Expérience du récif

Quelques photos de l’édition « L’expérience du récit » coordonnée par Yannick Liron, reçue avant-hier. Cette édition fait suite à un séminaire et des ateliers de Yannick dans le cadre de son projet à l’EESAB. Elle regroupe des interventions de critiques, artistes et étudiants de l’EESAB et propose des pistes de typologies de récits. Elle interroge les modalités contemporaines des usages que l’on fait du récit, de la narration. J’y participe sous la forme d’une petite proposition appelée « Expérience du récif ».
Ce joli petit livre tient dans la poche, il a été mis en page par de mes 2 anciens étudiants de l’EESAB, avec qui j’ai eu grand plaisir à travailler : Mathieu Roquet et Gwenaël Fradin.

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Lieux Dits

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Quelques écrans du site/revue en ligne (conçue cette été à Briant en collaboration avec Laurie Bellanca), sur laquelle je travaille avec Grégoire Romanet dans le cadre de la direction artistique que Jérome Delormas a confié à Kom.post pour un projet d’éditorialisation de la ville de Poitiers. Le projet porte désormais le nom de « Lieux Dits ».

En première lecture, quand l’internaute arrive sur le site, une carte chronologique apparaît sous un aspect de spirale (que l’on peut agrandir avec le petit outil du bas).
Comme ce site est évolutif en fonction de la participation des habitants de Poitiers, petit à petit l’ensemble des contributions/cellules viendra dessiner la grande nébuleuse du « Lieux Dits », cela en partant du centre et par effet de contamination.
En seconde lecture, quand on rentre dans les contenus, la carte se réorganise pour mettre au centre les contributions connexes, selon les métadonnées disponibles (lieu, date, mots clés, articles connexes).
En dessous, la partie edito, qui changera chaque mois, et un tout début de la partie Fanzine.. Cette semaine, je m’attèle à la partie Fanzine pour de bon, avec notamment un atelier avec les étudiants, à l’EESI Poitiers.

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Science Po

Je serais dès janvier et ce pour un semestre, invitée à enseigner avec Dominique Moulon un atelier commun à Science Po Paris. Le cours, intitulé « nouveaux médias, nouvelles écritures » permettra aux étudiants, grâce à deux pratiques complémentaires (un critique, une artiste), de détourner les services de l’Internet 2.0 pour faire Å“uvre. Leurs expérimentations seront documentées sur un blog de recherche dédié à l’acquisition des cultures numériques. Et c’est l’une de ces expérimentations qui les conduira à réaliser la création en ligne qu’ils devront présenter à l’écran en fin d’atelier.
Descriptif ICI.

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Toulousaines, exposition à Hors les murs à Marseille, du 10 janvier au 9 février 2013

L’exposition « Toulousaines », aura lieu du 10 janvier au 9 février 2013 à Hors les murs, dans le cadre de Marseille expo 2013.
J’y présenterai une série de schémas heuristiques issus de l’expédition à l’île de Clipperton en mars 2013.
(Vernissage : 9 janvier à 18 heures).
Hors-Les-Murs
20, rue Saint-Antoine
13002 Marseille

« Sept artistes toulousaines ont été choisies par ceux et celles qui ont exposé de 2009 à 2011 lors de Graphéine, manifestation que l’association des galeries et centres d’art de Toulouse consacre chaque année au dessin contemporain.
Le hasard a voulu que le premier choix se concentre sur une majorité d’artistes femmes : ce hasard s’est fait règle.
Toutes ces artistes ont en commun d’avoir habité ou séjourné pendant une période plus ou moins longue dans la ville. Plusieurs y ont étudié , d’autres y ont enseigné, l’une y a été invitée en résidence avec une artiste toulousaine, d’autres encore y avaient leur galerie. Toutes y conçurent une ou plusieurs expositions.
Au delà de ce point commun géographique, ce qui relie ces artistes, c’est que le dessin fasse partie de leur pratique, soit comme activité première, soit que sa pratique, considérée comme secondaire par rapport à une pratique principale, puisse devenir un médium de création revendiquant sa pleine autonomie.
Parler de « dessin contemporain », comme le font les concepteurs de Graphéine pour présenter cet ensemble d’expositions, présuppose une césure avec la pratique traditionnelle du dessin, c’est-à-dire comme l’apprentissage d’un bien représenter, d’une habileté du geste et du trait qui ferait oublier les exercices nécessaires pour acquérir cette maîtrise. Car bien représenter, c’est toujours mener le trait de sorte que le dessin soit conforme à une image que l’on porte en soi de l’objet que l’on souhaite représenter, identique à ce que l’on imagine de l’objet ou que d’autres imaginent.
Dans la pratique dite contemporaine du dessin, ne comptent ni l’habileté du trait ni la maîtrise du geste, quand bien même y ont-elles aussi leur place. La relation au sujet dessinant s’y fait autre : c’est le dessin qui mène le jeu. Le dessin dans sa fulgurance première de croquis, d’essai, de pensée, en train de se concevoir lui-même et de se formuler à travers le trait posé sur la feuille, de se développer en toute indépendance. C’est un dessin en train de faire le grand écart du langage dans une impossible contiguïté d’éléments disparates, qui ose faire cohabiter des textes avec des touches de couleurs et des figures, disparaître perspectives et plans pour n’en laisser subsister qu’un seul, celui de la feuille de papier ou la verticalité du mur-support ».
(Michel Métayer, commissaire)

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Lieux dits – Poitiers

Collecter et éditorialiser la ville grâce à différents dispositifs : Une sonosphère / une revue contributive en ligne / des ateliers / des fabriques du commun / des performances / des séances d’écoute collective / des créations sonores et plastiques singulières, un fanzine…
Comment habite-t-on aujourd’hui ? A quoi ressemble l’expérience d’un corps, toujours déjà pris dans un tout : la ville, son territoire, ses habitants… ? Et comment rendre à chacun la possibilité :
De se réapproprier, intimement, ce collectif qui le constitue autant qu’il le constitue.
De le rencontrer, au delà des terminologies génériques, dans l’intimité d’une relation interindividuelle qui se construit à la manière d’une conversation ?
De voir la ville se redessiner comme un langage, une narration voire une fiction déjouant toute «carte établie » (sociale, politique, économique, urbanistique….) dans la création progressive et collaborative de cartographies sensibles, individuelles et collectives ?

Je travaille en ce moment avec Grégoire Romanet à un projet d’éditorialisation de la ville de Poitier. Ce projet fait suite à une invitation de Jérome Delormas au collectif Kom.post. Dans ce cadre, j’ai proposé un atelier Fanzine à l’EESI, puis dans le cadre du projet global, de concevoir une revue/fanzine en ligne.
Dans cette revue, la navigation (basée sur un principe sonore) permettra une promenade dans les différents contenus (textes, images, sons) collectés. La navigation elle-même, unique pour chaque internaute, sera mise en mémoire et pourra ainsi donner lieu à la création d’un fanzine, généré automatique depuis les contenus consultés en ligne, et dont la mise en page sera automatisée et variable, grâce aux métadonnées disponibles. Chacun pourra donc imprimer son propre Fanzine papier, soit chez soi, soit sur des postes de consultations (scéno-graphiés par Grégoire).
Pour moi le véritable enjeux de ce projet est bien là : comment passer, enfin, d’internet au papier? Comment faire que l’un soit le prolongement de l’autre, sans que l’opposition de ces deux médiums ressurgisse toujours?
Le projet durera 6 mois, et se terminera par un événement, une fête à l’échelle de la ville, sur trois jours. RDV fin mai.

Images des recherches pour l’arborescence du site internet.

Auto-archivage immédiat comme œuvre, dernier RDV

La semaine du 10 décembre verra le point final de 2 années de recherches sur ce que j’ai appelé l’auto-archivage immédiat. Ce projet a impliqué entre autre : Reynald Douhin, Gwenola Wagon, Dominique Moulon, Sylvie Ungauer, Thomas Daveluy, Karine Lebrun, Yannick Liron, et des étudiants de l’EESAB (ainsi que pleins d’artistes lors d’un séminaire à l’EESAB Lorient : Damien Schultz, Jean-Noël Lafargue, Yann Sérandour, Manuel Schmalstieg, Hasan Helahi entre autres…).
Pour clôturer la ligne de recherche nous ferons une présentation des divers projets réalisés (le but avoué de celle-ci était la production d’Å“uvres liées à l’auto-archivage immédiat), mais aussi de manière un peu plus distanciée et réflexive, la présentation portera sur le contexte et les modalités d’une recherche dans les écoles d’art. Cette présentation aura lieu salle Malraux, au Ministère de la Culture (la ligne avait été soutenue par le conseil scientifique de la recherche du Ministère) le lundi 11 et le mardi 12.
Le reste de la semaine se passera à l’atelier à la Gaité Lyrique, et sera consacré à la conception d’une édition qui donnera un aperçu de cette recherche.
Cette nouvelle aventure éditoriale augmentera la recherche de pistes encore non suivies et l’ouvrira à des potentiels encore non explorés, et permettra d’intégrer d’autres points de vues, d’autres propositions (critiques ou plastiques) d’artistes qui n’ont pas forcément pris part à celle ci. La forme que va prendre cette édition est encore à inventer (nous sommes déjà passés par la présentation des résultats de recherche via un site internet et la synthèse du séminaire via un numéro de la revue Pratiques qui paraitra début 2013) mais l’objectif est clair : l’objet et les outils formels à disposition ont pour fonction de rendre clair et réinterroger, voir réactiver les problématiques développées pendant ces deux années. Nous traiterons donc des changements de paradigmes de la mise en mémoire (archives) et de sa diffusion/de son accès face aux flux des supports artificiels de mémoire, et notamment l’appropriation par les artistes de ces supports.

Quelques photos de l’atelier en cours :

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Et en attendant la fin de cette publication, la revue Pratiques consacrée au séminaire sur le même sujet devrait sortir début janvier.

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Programmation Upgrade! Paris à la Gaité Lyrique / « Littérature SF & Art numérique – De l’invasion du fantastique dans la vie réelle »

RDV à la Gaité Lyrique le mardi 20 novembre à 19h.
À l’occasion de la sortie du numéro hors-série « Sous Influence », je programme avec la collaboration de Jean-Noël Lafargue une soirée Upgrade! Paris.
Cette session proposera quelques pistes d’investigations sur l’irruption, mine de rien, du fantastique dans notre vie quotidienne, où quand les choses semblent un peu sur la frontière et que l’on a des doutes, ou au contraire explosent carrément vers l’apocalypse… :
La littérature SF et les arts ont toujours entretenues des relations de voisinages, cette soirée, envisage un des aspects souvent développés par ses deux champs artistiques : l’invasion du fantastique dans la vie réelle. Réunissant performeurs, artistes et théoriciens cette session de Upgrade! Paris remontera le temps ou anticipera sur celui ci pour tisser des liens et explorer de possibles trajectoires entre ces différentes formes d’écritures.

> Au programme :
19h30 : « Le cri de Godzilla », performance de Christophe Fiat
20h15 : « L’Homme le plus doué du monde », conférence de Jean Noël Lafargue
21h : « Living in the Ice Age », film de Thomas Léon
21h40 : « De Masticatione mortuorum in tumilis », conférence de Damien Simon
22h30 : « Du Cyberpunk à l’Iphone5 (le réel de la fiction.) », présentation de Adelin Schweitzer

Expérience du récif

Julie Morel - "expérience du récif" - édition Expérience du récit

Il y a quelques semaines, Yannick Liron m’a demandé de participer à une édition qui portera le nom de « Expérience du récit », et qui sortira en début d’année. Soit 12 pages pour raconter son point de vue sur le récit et la narration.
J’ai travaillé cette semaine à ma proposition, qui elle portera le nom de « l’expérience du récif » ; )
Le texte d’introduction et quelques images en cours…

Julie Morel - "expérience du récif" - édition Expérience du récit

Expérience du récif, Julie Morel

Julie Morel - "expérience du récif" - édition Expérience du récit

 

Auto-archivage immédiat


Genèse de la ligne de recherche

La fin de l’année 2004 a vu pour moi la création d’un blog. Depuis 1996, je possédais plusieurs sites internet : une plateforme collaborative avec le collectif incident.net, des sites qui étaient des pièces artistiques en tant que telles, et un site internet personnel, galerie « obligatoire » de projets archivés.
La fonction de ce dernier site n’était pas satisfaisant : j’écrivais sur des pièces et projets déjà réalisés alors que j’aurais préféré parler de recherches en cours. Petit à petit, la partie carnet de notes que je développais en parallèle a prise de l’ampleur mais la lourdeur de la réactualisation régulière de pages en Html rendait les choses difficiles.
Je me suis penchée sur les éditeurs en ligne mais j’avais un apriori sur les blogs en ce qu’ils délocalisaient le contenu depuis mon ordinateur vers un serveur que je ne pouvais pas maîtriser complètement[1], rendant les données encore plus immatérielles puisque contenues dans une base de données et non dans un fichier « en dur ».
Un autre à priori était d’ordre méthodologique : le blog mettait à disposition immédiatement la chose écrite, sans filtre. Paradoxalement, partager une pensée en train de se construire me paraissait une bonne chose, de même que pouvoir la commenter, la remettre en jeux et la confronter (individuellement mais aussi collectivement) à d’autres manières de faire.
C’est à ce moment que j’ai pris connaissance du texte de Michel Foucault « L’écriture de soi », qui traite notamment des hupomnêmata[2] et la manière dont la culture gréco-romaine les utilisait.

Le texte de Foucault a considérablement raisonné, notamment dans l’analogie que l’on pouvait naturellement construire entre hupomnêmata et ce que potentiellement un blog (ou tout autre support artificiel de mémoire électronique partageable) offre de plus riche : une mémoire matérielle ouverte à utiliser comme une boite à outils pour la réflexion, la méditation et l’échange avec soi-même et avec l’autre.
Cette analogie m’a donné une méthode ; elle m’a poussée à envisager le blog comme un outil. Un outil pour pratiquer une pensée critique attachée à un projet artistique en train de se faire, pour développer un mode d’écriture non figé qui ne fait pas l’économie de la fragilité d’une réflexion en cours, et assumer les retours que ce mode d’écriture suscite une fois livrée.

Chaque type d’outils engendrent des objets spécifiques, et après quelques mois de pratique du blog j’ai observé l’objet que j’avais produit et sa nature.
Après réflexion, le dispositif stockait et classait (de manière chronologique, par catégories, par mots clés, etc.) automatiquement mes idées, mes productions, ainsi que toutes sortes de médias et données qui m’importaient : j’archivais mon travail d’une façon systématique et immédiate. De fait, cet auto-archivage pouvait bien produire une esthétique en temps que telle.
J’ai décidé d’appeler cette pratique l’auto-archivage immédiat.
Le terme auto renvoyait à l’automatisation du traitement des médias et données, son stockage et son archivage par l’éditeur en ligne, et à autonome : dans ce qu’elles pouvaient être reprises (flux RSS par exemple) et/ou réutilisées (mashups[3]). Ce terme « auto » n’était donc pas à prendre en premier lieu comme relatif à une pratique personnelle (comme dans « auto-portrait » par exemple), il n’était pas question ici de faire un « récit de soi-même »[4].
Ainsi jour après jour, je produisais un nouveau type d’archive : une archive immédiatement consultable, échangeable et contribuable (dans le cas d’éditeurs de textes à plusieurs contributeurs, ou dans la possibilité d’ajouter des commentaires), une archive performative, une action.



[1] À l’heure où j’écris ce texte, mon site internet a été « hacké » et toutes mes données sont inaccessibles, voire pour certaines perdues. La question de la perte, et donc de la conservation des données reste centrale dans l’archivage en ligne. Mais on peut aussi se poser la question autrement : de tels contenus sont-ils destinés à être conservés ?

[2] Supports artificiels de mémoire. (voir M. Foucault – « L’écriture de soi », texte reproduit dans « Théorie »)

[3] En Français application composite. C’est à dire une application qui combine des contenus provenant de plusieurs sources déjà existantes. Par exemple dans le cas du site internet, le fait d’agréger des contenus provenant d’autres sites afin d’en créer un nouveau.

[4] « Aussi personnels qu’ils soient, ces hupomnêmata ne doivent pas cependant être pris comme des journaux intimes (…). Il ne constitue pas un « récit de soi-même » ; ils n’ont pas pour objectif de faire venir à la lumière du jour les arcana conscientiæ dont l’aveu – oral ou écrit – a valeur purificatrice. Le mouvement qu’ils cherchent à effectuer est inverse de celui-là : il s’agit non poursuivre l’indicible, non de révéler le caché, non de dire le non-dit, mais de capter au contraire de déjà-dit, rassembler ce qu’on a pu entendre ou lire, et cela pour une fin qui n’est rien de moins que la constitution de soi. » (M. Foucault – « L’écriture de soi », dans Dits et écrits, p.1238).

 

Appel à projet pour la ligne de recherche de l’EESAB,

Appel à projet EESAB Géographies variables

Voila trois ans que je développe des projets de recherches au sein de l’EESAB où j’enseigne. Malgré le fait que le mot recherche est soudainement été appliqué, sans filtre, sans définition et de manière brutale au monde des écoles d’art, je me suis engagée dans cette direction, y voyant une opportunité de dialogues entre les écoles et le monde de l’art et sa réalité, quelque chose à détourner de façon positive. En cela le premier projet de recherche « de l’auto-archivage comme Å“uvre » a été un vrais succès : une collaboration avec pleins d’artistes, critiques et d’étudiants. Le deuxième ligne de recherche commencera début 2103. Elle découle d’une certaine manière de pratiquer, que j’ai expérimentée ces dernières années : la résidence. Et notamment des résidences dans des milieux non artistiques, parfois même dans des milieux extrêmes, voir hostiles. Et cela sur des périodes parfois assez importantes (entre 1 mois et 1 an).
La résidence s’est imposée à moi comme un moyen cohérent de produire de l’art, parfois matérialisé par des Å“uvres, parfois non. La résidence m’est apparu comme un possible quand j’ai compris que la pratique d’atelier ne me poussait pas forcément vers une recherche de fond (qui ne demande pas de lieu, mais bien une quotidienneté de celle-ci), voir qu’elle figeait ma pratique, jusqu’à la rendre confortable – dans le mauvais sens du terme..
J’ai donc abandonné mon atelier et travaille contextuellement depuis 5 ans. J’ai aussi créé le programme de résidences Géographies variables dans le même but : donner la possibilité à d’autres de confronter leur pratique artistique à la réalité d’un lieu, d’un contexte, d’une population ou d’un autre artiste, in situ.
Aujourd’hui donc je commence, à l’EESAB, une nouvelle version de Géographies variables (sans abandonner la précédente, qui continue entre le Québec et la France) qui prendra des aspects pédagogiques, de commissariat et bien sur de production d’Å“uvres. La question principale de cette recherche sera : qu’est-ce qu’une résidence? Voici de possibles éléments de réponse, que j’introduis dans l’appel à projet :

Pratiquer le dispositif d’une résidence c’est expérimenter une hétérochronie, c’est à dire faire l’expérience d’un temps en rupture par rapport au temps traditionnel. L’hétérochronie est une expression limitrophe au concept foucaldien d’hétérotopies : un seul lieu réel qui a le pouvoir de juxtaposer plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles [1].

La résidence est une hétérotopie. Elle est aussi l’occasion d’une double mutation : celle des personnes qui la pratiquent, et celle du territoire/milieux qui l’accueille. Pour l’artiste, elle modifie une façon de voir les choses en l’obligeant à réagir et à s’interroger de façon inhabituelle, contextuellement. Pour le milieu dans lequel elle s’insert, elle opère un processus de redéfinition par divers procédés : description, détournement, déconstruction, prolongement, reconstitution…

La ligne de recherche Géographies variables va questionner cela en s’articulant autour de la forte connexion d’expériences vécues par les artistes invités et la direction scientifique. Ces artistes ont en effet à leur actif des résidences de recherche et création hors-normes : inSitu, dans des environnements extrêmes, variables, souvent non spécifiques à l’art. On peut citer : la mission Tara ou des missions sur les îles Tristan da Cunha ou Clipperton, des résidences sur les îles Kerguelen, ou encore des projets développés sous terre… Ainsi tous ont produit des dispositifs et/ou stratégies artistiques interrogeant à la fois la pratique de l’art en résidence et son encrage dans un lieu et un contexte précis.
Ils partiront de ces expériences antécédentes pour interroger la résidence sous l’angle d’une hétérotopie. La recherche portera donc autant sur l’exploration d’une résidence artistique, sur son statut, que sur son territoire de déploiement (physique, humain, sociologique).
Cette connaissance pragmatique par les artistes sera complétée par d’importantes interventions de critiques ou curateurs spécialisés dans ses questions de création dans des environnements hors-normes. Ces intervenants viendront interroger et théoriser les productions artistiques en cours.
Cette recherche convoquera naturellement différents médiums et champs artistiques : espace de l’installation, performance, écritures (critique, littérature), vidéo, nouvelles technologies et espace virtuel.
Ouverte, elle tendra se placer à la croisée d’autres champs disciplinaires : architecture, histoire, sociologie, géographies, philosophies.

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Ci dessous, l’appel à projet pour sélectionner 3 jeunes artistes pour le programme de recherche, qui sera diffusé dans quelques jours..

 

Appel à projet EESAB Géographies variables

Appel à projet EESAB Géographies variables

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[1] « Mais ce qui m’intéresse, ce sont, parmi tous ces emplacements, certains d’entre eux qui ont la curieuse propriété d’être en rapport avec tous les autres emplacements, mais sur un mode tel qu’ils suspendent, neutralisent ou inversent l’ensemble des rapports qui se trouvent, par eux, désignés, reflétés ou réfléchis. Ces espaces, en quelque sorte, qui sont en liaison avec tous les autres, qui contredisent pourtant tous les autres emplacements, sont de deux grands types.
Il y a d’abord les utopies. (…) C’est la société elle-même perfectionnée ou c’est l’envers de a société, mais, de toute façon, ces utopies sont des espaces qui sont fondamentalement essentiellement irréels.
Il y a également, et ceci probablement dans toute culture, dans toute civilisation, des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui sont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables.» Michel Foucault « Des espaces autres », dans Architecture, Mouvement, Continuité (1984).

Show off Paris

Le E dans l'autre - Julie Morel

Le E dans l'autre - Julie Morel

J’expose lors du Show off Paris du 17 au 21 octobre, plusieurs pièces dont « Le E dans l’autre »: un programme informatique qui encode le livre Å’dipe de Sénèque, et interroge notre relation aux chiffrages et déchiffrages de codes et de partitions.
Il y aura pleins de beaux projets et d’artistes intéressants : Société réaliste, Antoine Schmitt, David Guez, Christophe Bruno, Albertine Meunier, Eduardo Kac… et pleins d’autres encore!

– Après-midi professionnel sur invitation : le 16 octobre 12h-18h
– Vernissage sur invitation : le 16 octobre 18h-22h
Sinon, les visites se font du 17 au 21 octobre 2012 de 12h à 20h.

Espace Filles du calvaire
7, rue des Filles du Calvaire
75 003 Paris

 

Leurs lumières

Leurs lumières

Julie Morel - Exposition "Leurs lumières"

« Leurs lumières » :
Exposition du samedi 13 octobre au dimanche 16 décembre 2012 à l’Abbaye de Saint-Riquier – Abbeville, Baie de Somme.
Vernissage le vendredi 12 octobre 2012 à 18 heures.
Plus d’informations ici.

J’y présenterai « Light my Fire », une pièce réalisée dans le cadre d’une résidence à la Maison populaire (2011-12).
Light my Fire  est une installation qui s’appréhende tour à tour dans la lumière et dans la pénombre. Le spectateur est en présence d’un texte inscrit en caractères phosphorescents sur le mur. Presque invisible et illisible en pleine lumière, il se révèle cycliquement lorsque la lumière s’éteint, le temps qu’il s’efface lentement dans le noir. Cette version du texte augmente et rejoue un extrait de La Part maudite de Georges Bataille (1949). Elle propose la description tautologique d’une phrase en train de s’écrire, prend le caractère d’un énoncé performatif et met en évidence la difficulté de sa lecture et les efforts nécessaires pour la saisir. Cette augmentation performative est rédigée en minuscules alors que la phrase originale, « Le principe même de la matière vivante veut que les opérations chimiques de la vie qui ont demandé une dépense d’énergie soient bénéficiaires, créatrices d’excédents », se détache furtivement en majuscules.

Protocoles / énnoncés – A Pyrrhic Victory

Suite à la production et l’exposition de ma pièce « A Pyrrhic Victory » au BBB, Cécile Poblon et moi-même nous sommes posées la question de la mise en place d’un protocole pour la vente et/ou reproduction de celle-ci. La question du protocole (ou énoncé), notamment dans ce que l’art conceptuel a pu mettre en place, m’a toujours attirée et posée question : à la fois outil, Å“uvre, parfois les deux, constitués de mots, le protocole interroge via une description la possibilité d’une production, ou d’une reproduction.
Il s’agirait donc de la description d’un ensemble de règles* qu’un artiste ou collectif définit pour réaliser une Å“uvre ; et ses descriptions ont un côté réflexif, affirmatif (elles définissent une sorte de manifeste appliquée à une Å“uvre – le mot « statement » en anglais porte bien plus ce sens que le mot français « Ã©noncé ») et un côté pratique (permettre à l’artiste, s’il le désire, de faire exécuter ou reproduire son Å“uvre par un autre).**
Définir un protocole ou un énoncé pour A Pyrrhic Victory représente une ré-interrogation de la pièce elle-même, dans ses limites et frontières notamment, qui sont une partie intrinsèque de cette pièce qui parle avant tout de territoire et de stratégie des espaces (du nom de l’exposition du BBB, pour laquelle elle fût originellement produite).
Dans un premier temps, j’ai décidé de m’en tenir aux faits : quelques sont les composantes formelles de l’Å“uvre (matériaux, dimensions, couleurs), le contexte « minimum » dans lequel elle doit s’inscrire, quelles sont les règles qui définissent précisément la pièce sans la figer?


A Pyhrric Victory :

1. Le protocole s’accompagne du texte original, ainsi que d’un pantonier, d’un plan de découpe en fichier vectoriel, d’une image « suggestion de présentation » au format .jpg (on peut aussi penser à l’impression HD de l’image et du plan).
Tout protocole ne comprenant pas ces 4 éléments est rendu caduque.

2. Description générale de la pièce :
La pièce est constituée d’une moquette (bleue claire) recouvrant le sol de l’espace exposition, et d’une découpe laser de 2 morceaux de moquette imbriqués (l’un jaune et l’autre clair) représentant le plan de l’île de Clipperton.
Cette pièce a pour but de transformer un espace et l’appréhension qu’on peut en avoir : c’est l’insertion, dans un espace, du plan de Clipperton (petite surface « furtive ») qui détermine la disposition de immense applat de moquette bleue. (formulation à revoir, je n’en suis pas trop contente).

3. Condition de réalisation de la pièce :
– Le fichier illustrator permet la découpe laser des moquettes jaunes et grises. La taille de l’île est fixée par le fichier illustrator, soit 70cm x 1m environ.
– Couleur de la moquette : bleu, jaune, gris (Ref. Pantone) . Nous recommandons les moquettes suivantes (ref. des moquettes et fournisseurs).
– Taille minimum des laies de moquette : 5m.

4. Condition de démonstration de la pièce :
– Condition minimal de réalisation :
• On entend par espace d’exposition tout lieux public ou privé.
• La surface minimale de l’espace d’exposition pour la pièce est de 35m2. Il n’y a pas de surface maximale.
• La moquette bleue doit recouvrir toute la surface de l’espace où elle est exposée. La moquette et tous les murs sont bord-à-bord.
• Aucune autre Å“uvre ne peut être disposée sur la moquette. (Dans le cas d’une acquisition privée, les meubles peuvent être disposés sur la moquette).
• Une distance d’au moins 6m doit être comprise entre la découpe de l’île et toute Å“uvre au mur. Les Å“uvres au mur ne peuvent pas toucher la moquette (distance minimum 30cm).
• Position de la découpe de l’ile : l’île ne doit pas être située à moins de 3m d’un mur ou d’un meuble.
– Selon le budget de production, la découpe de l’île peut être intégrée à la moquette bleue, ou bien collée dessus la moquette bleue.
– La pièce reproduite est accompagnée du texte original.

 


Avant la rédaction du protocole A Pyrrhic Victory, j’ai listé quelques exemples de protocoles/énoncés que j’aime particulièrement…
– Laszlo Moholy-Nagy (Telephone Paintings, 1924) commande par téléphone à un fabricant d’enseignes, des peintures en se servant de référence standardisées de couleurs. Ces peintures auront pour titres des numéros, en référence à des numéros de fabrication.
– Sol Lewitt (Wall Drawing, 1970) donne le droit à l’acquéreur d’une Å“uvre (une notice et un certificat) d’exécuter « Des lignes droites de différentes longueurs, dessinées au hasard, en utilisant quatre couleurs uniformes se dispersant avec une densité maximale recouvrant la surface entière du mur ».
A propos d’un énoncé de travail, Sol Lewitt écrit : « Quand un artiste utilise une forme conceptuelle d’art, cela signifie que tout est prévu et décidé au préalable et que l’exécution est affaire de routine. L’idée devient une machine qui fait l’art. Ce genre d’art n’est pas théorique; il est à base d’intuition, il est lié à toutes sortes de processus mentaux et ne poursuit aucun objectif. Il ne dépend généralement pas de l’habileté manuelle de l’artiste ».
J’aime bcp cet article baptisé Do-it Yourself Sol Lewitt Wall Drawings.

– Vito Acconci (Following Piece, 1969) est un type de protocole plutôt classique (ou l’artiste définie le protocole et l’applique lui-même) ou il choisit un passant au hasard et suit cette personne jusqu’à qu’elle entre dans un espace privé.
– Lawrence Weiner (Blocked Off With, 1979) n°465 du catalogue des énoncés.
Cette pièce actualisée selon l’une des trois propositions fondant le principe du travail et sa relation au contexte d’exposition :
1. L’artiste peut construire le travail
2. Le travail peut être fabriqué
3. Le travail peut ne pas être réalisé
Chaque proposition étant égale et en accord avec l’intention de l’artiste, le choix d’une des conditions de présentation relève du récepteur à l’occasion de la réception.
Cette formulation que l’on trouve dans le Specific and General Works de Lawrence Weiner distingue nettement la « construction » de l’œuvre, qui relève de l’artiste, la « fabrication », qui est une possibilité offerte au « récepteur à l’occasion de la réception », et enfin la « non-réalisation » : cette troisième proposition est en réalité la plus simple, paradoxalement, à « réaliser » puisqu’au « travail », c’est-à-dire au référent que décrit l’énoncé, elle permet de substituer l’énoncé lui-même, qui est alors peint directement sur le mur, avec une police de caractères et une couleur définies initialement par Lawrence Weiner.
> voir l’article du Frac Bourgogne, très bien écrit sur cette pièce.
> Le numéro de la revue Pratiques, autour des énoncés et de leur réactivation lors d’un atelier à l’EESAB-Rennes.
– stanley brouwn, (casier en métal, 1000 fiches, 1974), propose des « marches programmées » ou l’espace est déterminer par la mesure, sous forme de segments de pas (distances de marche et les mesures de distance). Les fiches contenues dans le casier sont utilise comme support qui donne une lisibilité optimale des distances grâce à leur caractère standardisé et systématique.


Sol Lewitt – Wall Drawings

Sol Lewitt - Wall Painting 1975
Sol Lewitt – Wall Drawing 273 (lines to points on a grid) –

*La semaine dernière, lors d’une promenade en forêt, très « rousséene », avec Claire Grino (philosophe) nous avons discuté de la fracture qui existe entre sciences molles et sciences dures depuis l’époque des lumières, et des conséquences très contemporaines notamment cette (mauvaise) habitude de certaines institutions de l’art de se référer aux sciences dures dès qu’il s’agit de recherche appliquées ou tangibles. J’ai donc pris le temps à l’écriture de cet article sur le protocole – une pratique plutôt conceptuelle – de me pencher sur sa définition scientifique ; )
En science, la méthode expérimentale est une démarche « qui consiste à tester par des expériences répétées la validité d’une hypothèse en obtenant des données nouvelles, qualitatives ou quantitatives, conformes ou non à l’hypothèse initiale » et le protocole expérimental la « description précise des conditions et du déroulement d’une expérience qui permet d’aboutir à des résultats exploitables ». C’est donc un acte pratique, qui découle d’expérimentations, parfois empirique.

** Scénario, partition, récits autorisés sont aussi des termes employés, avec des nuances car ils impliquent aussi un autre point de vu..

Walden

Panorama

Je participe au projet de Laurent Tixador « Dans les bois », lors de « Panoramas, le parc des coteaux en biennale » 2012 au parc de l’Ermitage. Il sera question d’un bivouac d’environ un mois près de Bordeaux.
Pas d’internet pdt toute cette période… mais je tiendrai un blog : villagedanslebosquet
see you soon! :)

Panorama

Vacances en gaité

Un petit article pour annoncer qu’après 4 mois de vadrouille sur la planète j’ai enfin pu prendre mes marques pour la résidence Upgrade! à la Gaité, qui durera un an et programmera en partenariat avec Dorkbot et Devart des laboratoires ouverts autours des arts num..
Trois jours de travail au frais donc pour avancer sur la programmation de l’Upgrade du 20 novembre (la page est là mais pas encore les infos ..suspens!) sur les passerelles entre littérature SF et arts num.
L’atelier est au 6ème étage, juste à côté de la table de ping-pong, mais par encore eu le temps de jouer :)

Retour fin septembre… avec l’upgrade! organisé par Marika et Catherine : ici.

À venir – Exposition « Leurs lumières » à l’Abbaye de St Ruquier

Light my Fire, Julie Morel 2012

Je présenterai une nouvelle fois « Light My Fire » (pièce que j’avais produite lors de la résidence à la Maison populaire et montrée aux Instants Chavirés), pendant l’exposition : « Leurs lumières ». Du samedi 13 octobre au dimanche 16 décembre 2012 à l’Abbaye de Saint-Riquier – Abbeville, Baie de Somme.

Avec :
Donald Abad, Marie-julie Bourgeois, Félicie d’Estienne d’Orves, Jakob Gautel et Jason Karaindros, Tomek Jarolim, Julie Morel, Mayumi Okura, Michael Sellam, Marion Tampon-Lajariette.
Reprenant sans transition l’espace des cimaises construites pour l’hommage à Alfred Manessier, « Le tragique et la lumière », dix jeunes artistes répondent avec « Leurs lumières » à l’invitation de Jean-Louis Boissier, chercheur en esthétique des nouveaux médias. Résolument actuels, leurs environnements lumineux, leurs films, leurs dispositifs partagés de l’illumination comme de l’aveuglement, sont autant d’expériences ludiques et poétiques, troublantes et critiques.
L’exposition « Leurs lumières » s’accompagne d’une salle multimédia de documentation et d’échanges, de publications, de journées d’étude.

Exposition conçue et réalisée en coopération avec l’Université Paris 8 (laboratoire Arts des images et art contemporain) et l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsadLab).

Cover in Progress

Cette semaine, Catherine Lenoble était à Briant pour finaliser les textes de « Hello World, bonjour Bazaar », l’édition qui clôture ma résidence à la Maison populaire et le voyage dans l’Himalaya. J’en ai aussi profité pour finaliser la maquette et adopter les modifications, notamment de la couverture, réalisées par David Poullard.
La semaine prochaine, crochet par Paris, pour choisir le papier et voir si l’on peut avoir une découpe arrondie sur les angles de l’édition..

Montage au Glasgow Sculpture Studio

3ème jour de montage pour l’exposition que je fais au Glasgow Sculpture Studio pour le projet Clipperton. Vernissage de l’exposition le 14 juillet!
Le GSS occupe tout le « Whisky Bond » (TWB), un ancien dépôt de Whisky, un lieu magique avec des moyens logistiques et humains incroyables : c’est avant tout un lieu de production dédiée à la sculpture contemporaine qui accueille environ 60 studio d’artistes (dont Alexandra P. Spaulding, David Shrigley, Nick Evans..), des ateliers de production, et un espace d’exposition.
C’est un vrais plaisir de retrouver certains membres de l’expédition… ou de les découvrir presque présents dans le film produit par Miguel Alcalde.
Encore 4 jours de montage, plusieurs dessins à finir et j’attends avec impatience les cartes générées à partir des entretiens menées à Clipperton, qui ont été imprimées sur de l’adhésif et dialogueront avec les dessins.

C’est l’été, les vacances, vive le travail!

RDV à Désert numérique du 28 juin au 1er juillet 2012. Si vous êtes dans le sud, venez faire un tour dans ce merveilleux festival en pleine brousse :
> http://desertnumerique.incident.net/2012/

Desert numerique, festival à St Nazaire le desert

 

À partir du 2 juillet, ce sera direction Briant pour encore des travaux, en attendant la résidence Géographies Variables.
> http://incident.net/geo

 

Du 9 au 16 juillet, je serai à Glasgow pour une exposition au Glasgow Sculpture Studio, un lieu de production et d’expositions incroyable, dédié à la sculpture et l’installation.
Cette exposition fait suite à mon voyage sur l’île de Clipperton en mars, et j’y présenterai « DataIsland » une série de dessins et cartes qui explorent les interactions des artistes, scientifiques et marins qui ont participés à l’expédition.
> http://www.glasgowsculpturestudios.org/

The Whisky Bond, Glasgow Sculpture Studio

See you there!

A Pyrrhic Victory – BBB Centre d’art > Juillet 2012

Julie Morel, A Pyrrhic Victory, BBB Centre d'art - Toulouse

Julie Morel, A Pyrrhic Victory - BBB Centre d'art - Toulouse

Julie Morel, A Pyrrhic Victory, BBB Centre d'art - Toulouse

Julie Morel, A Pyrrhic Victory, BBB Centre d'art - Toulouse

Julie Morel, A Pyrrhic Victory. BBB Centre d'art - Toulouse

© 2011. Julie Morel, A Pyrrhic Victory. Production : BBB Centre d’art – Toulouse

Les tapis, moquettes, et autres aplats qui recouvrent la plupart du temps les sols en intérieur paraissent être des éléments décoratifs, voir peu importants, que l’on piétine sans s’en rendre compte.
Pourtant ces zones de recouvrement délimitent un territoire et sont souvent des espaces symboliques : des représentations abstraites du jardin dans les tapis de la culture perse à la moquette rouge que l’on déroule lors de cérémonies officielles, en passant par l’espace religieux du tapis de prière, les exemples sont nombreux.
Et en un sens, le tapis est toujours un moyen d’être transporté, et il ne semble pas sans hasard qu’il ait été utilisé à cette fin dans de nombreux contes (le tapis volant).
Le tapis de sol de l’installation A Pyrrhic Victory pour l’exposition « Stratégie des espaces » au BBB Centre d’art peut se lire comme une prise de position, à la fois dans le sens de prendre un point de vue, mais aussi dans le sens de prendre (gagner) une position (stratégique).
Ce faux jumeau symbolique de l’île de Clipperton – où je me suis rendue au mois de mars lors d’une expédition scientifique – en reproduit les enjeux territoriaux.
Clipperton, nommée aussi l’île de la passion, est un point perdu dans l’océan pacifique, si petit et si plat que l’on peut passer à côté sans le voir. Un point néanmoins stratégique, ou le paradoxe d’un territoire dont les frontières minuscules que dessinent la nature sont remises en cause, augmentées par des frontières juridiques, formant une zone immense, insécable, et convoitée.
Le titre de cette proposition, A Pyrrhic Victory, fait référence, avec humour, à une expression militaire : une victoire à la Pyrrhus étant une victoire avec un coût dévastateur pour le vainqueur.

Avant / Après

Je m’apprête à passer mon 5ème été à Briant (Bourgogne) et à accueillir la 3ème session de résidences Géographies Variables (fin août, avec Frédérique Laliberté – Étienne Baillargeon (Qc), et le collectif Kom.post (fr)).
J’y serai dès le 1er juillet, avec les passages de Catherine Lenoble, pour travailler sur l’édition du projet Rheum Nobile, Zoé Wolf (des Konki Duet!) pour un peu de musique et de cuisine, et aussi tous les coutumiers du faits (Mathilde, Vince, Léo, Anne, Manon, Steph, Dom, Laurent, Stéphanie, Léonie, Maël, Marie…). Il y a encore de la place fin juillet pour venir, faites moi signe sur le tel fixe – et promis y’a presque plus de travaux à faire ; )

Pour fêter ces 5 ans, je me suis replongée dans les photos que j’avais prises au tout début, et amusée à faire le traditionnel avant/après :

Les trois écritures – Clarisse Herrenschmidt

Je suis sur le livre « Les trois écritures », et ça commence très bien. Un extrait :

« (…) Nos langues modernes, couchées sur papier grâce à un alphabet qui note consonnes et voyelles, comprennent des noms de nombres qui s’écrivent « quatre », « III », « IV » ou « 4 ». Le lecteur conviendra que les éléments q, u, a, t, r, e de « quatre » ne sont identiques ni aux éléments I et V de « IV » ou de « IIII », ni à l’élément « 4 », et que cette dernière graphie note avec un seul élément ce que « quatre » écrit avec six éléments, « IV » avec deux et « IIII » avec quatre. Il n’est pas étrange de dire que « quatre » écrit le nom du nombre comme entité arithmétique, et qu’importe la langue dans laquelle il est nommé.
De fait, la graphie romaine « IV » signifie « 5 moins 1 » tandis que l’indo-arabe « 4 » montre que ce nombre est un nombre entier qui contient quatre unité dans la classe des unités et aucune dans celles des dizaines, des centaines des milliers, est.Reste que ces deux façons d’écrire le même nombre donnent à voir, différemment, que celui-ci ne se réduit pas à son expression linguistique, qu’il a des propriétés et que les chiffres qui le représentent ont à voir avec ces propriétés. Comme il se doit, « nombre » entité arithmétique se distingue de « chiffre » entité graphique : ainsi, en graphie indo-arabe, les nombres entiers positifs, dont la production est infinie, peuvent-ils s’écrire avec seulement dix chiffres, de 0 à 9. »

Hello world – bonjour bazaar

Julie Morel - Rheum Nobile, édition de la résidence

Julie Morel, Rheum Nobile

Je suis en train de travailler avec Catherine Lenoble sur l’édition Rheum Nobile qui regroupe sous une forme racontée un an de résidence à la maison populaire et le voyage au Népal que nous avons fait Catherine et moi en avril 2012. Je viens de finir le petit texte d’introduction qui viendra ouvrir l’édition. Le voici, avec quelques planches de la maquette.

Rheum Nobile
Le nom d’une fleur, donné à un temps de recherche à la Maison populaire : une résidence sous la forme d’un voyage exploratoire, une hétérochronie d’un an. Un moment pour cheminer librement dans des territoires réels et fictionnels, seule ou à plusieurs.
Un ensemble de propositions artistiques à pratiquer dans l’espace public montreuillois et au sein de deux lieux culturels : la Maison populaire et les Instants chavirés. Un petit réseau qui interroge nos mécanismes de perception des espaces et la façon dont la lumière peut influer sur la préhension des lieux que nous pratiquons quotidiennement.
Une expédition sur une île déserte – télescopage hasardeux qui change la donne – et directement après un voyage / vertige dans le Langtang à la recherche du déclencheur du projet, le Rheum Nobile.
Un site internet pour lister les différentes pistes suivies.
Un livre – extension du projet initial . Un objet qui déplie des espaces analogiques, horizontaux et verticaux, vécus ou rêvés, qui rend compte de temporalités superposées : où quand la nouvelle année népalaise 2062 commence le 13 avril 2012.
Bienvenue dans un futur simultané.

Bonjour Bazaar
Le titre donné à une fiction de Catherine Lenoble. Un état d’écriture en marche, de 9 jours et 9 nuits, dans l’Himalaya, à la recherche du Rheum Nobile.
Une exp-édition.

Julie Morel _ Edition de la résidence Rheum Nobile

Julie Morel - Rheum Nobile, édition de la résidence

Julie Morel - Rheum Nobile, édition de la résidence à la Maison populaire

Julie Morel - Rheum Nobile, édition de la résidence

Julie Morel - Rheum Nobile, édition de la résidence

Une présentation du projet et la lecture du texte de Catherine : RDV mardi 19 juin à 19h à l’atelier Alain Lebras, à Nantes.

Dedanlémo

Dedanlemo - Julie Morel

Julie Morel, Dedanlémo - exposition

Exposition du 3 au 30 mai 2012, vernissage jeudi 3 mail à 18h30
Halle Roubleau, Fontenay sous Bois.

DEDANLÉMO est une exposition collective à lire avec son corps. La lecture s’y construit en déambulant, En entrant dans les mots, en plongeant dans le texte et ses énigmes.

Avec : David Poullard, Pierre Di Sciullo, Julie Morel, Fanette Mellier & Grégoire Romanet, et Après vous.

La Halle Roublot 95, rue Roublot –Fontenay-sous-Bois
MÉTRO :
Station Château de Vincennes
+ Bus 118 (arrêt Les Rigollots)

Rheum Nobile

Julie Morel, Résidence à la Maison populaire

/// Vernissage le lundi 30 avril à 18h, à la Maison populaire.
/// Expositions à la Maison populaire, aux Instants chavirés, et dans les rues de Montreuil (affichage public)
/// Promenades commentées les 12 et 16 mars à 17h, départ des Instants chavirés. Upgrade! le 12 mars à 19h en fin de parcours à la Maison populaire.

La résidence Rheum Nobile a été une de recherche expérimentale, décomplexée, bienvenue cette année – moment ou ma pratique n’a été qu’un enchainement de productions. Le cadre offert par la Maison populaire (la confiance et l’énergie de Jocelyne) m’ont permis de réaliser plusieurs pièces, de (dé)couvrir des territoires auxquels je ne m’étais jamais confrontés.
Rheum Nobile et ses 2 expositions débuteront par le vernissage à la Maison Populaire le lundi 30 avril, avec ce qui fait ville. Un moment important aura lieu le 12 mai avec une session Upgrade! (présentation du travail de François Ronsiaux et lecture de Catherine Lenoble), ainsi qu’un parcours entre les Instants chavirés, qui présente l’installation « Light my Fire », et la Maison populaire qui abrite quand a elle « Sweet Dream ». Entre les deux lieux, 8 affiches sérigraphiées sont disséminées dans la ville, dans des sucettes Décaux. Ces affiches présentent en extérieur le processus en marche, la partie « in Progress » du projet : la méthodologie, les réflexions et inspirations/références inhérentes, les pistes suivies ou abandonnées, en un mot les interrogations qui m’ont habitées pendant ce temps de résidence..
La résidence touche à sa fin : elle s’est clôturée par un voyage au Népal, à la recherche du Rheum Nobile, fleur étrange dont les propriétés et capacités de survie ont dicté les principes de travail de la résidence.
Si le voyage était un retour au point de départ de la résidence, il ouvre aussi sur une dernière production, synthétique : une édition à paraitre en fin d’année.

Julie Morel, Rheum Nobile

Julie Morel / énoncé performatif

Julie Morel, projet artistique Rheum Nobile - la maison populaire 2012