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La fabrique du commun au 104, les 26/27/28 mai 2010

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Dans le cadre de « la fabrique du commun » organisée par Kom.post et Relais Culture Europe, je suis en train de mettre au point le livret pour le programme, ainsi que la signalétique qui doit à la fois s’intégrer dans le lieu mais aussi s’en démarquer. Il faut qu’elle soit repérable immédiatement par les utilisateurs de la Fabrique du commun qui chercheraient leur chemin – car les lieux pratiqués sont aux 4 coins du 104….
L’ouverture de la fabrique donnera aussi lieu à une conférence Upgrade! Paris, le 26 mai à 16h30 (Atelier 11), avec le collectif 1.0.3, et Benjamin Cadon, Adelin Schweitzer et Cédric Lachasse.

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Rencontre à la revue du 104, Paris… Télescopage

Dans le cadre de mon intervention à la Revue du 104, Camille Louis m’invite à prendre part à une rencontre (y participent :  Pierre Creton, Georges Didi-Huberman et Cyril Neyrat) qui risque d’être forte car j’adore les travaux des ces artistes et auteurs.
Malheureusement, je suis aussi à Amsterdam pour le Winter Camp cette semaine, et c’est le dilemme, je ne sais que faire… Que choisir ?
Dans les deux cas, les regrets vont être importants. Je me donne jusqu’à demain pour décider… : (


Le vendredi 6 mars 2009, Le 104 / Atelier 15 à 18h.

« Rencontre avec les auteurs de la revue ».

Comment un architecte contemporain, une artiste multimédia, un critique de cinéma et un réalisateur se mettent-ils, malgré l’extrême différence de leurs langues à « parler de la même chose » ? En prenant comme fil rouge la figure géniale de l’historien de l’art Aby Warburg, la revue cherche à aménager dans son espace internet, un lieu de rencontres improbables où les expressions divergent, se rejoignent, se reprennent sans le savoir. La rencontre virtuelle peut se faire réelle en rassemblant ces différentes figures le temps d’un rendez-vous avec le public, dans l’atelier de la revue.
Avec : Pierre Creton, Julie Morel, Georges Didi-Huberman et Cyril Neyrat.

OZ, 104Revue (la revue du 104 d’Aubervilliers), Paris


Le 11 octobre aura lieu le lancement de 104 Revue !

A ce premier numéro de 104vue on collaboré :
Ayssar Arida, Alexandra Baudelot, Atelier Immédiat, Daniel Bensaïd, Berger&Berger, Stéphane Bouquet, Giuliana Bruno, Laure Cahen-Maurel, Robert Cantarella, Pierre Creton, Jean-Paul Curnier, Romain Eludut, Vincent Epplay, Johanna Korthals Altes, Christophe Lamiot Enos, Sébastien Lifshitz, Camille Louis, Nicolas Maury,Markus Miessen, Julie Morel, Cyril Neyrat,Toshiki Okada, Eve Plenel, Cécile Renault, Olivia Rosenthal, Edward Soja, Aby Warburg, Bertrand Westphal.

Sur l’invitation de Camille Louis, rédactrice de revue, j’ai produit « OZ ». Un projet conçu spécifiquement pour internet, pour ce numéro qui se focalise sur Aby Warburg & l’iconologie de l’intervalle.

Oz & la revue du 104

Le 11 octobre, c’est l’ouverture du 104 !
C’est aussi le lancement de la Revue du 104 qui m’a commissionné (invitation de Camille Louis, rédactice) pour produire une œuvre de NetArt, « Oz », autour de l’idée d’intervalle, chère à Aby Warburg…
Ce projet est d’ores et déjà sur incident : ici, et sera présent en ligne sur le site de la revue : ici

Oz_Wobniar

J’ai presque fini la bande son pour le projet « Oz » ! J’espère que le morceau retient suffisamment la magie d’un son de type comédie musicale, tout en étant décalé, et légèrement inquiétant…

icon for podpress Oz Wobniar | JOUER LE MORCEAU (Popup) | Download

On Oz

Watch Now:
 

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J’ai regardé hier soir à nouveau Le magicien d’Oz. Ma première réflexion est : comme film est proche d’Alice ! Notamment dans la chute, le moment qui permet la transition entre Wonderland/Oz.
Justement, la chute est ce qui m’a particulièrement intéressée. Dans ce passage du film, Dorothy fuit l’ouragan, et, assommée par une fenêtre qui s’envole, tombe en Oz, si je peux dire.
Tout tourbillonne autour d’elle et lorsqu’elle se réveille, elle se lève et regarde par la fenêtre : elle se trouve très clairement devant un écran de cinéma. Elle est spectatrice, et la métaphore qui va se développer tout au long du fil devient très claire : Oz, c’est la magie du cinéma, le film, la fiction où l’on voit la réalité déformée (un peu comme Alice à nouveau). Où l’on voit clairement les gens que l’on connaît dans la réalité (des archétypes) sous des traits déguisés : une sorte de révélateur donc.
Pour sceller les choses, Dorothy, une fois sortie de la maison, ayant jeté un coup d’œil émerveillé autour d’elle, dit : « Toto, I have the feeling we’re not in Kansas anymore », qui se traduit directement par le constat : Toto, nous ne sommes plus dans la réalité.

La magie du cinéma (et par extension celle de la fiction en général), comme nous l’explique Le magicien d’Oz, c’est de nous transporter dans une narration où les personnes peuvent être ce qu’elles ne sont pas ou obtenir ce qu’elles n’ont pas (par exemple, pour le lion être courageux, pour l’homme en fer avoir un cœur, etc). C’est une vision très classique du cinéma, mais je pense que cela va un peu plus loin : ce monde nous permet d’aller chercher ce que l’on n’est pas, mais il nous donne surtout un accès à nos fantasmes et à ceux des autres, et ainsi il permet de codifier, réguler (comme le dit si bien Zizek) notre réalité.
Alors, pour en revenir à internet, autre espace que j’investis par la fiction, je me demande donc si, et comment il régule notre réalité. C’est une question que je ne me suis jamais posée précisément…
Comment la fiction et la narration sur internet, avec ces protocoles spécifiques, peut-elle me donner accès à mes fantasmes, et m’aider à faire percevoir la réalité, la réguler, voir la transformer.

Une autre chose aussi qui m’est apparue claire dans le magicien d’Oz : la volonté du film de démystifier le cinéaste… A la fin du film, le puissant magicien (= le cinéaste, donc) qui règne sur Oz est dévoilé et se trouve n’être qu’un homme ordinaire. Cet homme a les mêmes traits que le saltimbanque du début du film, celui – et ce n’est pas anodin – qui fait semblant de lire dans une boule de cristal.
Cet homme ordinaire, comme le saltimbanque, a à sa disposition un outil qui est : l’illusion engendrée par des mécaniques (la fumée, les bruitages, la projection d’images, etc.).
La fin du magicien d’Oz est ambivalente : elle fait paraître une réalité étriquée (« there is nothing like home »), mais elle assure que la fonction du cinéma, grâce à la narration et ses personnages, a été remplie : « they sent me home ».

Détruire dit-elle

J’adore les titres. Ceux des livres, ceux des chansons, ceux des films, ceux des œuvres d’art.

Il y a les titres aux noms abrégés, que j’aime particulièrement : Le ravissement de Lol V. Stein, W ou le souvenir d’enfance. Et il y a ceux avec une temporalité d’années ou de saison, ceux avec des espaces, des lieux, ou les deux : 1984, 10 heures et demi du soir en été, Printemps, Wuthering Heights, Amrita, SolarisL’année dernière à Marienbad.
Il y a les titres d’une longueur extrême, et ceux difficile à retenir, gratifiant même pour la mémoire : The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket, And then Nothing Turned Itself Inside out, A Confederacy of Dunces, In Cold Blood: a True Account of a Multiple Murder and Its Consequences, Through the Looking-Glass, and What Alice Found There, What Happens in Halifax Stays in Halifax, And if I don’t meet you no more in this world Then I’ll meet you in the next one And don’t be late, don’t be late

Il y a les titres qui donnent les indications, et ceux qui sont opaques, qui gardent le mystère, ceux qui évoquent en un instant toute l’aventure de la lecture faite : La douleur, Ask the Dust, After Dolores, Fin de partie, Suspensions of Perception, Étant donné, Sa majesté des mouches.

Il y a ceux qui me font aimer les livres que je n’ai pas aimés (l’Aleph), et aimer encore plus ceux que j’avais aimés (L’invention de Morel).

Marguerite Duras surpasse tous les autres, avec Son nom de Venise dans Calcutta désert, et Détruire dit-elle.
Deux titres qui dirigent vers un ailleurs qui ne peut pas être formulé, un ailleurs sans personne, sans images en quelques sortes. Même Renais avec Je t’aime, je t’aime (un seul je t’aime aurait été tellement plat, la redondance me projettent directement dans le principe de boucle du film et à l’intérieur de la scène de la plage…).

J’aime les sans titres, j’aime les sans titres avec titres ou avec dates. J’aime les sans titres avec sous-titres, ou avec parenthèses explicatives.
J’aime le titre Date Painting.
J’aime aussi donner des titres à mes projets, à la fois parce que cela coïncide avec la fin ou la naissance assumée d’un projet, et aussi car c’est un moyen de désigner, de marquer : My Life is an Interactive Fiction, Sweet Dream (Paris-Toulouse), Chambre-horaire. Autour de moi, les gens semblent partager ce plaisir des mots qui marquent, cachent ou révèlent : N’aître (Grégory), Rom.mor (Reynald), My Mind is a Primary Forest (Jocelyn), Plakatieren verboten (Joelle), NoGo Voyages (Stephane & Gwenola)…

Bien sûr, le moment où je donne un titre à un billet sur mon blog est toujours un exercice plaisant. J’aime aussi le mot titre, parce que dans mon dictionnaire il est coincé entre les mots titiller et tituber.

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« What Happens in Halifax Stays in Halifax » (Mario García Torres, d’après Robert Barry)

« Oz », un projet pour la revue du 104 d’Aubervilliers

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Sur l’invitation de Camille Louis, rédactrice de la revue du 104, je fais des recherches pour produire un projet spécifiquement pour internet, pour le premier numéro de la revue, qui focalise sur Aby Warburg, et l’ouverture de sa recherche.

Le champ d’action et d’exploration de mon projet prendra, dans la lignée de cette transversalité, la forme d’une extension. Celle du projet interactif « Sweet Dream (Toulouse-Paris) » que je suis en train de développer pour mon exposition à Duplex « My Life is an Interactive Fiction » (qui aura lieu en Mai à Toulouse & Paris), et dont voici le résumé :

« Toulouse. Sur un des murs de la galerie Duplex, se trouvent les deux petites touches noires aux textes blancs “Sleep” et “Wake up”, d’un clavier classique d’ordinateur. Ces deux touches, à hauteur de la main, sortent du mur, et l’on peut appuyer dessus. C’est tout. Enfin, c’est tout à Toulouse, car ces deux touches sont reliées à ma lampe de chevet, à Paris. Ainsi, pendant toute la durée de l’exposition, soit 1 mois, les visiteurs auront tout loisir de contrôler l’allumage et l’arrêt de ma lampe, de jour comme de nuit. »

Ce projet interactif interroge deux espaces concrets comme éléments narratifs – un espace public : la galerie Duplex, et un espace privé : ma chambre – et par là même, deux espaces symboliques liés :
la réalité et la fiction.

Dans ce projet, je retourne la conception classique et romantique d’un dialogue entre un artiste et un public, qui voudrait que l’artiste « touche » son public lorsque celui-ci voit/expérimente son œuvre. Ici, en effet, le projet, de manière assez radicale, ne donne jamais accès à l’un et à l’autre simultanément : pour le visiteur n’y a pas d’image retour, « compte-rendu » de ce qui se passe dans la chambre au moment où il appuie sur l’un des boutons, et l’habitant de l’appartement, l’artiste, n’a pas non plus accès à l’autre côté : il subit les conséquences des gestes de l’utilisateur, et ne peut ni voir, ni prévoir à quel moment son espace va être envahi…

Pour le visiteur, l’utilisateur, ce principe est bien sur déceptif (une référence au « principe de réalité » en psychologie) puisqu’il se trouve devant un vide.
Ce vide, laissé entre le bouton et la lampe, entre le visiteur et l’artiste : c’est internet (c’est en effet par ce biais que la commande de l’allumage et l’arrêt de la lampe se fait). Pour le projet de la revue du 104, j’aimerais – non pas rendre visible ce vide, cet interstice – mais l’affecter.
Et comme point de départ, il est intéressant de noter que le mot « affecter », tire sa racine du mot latin « affectare », soit « rechercher », « poursuivre ». Il s’agit donc de poursuivre et rechercher les histoires potentielles qui relient ces deux espaces…

Une note sur le titre…
OZ, le titre donné au projet, vient de ON (une référence au projet Still On), mot constitué de ces mêmes lettres qui, lorsqu’elles ont subies une rotation à -90°, nous transportent dans un autre univers.

Avec ce fonctionnement, je ne suis pas très loin d’Alice (dont j’avais déjà exploré l’univers déformé). Mais c’est bien sûr aussi un rappel du magicien d’Oz, et le rapport particulier que ce film entretient avec la question de la fiction.
Au delà des diverses interprétations historiques, le magicien d’Oz est l’histoire d’une découverte paradoxale : celle que l’illusion, la croyance est nécessaire à la fiction (pour que le spectateur « embrasse » l’histoire, il faut qu’il y croit, qu’elle lui apparaisse comme étant réelle – il n’y a rien de pire par exemple que de regarder un film et d’en « sortir » – signe que l’illusion ne fonctionne pas), mais que le pouvoir émotionnel de cet espace fictionnel réside dans la démystification même de cette illusion.
Pour que je sois affectée par un film, il faut à la fois que je sois dans le film, tout en sachant qu’il n’est pas la réalité.

Duplex / My life is an interactive fiction / Sweet Dream

Pour l’expo à la galerie Duplex, à Toulouse, j’aimerais montrer une installation qui va s’appeler « Sweet Dream ». L’idée est de présenter sur un des murs de la galerie, totalement uni (blanc ? gris ? une couleur ?), les deux petites touches du clavier « Sleep » et « Wake up », dont j’avais parlé dans un article précédent (on/off).
Les deux touches, à hauteur de la main, sortent du mur, et l’on peut appuyer dessus. C’est tout. Enfin, c’est tout à Toulouse, car ces deux touches sont reliées à ma lampe de chevet, à Paris. Pendant toute la durée de l’exposition, les visiteurs auront tout loisir de contrôler l’allumage et l’arrêt de ma lampe, de jour comme de nuit…

Comme pour la performance (encore non réalisée) de la « Chambre horaire », je confronte ma réalité individuelle (l’utilisation d’un lieu, d’un objet), à une réalité globale.
Je me doute que, comme pour la Chambre horaire, qui mettait (plus extrêmement) en jeu le gaspillage de l’énergie, les réactions seront rapides.

Mais oui, l’art pollue. Faut-il arrêter de faire de l’art ?

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