Archive annuelles: 2008

Still On / Nature morte à l’électricité

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Je dois produire ce W-E un texte et une explication pour le montage de mon expo à la galerie Duplex. Je me pose donc concrètement la question : quelles pièces montrer et comment. Une de celle qui me pose le plus question est « Still On ». Je veux la montrer, pas de questions là-dessus, mais je me demande quelle(s) partie(s) de ce projet exposer, et lesquelles laisser. Ai-je besoin de tout montrer ? Quelle relation va-t-il entretenir, ou vais-je établir, avec l’installation principale (Sweet Dream, Toulouse-Paris) ?

À ce jour, Still On est composé plusieurs pièces :
– L’appli en ligne, qui donne la date du jour
– 3 impressions sur canevas (Still On – le titre, 1 Janv. 1970 – un bug lors de la programmation, et 5 nov. 2006 – Date du début de projet, et de mes 33 ans)
– Divers images/papiers issus de la recherche de modèles de rédaction de testaments en ligne.

Ma première idée était d’installer les 3 impressions, et sur un quatrième canevas à fond blanc, de projeter l’application. Mais je trouve cela redondant.
Je me suis ensuite dit que je ne montrerais que l’appli, sur un écran, le reste tant presque superficiel : l’appli se suffit à elle-même.
Aujourd’hui, je trouve cela dommage de laisser de côté l’impression qui comporte le titre.
Surtout à cause du « On » qu’il comporte. Parce que ce « On » permet une liaison avec  » Sweet Dream (Toulouse- Paris) », ou le on/off constitue le principe de fonctionnement. Le « Still On » serait comme une image subliminale, un indice laissé au spectateur. Et si on est un peu binaire comme spectateur (c’est mon cas ; ), on peut aussi se demander où est le off…

J’aime aussi le mot « Still », qui fait référence à la nature morte (Still Life) en anglais… Cette nature morte, c’est celle, visuellement très classique, qui se produit à Paris dans ma chambre lorsque ma lampe de chevet est allumée, dès qu’un visiteur appuie sur le bouton Wake Up à Toulouse… J’aime beaucoup l’idée paradoxale qu’une action (celle d’appuyer sur un bouton) donne lieu, à la création concrète et immédiate d’une nature morte.

Le révélateur du titre

Voilà que depuis quelque temps, j’avais envie de revoir « The Pervert Guide to Cinema » qui passait il y a quelques années sur Channel 4. J’ai finalement regardé le premier, à nouveau, hier. Et je sais maintenant pourquoi cette envie coïncidait avec les questions relatives à mes travaux récents.
Le lien se résume notamment dans cette phrase de Zizek à propos de « Matrix », qui ouvre le tout premier épisode :

« But the choice between the blue and the red pill is not a choice between illusion and reality. Of course Matrix is a machine for fiction, but these are fictions which already structure our reality. If you take away from our reality the symbolic fictions that regulate it, you loose reality itself…
I want a 3rd pill.
So what is the 3rd pill? Definitely not some kind of transcendental pill which enable a fake fast-food religious experience, but a pill that would enable me to perceive, not the reality behind the illusion but the reality in illusion itself.
If something gets too traumatic, too violent, even too filled with enjoyment, it shatters the coordinate of our reality, we have to fictionalized it. »

Et plus loin, en introduction de l’analyse de « The birds » :

« It is not enough to say that the birds are part of the natural set up of reality. It is rather as if a foreign dimension intrudes, that literally tears apart reality
We humans are not naturally born into reality. In order for us to act as normal people who interact with other people who live in the space of social reality, many things should happen, like we should be properly installed within the symbolic order and so on, when this / our proper dwelling within a symbolic space is disturbed, reality disintegrates. »

Ces 2 phrases, je crois, me donnent une clé sur la raison pour laquelle j’ai donné le titre « My Life is an Interactive Fiction » à l’expo qui va avoir lieu à la galerie Duplex.
Je me suis questionnée sur ce titre (au départ une sorte de blague à épisode avec Marie Daubert pour décrire notre vie sociale), qui m’est venu comme une intuition. Mais je savais que derrière cette intuition, il y avait quelque chose de très réel, que je n’arrivais pas à définir précisément.
Et depuis le début de la conception de cette exposition, le mot fiction – et son compagnon en ion – narration – me posaient problème. Car, malgré leur présence qui me semblait essentielle, je n’étais pas en présence d’une réflexion ou dans la construction d’une narration fictionnelle.
Oui, bien sur, ces travaux en cours parlent de la réalité contenue dans toute œuvre de fiction. Mais surtout, l’idée est plutôt de réfléchir à la connexion de ces deux modes de construction du récit, sans qu’ils deviennent des éléments constitutifs des propositions.

La lecture du catalogue « Just a Walk » et quelques discussions plus tard, je réussis à définir que ce principe d’extension, ces débordements de territoires présents dans les différents travaux que je suis en train de produire sont à la fois structures et principes révélateurs.
Ce sont soit des crossovers formels, des extensions de types référents comme dans « Still On » (références à, et extensions du travail d’un artiste – ici On Kawara – dans un autre médium et dans une autre réalité) ou encore des débordements d’espaces géographiques réels, comme dans « Sweet Dream ». Parfois aussi extensions entre postures sociales et réalité (les statuts dans facebook utilisés comme matériaux, dans « This Face of the Earth » un projet en développement : ).

Obstacles ?

Je participais ce samedi à la marche-performance « Bien entouré » (organisée par/pour « Au bout du plongeoir »/Alain Michard/Jocelyn Cottencin/Richard Louvet).
Cette marche (environ 10km) a été pour moi l’occasion de belles rencontres & discussions… Une marche à différents rythmes, où l’on peut apprivoiser chacun et le temps que l’on peut consacrer à ses propres pensées…

Ça a été aussi l’occasion, sur le chemin du retour (une bonne douzaine de km à nouveau), de repérer la trajectoire, la dérive de mon Iceberg sur la rivière…

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Sur les bords de la Vilaine, la mal-nommée, au-delà des informations concrètes que j’ai pu accumuler (hauteur, largeur de l’iceberg à construire, etc.) j’ai vite pris conscience du fond performatif de ma promenade, que j’envisageais plutôt avant comme une « fabrique à images ». Effectivement, cette promenade ne serait pas tant un cheminement entre Tizé et le centre de Rennes, qu’une performance sur la longueur, un affrontement… À savoir : jusqu’où la rivière et ses obstacles me permettraient-ils d’aller ?
Je me suis aussi posée la question du détournement. Ai-je la possibilité de contourner ces obstacles ? Comment ? Jusqu’où pousser l’absurdité (un iceberg démontable ou modulable, un iceberg en plastique gonflable par exemple ?). Suis-je dans une situation vouée à un échec de navigation ? (Ça me plairait tout autant, aux vus du nombre de projets que j’ai pu bâtir sur cette base de perte de contrôle).
Mais surtout ai-je envie de contourner – sachant que contourner irait à l’encontre de cette idée qui anime le projet depuis le début : la dérive.

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Briant Summer Camp @ Economie0

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Le lancement de la vente de T-shirts « Briant Summer Camp » (projet qui à pour but de financer l’achat d’outils pour la rénovation de l’atelier d’artistes à Briant – Bourgogne) aura lieu du 15 au 17 fév. à Economie 0, à la Ménagerie de verre.
Je serais sur place (sauf samedi de 8h à 19h) pour renseigner les personnes qui ont envie d’en savoir plus sur le projet ou qui, simplement, veulent soutenir le projet en achetant 1 des T-shirts (en tout, cinquante sont à vendre).

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> Le PDF du projet, à imprimer au centre de doc d’économie 0.
> http://julie.incident.net/briant

Last Iceberg – All things move toward their end

Un lien envoyé en décembre par Claude Le Berre, que je n’avais pas eu le temps de mettre en ligne (Merci Claude ! ) : celui du site de Camille Seaman, dédié au projet « Last Iceberg ».

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> http://www.camilleseaman.com/Artist.asp?ArtistID=3258&Akey=WX679BJN

Dans un tout autre domaine, il y a cette peinture sur la couverture de « The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket » d’Allan Poe, qui me faisait de l’œil depuis que j’en avais commencé la lecture… Peinture de Frederic Edwin Church, peintre paysagiste-pompier du 19ème… Les icebergs toujours fasciné, et il me semble que les diverses esthétiques engendrées, quels que soient les médiums utilisés, ont toujours eu un côté pompier…

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Our Friends are Electric / 7-21 Oct. 08 – Melbourne, Australie

Mes vidéos « Pool », « Soumission », et « Générique » seront montrées lors de la projection des vidéos expérimentales ‘ »Personnal Writing/Collective Memory » des membres d’incident.net, pendant le festival « Urban Screening : Our Friends Are Electric », du 7 au 21 Mars 2008.
> www.urbanscreens.org

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Cet évènement se tient à l’extérieur, sur l’écran géant du Federation Square, Melbourne, Australia.
Urban Screening se déplace à chaque nouvelle édition (la précédente a eu lieu à Manchester l’année dernière) et fait parti du réseau « Vidéo Sharing in Physical Space », de The Upgrade international (dont j’organise les sessions à Paris depuis ce début d’année avec Marika Dermineur, initiatrice du projet).
> http://www.theupgrade.net/develop/index.php?title=Video_Sharing_in_Physical_Spaces

dé/construction

Cette nuit, suite de ma maquette d’iceberg pour Au bout du plongeoir… Je me lance dans la construction d’un modèle en bois (à peu près de la même taille que celui en papier) qui me permettra de mieux voir les problèmes de montage, pour les angles notamment. J’ai dû déconstruire ma maquette en papier pour étiqueter chacun des 35 fragments, faire un plan et mettre des flèches d’ordre de montage pour la maquette grandeur nature…
Je remonte la maquette en papier demain.

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Sweet Dream (Toulouse-Paris)

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Cet après-midi, je l’ai passé avec Alexis Chazard, qui tout frais débarqué de Bruxelles, s’est mis à la production de mon projet « Sweet Dream (Toulouse-Paris)« .
J’ai pu regarder mon projet se développer dans Max/MSP, sous mes yeux. Et en comprendre les grandes lignes, me faire une idée précise de la mise en œuvre…
C’était comme dans un rêve : les choses se font, tout à l’air facile, évident (pour Alexis, elles le sont réellement ! ) et puis je me réveille quelques heures plus tard, et j’essaye de recoller les morceaux.
Résumer :
> Patcher une souris USB (= relier la souris à des boutons, à l’aide fils électriques, pour capter les signaux on/off quand ceux-ci sont utilisés)
> Quand un des boutons (SLEEP ou WAKE UP) est actionné par un visiteur, le signal est envoyé au Player du patch MAX/MSP sur l’ordinateur installé à Toulouse, puis sur internet..
> Le signal est réceptionné par l’appli/Player à Paris
> Via l’interface midi + carte relais, la lampe est allumée ou éteinte, selon le signal envoyé.
Matériel à acheter cette semaine :
– 1 Souris USB
– 2 boutons pressoirs
– du fils électrique
– 1 carte relais chez interface Z

La suite, c’est samedi matin, pour les premiers tests. Autant le dire, j’ai hâte…

Atelier maquette

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Après trois essais infructueux, je viens de finir une petite maquette d’iceberg en volume, avec un papier cartonné légèrement irisé…

Cette maquette (au 1/10ème) a pour but de servir de modèle de construction pour un iceberg grandeur nature (1m92 de haut exactement), qui devrait dériver sur la Vilaine, entre Rennes et le Domaine Tizé.
Ce travail, qui n’a pas encore de nom, est une extension du projet « Iceberg » et s’est développé après l’invitation de Jocelyn Cottencin à participer à un parcours d’artistes pour le compte d’Au bout du plongeoir (Tizé).

Le volume final devrait être réalisé pour le printemps, et sera probablement construit en matériaux de type pyrodur léger (j’en ai vu des verts bleutés très clairs et d’autres bleues « banquise », mais pas de blanc satisfaisant pour le moment).
Dans l’idéal, il faudrait un matériau plus proche de ce que le papier me donne : un effet nacré, semi-brillant qui absorbe ou reflète la lumière, selon l’angle du volume. Et bien sûr une matière qui soit aussi isolante, et ne craigne pas l’eau…

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Retour à Fushimi-Inari

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Je viens de récupérer des images restées sur l’ordinateur de Joëlle pendant 4 mois. Des images que je n’avais pas vues depuis la prise de vue…
En les regardant, Inari me parait bien loin. Et très documenté. Ces photos me font réaliser à quel point il faut que je m’implique visuellement : disons dans la production d’images nouvelles, beaucoup plus interprétatives que ces photos documentaires. Il me faut prendre de la distance par rapport au contenu de ces images, le lieu lui-même, pour mieux m’approprier son iconographie et, maintenant, en dégager une problématique visuelle, plutôt que théorique…

Briant & Chauffailles Summer Camp

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« Briant & Chauffailles Summer Camp » est le nom d’un petit projet qui a pour but de financer l’achat de matériaux de base (perceuse, scie sauteuse, scie circulaire, ponceuse, marteau, tournevis, etc.) pour la rénovation de la maison et l’atelier d’artistes à Briant, rénovation qui commencera cet été…
J’avais envie qu’un vêtement designé soit à l’origine du financement d’un atelier d’artistes. Parce qu’il me semblait intéressant de retourner l’idée du produit dérivé, et du repêchage normalisé de l’art contemporain par la mode, le design, l’industrie culturelle, etc. De faire en sorte qu’une production de consommation courante soit à l’origine d’un projet local, individuel, destiné à aider une production artistique non commerciale.
J’ai donc créé ces T-shirts, fait un budget, et fixé le prix à 20 euros.
Dans la continuité, j’ai décidé de mettre les outils à disposition des artistes, une fois la rénovation finie. Ainsi, les outils qui auront servis à la construction et rénovation de l’atelier, serviront donc pour la production de projets artistiques…
Pour moi, ces t-shirts, sont un peu une métaphore du vêtement de travail…

Si vous voulez acheter un t-shirt, ou si vous voulez des informations concernant ce projet, n’hésitez pas à me contacter par mail, ou en envoyant un commentaire.

Duplex / My life is an interactive fiction / Sweet Dream

Pour l’expo à la galerie Duplex, à Toulouse, j’aimerais montrer une installation qui va s’appeler « Sweet Dream ». L’idée est de présenter sur un des murs de la galerie, totalement uni (blanc ? gris ? une couleur ?), les deux petites touches du clavier « Sleep » et « Wake up », dont j’avais parlé dans un article précédent (on/off).
Les deux touches, à hauteur de la main, sortent du mur, et l’on peut appuyer dessus. C’est tout. Enfin, c’est tout à Toulouse, car ces deux touches sont reliées à ma lampe de chevet, à Paris. Pendant toute la durée de l’exposition, les visiteurs auront tout loisir de contrôler l’allumage et l’arrêt de ma lampe, de jour comme de nuit…

Comme pour la performance (encore non réalisée) de la « Chambre horaire », je confronte ma réalité individuelle (l’utilisation d’un lieu, d’un objet), à une réalité globale.
Je me doute que, comme pour la Chambre horaire, qui mettait (plus extrêmement) en jeu le gaspillage de l’énergie, les réactions seront rapides.

Mais oui, l’art pollue. Faut-il arrêter de faire de l’art ?

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