBrisé_1Piston1

> Le morceau midi brut, résultat du scan de la partition et le morceau-démo une fois retravaillée dans Live :

[display_podcast]

.

> Visualisation dans Live du fichier global, et d’un zoom sur une partie du morceau. Ce changement constant d’échelles a été ce qu’il y a eu de plus difficile a gérer pour moi aujourd’hui : je passe constamment d’une vision globale à une vision fragmentaire du morceau (du coup je repense à la conversation avec David avant-hier sur les différents types de détection visuelle du cerveau… ; ) . A chaque fois que j’opère un zoom, je sens réellement l’effort que produit mon cerveau pour analyser ce nouveau schéma abstrait et l’effort pour remettre en place les sons qui correspondent aux signes…

live1

live2

Partition _dispositif

Julie Morel, partition & néons
Test de visuel pour l’installation

C’est ma dernière semaine de résidence aux Archives Départementales de la Dordogne. Je serai de retour en Juin pour un mois environ. J’ai rencontré beaucoup de musiciens classiques de la région qui sont prêts à s’investir sur le projet, notamment Stéphane Séjourné (pianiste), le Centre Culturel de la Visitation et son école de musique ainsi que Dominique Lagarde à l’IMR. Le but de ces collaborations est de retourner à la source de ces partitions avant de continuer à les réinterpréter grâce à l’ordinateur.
Cette dernière semaine, je me suis interrogée sur le principe d’écoute (interactif) de ces morceaux : pour l’exposition aux Archives, je suis restée sur l’idée que les morceaux s’échapperont des casiers de l’entrée des Archives. Mais pour les expositions à venir (Allemagne en septembre, Paris à l’automne) j’avais envie de quelque chose de plus plastique, de modules autonomes qui soient liés à l’écriture, aux titres des morceaux même. Mes recherches m’ont menées à intégrer plus en avant l’écriture braille que je suis en train de mettre en place pour un projet d’édition.

Le dispositif à venir sera donc constitué de 12 mots ou phrases en braille, sous forme de néons accrochés au mur. Ces néons seront «en négatif» (les lettres sont recouvertes de peinture noire sur leur côté apparent, les mots en braille apparaissant donc par contraste sur le mur, formant un halo blanc très lumineux et s’effaçant graduellement).

Chaque néon définit sa propre zone lumineuse. Ces 12 zones lumineuses seront les seules sources d’éclairage dans la salle d’exposition, pour que les visiteurs s’y dirigent naturellement.
Quand un spectateur s’approche à moins d’un mètre d’un néon, un morceau de musique est déclenché (grâce à un capteur de distance situé au mur, prêt du sol). S’il choisit de s’éloigner du néon, le morceau faiblira petit à petit jusqu’à devenir inaudible. Et si deux spectateurs se succèdent devant deux différents néons, il s’opère un fondu-enchaîné entre les deux morceaux correspondants, ce qui permet une transition douce.
L’appartenance d’une musique à chaque néon laisse supposer que l’inscription sur le néon est vraisemblablement le titre du morceau joué (c’est le cas).
De même, on fait le rapprochement entre la «zone d’écoute» du morceau et la zone lumineuse.

Dans les prochaines semaines, je vais faire réaliser un néon test. La suite une fois que j’aurais l’objet sous la main.

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Les casiers à l’entrée des archives

⠗⠑⠉⠓⠑⠗⠉⠓⠑⠎ ⠏⠕⠥⠗ ⠉⠁⠞⠁⠇⠕⠛⠥⠑

Je suis en train de faire quelques recherches sur l’écriture braille pour un projet d’édition…
http://libbraille.org/alphabet.php

Résultat :

partition

julie M

my life

Et aussi un lien très chouette sur la génération de musique en fonction du code d’une page en ligne, avec pour exemple, ce blog :
http://www.codeorgan.com/?url=http://incident.net/users/julie/wordpress/

Fidelity revisited, and in progress

fidelity

Je commence à l’envers. Je fais des digressions. Le projet partition est en train de se développer lentement et je cherche une méthodologie de travail. Notamment en ce qui concerne la construction des morceaux d’après les fichiers midi issus des partitions. Je fais des piles : ce son avec celui-ci, celui là, sur cette pile, celui-là, là… Des tas de sons qui iraient ensemble donc, comme on classerait des tissus de couleurs, ou des familles conceptuelles…. j’échantillonne des morceaux que j’aime, d’autres qui ont attirés mon oreille, et j’essaye de comprendre…

Définir une famille sonore m’est difficile avec les partitions trouvées aux Archives Départementales, puisque les fichiers midi générés d’après ces partitions sont sans reliefs, juste une suite de notes monotones et plates. Les morceaux que j’écoute tous les jours et que j’échantillonne pour le moment semblent eux déjà contenir un son, qui peut être détourné et transformé par l’échantillonnage…
Artheist, qui développe en ce moment la partie technique du projet (et qui est plein de bonnes idées sur la conception aussi !) m’a envoyé ce passage de « Microsound » de Curtis Road, qui résume bien la situation :

« Certain composers design a complex strategy as prelude to the realization of a piece. The electronic music composer may spend considerable time in creating the sound materials of the work. Either of these tasks may entail the development of software. Virtually all composers spend time experimenting, playing with material in different combinations. Some of these experiments may result in fragments that are edited or discarded, to be replaced with new fragments. Thus it is inevitable that composers invest time pursuing dead ends, composing fragments that no one else will hear. This backtracking is not necessarily time wasted; it is part of an important feedback loop in which the composer refines the work. »

Thanks Artheist pour la réf. : )

En attendant de pouvoir démêler cette histoire de famille sonore, j’ai expérimenté hier soir avec le morceau « Fidelity » de Régina Spectors…
In progress et à écouter au casque.

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Neige

J’ai commencé la semaine dernière une petite animation qui accompagnera le morceau « Les étoiles filantes » pour l’exposition aux Archives Départementales de la Dordogne. En voici un extrait.

De plus en plus, je commence à voir que le projet partition s’éloigne musicalement de mon intention première. Les partitions ont leur propre vie que l’interprétation et le ré-échantillonnage que je leur fais subir ne peut totalement effacer…
Cette semaine, lors d’une petite séance de travail avec David Bideau sur Live, je me suis aperçue de la manière dont, très rapidement, il arrivait à imprimer sa marque sur le morceau contenu dans la partition originale. N’ayant pas ses connaissance ni sa dextérité musicale, j’expérimente à ma façon.
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas produit tout en apprenant un nouveau logiciel. C’est une pratique qui rend humble ! Et je trouve cela, malgré les frustrations, très agréable car je n’ai pas encore de réflexes, pas de bonnes ou mauvaises habitudes, pas d’a priori. Je me retrouve un peu dans la configuration des storms sessions, qui devraient reprendre leur cours cette année !

Partition

24

Après deux semaines en résidence aux Archives Départementales, voici qu’une ébauche de projet émerge…
Lors d’une réunion, j’ai pu mieux comprendre le fonctionnement des Archives. La répartition des fonds publics, administratifs est majoritaire (les lecteurs viennent surtout consulter les cadastres, ou pour faire des recherches généalogiques) et le reste est constitué de fonds privés, très variés, autant dans leur forme que dans leur contenu, allant des documents historiques sur la guerre de cent ans aux brevets d’inventions (accompagnés de leur prototype) datant d’après-guerre… J’ai été initiée à une recherche de documents, on m’a montré des documents « chavirés » (tombés, en équilibre, endommagés, etc.) et j’ai pu suivre le procédé d’une recherche, bien différente dans la navigation et l’organisation de celles que l’on peut faire en bibliothèque.
Lorsqu’un fond est versé aux Archives, on l’indexe tel quel, il n’y a pas de reclassement alphabétique, ou thématique, pour garder le contexte de départ. On retrouvera par exemple, pour une bibliothèque léguée aux Archives, le classement mis en place par le propriétaire de celle-ci, etc.

Un des fonds privés m’a particulièrement intéressé : il s’agit d’une partithèque regroupant des publications de partitions datant de la fin du XIXème – début XXème. Il s’avère en effet que la Dordogne comptait un très grand nombre de maisons d’édition musicale, et que les originaux sont consultables ici.

Le projet qui commence à prendre forme sera celui de réactiver, en collaboration avec un(e) musicienne, certains morceaux contenus dans ces éditions. Par « réactiver », je n’entends pas simplement rejouer les morceaux choisis à l’identique, mais offrir une interprétation contemporaine de ceux-ci. Comme il s’agit pour la majorité de morceaux de musique populaire, pour la plupart des chansons d’amour, je me dirige vers le pendant contemporain du genre : de la musique pop-électro.

J’aimerai que le mode de consultation de ces « nouveaux » morceaux soient interactifs et inSitu. Qu’ils arrivent à un moment où on ne les a pas forcément choisis. Qu’ils soient un peu comme des bruits, des sons lointains qui hanteraient le bâtiment.
Pour le moment, l’endroit qui me plaît le plus est un espace transitoire entre l’extérieur et l’intérieur : le vestiaire, où l’on se départit de ses sacs et affaires (il est interdit d’entrer dans la salle de lecture avec un sac ou  une veste…). Ce vestiaire possède des casiers à disposition pour les lecteurs, et ils ont à peu près la taille d’enceinte stéréo… Peut-être leur ouverture pourrait déclencher un passage ou une chanson entière…

Pour l’instant, j’ai intitulé le projet « Partition »… J’hésite aussi avec « Départition ».
Comme j’aime beaucoup les mots à double sens, celui-ci me convient très bien. La partition, c’est le document où sont notées les compositions musicales qui permet la lecture de l’ensemble des instruments constituants une pièce. C’est aussi la division d’un ensemble, une séparation.

Archives

Je suis en résidence aux Archives départementales de la Dordogne, dans le cadre des Résidences de l‘Art en Dordogne, du 1er au 29 septembre. J’y retournerai en février puis en mai, pour développer un projet sur le naufrage.
Une première exposition, où je présenterai une dizaine de pièces déjà réalisées, mais réactivées pour le lieu, s’y tiendra à partir du 28 septembre 09.

See you there!