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Hello World Bonjour Bazaar

Ce matin dans ma boite à lettres, un paquet contenant un exemplaire de « Hello World, Bonjour Bazaar ».
Cette édition, conçue avec la complicité de Catherine Lenoble en un temps record de 4 semaines (2 semaines de voyages et d’écriture, 1 semaine à Briant pour la conception et 1 semaines à l’atelier pour finr), a ensuite prise son temps : 8 mois pour être imprimée, pour cause de trop de travail, trop de déplacements, trop de tout et à quelques jours du calage, un traumatisme crânien : (
Autant dire que je suis contente de voir cet exemplaire là sur mon bureau alors que j’écris cet article. J’attends maintenant avec impatience les autres, qui devraient arriver la semaine prochaine.
Quelques photos prises avec un téléphone plutôt antique > couleurs non contractuelles!

Ce livre est distribué par le centre d’art de la Maison Populaire, mais je vous invite à venir le découvrir à l’occasion du vernissage de l’exposition Aubamo, à laquelle je participe, à la Galerie Plateforme : Vendredi 15 février à 19h.

Ce livre n’aurait pas pu exister sans l’aide de Jocelyne Quélo et David Poullard, merci!

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Back to Québec

CHAMBRE BLANCHE

Fraîchement débarquée à Québec, de retour à la Chambre Blanche, le temps d’effectuer une mission pour le Consulat Général de France à Québec, pour développer plus avant le projet « Géographies Variables » (que je vais présenter à la commission permanente en avril 2009). Le but de ce voyage est de travailler avec François Vallée, de la Chambre Blanche, sur la partie Québécoise du projet et de finaliser le dossier sur les centres d’arts partenaires.
Pour le moment, c’est un week-end (lundi est férié ici), et je rattrape mon sommeil. C’est étrange d’être de retour à Québec (de surcroit, alors qu’il fait chaud, et qu’il y a des feuilles aux arbres, une situation que je n’ai jamais connue). Encore plus de me retrouver dans le décor de « Chambre horaire », assise au bureau où j’ai composé tous les textes « matrices » du générateur blanc… Une familiarité immédiatement retrouvée. Ici, dans cette chambre, je me sens un peu chez moi.

Fujiyama relax

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Ce n’est pas du Mont Fuji-Yama dont je vais parler ici, mais un lieu du même nom qui est en passe de devenir culte. Il s’agit d’un cybercafé de Kyoto, situé près de Marumatchi arcade. Joëlle me l’a fait découvrir, il y a quelques jours, et j’y suis venue aujourd’hui me reposer. Je compte y dormir ce soir…
Oui, dormir. Car le terme cybercafé est ici très réducteur. Fuji-Yama café relaxing (c’est le nom complet), est un endroit ouvert 24h/24, où l’on peut louer des box de différentes grandeurs – type box de bureau, dont les cloisons ne vont qu’à mi-hauteur de la pièce – avec un fauteuil confortable et connexion internet, ou avec un sofa – tout aussi confortable, télé et ordinateur, ou encore la même chose mais dans une pièce plus large avec tatami… Les boissons sont gratuites, ainsi que les glaces au distributeur, les douches impeccables, le prêt de milliers de mangas ou de jeux vidéo… Loin d’être une salle de jeux en réseau ou un cybercafé glauque français, c’est un lieu hors du temps, sans fenêtres, dont le statut utilitaire varie en fonction du besoin de ses utilisateurs.
Le prix d’un box est relativement dérisoire si l’on considère le raffinement de la chose (1700 yen/nuit = 10 euros environ). Je me demande combien d’étudiants fauchés, de salaryman éméchés finissent leurs nuits ici. À en croire les ronflements qui me parviennent des box du fond, l’endroit doit être plutôt populaire la nuit.

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Nostalgie… Same difference ?

tokyo 2 julie morel

Tokyo a changé depuis mon dernier séjour, il y a 12 ans. Bien sûr, le contexte dans lequel je voyage aussi est très différent.
À l’époque, mon quartier préféré était Jiyugaoka. Un quartier excentré, au sud, simple et tranquille, avec ses voies de trains omniprésentes, ses petits magasins sombres… Aujourd’hui, Jiyugaoka a fermé son magasin de céramique et a vu des dizaines de magasins européens s’ouvrir dans ses rues étroites.
Le design graphique et le packaging japonais courent après ces belles années, car on emballe désormais les achats dans d’innombrables calques de sacs plastiques. À l’ouverture d’un paquet, l’effeuillage est toujours présent, mais visuellement appauvri – les sacs plastiques blancs ont gagné la bataille… Plus zen ? Dans les distributeurs de boissons, les bouteilles en plastiques ont remplacées les canettes en alu de thé.
Ce qui ne change pas, et a même sûrement augmenté, c’est l’effervescence de Tokyo… Les flux. Toujours, sans arrêt, à tout moment, des flots d’informations, d’images, de gens, de bruits. Je dois avouer que je reste sans inspirations face à tant de sollicitations, devant lesquels je ne sais pas prendre de la distance. Les images que j’ai produites ces dernières semaines sont fades et me paraissent sans points de vues, et cela me semble normal.
Je choisis donc de ne rien montrer, ça se décantera à mon retour.

Demain je pars à Kyoto, pour plus de chaleur, et plus de calme.

東京 で

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Tokyo-Dé. À Tokyo, donc. Pour ne pas déroger au cliché exotique, j’écris tard et je n’ai pas assez dormi cette nuit, ni les nuits précédentes. Je baille sans arrêt, ma vision est trouble, mais ici le manque sommeil est un mode de vie.
Je connais, comme tout le monde, les images de ces milliers de gens qui, chaque jour, s’endorment en un clin d’œil dans le métro, dans le train… Mais après une semaine à Tokyo, je reconnais les positions les plus fréquentes des dormeurs.
Il y a d’abord, mais assez rarement, la tête en arrière, le nez relevé, la bouche ouverte et un léger souffle qui risque de virer au ronflement en cas de sommeil profond… Ensuite, c’est la tête de côté, la tête toujours elle qui penche dangereusement mais lentement sur le côté. Les muscles se relâchent et l’on finit sur l’épaule du voisin.
C’est sans doute la troisième qui comporte le moins de risque, la tête en avant, les cheveux, qui sur le visage jouent de rôle de rideaux, filtrent la lumière trop vive du wagon…. Ce soir, dans le métro pour Hakusan, pour la première fois, de la musique dans les oreilles, je somnole au côté de milliers de gens.

Ligne d’horizon

Dans le train entre Québec et Montréal, tempête de neige. Tout est blanc. Et si je suis surprise par l’aspect sauvage du paysage, je le suis encore plus par son aspect graphique, et le peu de lignes que ce paysage comporte. La plupart du temps, deux ou trois lignes fines, sombres entre le ciel blanc et la terre blanche. Elles forment des bandes, elles délimitent des zones, des fuseaux. Des interstices qui séparent deux espaces différents mais de même couleur.
J’essaye de les appréhender, les saisir, linéairement.
Par groupe de deux ou trois. À mesure que ça défile.

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