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Lieux Dits, Poitiers – Lancement le samedi 4 mai 2013 à la médiathèque.

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Je rentre tout juste de Poitiers où, au sens du collectif Kom.post, j’ai conçu et réalisé le projet Lieux Dits. Ça a été un parcours long et difficile mais le résultat en valait la chandelle, et le projet ne fait que commencer car samedi avait lieu le lancement de ce qui devrait s’étaler sur un an.
Grâce à un audioguide contributif géolocalisé (sonospheres), et les parcours sonores qui en découlent, un fanZine qui permet une autre découverte de la ville, une revue en ligne pour partager les expériences, et enfin une série d’ateliers à l’EESI, le collectif kom.post propose depuis novembre 2012, une expérience d’écriture partagée de la ville de Poitiers.
À la manière d’un terrain de jeu au sein duquel chacun a un rôle à jouer, les différentes expériences vécues, sont collectées et interprétées donnant jour à une véritable éditorialisation de la ville, capable de faire parler l’espace.
Les histoires se connectent, se répondent, se complètent et dessinent, grâce aux propositions de chacun, un nouveau maillage urbain, une pratique créative et partagée de la ville, loin de la consommation habituelle.
Photos (par Sylvia et moi-même) du lancement à la médiathèque…

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Lieux Dits

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L’affiche que j’ai co-réalisé avec Grégoire Romanet est arrivée à Poitiers et se retrouve dans toutes les rues, pour annoncer le lancement du projet Lieux Dits. Lieux Dits est une œuvre protéiforme (parcours sonore, fanZine, vidéo, ateliers..) dans la ville, conçue par Kom.post, sur un commissariat de Jérome Delormas.
RDV le 4 mai pour le début de cette aventure.

 

De la revue en ligne au fanZine

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Depuis quelques temps tous mes projets semblent converger vers un même interrogation : comment passer de contenus sur internet vers un support papier?
Le projet de recherche « Auto-archivage immédiat » a tout d’abord questionné le passage de contenus matériels (souvent papier) vers internet, ainsi que les enjeux et nouveaux status de ces archives soumises à des flux, agrégations, montages par métadonnées.
Dans un deuxième temps du projet, il était logique de voir comment ces flux pouvait résister ou perdurer sur le papier, et nous avons commencer une édition qui est en cours. Néanmoins, il était évident que l’on ne pouvait pas opérer une simple translation d’un médium à un autre.
D’un autre côté, depuis quelques mois je travaille, avec le projet Lieux Dits, à une « éditorialisation de la ville » par le biais d’une revue en ligne et d’un fanzine papier générer directement et mis en page automatique par la navigation et la consultation de contenus par l’internaute.
Tout converge et je ne suis pas surprise par cette interrogation, elle a effectivement à voir avec l’idée de translation et de traduction qui m’habite depuis toujours, et je pense qu’elle va même au delà de ces questions :
Si l’inverse semble couler de source – on a toujours eu ce mouvement d’aller du papier vers un média en ligne – le retour du numérique vers le papier appelle à concevoir le « livre » autrement. Je mets livre entre guillemets car je ne crois pas que l’on puisse nommer ce nouvel objet papier par ce nom, même s’il en possède les qualités formelles (matériaux, reliure, une certaine linéarité au premier abord, outils synchroniques..).
Alors, la question qui sous-tend est : comment définir cet objet, comment s’y prend-on pour « transcrire » des contenus en ligne, avec tout ce qu’ils possèdent d’In Absentia. Comment visualiser ce qui se cache derrière un lien, comment retranscrire une vidéo, une animation-transition en mouvement, ou encore le montage tellement particulier d’une navigation hypertxtuelle?)
Alors peut-être le livre d’artiste serait-il le paradigme le plus proche. En tout cas, il permettrait des pistes de réponses sur ce que l’on peut développer lors d’un passage internet > papier. Car en effet, il évite souvent des choses telles que le codex, la pensée linéaire, la narration illustrative, la rigidité monolithique du livre.
Il n’est pas étonnant que les objets que sur lesquels je travaille actuellement sont surtout des objets conceptuels et font référence à cette période artistique (« l’art comme idée en tant qu’idée »), et je le fais donc à la fois par choix et par « commodité naturelle » vis à vis des relations que existent entre entre ses 2 typologies.

Même s’il est quasi impossible de rendre l’expérience d’une lecture/consultation de ce type de contenus, voici quelques images du fanZine en tout début de gestation, ainsi que le livre auto-archivage immédiat, en cours. Ces images sont bien à prendre comme uniquement une entrée visuelle/graphique de ces objets, et ne représentent pas du tout l’articulation entre les contenus et la forme choisie.

Lieux Dits

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Quelques écrans du site/revue en ligne (conçue cette été à Briant en collaboration avec Laurie Bellanca), sur laquelle je travaille avec Grégoire Romanet dans le cadre de la direction artistique que Jérome Delormas a confié à Kom.post pour un projet d’éditorialisation de la ville de Poitiers. Le projet porte désormais le nom de « Lieux Dits ».

En première lecture, quand l’internaute arrive sur le site, une carte chronologique apparaît sous un aspect de spirale (que l’on peut agrandir avec le petit outil du bas).
Comme ce site est évolutif en fonction de la participation des habitants de Poitiers, petit à petit l’ensemble des contributions/cellules viendra dessiner la grande nébuleuse du « Lieux Dits », cela en partant du centre et par effet de contamination.
En seconde lecture, quand on rentre dans les contenus, la carte se réorganise pour mettre au centre les contributions connexes, selon les métadonnées disponibles (lieu, date, mots clés, articles connexes).
En dessous, la partie edito, qui changera chaque mois, et un tout début de la partie Fanzine.. Cette semaine, je m’attèle à la partie Fanzine pour de bon, avec notamment un atelier avec les étudiants, à l’EESI Poitiers.

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Lieux dits – Poitiers

Collecter et éditorialiser la ville grâce à différents dispositifs : Une sonosphère / une revue contributive en ligne / des ateliers / des fabriques du commun / des performances / des séances d’écoute collective / des créations sonores et plastiques singulières, un fanzine…
Comment habite-t-on aujourd’hui ? A quoi ressemble l’expérience d’un corps, toujours déjà pris dans un tout : la ville, son territoire, ses habitants… ? Et comment rendre à chacun la possibilité :
De se réapproprier, intimement, ce collectif qui le constitue autant qu’il le constitue.
De le rencontrer, au delà des terminologies génériques, dans l’intimité d’une relation interindividuelle qui se construit à la manière d’une conversation ?
De voir la ville se redessiner comme un langage, une narration voire une fiction déjouant toute «carte établie » (sociale, politique, économique, urbanistique….) dans la création progressive et collaborative de cartographies sensibles, individuelles et collectives ?

Je travaille en ce moment avec Grégoire Romanet à un projet d’éditorialisation de la ville de Poitier. Ce projet fait suite à une invitation de Jérome Delormas au collectif Kom.post. Dans ce cadre, j’ai proposé un atelier Fanzine à l’EESI, puis dans le cadre du projet global, de concevoir une revue/fanzine en ligne.
Dans cette revue, la navigation (basée sur un principe sonore) permettra une promenade dans les différents contenus (textes, images, sons) collectés. La navigation elle-même, unique pour chaque internaute, sera mise en mémoire et pourra ainsi donner lieu à la création d’un fanzine, généré automatique depuis les contenus consultés en ligne, et dont la mise en page sera automatisée et variable, grâce aux métadonnées disponibles. Chacun pourra donc imprimer son propre Fanzine papier, soit chez soi, soit sur des postes de consultations (scéno-graphiés par Grégoire).
Pour moi le véritable enjeux de ce projet est bien là : comment passer, enfin, d’internet au papier? Comment faire que l’un soit le prolongement de l’autre, sans que l’opposition de ces deux médiums ressurgisse toujours?
Le projet durera 6 mois, et se terminera par un événement, une fête à l’échelle de la ville, sur trois jours. RDV fin mai.

Images des recherches pour l’arborescence du site internet.

Légendes

Ce matin avec Camille, nous avons réfléchi au dispositif scénique et à la dramaturgie pour le spectacle Speech qui aura lieu ce soir (on est en retard !). Nous avons mis en place le début et la fin de la représentation, mais il manque un lien… L’idée serait de travailler à partir d’un extrait de texte que j’avais écrit pour un article intitulé « je est un autre sur internet », car cet extrait traite de la légende, et depuis le début nous semblons tourner autour de cette idée sans vraiment la nommer.

De la légende
La légende, c’est une petite phrase courte, en tout petit, parfois en italique, en dessous d’une image, qui nous donne l’explication, la date ou le contexte de la-dite image.
Tout le monde le sais, une légende, (de l’adjectif legenda, «qui doit être lu»), c’est aussi « un récit mis par écrit pour être lu publiquement ».
Dans Facebook, les deux sens du mot légende se retrouvent mêlés: la petite phrase écrite en bas de l’image devient grande, elle acquière son autonomie, et l’anecdotique est livrée à une audience, au spectateur 2.0.

C’est donc par cette petite porte qu’aujourd’hui nous écrivons et décrivons nos vies (parfois en plus grand qu’elles ne sont ?). Nous avons besoin de fictionnaliser nos propres vies, nous avons besoin de les légender. C’est un mouvement naturel qui n’est pas dû à l’émergence du réseau : la fiction a toujours servie de régulateur de la réalité et toute famille, ou tout groupe d’individus, possèdent sa ou ses légendes, ses héros, ses traitres, ses challengers.. Ces récits qui participent au bon fonctionnement psychique et ont pour fonction de transmettre au groupe des éléments conscients et inconscients, bref de faire d’une chose individuelle une chose partagée, d’une chose commune une chose partagée.
Mais dans les réseaux sociaux, ce partage est étrange. C’est le flux qui y domine, les légendes s’empilent les unes sur les autres, les légendes se compilent les unes avec les autres. Parfois, les commentaires ralentissent les flux, parfois les compilations fédèrent des groupes…

Mais l’étrangeté et la nouveauté résident surtout dans le fait que l’histoire globale n’est la même pour personne. Personne n’a accès à la même légende : l’histoire est customisée, et le commun variable, chaque spectateur voit défiler une histoire différente.

La fabrique du commun au 104, les 26/27/28 mai 2010

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Dans le cadre de « la fabrique du commun » organisée par Kom.post et Relais Culture Europe, je suis en train de mettre au point le livret pour le programme, ainsi que la signalétique qui doit à la fois s’intégrer dans le lieu mais aussi s’en démarquer. Il faut qu’elle soit repérable immédiatement par les utilisateurs de la Fabrique du commun qui chercheraient leur chemin – car les lieux pratiqués sont aux 4 coins du 104….
L’ouverture de la fabrique donnera aussi lieu à une conférence Upgrade! Paris, le 26 mai à 16h30 (Atelier 11), avec le collectif 1.0.3, et Benjamin Cadon, Adelin Schweitzer et Cédric Lachasse.

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Facebook as a symbolic fiction.

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Facebook as a symbolic fiction /// Spectators 2.0 as the feeding material of that fiction.

So we all know that fiction is a way to structure reality. It enables me to perceive the reality and is a condition of my accepting it. And we use fiction as a way to interrogate it.
Ex : Like when an event is too traumatic or too violent, (whether it is overly happy or horribly sad), it shatters the coordinate of our reality, so you  have to fictionalized it.
If on the contrary you take away from our reality the symbolic fictions that regulate it, you can’t get hold of reality anymore… you lose ground

Facebook is for me a machine for fiction, or I should rather say, it is a machine that process events into a strange form of fiction. A kind of written (or multimedia, but not as often) fiction that is unstable and that fluctuates all the time. And a fiction without authors.
Variable & interactive narrations is often seen as a way to get to the structure of narration itself (instead of being an occurrence of a story). It reveals the archetypes and also enriches the questioning by multiplying it. But here, we are beyond variable, and as Camille noticed, we are in a totally instable fiction, that rearrange itself all the time.

So I am asking myself : if a fiction rearrange itself all the time, how can it fulfils its regulating role?

Finally, if I have enough distance and observe Facebook, it becomes a tool that allows me to perceive, not the reality behind the illusion but the reality in illusion itself. Facebook is like Wonderland: if you stay an outsider (a spectator) you can see reality “through the looking glass”, that is to say you can read reality that is contained into illusion. If you become an actor, then you are fucked! You become the thing Facebook feeds on.

Keywords

Hier après-midi, pour mettre en place une méthodologie de production, Kom.post s’est interrogé sur ce qu’un spectateur observe et relève de son environnement lorsqu’il assiste à un spectacle vivant. Les réponses ont fusées et l’on a tenté de n’en retenir que des mots génériques qui constitueraient des catégories pour la proposition liée à Facebook.

Potentiality / The Expectation – before the beginning / Creativity / Bugs / The Costumes / Occupation of Space / Physical point of view / Other spectators / Space / Technical / Judgment / Reference / Am I surprised? / Do I have the opportunity to be alone / Rhythm / Time / Superficial / The outside / The absence

Sonde & morts vivants

Aujourd’hui, premier contact avec les sondes de la Chartreuse, avec Camille Louis et Emmanuel Guez.

Ce matin avec Camille, discussion autour de la thématique catastrophe qui sera explorée par l’une des sondes (qui n’est pas la thématique dont nous allons traiter, puisque nous nous poserons la question du spectateur 2.0, mais la lecture du texte « invention de la catastrophe au XVIIIe » qui nous avait été envoyé m’a interpelée…).

Le texte parle de cette dissociation entre dénouement et catastrophe, qui avant le XVIIIe siècle signifiait la même chose.

Donc : le dénouement marque une fin / La catastrophe est la conséquence du dénouement.

De manière très basique, dans une tragédie, quelle catastrophe est la plus commune, je me le demandais ? Et par catastrophe, je parle d’un dénouement de nature dite complexe (donc pas une catastrophe naturelle, mais plutôt un renversement lié au personnage agissant). Quel évènement force au dénouement, sans retour possible ?

La catastrophe ultime pour une fiction, c’est la mort du héros. Et logiquement la mort arrête la dramaturgie. Dans ce cas, il n’y a plus d’histoires possibles après cette mort.

Ou bien?

Alors que l’on est dans une société de flux, ou la fiction repose sur les flux (voir internet, voir les séries télévisées…) d’évènements et de catastrophes continuels, comment continuer l’histoire ? Et quelle est la figure la plus à même de représenter cette idée de flux ?
Je me demandais si ce « système » de catastrophes n’était pas rendu obsolète ou inversé, et que l’on est aujourd’hui juste dans une succession de catastrophes, qui finalement repoussent l’issue, le dénouement, continuellement.

Du coup je me disais que logiquement, la figure la plus proche est celle du mort-vivant. Le mort-vivant n’étant qu’une succession de catastrophes qui s’enchainent dans un flux ininterrompu…
On a beau tuer un mort-vivant, il se relève toujours. Il tombe, il se relève, indéfiniment.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zombi_%28mort-vivant%29

Et bien sûr, je ne peux pas résister à poster ce vieux lien de Derren Brown, ce showman anglais qui a réalisé une de ces émissions (franchement contestable !) pour Channel 4…

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Résidence Kom.post à la Chartreuse

Du 19 au 23 mars 2010, je suis en résidence invitée par Camille Louis / Kom.post à la Chartreuse – Centre National des écritures du spectacle dans le cadre des sondes.

« Internet, expression contemporaine d’un théâtre global, où tout le monde est susceptible d’être acteur, a comme conséquence la dissolution du quatrième mur du théâtre. Afin de mettre à jour la face cachée des spectacles (les spectateurs), la sonde 03#10 – Spectateur 2.0. propose de mettre en place un dispositif qui permettra de recueillir par la voie électronique (pour cette session, les spectateurs utiliseront Facebook) les regards et analyses de groupes de spectateurs (lycéens, étudiants, …) qui seront présents lors de la sonde 03#10- Chartreuse News Network Session 2. Ces données seront ensuite traitées par Kom.post »

Je participerai donc dans ce cadre à la ré-écriture dramaturgique pour Speech Space #8, une nouvelle lecture et présentation du spectacle « Speech » créé à Berlin en 2009. Pour plus d’infos sur Speech, télécharger le pdf.

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From 19 to the 23 march, I am in residency at la Chartreuse – Centre National des écritures du spectacle, taking part in the  sondes projects.

Internet, contemporary expression of a global theater, where everybody may be an actor, has for consequence the dissolution of the fourth wall of the theater. To update the dark side of the shows ( the spectators), the probe 03*10 – Spectator 2.0. Suggest setting up a device which will allow to collect by the electronic way (for this session, the spectators will use Facebook) the glances and the analyses of groups of spectators (high school students, students) who will be present during the Chartreuse news network. The datas will be treated by a collective of artists just after.

Common singularity – My version of Œdipus

Hier au ICI Berlin, la session de Kom.post a été consacrée a un langage commun au groupe. On nous a posé la question de la singularité et du commun dans le texte de Sénèque. J’ai pris cela pour excuse pour produire une petite maquette d’un visuel qui pourrait-être développé comme installation ou dans un dispositif scénique.
Pour le moment, cette maquette ne reprend qu’un passage (j’aimerais appliquer le processus à tout le texte) et utilise les lettres des mots « Common » et « Singularity »… Je ne suis pas sûre qu’ils soient les plus cohérents. Effectivement, ça pourrait être n’importe quels autres mots comme me l’a fait remarquer Ralph. (De même, si je garde ces deux mots, je pourrais les utiliser sous forme de montage spatial – 2 écrans, 1 pour chaque mot).
A suivre, je veux avoir fini cette expérimentation d’ici la semaine prochaine !

Œ, le e dans l’o, au ICI Berlin

Du 16 au 21 janvier, je suis à Berlin pour participer au projet Kom.post, une relecture d’Œdipe de Sénèque, un projet mis en place par Camille Louis et Laurie Bellanca, à la galerie « Visite ma tente » et au ICI Berlin, et qui réunit une dizaine d’artistes européens et coréens.

Œdipe, c’est d’abord pour moi, de manière très littérale, la perturbation d’un ordre naturel, la mise en danger d’une lignée.
J’ai déjà repris un passage pour une expérimentation typographique. Celui, assez beau et violent, dans lequel Manto lit des signes néfastes dans les entrailles d’une génisse sacrificielle. Et ces signes sont clairs : ceux d’organes malades, atrophiés, dysfonctionnels, à la mauvaise place (désORGANisés donc).

Aujourd’hui pendant la session de travail à ICI Berlin, on a évoqué les différentes interprétations de la raison pour laquelle Œdipe se mutile les yeux. Et notamment pourquoi les yeux en particulier. Pour ma part, je suis arrivée à la conclusion, très fantasque (elle ne fonctionne qu’avec la langue française !) qu’avec ce message, il ne s’agit pas là d’une punition, mais plutôt un geste effectif qui résume, redit la conséquence de l’inceste : le risque de mutilation d’un ou plusieurs organes.
Alors pourquoi l’œil? Pourquoi pas un bras, la langue… Je crois en effet que ça aurait pu être un autre organe… Ma réponse est toute simple. Ce n’est pas une raison symbolique dans l’acte, c’est une raison symbolique dans le signe écrit : parce que l’œil comme œdipe partage la même première lettre. C’est donc une sorte d’index, un signe qui nomme cette action comme lui appartenant.

Un peu plus tard…
Quand je prends les mots qui utilisent le « œ », je ne peux que remarquer le nombre important de termes proches du corps, des organes ou de la naissance : fœtus, œdème, cœur, œil, nœud, œuf, œsophage, œstrogène…