Archive annuelles: 2022

Exposition De Profundis Ascendam à l’abbaye de Maubuisson

Je suis très heureuse de prendre part à l’exposition en tant que artiste et que j’ai également co-comissarié avec Isabelle Lhomel et Marie Mennestrier. J’y ai invité nombre d’artistes dont j’adore le travail : Guillaume Constantin, Julie C. Fortier, Ann Guillaume, Claire Malrieux, Paola Vobauré, Jae Rhim Lee, complétés par Cristina Hoffmann, Fabrice-Elie Hubert, Henriette Menes, Julie Morel, Régis Perray, Man Ray, Lei Saito, Camille Vidal-Naquet.
C’est toujours intéressant et riche en apprentissage d’être à la fois artiste ET commissaire d’une exposition. Je l’ai fait de nombreuses fois avec le collectif incident ou Le sans titre ou de manière indépendante comme pour l’exposition Love au centre Georges Pompidou ou celle prévue au Hilliard Museum, Louisiane (annulée pendant le Covid et pas encore reprogrammée) ou pour celle-ci… Ici, Marie Ménestrier, directrice du Centre d’art, m’a contactée car elle avait vu les travaux de cheveux sur lesquelles je travaillais depuis un moment « en sous-marins » et de fils en aiguilles nous en sommes venues à collaborer avec Isabelle Lhomel, sociologue.

« En mettant en regard des pièces archéologiques retrouvées sur le site de Maubuisson lors de fouilles menées en 1986 avec des Å“uvres d’artistes contemporains, l’exposition collective De Profundis Ascendam questionne notre relation à ce qui fait certitude : Memento mori, « Souviens-toi que tu vas mourir ».
Quel est notre rapport à la mort et au devenir du corps ? Mise à distance ou déni de la mort ? De Profundis Ascendam (« Des profondeurs, je remonterai ») évoque la relation troublante que nous entretenons avec nos disparus, alors que ceux-ci sont encore physiquement présents dans le monde des vivants : dans les traces qu’ils laissent derrière eux, sous nos pieds, au travers des hommages qui leur sont rendus…
L’exposition convoque les anciennes résidentes des lieux, notamment les abbesses et les moniales dont les tombes, les ossements et les effets personnels ont été exhumés pendant les fouilles archéologiques. Les œuvres contemporaines réalisées in situ ou rassemblées pour l’occasion dialoguent avec une partie de ces vestiges.
L’art résonne avec l’histoire de l’Abbaye de Maubuisson interrogeant l’évolution dans le temps de notre rapport au deuil. Avec une approche sensible et sensitive, les artistes révèlent la quasi invisibilité de ce que nous pouvons vivre auprès de nos défunts et explorent nos sentiments ambivalents vis-à-vis de la matérialité de la mort. »


L’exposition a lieu à l’Abbaye de Maubuisson du 16 octobre 2022 au 5 mars 2023, le vernissage est le 15 octobre à partir de 15h.
Commissariat d’exposition : Isabelle Lhomel, Marie Ménestrier, Julie Morel

Et enfin quelques photos de ma pièce Mourning Jewellery for Hadaly (Felicity Ace)

Mutations politiques au festival Maintenant (Rennes), Jeudi 6 octobre 2022

Je suis aujourd’hui au festival Maintenant à Rennes – l’ancien Electroni(k) – pour une table ronde intitulée « Mutations politiques » modérée par Pauline Briand, journaliste extraordinaire, et Jean-Paul Fourmentraux, socio-anthropologue et critique d’art. Sur fond d’art, technologies et société, j’y serai en bonne compagnie, avec deux amis et artistes : Christophe Bruno et Gwenola Wagon. J’en profite pour dire que le nouveau livre de Gwenola, Planète B, vient de sortir et après avoir feuilleté quelques pages je peux dire que ce sera un hit dans ma bibliothèque :)

Pour toutes les infos de la discussion de cette après-midi, c’est ici.
Pour le livre, c’est là !

> Festival Maintenant, au Tambour (Université Rennes 2), le Jeudi 6 octobre 2022, 14:30 à 16:30.

woman reading book au FRAC Bretagne

Je suis très heureuse de rentrer dans la collection du FRAC Bretagne (et de la fiminis(tis)er !) avec l’achats de 9 éditions (Ghost ; Caché-e ; L’image-objet post-internet – une version ; Hello World, Bonjour Bazaar) et 5 des woman reading book ! :D

« Femmes absorbées dans leurs lectures, le visage penché sur le livre et baigné de lumière, les trais reflétant le récit contenu dans le volume consulté ; femmes s’interrompant pour réfléchir à la lecture en cours – le regard dans le vague, livre encore ouvert mais mis de côté ; femmes s’adonnant à une lecture religieuse, à une lecture bourgeoise, à une lecture légère ou coquine, à un moment de lectures secrètes, volées, savourées, ballerine au bout du pied ; femmes partageant une lecture avec d’autres, lecture complice qui se doit d’être accompagnée ; femmes interrompues, le livre encore en main, regard accusateur répondant au regard du spectateur, sourire narquois ou moqueur ; femmes de dos : lecture rendue inaccessible, visage caché mais dont l’épaule à demi-nue rachète l’attitude fermée. Toute une typologie gestuelle liée à la lecture des femmes, acte qui semble séparé de la lecture générique, acte rendu genré malgré lui.
« woman reading book » fait référence à la fois à une peinture de genre (liseuses), aux mots clefs entrés dans un moteur de recherche, au corpus de plus de 3000 images ainsi collectées, et à une série d’éditions s’attachant à une éditorialisation de ces images de la lecture. La forme finale, imprimée sur du papier journal, a pour intention de composer une nouvelle phrase, souligne la redondance des postures du spectateur- lecteur de l’édition et les clichés des liseuses qu’il regarde – et réitère le caractère performatif de la lecture et de sa représentation. »

Les prochaines 3 éditions sont finies depuis décembre dernier et j’ai hâte de pouvoir enfin trouver le temps de les imprimer. J’ai en effet rencontré de gros problèmes d’impressions depuis que mon imprimeur a disparu, et retrouver la même qualité implique un prix non négligeable… En tous cas, ces nouvelles éditions s’attacheront à des liseuses nous tournants le dos, des liseuses générées avec des IA, des liseuses suspendues dans leurs lectures, et deux autres surprises.

Safari typographique à Emmaüs Marcigny

Je suis retombée sur ces photos prises il y a plusieurs années au dépôt Emmaüs à côté de chez moi en Saône et Loire. J’avais remarqué cette signalétique remarquable entièrement peinte à la main. Après renseignement, impossible de savoir quand et par qui elle a été créée et réalisée, mais elle semble venue tout droit de la fin des années 60… Ce qui m’a fait rire en re-regardant ces images c’est le nombre d’injonctions négatives (interdictions, on ne fait pas ci, on ne fait plus ça, on doit faire les choses comme ça, etc.) adoucies et dynamisées par ces écritures scripts et autres typographies sympathiques ;)

C’est les vacances !

Voilà un an que je n’ai pas pris de vacances et je suis partie hier pour un périple en Italie. Je suis de nouveau à Turin (qui n’est qu’à 3h de train de Briant !), après Gênes, ville merveilleuse et pleine de surprises, et les 5 terres…
Le musée d’art contemporain de Turin n’est pas le plus grand mais les expositions y sont pensées avec soin et la qualité des pièces et de l’accrochages est palpable. J’étais très contente de découvrir la très belle exposition de Flavio Favelli, d’après une rencontre entre la revue I Maetri del colore et des emballages Ferrero rochers…! Quelques photos :

Ophélie X la vague, une carte de Ctrl+P

Je viens de finir la prochaine carte éditée par Ctrl+P ! Je l’ai créée comme un mash-up de deux Å“uvres d’art, l’une par Pierre-August Cot (Ophélie, bitmap tramé en impression offset) et l’autre par Hokusai (La Vague, découpe laser). Je suis très contente du résultat, la découpe laser accentue de côté viscérale que je voulais rendre. Cette carte est issue d’une série de trois qui toutes reprennent le même principe : une liseuse imprimée et superposée à une vague découpée au laser.
100 chanceux abonnés à Ctrl+P recevront donc sous peu cette carte dans leur boite aux lettres…

Ctrl+P continuera jusqu’à la fin de l’année 2022, avec des cartes de Diego Movilla, Christodoulos Panayiotou, Baltazar Dagault, Alex Chevalier et d’autres… En 2023, je vais repenser le projet. À suivre…

Secession

Je suis à Vienne et je reviens de l’exposition en cours à Secession, sans doute le plus vieil « Artist Run Space » d’Europe ! En bas on peut y voir la frise historique crée par Klimt en 1902 (accompagnée de la 9e symphonie de Ludwig van Beethoven).
En haut dans l’espace principal, Still Life, l’installation de Siggi Höffer m’a énormément plu. On se ballade dans une microcosme de travail déconstruit, ayant comme implosé. J’avais l’impression de me balader dans un cerveau en train de résoudre des problèmes formels. En haut le film Everything But The World de DIS m’a fait rire et a confirmé ce que j’avais vu dans des précédents projets : que ce collectif ne s’arrêtent devant rien en terme de formes et que leurs propositions, ultra-contemporaines aiment se risquer à sortir des sentiers battus (du post-internet).
Le plus de Secession est que chaque exposition soit accompagnée d’un livre d’artiste (plutôt qu’un catalogue classique) et les deux livres en questions étaient très réussis, l’un sous la forme d’un journal que l’on trouve dans l’exposition (Siggi Höffer), l’autre (DIS) sous la forme d’un cahier présentant le scénario+recherches du film, reliés par une simple baguette d’archivage.

Exposition Dataffect à la Galerie de l’UQAM

Commissaire : Nathalie Bachand

Artistes : Cécile Babiole, LAb[au], Julie Morel, Rodolfo Peraza, Robert Saucier, Véronique Savard, Dominique Sirois, Mathieu Zurstrassen

11 février 2022 – 9 avril 2022. Vernissage : 10 février 2022, 17 h 30

Lors de mon année (2017-2018) comme artiste invitée à l’Uqam, j’ai discuté de nombreuses fois avec Véronique Savard, Dominique Sirois et Robert Saucier sur la possibilité de travailler à une exposition qui monterait les liens dans nos travaux respectifs. Technologies matérialisées dans l’espace, bugs, affects, dimensions cosmiques ou écologiques… Après une première présentation de la réflexion lors de journées d’études à l’Université de Montréal, nous avons contacté Nathalie Bachand, commissaire « nouveaux médias ». Après quelques discussions, j’ai proposé à Cécile Babiole de se joindre à l’exposition ; Nathalie a proposé une thématique plus serrée, mieux problématisée, et a contacté d’autres artistes aux travaux proches des nôtres. Dat@ffect était née et c’est la Galerie de l’UQAM qui accueille l’exposition !
Avec le covid il nous a fallu presque deux ans et demi pour voir aboutir ce projet qui devait avoir lieu en 2020. De fait je suis heureuse d’être à Montréal pour le montage, le vernissage, et surtout pour revoir mes amis. C’est le dernier voyage en avion que je ferai dans le cadre de ma pratique d’artiste. J’ai décidé, pour des questions écologiques, de renoncer aux voyages en avion pour le travail ou les vacances, et de ne le prendre qu’exceptionnellement pour voir ma famille qui habite en Louisiane…
Les conditions de montage ont été assez contraignantes car le Québec a été complètement confiné jusqu’à hier, les douanes ont retenu mes pièces 5 jours (qui auraient dû être consacrés au montage) et après 4 jours à finir le projet insitu, à souder des composants dans ma chambre d’hôtel pendant 3 nuits, tout est enfin calé : le vernissage est prévu demain, date de réouverture des lieux culturels, restaurants, etc., et ce sera une véritable fête !

Je présente une sélection de dessins et sérigraphies de la série « Dark » (Retreating Glaciers, Drying Rivers, Dead Lakes), des formats 50 x 70 cm, réalisés entre 2017 et 2020 à l’encre conductrice noire et LEDs sur du papier noir mat.

Outre les remerciements à Nathalie, Véronique, Dominique et Robert, je tenais particulièrement à remercier Anne Philippon, Louise Déry, Johane Lévèsque et Christine Lenoir à la Galerie pour leur accueil et leurs conseils pendant tous le (long) processus avant et pendant le montage de l’exposition. Merci aussi à Jacinthe Loranger et Laura La Cagnina pour leur expertise technique et le tirage d’une partie des sérigraphies !

Revue Reliefs

Après le numéro « Prairie » que j’avais trouvé très pointu (pleins de questions ET réponses sur l’environnement dans lequel je vis quotidiennement dans le Brionnais en Saône et Loire), notamment avec quelques articles dédiés à l’agropastoralisme, j’ai reçu pour Noël le dernier numéro « forêts », tout aussi intéressant et éclairant sur les vies des fôrets : 600 000 milles sur Terre soit 1/3 des terres émergées (dont seulement 140 en Europe – il serait temps de se pencher sur la question !) et de leurs habitants : champignons et mycorhizes en premier lieu.

Je profite de ce petit article pour faire de la publicité pour le groupement forestier Chat sauvage, dont je fais parti depuis 2016 et qui fait un travail passionant. Pour le prix d’un abonnement à Netflix, on peut aider à acquérir et donc contribuer à sauver (de la coupe rase puis plantation de résineux) et à entretenir de magnifiques parcelles de fôrets – c’est quand même mieux que Netflix non ? ; )
Soutenons-les !

> CHAT SAUVAGE
> RELIEFS


Quelques images des deux éditions…


Et pour rester encore un peu dans la vie des bois, la prochaine carte de ⌘+P a été confiée à Sylvie Bonnot, avec cette carte sera bientôt envoyée à une centaine de chanceux… ;)