Marks Blond Souvenirs

Je viens de recevoir des photos de la projection de « Entr’acte » et « Relâche » au Kino Kunstmuseum, et du dialogue avec Rosa Maino (Kino Kunstmuseum) et Daniel Suter (Marks Blond). En voici quelques unes…
Ces photos ont été prises par le photographe David Aebi, présent ce soir là. Merci ! : )

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Et puis une dernière pour la route, pas du tout prise par David, parce que bien plus tard le soir pour mon anniversaire chez Daniel & Radwina…

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Géographies Variables – Lauréats

Les résultats de l’appel à projet Géographies Variables, programme d’échanges croisés entre le Québec et la France dont je fais le commissariat et la coordination, sont en ligne !
> http://incident.net/geo/
Les dossiers ont été nombreux et de réels qualités. Les choix ont été difficiles mais souvent naturels : des compromis logiques et des contextes qui ont permis des sélections très sereines.
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Alternate Reality

« Vers onze heures, je finis par n’avoir strictement plus rien à faire ; J’avais fait tout ce que je pouvais faire. Je m’étais coupés les ongles, curé les oreilles, j’avais pris un bain, regardé les infos à la télé. J’avais également fait des pompes et des flexions-extensions, j’avais dîné, et terminé mon livre. Mais je n’avais pas sommeil. Je voulais examiner une fois de plus l’ascenseur du personnel, mais il était encore trop tôt pour ça. Il valait mieux attendre minuit, heure à laquelle plus personne ne l’utilisait.
Après avoir réfléchis à diverses possibilités, j’optai finalement pour le bar du 26ème étage. J’y bus un Martini en regardant par la fenêtre la vaste étendue obscure sur laquelle tomba la neige, en pensant aux égyptiens. Comment pouvaient-ils bien vivre les habitants de l’Égypte ancienne ? Quelle sorte de gens allait prendre des cours de natation ? La jet-set égyptienne la plus branché, certainement. C’est certainement pour eux qu’une partie du Nil avait été séparé du reste et aménagée en Bassin de natation. C’est là que de sympathiques maîtres nageurs, avec le physique de mon ami devenu acteur de cinéma, leur enseignait la dernière nage branchée. Je le voyais s’adresser d’un air imperturbable à ces gens de la haute société égyptienne : « Parfait, seigneur. Oserais-je cependant vous conseiller d’allonger davantage votre dextre quand vous nager le crawl ? »
J’imaginais la scène. L’eau du Nil d’un bleu épais comme de l’encre, l’éclat aveuglant du soleil (évidemment, il devait il avoir au-dessus du bassin un toit de chaume ou quelque chose de ce genre en guise de protection), des soldats armés de perches pour chasser les crocodiles ou les manants. Les fils du Pharaon s’entrainaient dans le bassin. Et ses filles alors ? Je me demandai si les princesses égyptiennes apprenaient ou non à nager. Cléopâtre, par exemple ? Une Cléopâtre toute jeune, avec un petit air de Jody Foster. Elle aussi, si elle avait eu mon ami comme maître nageur, serait-elle tombée folle amoureuse de lui. Oui, sans doute, puisqu’elles tombaient toutes amoureuses de lui, il était né pour ça.
Ça ferait un bon scénario, me dis-je. Si ce film existait, j’irais le voir.
Ce maître nageur n’est pas un homme de basse naissance. C’est le fils d’un roi d’Israël ou d’Assyrie ou quelque chose comme ça, mais comme son pays a été vaincu il a été emmené en Égypte en esclavage. Mais, en devenant esclave, il n’a pas perdu une once de son élégance naturelle (c’est là qu’il diffère de Charlton Heston ou de Kirk Douglas). Il sourit en montrant ses belles dents blanches, il pisse avec distinction. Il pourrait même chanter debout sur le bord du Nil, en s’accompagnant au Ukulélé. Il n’y a que lui qui pourrait tenir ce rôle.
Un jour le Pharaon et son escorte passent devant lui, alors qu’il est en train de couper de joncs au bord du Nil. Juste à ce moment là le fleuve renverse la barque pharaonique. Sans la moindre hésitation, il plonge, nage jusqu’à la barque d’un crawl d’enfer, et revient sur la rive avec une petite fille dans les bras, tout en se battant avec les crocodiles. Le tout avec beaucoup d’élégance. Avec la même élégance que quand il allumait pour les filles les becs Bunsen des travaux pratiques de sciences. Le pharaon, qui a vu la scène, admire le jeune homme et décide de faire de lui le professeur de natation de ses fils. Il n’aimait pas la façon de parler du maître nageur précédent et vient juste de le faire jeter dans un puits une semaine plus tôt. Mon ancien condisciple devient ainsi professeur de l’école pharaonique de natation. Mais là, comme il est sympathique, il se met à faire des ravages. Les dames d’honneur du palais attendent la nuit pour oindre leur corps de parfums et se glisser dans son lit. Mêmes les princes et les princesses l’adorent. Là, on pourrait introduire un petit spectacle du genre Le Roi et Moi et La Princesse en maillot de bain réunis. Lui et les princes et princesses se livreraient à un ballet de nage synchronisée pour célébrer l’anniversaire du pharaon, ou quelque chose dans ce goût là. Le pharaon, fort réjoui, le fait encore monter en grade. Mais tout ça ne monte pas à la tête de notre héros. Il reste modeste. Il sourit toujours avec des dents blanches, et pisse avec distinction. Quand les dames du palais se glissent dans son lit, il passe à peu près une heure en préliminaires, les fait jouir, et quand c’est fini, leur caresse les cheveux en disant : « C’était super. »  Il est vraiment gentil.
Comment ca devait être, de coucher avec des dames d’honneur égyptiennes ? Je fis un effort d’imagination, mais aucune image concrète ne me venait. J’avais beau faire des efforts, les seules images qui me venaient étaient celle de l’horrible Cléopâtre tournée par la 20th Century Fox, avec Elisabeth Taylor, Richard Burton, et Rex Harison. Cet exotisme façon Hollywood, avec des filles noires à longues jambes qui éventent Elizabeth Taylor avec des éventails à franges. Elles prennent donc des poses audacieuses pour plaire au maître nageur. Les Égyptiennes excellent à ce genre d’exercice.
Et évidemment Jody Cléopâtre tombe folle amoureuse de notre héros. Ce n’est peut-être pas très original comme idée, mais sinon, il n’y a pas de film.
Donc lui aussi est amoureux de Jody Cléopâtre. 
Mais il n’est pas le seul. Un prince d’Abyssinie, à la peau noir d’ébène, brûle également d’amour pour la belle. Il l’aime tellement que chaque fois qu’il pense à elle, il se met inconsciemment à danser. Pour ce rôle là, il faudrait Michael Jackson et personne d’autre. Par amour, il traverse les désert d’Abyssinie jusqu’en Égypte. En dansant et chantant Billy Jean, un tambourin à la main, devant les feux de bivouac de sa caravane. Ses yeux brillent d’un éclat surnaturel sous la lumière des étoiles. La discorde naît évidemment entre le maître nageur et Michael Jackson, rivaux en amour.
À ce moment là, le barman vint vers moi et m’annonça que avec un air désolé que le bar allait fermer. Je regardai ma montre : il était déjà minuit et quart. Il ne restait plus que moi comme client, et le barman avait presque fini de ranger la salle. Je me demandai comment j’avais fait pour penser si longtemps à des choses aussi stupides. Absurde, ridicule ! Je dois avoir quelque chose qui ne tourne pas rond. Je signai ma note, bus le fond de mon verre de Martini, me levai et quittai le bar. Puis, les deux mains dans les poches, j’attendis l’arrivée de l’ascenseur.
Mais, me dis-je, la loi pharaonique exige que Jody Cléopâtre épouse son frère cadet. Je n’arrivai plus à chasser se scénario imaginaire de mon esprit, les scènes se présentaient les unes après les autres. Qui pourrait jouer le rôle du frère dégénéré ? Woody Allen ? Non, impossible. Le film tournerait à la comédie. Il déclamerait des plaisanteries stupides dans le palais, se taperait la tête avec un marteau en plastique. Non pas lui, ça ne marcherait pas.
Je réfléchirai au rôle du frère plus tard. Le pharaon, en tout cas, ce serait Laurence Olivier. Toujours en proie à de violentes migraines, il appuie les index sur ses tempes pour les calmer. Ils jettent les gens qui ne lui plaisent pas au fond de puits insondables ou bien leur fait faire la course avec les crocodiles du Nil.
J’en étais là quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit. Sans le moindre bruit. J’entrai et j’appuyai sur le 16. Ensuite je pensais à la suite du film. Je n’avais plus envie d’y penser, mais je ne pouvais pas m’arrêter.
La scène change, et se situe maintenant dans le désert. Un oracle exilé par le pharaon vit dans une grotte au fin fond de ce désert aride, oublié du reste du monde. On lui a tranché les paupières, mais il a miraculeusement réussi à traverser le désert et à survivre. Il s’est mis une peau de mouton sur le dos pour éviter l’éclat trop fort du soleil, et vit dans la pénombre. Il mange des insectes, mâche des herbes. Ayant acquis la vision intérieure, il prédit l’avenir : la chute des pharaons, le crépuscule de l’Égypte, les changements du monde antique.
L’homme-mouton, me dis-je soudain. Qu’est ce que l’homme-mouton vient faire dans cette histoire ?
La porte s’ouvrit à nouveau sans un bruit. Je sortis distraitement, tout à mes réflexions. L’homme mouton. Il existerait donc depuis l’Égypte ancienne ? Ou tout cela n’était-il qu’affabulations de mon propre esprit ? Les mains dans les poches, je réfléchissais à tout cela dans le noir.
Dans le noir ? !
Je m’aperçus soudain que l’obscurité régnait autour de moi. Pas la moindre petite lueur. La porte de l’ascenseur se referma dernière moi et les ténèbres parurent s’épaissir encore. Je ne voyais pas ma propre main. Je n’entendais plus de musique. Plus d’amour est bleu, ni d’amour un soir d’été. Les ténèbres étaient totales, et ça sentait le moisi.
Je restai figé sur place dans le noir. »

Haruki Murakami. « Danse danse danse » (Chapître 9).

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Quelques photos de Berne où je me suis rendue cette semaine pour présenter ma vidéo « Relâche » au Kino KunstMuseum…

Juste à côté, la galerie Marks Blond où je vais faire une exposition en 2010. Cet espace est dirigé par Daniel Suter, Yves Ackermann & Radwina Saga, qui sont respectivement, curateur, artiste-graphiste et pédagogue, un trio complémentaire qui met en question les aspects philosophiques, sociaux-politiques des pratiques visuelles contemporaines.
L’espace d’exposition est envisagé comme une vitrine, il ouvre une vue à l’extérieur comme à l’intérieur et place l’art dans un contexte social. Les artistes ou les collectifs d’artistes y exposent des projets qui sont conçus ou développés pour cet espace même, et mettent leur travail dans une discussion publique.

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De la solitude

Cette année, j’avais décidé de ne pas faire de projet anniversaire. Puis finalement, je me suis dit que la vidéo « Relâche », dans le cadre de la commande Marks Blond / Kino Kunstmuseum de Berne pourrait être le projet anniversaire. A présent, me voila décidée : le projet anniversaire sera de ne pas faire de projet anniversaire. Relâche donc, mais pour vrai. Parce que parfois, il ne faut rien faire.

« Cependant.

Qu’il soit rituel ou qu’on lui préfère l’occasion subite et la fête qui définie la marche forcée du monde, l’anniversaire est bien le point de surgissement de la question du temps. Sa pointe émergente. D’ordinaire dans le cours des choses du monde-comme-il-va, le temps est souvent évoqué : l’âge, l’époque, les jeunes, les vieux, qu’en faire, et il faut prendre son temps. Cependant il ne se fait aigu qu’à ce moment précis où l’on fête sa propre naissance, qu’elle soit la répétition d’un évènement passé où l’attente de sa propre arrivée.
Et que fête-t-on alors ? Un certain ordre du monde qui est le fait du temps, son rythme : tambour et flûte. Et, tandis que pour la fête l’ordre se fait désordre, bruit, éclats, impromptu, divers, persiste en arrière plan le souvenir des individus que je n’ai pas été, les anniversaires qui ne sont pas les miens, l’étrange mélange de temps des mondes alternés situés quelque part en dehors de l’univers.
Les stoïciens pensaient le temps comme un feu pur, quand il embrase le monde, mettant fin au cycle passé : l’univers advient de nouveau, comme un présent qui se saisit lui même en tant que présent. Le présent dans sa jeunesse, une étincelle parmi les cendres, qui explose et c’est la fête. D’un jour, d’une heure, d’un seul instant. Dans la répétition dite éternelle et qui défie le temps lui-même. »

Anne Cauquelin, dans « Esse n°67 ».

Nachbilder – Musée des Beaux-arts de Berne, 4 nov. 09, 19h

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Le 4 novembre 2009, à 19h, je présente ma vidéo « relâche » dans le cadre de « Nachbilder« , au Musée des Beaux-arts de Berne.

Sur une invitation de la Galerie Marks Blond – Kino Kunstmuseum Bern.
> Programme

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Extrait du dossier de presse :

La vidéo « Relâche (une vidéo ascenseur) » est une relecture de « Entr’acte » de René Clair, créée sur un mode d’associations libres à partir des images et des sons originaux. Le résultat diffère cependant radicalement de sa matrice dans son traitement audio-visuel.
Cette vidéo, sous-titrée ironiquement « vidéo d’ascenseur » (comme on parle de musique d’ascenseur), nous présente un plan pris près du sol, qui laisse apercevoir par intermittence, les sandales d’une danseuse qui martèlent le sol jusqu’à le faire trembler légèrement. Ici tout nous parle d’échec : la lourdeur inséparable du désir d’élévation  présente à chaque seconde, la cadence saccadée du mouvement qui ne saurait être fluide, le son amplifié et ralenti à l’extrême, qui frise parfois le grotesque, la répétition d’une seule et même action, ou la trace sombre laissée par l’impulsion.
Les signes qui pourraient exprimer la gaité et l’allégresse sont présents mais inefficaces : les chaussures à paillettes, dignes de celle de Dorothy dans le magicien d’Oz, se rapproche plus d’une vision à la Pipilotti Rist. Le fait de sautiller, reconnaissable mais déformé, est freiné, littéralement.

Les connexions au film de René Clair sont à chercher dans le titre « relâche » (Entracte avait été produit pour un ballet portant ce nom), dans la référence à la danseuse présente à plusieurs moments du film, dans les sautillements de Marcel Duchamp et Picabia, dans les bonds réalisés par la personne prenant part à la procession qui suit le corbillard, dans tous ces mouvements d’élévations qui sont tournés en dérision.

Colin Lyons

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Aujourd’hui, expo BGL à la Parisian Galerie (très beau lieu), tour des galeries Montréalaises, et surtout visite du centre d’art Skoll où est présentée une pièce sublime de Colin Lyons : « Fitzgerald Rig ». Cette installation se compose d’estampes aux murs (les kits/dépliés des éléments) et d’une machine de forage pétrolier, référence à la machine du même nom qui se trouve dans la ville natale de l’artiste. Les différents éléments sont fabriqués avec des estampes, ce qui leur donne un côté maquette, qui pourrait rappeler les décors d’Encyclopedia pictura. Le mécanisme de la machine peut être actionné par la réaction chimique produite lorsque les plaques à graver (qui servent à la production des estampes) sont trempées dans un bain acide.

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Organs – Galerie Duplex / Graphéine, du 30 oct. au 10 déc.

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Je présente les dessins de la série « Organs », série développée en 2008-2009, et désormais terminée, à la galerie Duplex, dans le cadre de Graphéine – Pinkpong – Second Round – Réseau d’Art Contemporain de l’Agglomération Toulousaine. Cette exposition accueillera aussi France Dubois & Angela Murr.

« Organs, typographie dessinée, est une déclinaison de mots proches de l’environnement professionnel ou personnel de l’artiste. Cette première forme est le modèle de ce que sera une réelle typographie dans un projet multimédia que Julie Morel mettra en Å“uvre en 2010. Pour l’instant elle nous offre un rapport, une échelle, un graphisme, loin de toutes définitions de cet art. Et pourtant Organs est bel et bien une typographie dans le sens de l’assemblage ; écrire un roman sous cette forme serait comparable à l’écriture de « La Disparition » de G. Perec (éd.Gallimard). Nous sommes dans le commencement et l’effacement de la lettre, du mot, de la phrase, de la narration. Nous sommes dans une appréhension nouvelle du texte. La lecture en est ainsi rendue fascinante. »

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Keyboards

Cette année pendant Slick, à l’initiative d’Oliver Belhomme, en plus des dessins « Organs », j’ai présenté une des pièces d’un projet que j’avais un peu mis en veille : celui des claviers modifiés. Il s’agit d’un projet tout simple qui a été de changer les lettres de claviers normaux pour que ces interfaces délivrent des messages à mi-chemin entre affects et technologie. Le clavier est déplacé du plan de la table vers le mur, il est présenté en temps qu’objet. Il n’est relié à rien. Sa fonction n’est plus celle d’une interface qui permet la communication vers une machine, mais juste la délivrance d’un message à sens unique, vers un spectateur. J’ai eu de très bons retours sur cette pièce et pleins de questions soulevées qui m’ont fait envisager la possibilité de reprendre ce projet, que j’avais laissé de côté depuis presque 2 ans. Je suis donc en train de réfléchir à une exposition avec de nombreux claviers, et ils y auraient la place principale. Il s’agirait donc de développer une narration avec ces éléments, toujours avec l’idée qu’une partie de la narration se trouverait à distance. Peut être aussi avec un clavier activé, qui permettrait une interaction textuelle, à la fois dans l’espace d’exposition, et en ligne…

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Grand Nord, jusqu’au 3 novembre 09

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Je pars demain matin pour le Québec, pour une dizaine de jour, dans le cadre d’une mission pour le projet Géographies Variables, je vais, entre autre, participer à la sélection des dossiers avec la Chambre blanche, visiter différents centres d’artistes partenaires, ce qui me mènera jusqu’au Lac St Jean, et enfin passer quelques jours à Montréal pour rencontrer artistes et institutions…

See you there!

Relâche ?

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Premiers essais vidéos pour le projet « relâche » que je dois montrer au musée de beaux-arts de Berne début novembre. C’est une vidéo que je veux à la fois pesante et aérienne. J’ai essayé différents plans et finalement la caméra est placée très bas de façons à ne capturer que les pieds. En même temps c’est important de n’avoir presque que des images en suspension. Ce sont les images intermédiaires que je recherche et c’est assez difficile de trouver le bon angle (d’autant plus que je suis aussi à la caméra).

J’aimerais arriver, tout en gardant une certaine fluidité, à mettre en évidence les images qui sont celles qui correspondent à un changement de station (celle où mes pieds touchent le sol, ou bien le moment de suspension entre le mouvement vers le haut et le bas. (En écrivant ces lignes, je me mets à penser à certaines images de la vidéo de Pj Harvey « Black hearted love« …).

Je voudrais atteindre une espèce de mixage entre l’humour des dadas et celui des ratages inspirés de Pipilotti Rist (assez loin du clip de Pj pour le coup…)
Mais aujourd’hui, je n’arrive pas à me synchroniser sur la musique qui m’apparait proéminente, très très lourde. D’un coup j’admire la manière dont René Clair a pu s’en servir et ne pas se faire totalement recouvrir par celle ci.

Ce soir, c’est relâche, et demain, je m’y remets.

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Des références, sans explications aucunes

Quelques travaux découverts cette semaine… Ritter-vueAgen1 Paul Ritter, « Grand rideau » Julius von Bismarck & Benjamin Maus, « Perpetual Storytelling Apparatus » mm_paris MM Paris & Ines van Lamsweerde, Vinoodh Matadin all277 Artistssin, « 21st Century Boys & Girls golden Mountain » UnitedColorsMGK United Colors + Ohne Titel, Edit Oderbolz Et puis un travail absolument magnifique de Mike Kelley, que l’on peut voir au Plateau à Paris en ce moment… mais ça ne rend pas grand chose en photo ;)
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Endless Morphing Flow of Common Decorative Motifs, (Jewelry Case).

Entr’acte

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Il y a presque un an, début novembre, Daniel Suter m’appelait pour me proposer de participer à partir du 4 novembre 2010, à une reprise de « Entr’acte », de René Clair, pour un projet avec le musée des Beaux-Arts de Berne, qui possède ce film dans sa collection…

Le 5 novembre, ce sera mon anniversaire, et le projet sera donc intégré aux « projets anniversaire » que je collecte tous les ans à cette période… Du film original, je ne retiendrais que la musique et les pas des différents protagonistes (chasseur, marcheur, danseuse) que je vais rejouer, redanser, en deux plans séquences filmés d’un coup : une occasion de danser.

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Après deux semaines en résidence aux Archives Départementales, voici qu’une ébauche de projet émerge…
Lors d’une réunion, j’ai pu mieux comprendre le fonctionnement des Archives. La répartition des fonds publics, administratifs est majoritaire (les lecteurs viennent surtout consulter les cadastres, ou pour faire des recherches généalogiques) et le reste est constitué de fonds privés, très variés, autant dans leur forme que dans leur contenu, allant des documents historiques sur la guerre de cent ans aux brevets d’inventions (accompagnés de leur prototype) datant d’après-guerre… J’ai été initiée à une recherche de documents, on m’a montré des documents « chavirés » (tombés, en équilibre, endommagés, etc.) et j’ai pu suivre le procédé d’une recherche, bien différente dans la navigation et l’organisation de celles que l’on peut faire en bibliothèque.
Lorsqu’un fond est versé aux Archives, on l’indexe tel quel, il n’y a pas de reclassement alphabétique, ou thématique, pour garder le contexte de départ. On retrouvera par exemple, pour une bibliothèque léguée aux Archives, le classement mis en place par le propriétaire de celle-ci, etc.

Un des fonds privés m’a particulièrement intéressé : il s’agit d’une partithèque regroupant des publications de partitions datant de la fin du XIXème – début XXème. Il s’avère en effet que la Dordogne comptait un très grand nombre de maisons d’édition musicale, et que les originaux sont consultables ici.

Le projet qui commence à prendre forme sera celui de réactiver, en collaboration avec un(e) musicienne, certains morceaux contenus dans ces éditions. Par « réactiver », je n’entends pas simplement rejouer les morceaux choisis à l’identique, mais offrir une interprétation contemporaine de ceux-ci. Comme il s’agit pour la majorité de morceaux de musique populaire, pour la plupart des chansons d’amour, je me dirige vers le pendant contemporain du genre : de la musique pop-électro.

J’aimerai que le mode de consultation de ces « nouveaux » morceaux soient interactifs et inSitu. Qu’ils arrivent à un moment où on ne les a pas forcément choisis. Qu’ils soient un peu comme des bruits, des sons lointains qui hanteraient le bâtiment.
Pour le moment, l’endroit qui me plaît le plus est un espace transitoire entre l’extérieur et l’intérieur : le vestiaire, où l’on se départit de ses sacs et affaires (il est interdit d’entrer dans la salle de lecture avec un sac ou  une veste…). Ce vestiaire possède des casiers à disposition pour les lecteurs, et ils ont à peu près la taille d’enceinte stéréo… Peut-être leur ouverture pourrait déclencher un passage ou une chanson entière…

Pour l’instant, j’ai intitulé le projet « Partition »… J’hésite aussi avec « Départition ».
Comme j’aime beaucoup les mots à double sens, celui-ci me convient très bien. La partition, c’est le document où sont notées les compositions musicales qui permet la lecture de l’ensemble des instruments constituants une pièce. C’est aussi la division d’un ensemble, une séparation.

Archives chavirées

Hier, Sylvie, qui travaille aux archives contemporaines (1945 à nos jours) m’a montré toute une série d’archives chavirées : il s’agit de documents qui arrivent abimés car ils ont été mal stockés, mal entretenus, endommagés par l’humidité, les insectes (notamment le poisson d’argent – joli nom mais beaucoup de dégât), etc.

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Interview

Un entretien réalisé pour l’Agence Culturelle départementale pour le dossier de presse de la résidence et de l’exposition « Archivés/Chavirés » qui aura lieu à partir du 28 septembre aux Archives départementales de la Dordogne.

• Pouvez-vous situer votre démarche dans le monde artistique d’aujourd’hui ?
Rejoignez-vous certains courants artistiques ? Si oui, lesquels ?

C’est assez difficile de se situer : les influences sont multiples. Je me sens à la fois proche d’artistes modernes (Laurence Weiner, On Kawara, Chris Burden, Morellet…) mais aussi de très contemporains, (Cerith Wyn Evans, Etienne Cliquet, Jocelyn Cottencin, les gens d’incident.net, ou encore Antoine Schmitt, Carsten Nicolai…).
Et puis je suis toute aussi influencée par la littérature, de Lewis Carroll à Jacques Roubaud que par le cinéma, la musique pop ou la linguistique.
Je n’ai pas la volonté de rejoindre un courant artistique. Le courant, quand on n’y prend pas garde, ça ne vous emmène pas forcément là où vous voulez, non ?
Mais je reste ouverte à tous les courants et médium, et il se crée naturellement des affinités esthétiques & connexions affectives et d’idées au gré des rencontres.

• Comment définiriez-vous votre travail ?
C’est une dérive constante liée au mot et à la textualité. Pour moi les mots, avant même de produire des images mentales, sont des images en tant que telles (des images, pas des signes).
Le langage, cette chose que j’utilise à chaque minute, reste pour moi un mystère, que je ne suis d’ailleurs pas du tout résolue à percer. Être émerveillée est un état qui me convient et permet de produire beaucoup de choses.
Mon travail observe, par ce biais, mais pas uniquement, le rapport qu’entretien quotidiennement l’homme aux technologies et se construit sur des dispositifs de visible/invisible, lisible/illisible.
Souvent il en résulte un principe de lâcher prise : comme un hors champ, l’acceptation d’une zone d’ombre, d’un territoire caché ou inatteignable physiquement. La fonction & l’issue de ce principe est d’agir comme renoncement et de permettre l’investissement de la part du spectateur dans la construction du récit en cours.

• Comment vous est venue l’envie de travailler sur les technologies numériques ?
Les technologies se sont développées au même moment que ma pratique d’artiste et ma vie quotidienne a été changée par l’apparition de celles-ci. Pendant longtemps, je me suis servie de la technologie comme outil, ce qui rétrospectivement m’apparaît comme un état nécessaire, mais assez léger. Puis un jour un incident assez anecdotique m’a fait prendre conscience que je devais les interroger en tant que système : j’ai cassé un verre en faisant la vaisselle et spontanément j’ai pensé : « Ctrl+Z », le raccourci clavier qui permet de revenir en arrière… Cela a révélé à quel point l’ordinateur m’affectait, jusque dans ma mémoire réflexive. J’ai donc produit une vidéo, « Soumission », et depuis mon travail sonde principalement les notions de traduction, de décalage, d’interstices dans notre lien aux nouvelles technologies.
J’essaye sans cesse d’inventer de nouveaux modes de relations aux autres par le biais des technologies, que ce soit par l’utilisation, la création, le déplacement et la mise en place d’interfaces graphiques, physiques. Ce qui m’intéresse dans la technologie, c’est l’humain.
• Pourquoi portez-vous tant d’intérêt pour la relation quotidienne entre l’homme et la technologie ?
J’y vois deux raisons principales.
Travailler avec la technologie, c’est travailler avec un système de langage (la machine informatique reste cela) qui est intimement lié à l’écrit.
Cette relation homme/techno est constante, profonde et il serait naïf de ne pas constater que depuis la révolution industrielle, d’abord la technique, puis la technologie prolifère à chaque minute et à chaque endroit de notre vie et la modifie, ainsi que la représentation que l’on en a.
Puis il y a aussi l’échec, qui est une constituante & un point commun essentiel entre mon travail (je considère que chaque production n’est qu’une suite d’échecs) et les technologies.
Une machine est souvent un objet dysfonctionnel qui « bug », plante, ou ne marche pas comme on voudrait. Dans ces moments-là, on peut en saisir toute sa dimension poétique, humaine.
• Vous avez déjà effectué plusieurs résidences. Que représente la résidence dans votre travail ?
Une résidence va varier d’un contexte à l’autre. Chaque fois, c’est une rencontre différente, un moment où l’énergie peut être concentrée sur une seule chose. Ce qui est commun à toutes, c’est la possibilité précieuse d’avoir ce temps de travail et de recherche.

• Quel lien tentez-vous d’établir entre le texte et l’image ?
Quand on travaille sur internet, on s’aperçoit vite que le code informatique, le texte donc, est une partie constituante de la structure de l’image. À l’inverse, je vois l’image comme étant une partie constituante de la structure du texte. Une représentation immédiate captée par l’œil avant même que le cerveau n’applique un sens (et une image) au mot lui-même. Il est intéressant d’envisager ce moment comme dénué de toutes interprétations, de tout à priori, comme un moment ouvert à l’attention (C’est par exemple flagrant quand le texte est mis en mouvement, que ce soit par le biais de la vidéo, de l’animation, etc.).
Et puis, dans un deuxième temps, le langage est un moyen beaucoup plus direct de passer un message. D’après Weiner, le langage en art se rapporte au matériau, il est entièrement matériel, mais n’en possède pas la lourdeur. Sous sa forme textuelle, je trouve le langage aussi moins encombrant, plus proche de l’idée, avec cette ambiguïté d’être à la fois image et texte.


• On remarque votre implication au sein du collectif incident.net depuis 1998. Cette collaboration a-t-elle une « incidence » sur vos recherches personnelles ?

Oui, beaucoup. Un des points importants et spécifiques de l’art numérique – notamment du travail sur internet – est l’intelligence collective (qui me semblait alors absent du milieu de l’art contemporain). Cette découverte, je l’ai faite avec les membres du collectif incident.net.

• Vous avez réalisé une installation intitulée « Sweet Dream » en 2008/2009 qui a généré une production de dessins. Quelle relation établissez-vous entre les technologies numériques et le dessin ?
Aucune à priori. Mais ils cohabitent très bien : )
La spécificité de « Sweet Dream » est de se développer en deux endroits géographiques distincts – une galerie, un centre d’art ou autre lieu public et ma chambre chez moi – et sur un principe déceptif, puisque l’un de ces lieux n’est pas accessible et que l’on a aucune image ni retour de celui-ci. Ce qui me semble important c’est que ces dessins, en se rapprochant des codes des kakémonos traditionnels, ont ce même rôle d’être des objets projetant le spectateur dans un espace inatteignable mais qui porte à la réflexion.

• Vous débutez votre séjour aux Archives départementales de la Dordogne. Comment ressentez-vous les lieux ? Sur quelles pistes de travail pensez-vous vous diriger ?
C’est toujours passionnant et difficile de se retrouver catapulté, de découvrir un lieu avec son histoire, ses règles, ses enjeux. J’oscille toujours entre l’envie de ne pas déranger et celle de prendre le lieu à bras le corps et comme un terrain de jeux.
Les Archives Départementales sont un endroit ne renfermant presque que du texte, j’aimerais pouvoir révéler quelques images cachées derrière ces textes.
Avant d’éprouver le lieu, je me suis attachée à son nom : Les Archives.
Archives (archivés) est un mot lourd de sens, de significations, et j’ai eu comme souvent envie de prendre la tangente, de bifurquer, de lui « tordre le cou » et d’activer autre chose, quelque chose qui n’est pas immédiat ou évident, mais néanmoins présent en son sein. Je suis donc partie sur l’unique anagramme du mot « archives » qui est « chavirés ».
Il m’a semblé qu’il y a quelque chose de l’ordre du naufrage dans une telle entreprise. Comment les documents stockés et triés s’échouent-ils là ? D’où viennent-ils ? Quelle est leur fonction, le mode de sélection, quels en sont les utilisateurs, etc.
Encore une fois, c’est le fait d’échouer, l’échec comme ouverture potentielle pour construire autre chose qui me vient à l’esprit.

• Qu’allez vous présenter au public lors de l’inauguration de votre résidence aux Archives Départementales de la Dordogne ?
C’est une sorte d’invitation au voyage dans mes archives de travail. Il s’agit de différents travaux déjà produits que je tente de connecter au double « archivés/chavirés », et qui vont se trouver revus ou étendus pour le lieu. Ces pièces formeront des entrées possibles vers mon univers.
C’est la première fois que je fais une exposition où presque toutes les pièces présentées sont déjà produites ; une partie de ce premier mois de résidence sera donc consacrée à les expérimenter dans le lieu (qui à première vue possède déjà un nombre étonnant de signes graphiques) et de les réactiver dans ce contexte et ces contraintes. Mais plutôt que de me cantonner à la salle d’exposition, territoire dédié et identifié comme tel, je préfère investir les lieux fréquentés par les utilisateurs : la salle de lecture, le hall, etc.
Je voudrais quand même tenter durant ce mois un nouveau projet, qui prendrait la forme d’une partie de bataille navale sur les murs de la salle de lecture, qui s’y prête parfaitement. Un projet évolutif sur une semaine, nommée « touchés/coulés », dont les traces seraient présentes visuellement pendant la durée de l’exposition.

Archives

Je suis en résidence aux Archives départementales de la Dordogne, dans le cadre des Résidences de l‘Art en Dordogne, du 1er au 29 septembre. J’y retournerai en février puis en mai, pour développer un projet sur le naufrage.
Une première exposition, où je présenterai une dizaine de pièces déjà réalisées, mais réactivées pour le lieu, s’y tiendra à partir du 28 septembre 09.

See you there!

Briant Summer Camp 09

Je suis jusqu’à fin août à Briant (Bourgogne), pour entreprendre la rénovation de l’atelier de la maison, grâce à l’aide bénévole de pleins de gens et une partie du financement reçu de la DRAC (aide à l’installation). Cet atelier servira de lieu de travail pour les résidences d’incident.net et pour Géographies variables. Une première résidence devrait inaugurer le lieu en décembre !
Les travaux dureront jusqu’au début novembre 2009 (avec une petite interruption en septembre où je serais en résidence aux Archives Départementales à Périgeux – Dordogne).
En attendant, je ne suis pas souvent connectée, mais si vous voulez me joindre, n’hésitez pas à m’envoyez-moi un sms, ou à passer me voir !

Incident.res
Lieu dit « La Goutte »
71 110 Briant

Archivés, chavirés, échoués, fantômes

Je pourrais passer des journées entières dans le dictionnaire (c’est d’ailleurs ce que j’ai fait aujourd’hui !). Et j’en profite pour faire un lien avec l’une des conférences de Erin McKean (au TED) que j’aime particulièrement pour son enthousiasme…

Donc aujourd’hui, j’étais en quête de réponses. Des réponses sur le vocabulaire et par extensions les idées que je vais manier pour ma résidence et l’exposition aux archives.
Ce qui est parfait avec les dictionnaires, c’est que l’on se retrouve toujours avec des réponses dont on n’avait pas posé les questions…
…Quelques mots sur lesquels j’ai fait des recherches.

> Archives vient du grec arkahaia/arkhê (commencement, pouvoir). C’est assez étonnant pour un mot qui désigne à la fois l’ensemble des documents et le bâtiment où ils sont stockés, conservés, en fin de vie, prend sa source dans « commencement ».

> Chavirés est un mot provençal (cap virar) qui veut dire tourner la tête (en bas). Bien sur il y a le double sens que j’aime beaucoup : à la fois se retourner sur soi-même quand il s’agit d’un navire, mais aussi, pour une personne,  être fortement émue par quelque chose…

J’ai aussi appris à cette occasion que les mots échouer et échec n’avaient pas la même racine, contrairement à ce que je pensais (échec viens du persan : le roi est mort).
Échouer (et s’échouer) a un sens beaucoup moins négatif qu’il n’y paraît, mais son origine est obscure : soit il vient de échoir (= être dévolu par le sors ou le hasard) et choir, avec pour résultat une certaine immobilité, soit il vient de « escoudre » (= secouer). Cette dichotomie me fait penser au sort des divers documents qui arrivent hasardeusement aux archives : à la fois conservés, immobiles, et sans arrêt déterrés, consultés.

Pendant ma visite aux archives, j’ai été impressionné de voir à quel point la définition du mot archives est large : il ne s’agit pas uniquement de papier. Toutes sortes d’objets entrent dans la catégorie « archives », j’y ai par exemple vu une quantité de plaques d’imprimerie plus passionnantes les unes que les autres.
On m’a aussi parlé du vocabulaire spécifique à ce domaine, et le mot qui m’a le plus marqué est le « fantôme », ce papier que l’on laisse en place d’un document qui est monté en salle de lecture… Les archives, un vaisseau fantôme ?
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S’échouer

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Me voici de retour de Périgueux, où j’ai passé la journée d’hier pour mettre en place le planning et l’organisation de ma résidence avec l’agence culturelle départementale. J’ai visité les archives, où je vais en partie travailler, et où se tiendra une première exposition en octobre (il y en aura une autre en juin 2010, à la fin du programme de résidence qui durera 3 mois. Sept.09/avril2010/juin2010).

La date de l’exposition aux archives départementale étant fixée, on m’a demandé de faire une proposition pour la semaine prochaine (!?). Elle a pour but de présenter mon travail, pas forcément produire de nouvelles pièces. Mais en voyant l’espace d’exposition, une salle immense – mur blanc, parquet – un white cube dédié, j’ai quand même décidé que ce serait surement mieux d’intervenir dans les espaces fonctionnels plutôt que d’exposer dans une salle à part… Et donc de produire quelque chose de nouveau en fonction du contexte.

J’ai listé ces endroits :
– L’entrée (une première entrée vide avec la machine à café squatté par les lycéens)
– Le hall d’entrée avec la réception, avec son panneau blanc (projection?)
– La salle de lecture (les écrans de veille des ordinateurs, les lampes?)
– Les escaliers
– Les sous-sols
– les bureaux de l’administration (mezzanine).

Le lieu des Archives est passionnant : pour le moment, parce que je ne l’ai pas pratiqué plus que ça, plus par l’activité humaine qu’il génère, les protocoles et les déplacements mis en place, sa masse, etc., que par les kilomètres d’informations qu’il renferme réellement.

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J’ai aussi visité le lieu de résidence, une petite villa étrange et calme sur une colline de la ville, dont le chemin privé est bordé d’un panneau digne de romans policiers. Je le trouve pas mal d’ailleurs ce panneau, il me fait penser que beaucoup de gens vont aux archives pour creuser dans ce qui est enfoui, qu’ils réalisent des autopsies administratives en quelques sortes.

Chavirés

J’ai appris la semaine dernière que j’étais lauréate pour la « résidence de l’art en Dordogne » 2009-2010, aux Archives départementales de la Dordogne !
Je pars donc la semaine prochaine à Périgueux pour finaliser la convention qui me permettra, pendant 3 mois l’année prochaine, de travailler aux archives départementales pour produire une série de travaux, notamment sur le web (mais j’espère bien pouvoir ramifier et créer d’autres extensions via d’autres médiums).
J’aime bien ce temps d’a-préhension qui précède le départ d’un projet, où les choses vont assez lentement et où les idées sont encore ouvertes et floues, ce moment qui permet de fantasmer un projet, un lieu, un mode travail. Un temps assez subjectif aussi, où la réalité n’a pas encore appliquée son principe. Et donc aujourd’hui, j’ai déjà décidé d’une direction que prendrait le travail en lui donnant pour titre la seule anagramme du mot archives.
Me voila donc partie pour travailler sur le naufrage.

: )

YTMO

you turn me on

You Turn Me On, c’est le nom du projet sur lequel je réfléchis en ce moment, et pour lequel je suis en train de monter un dossier de subvention. Au delà du temps plus désagréable de la constitution d’un tel dossier, l’exercice à toujours l’avantage de synthétiser les idées, et donc de faire découvrir certaines connexions évidentes qui étaient restées inconscientes.

Le projet YTMO avait émergé comme la suite du projet Sweet Dream, dont j’essaye maintenant de m’éloigner le plus possible : j’ai envie d’être dans la variation de ce même thème (l’inscription d’un mode relationnel interfacé comme forme narrative) mais pas dans la répétition.
Je suis partie des mêmes éléments : dispositif on/off, traduction des impulsions électriques en conséquences visuelles, j’y ai ajouté l’importance du texte écrit à la limite de l’image et oscillant entre lisible et non lisible, qui traverse généralement mes propositions. Et dans cette optique, j’ai intégré les recherches liées à Organs.

you turn me on

Au départ, pour m’occuper les mains et m’amuser aussi, j’ai produit une petite lampe toute simple, jouant sur le double sens de la  phrase « you turn me on » et ce qu’elle disait littéralement de mon rapport au spectateur. De là découle le projet…

you turn me on

Et puis dans ce cadre de recherche, je me suis naturellement penchée sur le livre « Visibleinvisible » , une monographie dédiée à Cerith Wyn Evans (J’avais découvert cet artiste lors de son exposition à l’ARC à Paris – que je suis retournée voir 4 fois ! – et qui depuis n’a cessé de me parler) et les passerelles qui existent me sont apparues comme évidentes. Bien sur il y a cette similarité du on/off et sa traduction, mais surtout des idées communes, que ces phrases tirées du livre résument bien :

« Over the recent years Cerith Wyn Evans has become an indispensable point of reference, and his sophisticated oeuvre – disposed to set up a relationships through evocations and concealments – has inspired many emergent artists. It’s an oeuvre unmistakably conceived in terms of its critical and historical links with the possibilities and vicissitudes of film and writing, from where it has taken the unusual relations between space, light, language and objects, and their seductiveness and indefiniteness.
However, while his work and installations turn to a wide range of genre, media and discourses, both highbrow and popular, they always encompass a cerain disdain for the commonplace, a certain opacity, and the experiene of his oeuvre usually implies acceptance of the impossibility of immediacy and coherence. »
(…)
With this adaptations, stagings and compositions embracing multiple references that usually favor presentations characterized by imperceptible folds and disjunctions, Evans never privileges a phenomenological reading of space or a literal use of material (such as bright neon lights, philosophical texts, mirrors, plants and fireworks) and their links, affinities and kinships, that often give rise to slight disturbances and disorders, suggest interruptions and intrusions that displace registers and perceptions. Nothing is as it seems : in this multiform and intertextual space, emphasis appears to fall between presences and absences. What seems inescapable and prevailing is the establishment of what the artist enunciates as an occasion, a scenario, a cipher against metaphors, « something standing in for something that doesn’t stand in for something else ». « 

Géographies Variables, c’est parti !

geographies variables
J’ai eu le mois dernier la réponse positive sur le financement d’une partie du projet « Géographies variables » par le Consulat Général de France à Québec et du Ministère des Relations Internationales québécoises.
Ce projet de résidences croisées entre la France et le Québec, permettra, sur deux ans, à une vingtaine d’artistes de partir en résidence dans 8 lieux de ces deux pays, pour produire des travaux sur internet, avec pour base la thématique commune (et volontairement assez large) de « Géographies variables ».

> http://incident.net/geo

Le site internet est en ligne et sera complet dans les prochaines semaines. Et l’appel à participation se fera d’ici la fin juin 2009.
N’hésitez pas à me contacter si vous voulez des infos, ou, si vous êtes au Québec, de contacter la Chambre Blanche qui est le partenaire Québécois d’incident.net sur ce projet !

Intervention @ WJ-S, Saison numérique de la Maison des métallos, 28 mai 2009

Sur une invitation d’Anne Roquigny, je vais prendre part à WJ-S, le 28 mai aux « Immatériels » à la Maison des métallos.

Deux journées d’interventions pendant lesquelles une cinquantaine d’artistes, de critiques,  de penseurs, d’inventeurs, de chercheurs, de commissaires artistiques et d’organisateurs  d’événement français font un point sur 15 années d’existence d’Internet.

Sous un angle artistique, ils commentent, analysent et retracent « l’histoire » du web et la manieÌ€re dont le réseau  a été investi comme un espace de création (créations en ligne, Å“uvres collectives, pratiques de téléprésences, net art, online art, software art, code art, ascii art , flash art, google art, art génératif, art interactif, art collaboratif, tactical media, locative media, art telematic, performances en réseau…).
Le public est installé au milieu d’écrans géants : sur un des écrans, il voit la personne interviewée (elle est physiquement présente ou intervient à distance en visio conférence), sur 2 autres écrans il assiste à une navigation en temps réel dans une sélection de sites Internet choisis par chaque intervenant. Une captation vidéo en direct de l’ensemble du dispositif est diffusée sur des moniteurs et retransmise en direct sur Internet. Une multitude de points de vue, une vision augmentée de la pensée.
Dans un premier temps les interviews sont archivées en ligne. Dans un deuxième temps, ces interventions donnent lieu à une première publication, éditée par l’association MCD qui initie une collection d’ouvrages sur la thématique WJ-SPOTS.

« I Scream » à V.O.S.T. , Imal/Nova cinéma Bruxelles, 23 mai

Je participe à V.O.S.T., avec la projection d’une version linéaire de « I scream » (un projet en collaboration avec Jocelyn Cottencin) // I am leaving Thursday for Brussels to participate to the opening of V.O.S.T., where « I scream » (a collaboration with Jocelyn Cottencin) will be screened on the 23rd.

V.O.S.T. OV/OT
http://vost.nl
BRUSSELS: 21-31 MAY09 > iMAL & NOVA

V.O.S.T. OV/OT explore les relations entre le cinéma, l’art vidéo et l’art numérique et prend pour points d’accroche le sous-titre et le doublage. Ces éléments discrets, intermédiaires et fonctionnels de l’industrie du cinéma apparaissent comme des brèches par lesquelles les artistes détournent et s’approprient les films. Cette programmation bruxelloise donne une place centrale aux questions du langage, de la transcription et de la traduction.

Avec :  Martin Arnold, Armel Barraud, Pierre Bismuth, Frederico Camara, Jordi Colomer, Christoph Draeger, Reynald Drouhin, Yan Duyvendak, Omer Fast, Xavier Gautier, Pierre Huyghe, Kuda.org, Florence Lazar, Danilo Mandic, Julie Morel & Jocelyn Cottencin, ProjectSinge, Nicolas Provost, RYbN, Anri Sala, Keith Sanborn, Antoine Schmitt, Peter Tscherkassky, Virgil Widric.
Commisaires : Alexis Chazard & Marika Dermineur.

*Exposition à iMAL, du jeudi 21 au dimanche 31 mai*
*Projections/Performances au Nova Cinema, samedi 23 mai, 20h-minuit*

/ INFOS PRATIQUES

iMAL (Center for Digital Cultures and Technology)
30 Quai des Charbonnages, 1080 Bruxelles
– Metro Comte de Flandre, Tram 51
du 21 au 31 mai 2009
Vernissage : jeudi 21 mai
contact : +32 (0)2 410 30 93 – http://www.imal.org/

Nova Cinéma
soirée V.O.S.T. OV/OT/
3 rue d’Arenberg, 1000 Bruxelles
– Metro Gare Centrale – Bourse
Samedi 23 mai, 20h-minuit
Entrée payante
contact : +32 (0)2 511 27 74 – http://www.nova-cinema.org/

Code Source

Rendez-vous du 16 mai au 14 juin 2009 / 20ème édition du Festival International de l’Affiche et du Graphisme de Chaumont.
J’y présente, dans le cadre de l’exposition « Code Source« , sur une invitation d’Étienne Mineur, le projet réalisé avec Jocelyn Cottencin « I Scream, You Scream, We all Scream for an Ice Cream… »

I scream, Julie Morel & Jocelyn Cottencin, Chaumont

2009 may, 16th / june, 14th / 20th International Poster and Graphic Arts, Festival of Chaumont
During the exhibition « Code Source« , curated by Étienne Mineur, I will show the project produced with Jocelyn Cottencin « I Scream, You Scream, We all Scream for an Ice Cream… »
See you there!

Mapping Festival

En fin de semaine prochaine, je me rends au Mapping festival – Visual Audio Festival, à Genève, avec Marika Dermineur, pour présenter incident.net le vendredi 15 au Centre d’art Contemporain… Ce sera l’occasion de montrer ce qui a été fait dans les hors-séries au fil des années. De parler de The Upgrade! D’incident.res, de VOST… et ensuite d’aller danser le soir, une éternité ! : )

> See you there