Design

projet design graphique

Souvenirs de la Gaîté

En 2002, avec 4 membres du collectif incident.net, nous avons conçu et produit le site internet du chantier de préfiguration de la Gaîté Lyrique (toujours en ligne, mais à consulter sur safari ou explorer, les plateformes ayant évoluées…).
J’ai fait beaucoup de dessins des lieux (alors encore « habités » par le parc d’attraction Planète Magique). Ces dessins ont servi de support pour ce site internet qui était comme une extension virtuelle du lieu lui-même, et renseignait des évènements en cours sur place.
Ce chantier, alors dirigé par Pierre Bongiovanni avec l’aide d’Anne Roquigny, a été un laboratoire incroyable pour les arts numériques : un temps et un espace au potentiel impressionnant, où nous nous sentions, malgré les contraintes (vétustés, contextes difficiles, moyens limités) extrêmement libres. Nous avions l’impression d’avoir un lieu que nous pouvions pratiquer : c’est à dire un endroit que nous habitions par le travail, où nous pouvions découvrir, rencontrer, produire et échanger avec un grand nombre d’artistes – plasticiens, musiciens, théoriciens mais aussi spectateurs ou simples habitants du quartier, curieux de passages…
J’en garde un très bon souvenir (si ce n’est la rapidité avec laquelle le projet s’est terminé car le chantier s’est arrêté brusquement, sans explications réelles) et je pense qu’il constitue un moment important pour les arts numériques à Paris : celui d’un réseau émergent, riche en rencontres et expérimentations. Pour ma part, je crois que c’est une chance que ce lieu ai eu cette histoire « désastreuse », qu’il ne soit pas devenu un lieu de mémoire de plus à Paris et qu’il puisse être dédié à des pratiques contemporaines.

C’est pour parler de cette expérience que mardi je suis retournée sur place, à la Gaîté Lyrique, pour participer à une interview qui sera retransmise sur France Culture le mardi 1er mars à 9:00, un documentaire d’Anaïs Kien, réalisé par Anne Fleury. J’y ai aussi rencontré Isabelle Foucrier qui prépare l’emission Métropolis (Arte) sur ce sujet.
Enfin, Elisa Mignot a fait cette petite interview, ou l’on peut voir des dessins et photos de la Gaité ancienne version : ici.

À la visite du lieu (qui n’a pas tant changé que ça – une impression surement due au fait d’avoir à traverser l’entrée d’origine), j’ai remarqué un côté vitrine (surprise par exemple de voir que l’on a rénové l’ancienne salle de balle telle qu’à son origine plutôt que de lui avoir donné un nouveau souffle), et les espaces d’expositions m’ont paru difficiles à investir… j’espère que les artistes auront quartier libre pour s’en emparer réellement. En revanche, j’ai trouvé que les lieux de production (ateliers, lieux de résidence, etc.) étaient réussis, agréables et l’on a envie d’y passer du temps et d’y travailler.
L’inauguration de cette nouvelle Gaîté aura lieu le 1er mars à 20:30 et j’espère que la programmation héritera de cette liberté que j’y ai connue.
See you there! : )

Lacs, récifs, ravins

C’est armées de post-it et de crayons que Marie de Quatrebarbes et moi-même nous sommes attelées à la tâche d’adapter ses textes pour le livre cubique des éditions volumiques…

Sur la masse de textes écrits par Marie, nous en avons sélectionné plusieurs qui allaient dans la même direction : de part leur titre, par les images qu’ils créent à la lecture ils formaient un ensemble que nous avons d’abord appelé Limnologie, puis Limnographie (je ne savais pas si ce mot existait, mais il correspond bien au côté graphique du texte…).
À la fois très fragmentés et malgré cela dynamiques (comme si l’on était toujours propulsé vers l’avant), les phrases semblaient idéales pour la navigation à l’intérieur du livre labyrinthe. Cette navigation se décline maintenant en trois parties :
– Lac
– Ravins
– Récifs
Notre difficulté est bien sûr de combiner les phrases pour qu’elles continuent à avoir un sens quelques soient les pages que l’on ouvre en premier.
Un vrais casse tête ! (merci Étienne ; )

Graphiquement, j’ai commencé à travailler sur la typographie (toujours sur le même principe du nombre d’occurrences de lettres dans le texte), et j’ai repris le déplié de l’iceberg qui avait servit pour mon projet « dérives » comme motif de base.

C’est donc ce motif qui constitue les lettres et se répète en fonction du nombre de fois qu’une lettre apparait dans le texte.
Dans l’idée (très littérale, mais qui visuellement fonctionne bien), la couleur de la page s’assombrira au fur et à mesure que l’on avance dans les profondeurs de l’histoire, jusqu’à se confondre avec la couleur du texte (bleu très foncé), rendant l’histoire illisible.

Une image des tests, et celle d’une fausse manip, qui rend le dessin plus végétal…

Test sur La do ré

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J’ai commencé à faire des tests de typo dont la structure serait déterminée par la récurrence des lettres dans un texte donné. Une typo unique au texte donc, qui ne pourrait pas être réutilisée.
A chaque fois que je me lance dans un nouveau projet, j’aime bien commencer par ce que j’appelle pour moi-même le « minimum syndical » : c’est à dire essayer la solution la plus simple, basique, car souvent c’est celle qui permet de faire les choix les plus radicaux, ou en tout cas de ne pas se perdre dans une complexité qui pourrait être régie par le discours.
Le premier essai a donc été construit sur une base de la typo « Digital« , pour le texte « La do ré » (avant de me lancer dans le texte de Marie pour le livre cube qui donnera une toute autre version). Chacune des lettres de cette version est constituée d’un nombre de points qui correspond au nombre d’occurrence de la lettre dans le texte. La grosseur des points est aussi la conséquence du pourcentage d’apparition de chaque lettre dans l’ensemble du texte (plus une lettre apparait souvent plus les points sont nombreux, et petits).



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Nouveau projet, et test d’après « La Do Ré »

Un nouveau projet : une collaboration avec Marie de Quatrebarbes (qui va écrire les textes) pour le développement du contenu d’un livre cubique, à lectures combinatoires, conçu par Étienne Mineur dans le cadre de ses éditions volumiques.
Ce livre, pour le moment vierge, est construit sur une base de trois pages que l’on peut déplier et qui donnent chacun un chemin de lecture différent.

J’ai décidé de relire le livre très rigolo de Simon Singh, »l’invention des codes secrets », car après quelques discussions autour du texte de Marie, j’ai pris une piste de recherche graphique qui tourneraient autour du secret, et plus précisément du chiffrage et du déchiffrage d’un secret, ce qui me permet d’explorer une fois de plus des questions d’illisibilité/lisibilité dans le texte, de systèmes de signes reconnaissables comme étant de l’écriture, mais ne pouvant être lus. Cela me permet aussi de travailler sur une chose qui m’habite depuis longtemps : la récurrence des lettres et ponctuation dans un texte (que j’avais déjà exploré dans le générateur de texte « I Scream, You Scream, We all Scream for an Ice Cream« .
Il y a tout un chapitre dans le livre de Singh qui est consacré à cela…

L’idée qui se profile serait donc de produire une typographie spécifique à ce texte, et dont la structure se baserait sur une grille déterminée par la récurrence des lettres dans celui ci…
J’ai commencé à tenter l’expérience sur un texte assez court (avant de me lancer sur le texte très loooong de Marie ; ) celui que Yannick Liron a écrit pour un autre de mes projets, et qui s’intitule « La do ré ».

– Nombre de lettres de A à Z :
81-12-24-36-186-5-17-2-12-10-5-52-12-62-33-77-56-30-13-76-75-72-81-8-2-1

– Visualisation des lettres de A à Z :
aaaaaaaaaaaaaaaaAaaaaaaaaaaaaaAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
bbbBbBbbbbbb
ccccccccccccccccccCccçcc
dddddddddddddddddddddddddddddddddddd
Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
eeeeeeeeeeeeeeeeee
ffffffffffff
gggggggggg
hhhhh
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiIî
jjjjj
lllllllllLllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllLllllLlllLll
mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmMmm
nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOooooô
pppppppppppppppppppppppppppppp
Qqqqqqqqqqqqq
rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Sssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss
tttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt
uuuuuUuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu
vvvvvvvv
x xy

La fabrique du commun au 104, les 26/27/28 mai 2010

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Dans le cadre de « la fabrique du commun » organisée par Kom.post et Relais Culture Europe, je suis en train de mettre au point le livret pour le programme, ainsi que la signalétique qui doit à la fois s’intégrer dans le lieu mais aussi s’en démarquer. Il faut qu’elle soit repérable immédiatement par les utilisateurs de la Fabrique du commun qui chercheraient leur chemin – car les lieux pratiqués sont aux 4 coins du 104….
L’ouverture de la fabrique donnera aussi lieu à une conférence Upgrade! Paris, le 26 mai à 16h30 (Atelier 11), avec le collectif 1.0.3, et Benjamin Cadon, Adelin Schweitzer et Cédric Lachasse.

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K3 Manifestation / Du 16 au 21 Mars 2009, Lorient

K3 Manifestation / Recherches, workshops, conférences, installations & interventions dans l’espace public. (English Below)

Avec : Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Étienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Étienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Periot / Antoine Schmitt / Trafik.
Commissariat, communication graphique : J&J (Jocelyn Cottencin & Julie Morel)

Mutation, c’est ce qui pourrait caractériser l’état du design graphique actuel, à la frontière ou plutôt dans une circulation permanente entre l’art, le design et la communication. Si le papier était à l’origine l’espace de travail privilégié, le web, les nouveaux médias (clip, téléphonies, consoles de jeux, etc.) étendent les domaines d’intervention possibles.
Mutation, c’est aussi ce qui peut définir l’environnement de l’école supérieure d’art de Lorient. Elle s’inscrit dans un espace à la fois portuaire et militaire. Dans les deux cas, beaucoup de bâtiments se trouvent actuellement désaffectés. Ces espaces posent, indirectement et directement des questions de société, d’activités, d’environnement, etc. Bon nombre des lieux étaient liés à l’activité portuaire (pêche, commerce) et aussi à des marques d’un passé militaire (la plus importante base de sous-marins allemands, ensuite utilisée par la marine nationale). Aujourd’hui pour des raisons différentes, réduction importante de la flotte de bateaux de pêche, restructuration des activités de la défense, ils sont inutilisés ou reconvertis. Ils sont les signes d’une société qui se transforme. C’est ce terrain dont va se servir «K3».

Le projet K3 n’est pas de faire une exposition de plus, mais de réunir sur un temps court (une semaine) des artistes, des graphistes et des théoriciens, qui sont au cœur de la production graphique et artistique actuelle.
Depuis l’école des beaux-arts, cet événement développe à la fois des workshops, des tables rondes et des propositions dans l’espace public, ainsi qu’un journal et un concert. Des temps d’expérimentation où les pratiques se confrontent, s’activent les unes les autres. L’événement n’est plus celui de l’objet fini (exposition) mais celui d’une pensée qui s’active durant une période donnée. Les étudiants des écoles d’arts d’Amiens, Lorient, Quimper, Brest, Rennes, Pau, Cambrai et l’ERG (Bruxelles) sont au cœur du projet, et la manifestation est aussi ouverte à un public plus large.
K3 se développe en partie sur l’ancienne base de sous-marins. L’idée n’est pas d’essayer de réhabiliter ces lieux, mais pour cet événement les «réaffecter», pendant une soirée ou sur la semaine de la manifestation. Les interventions se font sans restaurer les bâtiments, en s’installant dans ces environnements de manière précaire, comme on peut le faire pour un chantier.

K3 s’est construit sur une notion de propagation et de circulation, avec l’envie de réactiver certains lieux, de lier différentes disciplines. Le mode de fonctionnement de K3 se situe dans cette logique de connexions : que ce soit d’un médium à un autre, d’un moyen de diffusion à un autre ou d’un endroit à un autre.
K3 se développe sur trois axes : l’École Supérieure d’Art/ la zone portuaire (K3, cité de la voile) / le centre ville, mis en réseau par les lignes de bus et la mise à disposition de vélos.

K3 _ Manifestation 1 / 16 – 21 March 2009, Lorient, France
Graphic Design & Digital Week in Lorient.
Research, workshops, discussions, art interventions & installations in public space.

The opening of a Graphic Art & Design department at the Fine Art School of Lorient (Brittany) has been the motor for developing a working space related to design graphic & visual arts, and to question what it is to teach graphic design today.
It seemed natural to invite graphic designers, artists, art & design historians, to mix various mediums and practice in order to activate a space for exchanges and experimentations.

Mutation is the word that could summarise the current state of design graphic in France: a discipline that is at the border – or in constant circulation between – art, design, and communication.
If print was originally the main frame of work, the web and new medias (video, mobile phone, videogame..) now broaden and redefine this frame.
Mutation is also the word that could define the Lorient Fine Art School environment and site. The school is built on a location both industrial (fishing harbour) and military. In both case, most of the buildings around it are vacant. These abandoned spaces question more or less directly our society, activities, and environment…
A lot of them were formerly used for storage, industrial fishing, and business. They also bear the trace of a military past (the most important WWll German submarine station lays within 5mn from the school, and was still used by the French army until recently).
For many reasons, most of these buildings are left as they are, or are beginning to be restored. They are the signs of the society shift.
It is this territory that K3 is going to use.

The project is not to set up one more exhibition or festival, but on a short period of time (one week) to gather artists, graphic designers, art historians & critics that are cutting edge in the contemporary production. K3 is not an exhibition or a festival but the activation of a thought, an ongoing discussion happening within one week. From the Fine art School, workshops, discussions, art & design propositions in Public space are set up. The students are the actors of the project, and all events are open to the wide public.
K3 will mainly take place in the former Submarine station, with the will to re-affect this place without refurbish it, as if it were just a construction site.

With : Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Étienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Étienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Periot / Antoine Schmitt / Trafik.

currators : Jocelyn Cottencin & Julie Morel

K3_ une manifestation arts, numérique & graphisme

Ce début d’année, c’est aussi le lancement de l’organisation du festival K3, dont je suis commissaire avec Jocelyn Cottencin.
Ce festival se tiendra à Lorient du 16 au 20 Mars 2009. Il regroupera recherches, workshops, tables rondes, interventions dans l’espace public dans divers lieux désaffectés, notamment l’ancienne base de sous-marins, le Keroman 3.

Le projet K3 n’est pas de faire une exposition de plus, mais de réunir sur un temps court (une semaine) des artistes, des graphistes et des théoriciens, qui font la production graphique et artistique actuelle.
Depuis l’école des beaux-arts, cet événement développe à la fois des workshops, des tables rondes et des propositions dans l’espace public. Des temps d’expérimentation où les pratiques se confrontent, se frottent les unes aux autres. L’événement n’est plus celui de l’objet fini (exposition) mais celui d’une pensée qui s’active durant une période donnée. Les étudiants sont au cœur du projet, et la manifestation est ouverte à un public plus large.
K3 se développe en partie sur l’ancienne base de sous-marins. L’idée n’est pas d’essayer de réhabiliter ces lieux mais, pour cet événement, les «réaffecter», pendant une soirée ou sur la semaine de la manifestation. Les interventions se font sans restaurer les bâtiments, en s’installant dans ces environnements de manière précaire, comme on peut le faire pour un chantier.

K3 s’est construit sur une notion de propagation et de circulation, avec l’envie de réactiver certains lieux, de lier différentes disciplines. Le mode de fonctionnement de K3 se situe dans cette logique de connexions : que ce soit d’un médium à un autre, d’un moyen de diffusion à un autre ou d’un endroit à un autre.
K3 se développe sur trois axes : l’école Supérieure d’arts/ la zone portuaire (K3, cité de la voile, ateliers) / le centre ville, mis en réseau par les lignes de bus et la mise à disposition de vélos.

Bientôt le site en ligne : http://K3manifestation.lorient.fr

Komposter Œdipe de Sénèque

Dans quelques jours, je pars à Berlin pour prendre part à l’aventure « Kompost », résidence autour d’une tentative de relecture d’Œdipe mis en place par Camille Louis et Laurie Bellanca. Pour l’occasion, je revisite sous forme de vidéo un passage du texte avec la typo « Organs ».
J’ai dessinée cette typo suite à des échanges avec Jocelyn Cottencin. Nous nous sommes en effet aperçus que nous avions une production très similaire de dessins. La difficulté commune que nous avions avec ces dessins est celle d’un élément structurant. Je lui ai donc proposé de travailler autour d’une typo.
Pour ce projet sur œdipe, cela tombe sous le sens, vu le contenu…
Quelques écrans…






… et le texte en question :
« MANTO. – O mon père! Quel est ce phénomène?
Au lieu de palpiter doucement, comme d’ordinaire, elles bondissent violemment sous la main qui les touche, et un sang nouveau ruisselle par les veines. Le cœur blessé s’affaisse et reste enfoncé dans la poitrine; les veines sont livides, et une grande partie des fibres a disparu; le foie corrompu écume d’un fiel noir; et (ce qui est un présage toujours fatal aux monarchies) il présente deux têtes pareilles. Une membrane légère, et qui ne peut cacher longtemps les secrets qu’elle nous dérobe encore, enveloppe ces deux tètes. La partie hostile des entrailles se gonfle avec violence, et les sept veines sont tendues. Une ligne oblique les coupe toutes par derrière et les empêche de se rejoindre. L’ordre naturel est troublé; rien n’est à sa place, tout est interverti. Le poumon, plein de sang, au lieu de l’air qui devrait le remplir, n’est point à droite; le cœur n’est point à gauche; la membrane des intestins ne les enveloppe point d’un tissu moelleux. Dans la génisse, la nature est renversée; toutes les lois sont violées. Tâchons de savoir d’où vient ce gonflement extraordinaire des entrailles. O prodige épouvantable! La génisse a conçu, et le fruit qu’elle porte n’est point à sa place. Il remue ses membres en gémissant, et ses articulations débiles cherchent à s’affranchir. Un sang livide a noirci les fibres. La victime horriblement mutilée fait effort pour marcher. Ce fantôme se dresse pour frapper de ses cornes les ministres sacrés. Les entrailles s’échappent de leurs mains. Cette voix que vous entendez, ô mon père, n’est point la forte voix des bêtes mugissantes, ni le cri des troupeaux effrayés: c’est la flamme qui gronde sur l’autel, c’est le brasier qui pétille.
« 

I’ve missed talking to you every day

En vrac, une sélection de quelques lettres, mails et mots, reçus pendant cette semaine de « Without Interfaces »…

Un coucher de soleil à Appart’ Hôtel, sur la frontière Suisse de Stéphane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une carte de Zoé, reçu le premier jour de « Without interfaces ».

Un mot de Maja & Zoé, malchanceuses, qui sont passées quand je n’étais pas là.

 

Un CD de Beethoven, cadeau de Maël & Marie DQ, interprété par Rudolf Serkin, qui a souvent accompagné mes oreilles durant cette semaine.

Une pédale d’effets pour ma guitare, cadeau de Marie D. et Zoé, après une journée passée à faire de l’enduit dans l’appartement de la goutte d’or.

Et puis deux mails d’Alex, l’un drôle sur le fait de penser à écrire une fois par jour, et l’un avec une pièce jointe + un lien vers la Radio Suisse Romande:
http://www.rsr.ch/espace-2/dare-dare/selectedDate/31/10/2008

…Sans parler des quelques huit cartes reçues par fragments, d’Angleterre. Et enfin une carte avec une machine à écrire dessus, mais non signée. Ceux qui me l’ont envoyé, dites moi qui vous êtes???

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But mainly, i’ve missed talking to you everyday.

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Texte + images, pour l’édition Au bout du plongeoir

Ci contre, le texte et les images qui seront (probablement comme ça, ou sous une forme proche, je n’ai pas encore fini de me poser des questions là-dessus) intégrés à l’édition de Lieux Communs. Cette édition retrace la série de performances qui ont eu lieu entre Rennes et Tizé ce printemps :

Niveau de difficulté : promenade sur la longueur, mais aucune
difficulté particulière.
Durée : environ 1 an (préparation) — durée réelle 3h
Itinéraire :
— Février. Partir à Québec, sur les bords du St. Laurent, regarder
défiler les blocs de glace.
— Avril. Passer par Paris. Regarder les photos prises sur les bords
du St. Laurent.
— Repenser aux icebergs, jusqu’à en être submergée.
— Septembre. Aller sur l’île de Noirmoutier une semaine, pour
travailler au calme, et faire des modèles 3D.
— Octobre. Faire une maquette en papier.
— Novembre. Retourner à Québec.
— Revenir à Paris. Faire une maquette en balsa. En extraire un
déplié.
— Février. Entreprendre la promenade «Bien entouré», de Rennes
à Tizé. Faire de belles rencontres. Rentrer à Rennes en suivant les
bords de la Vilaine.
— Avril. S’enfermer chez soi. Construire une maquette grandeur
nature. Tourner autour pendant 5 jours.
— 16 avril 08. Défaire la maquette, l’empaqueter.
— 17 avril 08. Avec le paquet, prendre le train, se rendre à Tizé.
S’inquiéter de la météo. Passer un moment à discuter avec Dominique.
Remonter la maquette avec l’aide de Jocelyn. Discuter avec
les kayakistes. Finaliser l’iceberg. S’apercevoir que l’on vient de
réaliser un objet qui représente l’image abstraite d’un espace mental
qui nous habite depuis 1 an. Renoncer au canoë. Gonfler un dragon
de plage. Mettre du mastic à l’intérieur de l’iceberg pour rendre les
jointures étanches. Dîner, dormir. Dormir peu.
— 18 avril 08. À l’aube (6h 05). Sortir l’iceberg, rapidement, avant
que le jour ne se lève. L’amener jusqu’à la Vilaine. Le mettre à
l’eau.
Le regarder. Regarder une image mentale dériver, s’échapper.
Dire au revoir à cette idée, et passer à autre chose.

Atelier maquette

Expo Duplex toujours. Je suis en train de travailler sur une maquette de siège et de table accueillant un ordinateur qui propose la version alternative de l’exposition (ou plutôt toutes les versions potentielles de l’expo + celles qui n’ont pas été retenues).

J’ai décidé de leur donner une apparence assez proche de celle de la forme et d’un volume d’iceberg, mais sans trop tomber dans l’illustration…
Au départ, je voulais disposer la maquette (petit format) de l’iceberg dans l’espace, mais cela aurait été redondant avec la photo.
Les petits modèles faits ce soir…

Briant & Chauffailles Summer Camp

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« Briant & Chauffailles Summer Camp » est le nom d’un petit projet qui a pour but de financer l’achat de matériaux de base (perceuse, scie sauteuse, scie circulaire, ponceuse, marteau, tournevis, etc.) pour la rénovation de la maison et l’atelier d’artistes à Briant, rénovation qui commencera cet été…
J’avais envie qu’un vêtement designé soit à l’origine du financement d’un atelier d’artistes. Parce qu’il me semblait intéressant de retourner l’idée du produit dérivé, et du repêchage normalisé de l’art contemporain par la mode, le design, l’industrie culturelle, etc. De faire en sorte qu’une production de consommation courante soit à l’origine d’un projet local, individuel, destiné à aider une production artistique non commerciale.
J’ai donc créé ces T-shirts, fait un budget, et fixé le prix à 20 euros.
Dans la continuité, j’ai décidé de mettre les outils à disposition des artistes, une fois la rénovation finie. Ainsi, les outils qui auront servis à la construction et rénovation de l’atelier, serviront donc pour la production de projets artistiques…
Pour moi, ces t-shirts, sont un peu une métaphore du vêtement de travail…

Si vous voulez acheter un t-shirt, ou si vous voulez des informations concernant ce projet, n’hésitez pas à me contacter par mail, ou en envoyant un commentaire.

NightCove

Le projet NightCove est presque fini. Un peu en vrac, quelques propositions réalisées dans le cadre du design des écrans pour le NightCove (Zyken/Patrick Jouin).

En tout, 6 propositions globales (d’où quelques 420 écrans déclinés au final). Ouf !
Ici, 4 sont présentées (dont celle retenue) ainsi qu’un test d’animation (non réalisée puisque décision d’avoir des écrans fixes).

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Bétonsalon-Haptic (2005)

beton

> Le Bétonsalon / Haptic :

Site réalisé pour l’espace indépendant « bétonsalon-paris » situé Rue de minimes à Paris (75004), puis à la Maison Rouge. Cet espace d’exposition est un lieu double (Paris-Vienne) et est géré par Cyril Dietrich, Mélanie Bouteloup et Marie Cozette.

Le site présente le lieu, les expositions en cours et archives les propositions passées.