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Partition _dispositif

Julie Morel, partition & néons
Test de visuel pour l’installation

C’est ma dernière semaine de résidence aux Archives Départementales de la Dordogne. Je serai de retour en Juin pour un mois environ. J’ai rencontré beaucoup de musiciens classiques de la région qui sont prêts à s’investir sur le projet, notamment Stéphane Séjourné (pianiste), le Centre Culturel de la Visitation et son école de musique ainsi que Dominique Lagarde à l’IMR. Le but de ces collaborations est de retourner à la source de ces partitions avant de continuer à les réinterpréter grâce à l’ordinateur.
Cette dernière semaine, je me suis interrogée sur le principe d’écoute (interactif) de ces morceaux : pour l’exposition aux Archives, je suis restée sur l’idée que les morceaux s’échapperont des casiers de l’entrée des Archives. Mais pour les expositions à venir (Allemagne en septembre, Paris à l’automne) j’avais envie de quelque chose de plus plastique, de modules autonomes qui soient liés à l’écriture, aux titres des morceaux même. Mes recherches m’ont menées à intégrer plus en avant l’écriture braille que je suis en train de mettre en place pour un projet d’édition.

Le dispositif à venir sera donc constitué de 12 mots ou phrases en braille, sous forme de néons accrochés au mur. Ces néons seront «en négatif» (les lettres sont recouvertes de peinture noire sur leur côté apparent, les mots en braille apparaissant donc par contraste sur le mur, formant un halo blanc très lumineux et s’effaçant graduellement).

Chaque néon définit sa propre zone lumineuse. Ces 12 zones lumineuses seront les seules sources d’éclairage dans la salle d’exposition, pour que les visiteurs s’y dirigent naturellement.
Quand un spectateur s’approche à moins d’un mètre d’un néon, un morceau de musique est déclenché (grâce à un capteur de distance situé au mur, prêt du sol). S’il choisit de s’éloigner du néon, le morceau faiblira petit à petit jusqu’à devenir inaudible. Et si deux spectateurs se succèdent devant deux différents néons, il s’opère un fondu-enchaîné entre les deux morceaux correspondants, ce qui permet une transition douce.
L’appartenance d’une musique à chaque néon laisse supposer que l’inscription sur le néon est vraisemblablement le titre du morceau joué (c’est le cas).
De même, on fait le rapprochement entre la «zone d’écoute» du morceau et la zone lumineuse.

Dans les prochaines semaines, je vais faire réaliser un néon test. La suite une fois que j’aurais l’objet sous la main.

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Les casiers à l’entrée des archives

WJ-Spot / Vendredi 18 dec. 09 à 18h30, Maison des métallos – Paris

Julie_morel

Dans le cadre de l’entretien que j’ai réalisé pour le hors-série de « Musique Culture Digitale » :
WJ-Spots #1 new publication on « 15 years of artistic creation on the Internet »
WJ-Spots #1 nouvelle publication on « 15 ans de création artistique sur Internet »

> Télécharger l’entretien

Jeudi 17 décembre 2009 / Thursday December 17th 2009, 18h30/20h
Mezzanine de la Maison des Métallos
94, rue Jean-Pierre Timbault
75011 Paris
M° Couronne ou Parmentier

>>> Venez rencontrer les participants à l’événement WJ-SPOTS#1 et découvrir
le Hors série de MCD « 15 ans de création sur Internet »

120 pages, 44 interviews en français et en anglais + 1000 liens internet
http://www.wj-s.org/WJ-SPOTS-1-15-years-of-internet

>>> Come and meet the participants of WJPSOTS#1 and discover the Special edition of MCD on
« 15 years of artistic creation on the Internet »

120 pages, 44 interview in French and in english + 1000 weblinks

http://www.wj-s.org/WJ-SPOTS-1-15-years-of-internet
http://www.digitalmcd.com/

My Life is a Interactive Fiction – Texte de présentation de l’expo

« My Life is an Interactive Fiction » est une exposition dont la construction repose sur le principe de « lâcher prise » : l’acceptation d’une zone d’ombre, d’un hors champ, d’un espace caché ou inatteignable physiquement.
Les différentes pièces présentées constituent une trame visuelle, médiatique et conceptuelle à plusieurs entrées et offrent aux spectateurs la possibilité d’explorer des extensions de la réalité dans différents territoires : physiques, virtuels, fictionnels.

Cette exposition ne se présente pourtant jamais comme une errance ou un flottement, et il n’y a aucun doute sur la fonction et l’issue du « lâcher prise », qui agit comme renoncement et fonde l’établissement d’un mode relationnel entre le spectateur et l’artiste.
Si l’exploration des différents territoires repose à première vue sur un procédé déceptif – puisque pauvre, minimal et reposant sur l’absence de retour – elle permet en revanche l’affectation, l’investissement de la part du spectateur dans la construction du récit, et de l’exposition elle-même.

Abstract

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Un peu de pub : )
Hier soir, c’était le vernissage de l’installation « Abstract » de Joëlle, à la Galerie Ef. Tokyo. Je dois bien avouer que je suis toute acquise à la cause, mais j’ai trouvé cette installation particulièrement réussie. Le principe méditatif fonctionne parfaitement, notre appréciation du temps s’estompe complètement et l’on se laisse bercer par les images, la musique et l’exploration des jardins par le biais notre silhouette. Izumi, la galeriste, a eu la brillante idée de organiser des cérémonies du thé qui se déroulent sur le tapis de projection*, par une professionnelle de cet art, qui – bonus – invente et prépare des mets subtils et étonnants. Un moment de recueillement, alors que dehors il fait toujours aussi chaud et que les rues d’Asakusa grouillent de monde…

* pour ce qui est de l’explication de l’installation et du projet :

> http://www.gallery-ef.com/

Internet, mon espace basse résolution

Mon travail sur internet commence en 1997, par un journal intime basé sur le voyage. La décision de créer un journal en ligne vient du fait que je refuse le caractère chronologique propre au journal intime pour privilégier et retranscrire la spatialité du voyage. Internet me le permet, grâce aux possibilités hypertextes et aléatoires du html / JavaScript.
Ainsi, lorsque je construis des travaux pour internet, je ne m’interroge pas sur le médium, je m’en sers.
Depuis, alors que ma pratique off-line s’est dirigée vers les images, ma pratique web s’est contentée du texte. Internet n’a donc cessé d’être une tribune pour des expérimentations liée au texte, qu’il soit linéaire (Énumération, Soumission, Générique) ou généré comme Random Access Memory.

Pour moi, ces travaux sur internet représentent un espace basse résolution de l’espace de mon disque dur…
Je n’envisage donc pas les oeuvres présentes sur internet dans leur définition la plus stricte (qui ne pourrait exister hors, dont le moyen de production et de diffusion est internet…).
Pour moi c’est une définition restrictive, c’est un peu comme borner la peinture au rapport support-surface. Je ne veux pas suivre une définition « officielle », mais m’approprier un espace.
J’insiste donc sur le fait que pour moi internet est un espace. Et qu’il est commun, partagé, alors que mon disque dur est privé… Je ne poste donc qu’une partie de mes travaux sur internet, et le choix de ces travaux tourne autour de la question du partage de mémoire, de l’unique vers la multiplicité. C’est dans cette optique que les générateurs de textes se sont peu à peu imposés à la place de mes vidéos.

Behind Memory (2005)

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> Générateur de textes + images:

Ce projet a bénéficié de l’aide au projet Hidrazone (Angleterre).

Un Générateur d’histoires, textes et d’images en ligne d’après « De l’autre côté du miroir », Lewis Carroll.

Le point de départ de Behind Memory est une réflexion simple : dans un ordinateur, les images existent et l’on peut y accéder grâce à leur index, un mot qui les définit. Il est donc vrai de dire que derrière la plupart des mots de mon ordinateur se cache une image. Si le développement de mon projet précédent, Random Access Memory, s’interrogeait sur la transmission d’un texte et ses conditions de lecture, Behind Memory se penche sur la relation texte/image ou gen-narration (génération+narration).
Le but de Behind Memory est de découvrir les images cachées derrière les mots, en particulier ceux qui composent le livre “de l’autre côté du miroir ».

> http://www.incident.net/works/behindmemory/