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Organs – Galerie Duplex / Graphéine, du 30 oct. au 10 déc.

carton_duplex2

Je présente les dessins de la série « Organs », série développée en 2008-2009, et désormais terminée, à la galerie Duplex, dans le cadre de Graphéine – Pinkpong – Second Round – Réseau d’Art Contemporain de l’Agglomération Toulousaine. Cette exposition accueillera aussi France Dubois & Angela Murr.

« Organs, typographie dessinée, est une déclinaison de mots proches de l’environnement professionnel ou personnel de l’artiste. Cette première forme est le modèle de ce que sera une réelle typographie dans un projet multimédia que Julie Morel mettra en œuvre en 2010. Pour l’instant elle nous offre un rapport, une échelle, un graphisme, loin de toutes définitions de cet art. Et pourtant Organs est bel et bien une typographie dans le sens de l’assemblage ; écrire un roman sous cette forme serait comparable à l’écriture de « La Disparition » de G. Perec (éd.Gallimard). Nous sommes dans le commencement et l’effacement de la lettre, du mot, de la phrase, de la narration. Nous sommes dans une appréhension nouvelle du texte. La lecture en est ainsi rendue fascinante. »

grapheine

Sweet Dream au BBB & à Duplex.

« Sweet Dream (Toulouse-Toulouse) » sera exposé pendant « Trans-Faires », Exposition du 3 février au 4 avril 2009 au BBB, Toulouse.
Vernissage & performance sonore mardi 3 février 19H.
Exposition du 3 février au 4 avril 2009.

Art/Multimédia. Deux mots qui pourraient sembler s’opposer. Deux mots trop restreints pour définir des pratiques diverses et nourrissant la création actuelle avec une richesse exceptionnelle. Car, bien loin de se borner à la seule utilisation de l’ordinateur, la création multimédia redouble d’inventivité dans l’exploration des porosités entre diverses disciplines artistiques.
Pour cette exposition d’envergure le duo HeHe, Maria BARTHELEMY et René SULTRA, Nicolas MAIGRET et Nicolas MONTGERMONT, le collectif Qubo Gas, Judith Millot ont chacun réalisé une production spécifique. La galerie Duplex complète cette programmation en invitant Julie MOREL à exposer une de ses œuvres intitulée Sweet Dream, revisitée pour l’occasion. Via des jeux d’émissions/réceptions, propagation/ filtration, l’exposition nous entraine au cœur d’espaces sensitifs originaux.

Décalage définitif

Je suis enfin arrivée à la version finale de Décalage horaire… Il faut encore que l’image passe le test de l’impression grand format, avant d’autres corrections !
J’ai finalement enlevé le fond, à regret… mais il aplatissait vraiment trop l’image (en plus il me faisait l’effet d’un motif religieux, du type de ceux peints les églises romanes, ou dans les mosquées… j’aime, mais pas vraiment à voir avec mon sujet du moment), et le texte se retrouvait vraiment absorbé par ce qu’il y avait en dessous.
Je trouve qu’il ne ressort encore pas assez, mais là encore je vais attendre l’impression pour me prononcer. Je vais essayer de faire ça cette semaine.

In (real) progress…

Après la discussion d’hier avec Jocelyn, j’ai pas mal avancé dans la production du titre de « Décalage horaire ». J’ai effectivement essayé de rendre les choses moins statiques, de moins coller à la typo d’origine.
En regardant ce que j’ai fait aujourd’hui, c’est déjà plus dynamique. Je regarde ces petites formes qui se découpent et elles me rappellent beaucoup les blocs de glace et petits icebergs qui tourbillonnaient sur le St. Laurent et dont j’avais fait une vidéo. Un retour à la source donc.

Test_décalage

J’ai enfin abordé la question du texte pour le dessin « Décalage horaire ». Contrairement à « Retour/détour », où j’avais utilisé ma typo de toujours, l’akzidentz Grotesk (un peu par manque de temps et de désire de me confronter à cet aspect de l’image). J’ai eu envie cette fois d’investir ce territoire, avec le même vocabulaire que pour le dessin lui-même. Il s’agit donc plus d’une cartographie d’un territoire neutre, blanc, défini par le motif qui en définit les contours.
En voici donc le résultat en cours… Je n’ai pas encore testé la superposition (ou plutôt l’apposition) du texte et de l’image… Il m’a fallu une journée entière pour faire cette expérimentation… La suite demain.

Décalage horaire

Je continue sur les dessins « compagnons » pour « Sweet Dream »… et je suis encore très loin du compte. Mais poster les images que je suis en train de faire me permet souvent de prendre de la distance, et j’espère que la « magie » opérera quand j’ouvrirai mon blog demain matin ; )
J’ai systématisé l’utilisation du motif du déplié de mon iceberg et ça ressemble de plus en plus aux tests désuets de Rorschach ou à un kaléidoscope…
Comme une chose ne vient jamais seule, j’ai vu ces deux dernières semaines deux films qui m’ont beaucoup plus et qui utilisent ce type d’images. Le premier de Jean-Gabriel Periot (Under Twilight), le deuxième de Michel François (Hallu).
Ce que je retiens, c’est que l’utilisation de ces images très esthétisantes, et surtout le principe de superposition et multiplication d’un motif au sein d’une même image, semblent conduire vers l’idée de manipulation. A vrai dire, je n’arrive pas à savoir si ce sont réellement les images qui conduisent à ça, ou bien si c’est l’utilisation inquiétante qu’en font les vidéastes.

Kakemono – suite à retour / détour

En revenant du Japon, l’année dernière, j’ai commencé un travail autour du kakemono… Par manque de temps, je l’ai mis de côté rapidement, puis je m’y suis à nouveau intéressée quand j’ai commencé à mettre en place l’installation « Sweet Dream (Paris-Toulouse) ». Je voulais produire une série d’images puis sélectionner et suspendre l’une d’entre elle près de l’installation. L’image sélectionnée est dépendante du lieu où est montrée la pièce.

Au delà de ce parallèle à la « chose suspendue », plusieurs choses me plaisaient dans les codes et fonctions du kakemono traditionnel. Entre autres : pouvoir les interchanger selon les saisons, l’idée d’accompagnement (le kakémono va par exemple accompagner un arrangement floral), l’une de ses fonctions qui est d’aider à composer l’atmosphère spirituelle de la pièce où il est placé.

Après l’exposition à Duplex, Olivier m’a demandé si il pouvait voir les quelques tests que j’avais commencé… pour les présenter au salon du dessin contemporain. Je les ai postés ici, ne sachant que trop en penser. Au delà du fait qu’ils sont loin d’être finis (la composition ne me plaît pour le moment pas), je les trouve déjà très décoratifs et je ne sais pas si c’est une bonne chose. Par contre je suis fixée sur la phrase (issue de mon statut Facebook – cette grande machine à fiction – , référence aux deux fuseaux horaires qui m’ont « suivis » récemment) et le motif (le déplié de l’iceberg pour « Dérives »).

Éteinte

Il y a quelques jours, s’est terminée l’exposition à la Galerie Duplex.

Depuis, j’ai démonté le dispositif placé dans ma chambre, les câbles n’encombrent plus le salon et la chambre… La LED verte de l’interface Arduino ne me dérange plus la nuit, et je ne m’étonne plus de voir la lampe allumée ou s’allumer alors que je suis absorbée dans mes activités de la journée.
Ce que je réalise rétrospectivement, c’est à quel point, sur mes derniers travaux, de « Dérives » à « Sweet Dream« , mon espace s’est trouvé systématiquement envahi… Entre les cargaisons de T-shirts pour le Briant Summer Camp trainant partout, les intrusions et l’absence de lumière ou encore la situation extrêmement chaotique de l’iceberg occupant tout une pièce, m’empêchant de circuler, les bouts de polyesters collés partout…
Aujourd’hui, mon espace est à nouveau vide mais la question de l’intrusion de mon espace intime reste.

Voici encore quelques photos de mon côté de l’exposition « My Life is an Interactive Fiction », prises tout au long de ce mois.


L’installation « My Life… » continue néanmoins d’être exposé au sous-sol de la galerie Duplex sous le titre « Prolongation », cela jusqu’au 2 août. Donc si vous passez vos vacances à Toulouse, allez y faire un tour.
Pour ce qui est de Sweet Dream, sa prochaine destination, c’est Genève en octobre… À suivre.

Atelier maquette

Expo Duplex toujours. Je suis en train de travailler sur une maquette de siège et de table accueillant un ordinateur qui propose la version alternative de l’exposition (ou plutôt toutes les versions potentielles de l’expo + celles qui n’ont pas été retenues).

J’ai décidé de leur donner une apparence assez proche de celle de la forme et d’un volume d’iceberg, mais sans trop tomber dans l’illustration…
Au départ, je voulais disposer la maquette (petit format) de l’iceberg dans l’espace, mais cela aurait été redondant avec la photo.
Les petits modèles faits ce soir…

La traduction de ma vie est une fiction interactive

Un petit article dans Makezine sur Sweet-Dream (Paris-Toulouse) a été écrit par Jonah Brucker-Cohen …

> Sweet dream @ Makezine

Je suis doublement contente, d’abord puisque j’adore Makezine, mais aussi parce que l’article fait un lien sur la traduction anglaise de mon blog par Google. C’est vrais que je ne regarde jamais mes/les sites français dans leurs traductions (approximatives) googleliennes, mais là, en relisant mon blog en anglais, j’ai vraiment eu l’impression que j’avais basculé dans une autre réalité : celle où effectivement, my life REALLY is an interactive fiction… : )
Et puis je me suis dit que cela pourrait être drôle de prendre les choses à l’envers : réécrire mon poste dans un français hybride, qui permettrait une traduction parfaite du traducteur automatique… Je m’y mets dès mon retour de Toulouse.

ToGather

L’expo à la galerie Duplex approche, et c’est la dernière ligne droite sur la production. On a discuté par Chat aujourd’hui avec Alexis. Il sera chez moi à Paris le samedi du vernissage à Toulouse et il sera la partie cachée de l’iceberg ; )
Il a aussi concocté un petit patch pour Sweet Dream! Ce patch, destiné à l’ordinateur installé à Duplex, va servir à récupérer l’adresse IP de l’ordinateur receveur, pour pouvoir établir une connexion sans problème.


J’aime bien le nom que lui a donné Alexis : gather_text. (gather : rassembler). Dans ce projet on relie des gens grâce à des adresses…. On adresse les gens donc. Avec ce nom, c’est encore plus visible.

Alice au pays des merveilles vs Oz


Après discussion avec Jocelyn (qui a pris ces photos du projet « Dérives ») on a choisi quelle photo présenter pendant l’expo à la galerie Duplex. On s’est décidé à n’en mettre qu’une seule, celle ci-dessus, en extérieure et de la faire tirer en un format moyen (70 x 100 cm), l’installer sur le mur du fond de la galerie, légèrement excentrée, avec peu de lumière.
Ça a été dur de choisir entre celle-ci et celle dite « Labo » (intérieur, iceberg couché..) et moins avec les autres qui sont moins opérantes. Par contre on est tombé d’accord sur le fait qu’il faudrait surement une deuxième séance de photos à Tizé, pour revisiter des stations de type observations, celles des « pauses-combats », ou pour en expérimenter encore d’autres nouvelles.
La question du son dans l’espace de l’expo a aussi été remise en jeux, avec un déplacement de celui-ci en deux points de l’espace. Par alternance, du côté de l’animation « Hyp-n-oz », puis du côté de la photo.

Les photos laissées de côté…

Total success


Hier, Alexis Chazard était ici, en transit entre Valence et Bruxelles, pour travailler sur la production du projet « Sweet Dream (Toulouse-Paris) ».
Ça a été une séance de travail particulièrement intéressante pour moi, j’y ai appris pleins de choses.
On a d’abord procédé à divers petits tests sur l’interface Arduino, d’après le tutorial accessible sur le site internet des Beaux-Arts d’Aix. Tutorial clair et très bien conçu.
Puis nous avons relié l’interface Arduino à un relais 220v que nous avons patché à l’interrupteur de ma lampe de chevet (qui je crois, ne survivra pas à ce projet…).
Enfin Alexis a fini le patch Max/Msp qui récupère les informations on/off envoyées par internet, et vers 3h du matin environ, il y a eu ce moment magique où le projet une fois fini, il a fallu le tester pour savoir s’il marchait réellement.
Nous nous attendions tous les deux je crois à ce que ça ne marche pas du premier coup, qu’il y ait de petits ajustements à faire…. Mais non. Du premier coup, Alexis a pu contrôler depuis son ordinateur si la lampe était éteinte ou allumée ! Ce qui veut dire que cela est maintenant possible de partout dans le monde, à condition d’avoir le patch sur son ordinateur.
La magie résidait surtout dans le fait de voir fonctionner le projet, dans cette action d’allumer la lampe par le biais d’internet, et cela malgré la littéralité désarmante du projet même. Qu’y a-t-il de plus littéral et anodin que d’appuyer sur un bouton pour allumer ou éteindre une lampe ?
Pour moi, faire l’expérience de ce projet, c’est faire l’expérience d’un vide, d’un interstice, de l’investir : ce vide c’est internet comme moyen de communication entre 2 machines, comme espace réel (un réseau de câbles, machines, serveurs, etc.). Sweet Dream !

My Life is a Interactive Fiction – Texte de présentation de l’expo

« My Life is an Interactive Fiction » est une exposition dont la construction repose sur le principe de « lâcher prise » : l’acceptation d’une zone d’ombre, d’un hors champ, d’un espace caché ou inatteignable physiquement.
Les différentes pièces présentées constituent une trame visuelle, médiatique et conceptuelle à plusieurs entrées et offrent aux spectateurs la possibilité d’explorer des extensions de la réalité dans différents territoires : physiques, virtuels, fictionnels.

Cette exposition ne se présente pourtant jamais comme une errance ou un flottement, et il n’y a aucun doute sur la fonction et l’issue du « lâcher prise », qui agit comme renoncement et fonde l’établissement d’un mode relationnel entre le spectateur et l’artiste.
Si l’exploration des différents territoires repose à première vue sur un procédé déceptif – puisque pauvre, minimal et reposant sur l’absence de retour – elle permet en revanche l’affectation, l’investissement de la part du spectateur dans la construction du récit, et de l’exposition elle-même.

Still On / Nature morte à l’électricité

still.jpg

Je dois produire ce W-E un texte et une explication pour le montage de mon expo à la galerie Duplex. Je me pose donc concrètement la question : quelles pièces montrer et comment. Une de celle qui me pose le plus question est « Still On ». Je veux la montrer, pas de questions là-dessus, mais je me demande quelle(s) partie(s) de ce projet exposer, et lesquelles laisser. Ai-je besoin de tout montrer ? Quelle relation va-t-il entretenir, ou vais-je établir, avec l’installation principale (Sweet Dream, Toulouse-Paris) ?

À ce jour, Still On est composé plusieurs pièces :
– L’appli en ligne, qui donne la date du jour
– 3 impressions sur canevas (Still On – le titre, 1 Janv. 1970 – un bug lors de la programmation, et 5 nov. 2006 – Date du début de projet, et de mes 33 ans)
– Divers images/papiers issus de la recherche de modèles de rédaction de testaments en ligne.

Ma première idée était d’installer les 3 impressions, et sur un quatrième canevas à fond blanc, de projeter l’application. Mais je trouve cela redondant.
Je me suis ensuite dit que je ne montrerais que l’appli, sur un écran, le reste tant presque superficiel : l’appli se suffit à elle-même.
Aujourd’hui, je trouve cela dommage de laisser de côté l’impression qui comporte le titre.
Surtout à cause du « On » qu’il comporte. Parce que ce « On » permet une liaison avec  » Sweet Dream (Toulouse- Paris) », ou le on/off constitue le principe de fonctionnement. Le « Still On » serait comme une image subliminale, un indice laissé au spectateur. Et si on est un peu binaire comme spectateur (c’est mon cas ; ), on peut aussi se demander où est le off…

J’aime aussi le mot « Still », qui fait référence à la nature morte (Still Life) en anglais… Cette nature morte, c’est celle, visuellement très classique, qui se produit à Paris dans ma chambre lorsque ma lampe de chevet est allumée, dès qu’un visiteur appuie sur le bouton Wake Up à Toulouse… J’aime beaucoup l’idée paradoxale qu’une action (celle d’appuyer sur un bouton) donne lieu, à la création concrète et immédiate d’une nature morte.

Le révélateur du titre

Voilà que depuis quelque temps, j’avais envie de revoir « The Pervert Guide to Cinema » qui passait il y a quelques années sur Channel 4. J’ai finalement regardé le premier, à nouveau, hier. Et je sais maintenant pourquoi cette envie coïncidait avec les questions relatives à mes travaux récents.
Le lien se résume notamment dans cette phrase de Zizek à propos de « Matrix », qui ouvre le tout premier épisode :

« But the choice between the blue and the red pill is not a choice between illusion and reality. Of course Matrix is a machine for fiction, but these are fictions which already structure our reality. If you take away from our reality the symbolic fictions that regulate it, you loose reality itself…
I want a 3rd pill.
So what is the 3rd pill? Definitely not some kind of transcendental pill which enable a fake fast-food religious experience, but a pill that would enable me to perceive, not the reality behind the illusion but the reality in illusion itself.
If something gets too traumatic, too violent, even too filled with enjoyment, it shatters the coordinate of our reality, we have to fictionalized it. »

Et plus loin, en introduction de l’analyse de « The birds » :

« It is not enough to say that the birds are part of the natural set up of reality. It is rather as if a foreign dimension intrudes, that literally tears apart reality
We humans are not naturally born into reality. In order for us to act as normal people who interact with other people who live in the space of social reality, many things should happen, like we should be properly installed within the symbolic order and so on, when this / our proper dwelling within a symbolic space is disturbed, reality disintegrates. »

Ces 2 phrases, je crois, me donnent une clé sur la raison pour laquelle j’ai donné le titre « My Life is an Interactive Fiction » à l’expo qui va avoir lieu à la galerie Duplex.
Je me suis questionnée sur ce titre (au départ une sorte de blague à épisode avec Marie Daubert pour décrire notre vie sociale), qui m’est venu comme une intuition. Mais je savais que derrière cette intuition, il y avait quelque chose de très réel, que je n’arrivais pas à définir précisément.
Et depuis le début de la conception de cette exposition, le mot fiction – et son compagnon en ion – narration – me posaient problème. Car, malgré leur présence qui me semblait essentielle, je n’étais pas en présence d’une réflexion ou dans la construction d’une narration fictionnelle.
Oui, bien sur, ces travaux en cours parlent de la réalité contenue dans toute œuvre de fiction. Mais surtout, l’idée est plutôt de réfléchir à la connexion de ces deux modes de construction du récit, sans qu’ils deviennent des éléments constitutifs des propositions.

La lecture du catalogue « Just a Walk » et quelques discussions plus tard, je réussis à définir que ce principe d’extension, ces débordements de territoires présents dans les différents travaux que je suis en train de produire sont à la fois structures et principes révélateurs.
Ce sont soit des crossovers formels, des extensions de types référents comme dans « Still On » (références à, et extensions du travail d’un artiste – ici On Kawara – dans un autre médium et dans une autre réalité) ou encore des débordements d’espaces géographiques réels, comme dans « Sweet Dream ». Parfois aussi extensions entre postures sociales et réalité (les statuts dans facebook utilisés comme matériaux, dans « This Face of the Earth » un projet en développement : ).

Sweet Dream (Toulouse-Paris)

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Cet après-midi, je l’ai passé avec Alexis Chazard, qui tout frais débarqué de Bruxelles, s’est mis à la production de mon projet « Sweet Dream (Toulouse-Paris)« .
J’ai pu regarder mon projet se développer dans Max/MSP, sous mes yeux. Et en comprendre les grandes lignes, me faire une idée précise de la mise en œuvre…
C’était comme dans un rêve : les choses se font, tout à l’air facile, évident (pour Alexis, elles le sont réellement ! ) et puis je me réveille quelques heures plus tard, et j’essaye de recoller les morceaux.
Résumer :
> Patcher une souris USB (= relier la souris à des boutons, à l’aide fils électriques, pour capter les signaux on/off quand ceux-ci sont utilisés)
> Quand un des boutons (SLEEP ou WAKE UP) est actionné par un visiteur, le signal est envoyé au Player du patch MAX/MSP sur l’ordinateur installé à Toulouse, puis sur internet..
> Le signal est réceptionné par l’appli/Player à Paris
> Via l’interface midi + carte relais, la lampe est allumée ou éteinte, selon le signal envoyé.
Matériel à acheter cette semaine :
– 1 Souris USB
– 2 boutons pressoirs
– du fils électrique
– 1 carte relais chez interface Z

La suite, c’est samedi matin, pour les premiers tests. Autant le dire, j’ai hâte…

Duplex / My life is an interactive fiction / Sweet Dream

Pour l’expo à la galerie Duplex, à Toulouse, j’aimerais montrer une installation qui va s’appeler « Sweet Dream ». L’idée est de présenter sur un des murs de la galerie, totalement uni (blanc ? gris ? une couleur ?), les deux petites touches du clavier « Sleep » et « Wake up », dont j’avais parlé dans un article précédent (on/off).
Les deux touches, à hauteur de la main, sortent du mur, et l’on peut appuyer dessus. C’est tout. Enfin, c’est tout à Toulouse, car ces deux touches sont reliées à ma lampe de chevet, à Paris. Pendant toute la durée de l’exposition, les visiteurs auront tout loisir de contrôler l’allumage et l’arrêt de ma lampe, de jour comme de nuit…

Comme pour la performance (encore non réalisée) de la « Chambre horaire », je confronte ma réalité individuelle (l’utilisation d’un lieu, d’un objet), à une réalité globale.
Je me doute que, comme pour la Chambre horaire, qui mettait (plus extrêmement) en jeu le gaspillage de l’énergie, les réactions seront rapides.

Mais oui, l’art pollue. Faut-il arrêter de faire de l’art ?

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My life is an interactive fiction

C’est finalement le titre que je vais donner à l’exposition qui aura lieu en mai à Toulouse, à la galerie Duplex.
Depuis quelque temps, c’est une phrase qui me trotte dans la tête, elle me paraît assez bien rendre compte de ce qui se passe autour de moi, sur internet notamment.
La fiction interactive, c’est un genre d’écriture artistique, fictionnelle, lié à l’utilisation d’un ordinateur, mais c’est avant tout une potentialité d’un genre, plus que la réalité d’un genre…

Pourtant, je suis persuadée que ce genre est plus adapté à la vie réelle qu’à une fiction justement. La scénarisation de la vie est une question qui se pose de plus en plus, alors que tout le monde est de plus en plus conscient de soi-même, de son identité, et essaye d’échapper à ce qu’il est et ce qu’il sait. Ainsi, l’identité individuelle devient quelque chose qui se fabrique grâce à des outils. Et notamment sur internet, ou la pratique est exacerbée : que ce soit par l’intermédiaire d’avatars, ou plus subtilement (puisque plus semblable à la réalité) par le biais des blogs, de facebook (minifeed), etc. Cette méta-identité, « designée », construite me paraît intéressante justement parce qu’elle est une pratique consciente. Que ce soit du côté des utilisateurs, comme des lecteurs – ils sont généralement interchangeables – la plupart des gens s’en saisissent et en jouent, parfois jusqu’à ce que la construction de leur identité en ligne devienne un exercice créatif. Pour dire les choses simplement, chacun se fait son film. Chacun réactive l’exercice du portrait.
Et je suis tout à fait pour. Tous les jours, lorsque je me connecte, je prends un grand plaisir à regarder les « statuts » de tout le monde, comme je lirais les titres de chapitres d’un roman-feuilleton. J’aime aussi lire entre les lignes et essayer de reconnaître la réalité de la fiction.
Ce que j’aime encore plus, c’est envisager ces « statuts », ces articles, etc. comme un roman écrit par plusieurs, un Wax-web, un cadavre exquis.