Archive annuelles: 2009

Archivés, chavirés, échoués, fantômes

Je pourrais passer des journées entières dans le dictionnaire (c’est d’ailleurs ce que j’ai fait aujourd’hui !). Et j’en profite pour faire un lien avec l’une des conférences de Erin McKean (au TED) que j’aime particulièrement pour son enthousiasme…

Donc aujourd’hui, j’étais en quête de réponses. Des réponses sur le vocabulaire et par extensions les idées que je vais manier pour ma résidence et l’exposition aux archives.
Ce qui est parfait avec les dictionnaires, c’est que l’on se retrouve toujours avec des réponses dont on n’avait pas posé les questions…
…Quelques mots sur lesquels j’ai fait des recherches.

> Archives vient du grec arkahaia/arkhê (commencement, pouvoir). C’est assez étonnant pour un mot qui désigne à la fois l’ensemble des documents et le bâtiment où ils sont stockés, conservés, en fin de vie, prend sa source dans « commencement ».

> Chavirés est un mot provençal (cap virar) qui veut dire tourner la tête (en bas). Bien sur il y a le double sens que j’aime beaucoup : à la fois se retourner sur soi-même quand il s’agit d’un navire, mais aussi, pour une personne,  être fortement émue par quelque chose…

J’ai aussi appris à cette occasion que les mots échouer et échec n’avaient pas la même racine, contrairement à ce que je pensais (échec viens du persan : le roi est mort).
Échouer (et s’échouer) a un sens beaucoup moins négatif qu’il n’y paraît, mais son origine est obscure : soit il vient de échoir (= être dévolu par le sors ou le hasard) et choir, avec pour résultat une certaine immobilité, soit il vient de « escoudre » (= secouer). Cette dichotomie me fait penser au sort des divers documents qui arrivent hasardeusement aux archives : à la fois conservés, immobiles, et sans arrêt déterrés, consultés.

Pendant ma visite aux archives, j’ai été impressionné de voir à quel point la définition du mot archives est large : il ne s’agit pas uniquement de papier. Toutes sortes d’objets entrent dans la catégorie « archives », j’y ai par exemple vu une quantité de plaques d’imprimerie plus passionnantes les unes que les autres.
On m’a aussi parlé du vocabulaire spécifique à ce domaine, et le mot qui m’a le plus marqué est le « fantôme », ce papier que l’on laisse en place d’un document qui est monté en salle de lecture… Les archives, un vaisseau fantôme ?
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S’échouer

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Me voici de retour de Périgueux, où j’ai passé la journée d’hier pour mettre en place le planning et l’organisation de ma résidence avec l’agence culturelle départementale. J’ai visité les archives, où je vais en partie travailler, et où se tiendra une première exposition en octobre (il y en aura une autre en juin 2010, à la fin du programme de résidence qui durera 3 mois. Sept.09/avril2010/juin2010).

La date de l’exposition aux archives départementale étant fixée, on m’a demandé de faire une proposition pour la semaine prochaine (!?). Elle a pour but de présenter mon travail, pas forcément produire de nouvelles pièces. Mais en voyant l’espace d’exposition, une salle immense – mur blanc, parquet – un white cube dédié, j’ai quand même décidé que ce serait surement mieux d’intervenir dans les espaces fonctionnels plutôt que d’exposer dans une salle à part… Et donc de produire quelque chose de nouveau en fonction du contexte.

J’ai listé ces endroits :
– L’entrée (une première entrée vide avec la machine à café squatté par les lycéens)
– Le hall d’entrée avec la réception, avec son panneau blanc (projection?)
– La salle de lecture (les écrans de veille des ordinateurs, les lampes?)
– Les escaliers
– Les sous-sols
– les bureaux de l’administration (mezzanine).

Le lieu des Archives est passionnant : pour le moment, parce que je ne l’ai pas pratiqué plus que ça, plus par l’activité humaine qu’il génère, les protocoles et les déplacements mis en place, sa masse, etc., que par les kilomètres d’informations qu’il renferme réellement.

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J’ai aussi visité le lieu de résidence, une petite villa étrange et calme sur une colline de la ville, dont le chemin privé est bordé d’un panneau digne de romans policiers. Je le trouve pas mal d’ailleurs ce panneau, il me fait penser que beaucoup de gens vont aux archives pour creuser dans ce qui est enfoui, qu’ils réalisent des autopsies administratives en quelques sortes.

Chavirés

J’ai appris la semaine dernière que j’étais lauréate pour la « résidence de l’art en Dordogne » 2009-2010, aux Archives départementales de la Dordogne !
Je pars donc la semaine prochaine à Périgueux pour finaliser la convention qui me permettra, pendant 3 mois l’année prochaine, de travailler aux archives départementales pour produire une série de travaux, notamment sur le web (mais j’espère bien pouvoir ramifier et créer d’autres extensions via d’autres médiums).
J’aime bien ce temps d’a-préhension qui précède le départ d’un projet, où les choses vont assez lentement et où les idées sont encore ouvertes et floues, ce moment qui permet de fantasmer un projet, un lieu, un mode travail. Un temps assez subjectif aussi, où la réalité n’a pas encore appliquée son principe. Et donc aujourd’hui, j’ai déjà décidé d’une direction que prendrait le travail en lui donnant pour titre la seule anagramme du mot archives.
Me voila donc partie pour travailler sur le naufrage.

: )

YTMO

you turn me on

You Turn Me On, c’est le nom du projet sur lequel je réfléchis en ce moment, et pour lequel je suis en train de monter un dossier de subvention. Au delà du temps plus désagréable de la constitution d’un tel dossier, l’exercice à toujours l’avantage de synthétiser les idées, et donc de faire découvrir certaines connexions évidentes qui étaient restées inconscientes.

Le projet YTMO avait émergé comme la suite du projet Sweet Dream, dont j’essaye maintenant de m’éloigner le plus possible : j’ai envie d’être dans la variation de ce même thème (l’inscription d’un mode relationnel interfacé comme forme narrative) mais pas dans la répétition.
Je suis partie des mêmes éléments : dispositif on/off, traduction des impulsions électriques en conséquences visuelles, j’y ai ajouté l’importance du texte écrit à la limite de l’image et oscillant entre lisible et non lisible, qui traverse généralement mes propositions. Et dans cette optique, j’ai intégré les recherches liées à Organs.

you turn me on

Au départ, pour m’occuper les mains et m’amuser aussi, j’ai produit une petite lampe toute simple, jouant sur le double sens de la  phrase « you turn me on » et ce qu’elle disait littéralement de mon rapport au spectateur. De là découle le projet…

you turn me on

Et puis dans ce cadre de recherche, je me suis naturellement penchée sur le livre « Visibleinvisible » , une monographie dédiée à Cerith Wyn Evans (J’avais découvert cet artiste lors de son exposition à l’ARC à Paris – que je suis retournée voir 4 fois ! – et qui depuis n’a cessé de me parler) et les passerelles qui existent me sont apparues comme évidentes. Bien sur il y a cette similarité du on/off et sa traduction, mais surtout des idées communes, que ces phrases tirées du livre résument bien :

« Over the recent years Cerith Wyn Evans has become an indispensable point of reference, and his sophisticated oeuvre – disposed to set up a relationships through evocations and concealments – has inspired many emergent artists. It’s an oeuvre unmistakably conceived in terms of its critical and historical links with the possibilities and vicissitudes of film and writing, from where it has taken the unusual relations between space, light, language and objects, and their seductiveness and indefiniteness.
However, while his work and installations turn to a wide range of genre, media and discourses, both highbrow and popular, they always encompass a cerain disdain for the commonplace, a certain opacity, and the experiene of his oeuvre usually implies acceptance of the impossibility of immediacy and coherence. »
(…)
With this adaptations, stagings and compositions embracing multiple references that usually favor presentations characterized by imperceptible folds and disjunctions, Evans never privileges a phenomenological reading of space or a literal use of material (such as bright neon lights, philosophical texts, mirrors, plants and fireworks) and their links, affinities and kinships, that often give rise to slight disturbances and disorders, suggest interruptions and intrusions that displace registers and perceptions. Nothing is as it seems : in this multiform and intertextual space, emphasis appears to fall between presences and absences. What seems inescapable and prevailing is the establishment of what the artist enunciates as an occasion, a scenario, a cipher against metaphors, « something standing in for something that doesn’t stand in for something else ». « 

Géographies Variables, c’est parti !

geographies variables
J’ai eu le mois dernier la réponse positive sur le financement d’une partie du projet « Géographies variables » par le Consulat Général de France à Québec et du Ministère des Relations Internationales québécoises.
Ce projet de résidences croisées entre la France et le Québec, permettra, sur deux ans, à une vingtaine d’artistes de partir en résidence dans 8 lieux de ces deux pays, pour produire des travaux sur internet, avec pour base la thématique commune (et volontairement assez large) de « Géographies variables ».

> http://incident.net/geo

Le site internet est en ligne et sera complet dans les prochaines semaines. Et l’appel à participation se fera d’ici la fin juin 2009.
N’hésitez pas à me contacter si vous voulez des infos, ou, si vous êtes au Québec, de contacter la Chambre Blanche qui est le partenaire Québécois d’incident.net sur ce projet !

Intervention @ WJ-S, Saison numérique de la Maison des métallos, 28 mai 2009

Sur une invitation d’Anne Roquigny, je vais prendre part à WJ-S, le 28 mai aux « Immatériels » à la Maison des métallos.

Deux journées d’interventions pendant lesquelles une cinquantaine d’artistes, de critiques,  de penseurs, d’inventeurs, de chercheurs, de commissaires artistiques et d’organisateurs  d’événement français font un point sur 15 années d’existence d’Internet.

Sous un angle artistique, ils commentent, analysent et retracent « l’histoire » du web et la manière dont le réseau  a été investi comme un espace de création (créations en ligne, œuvres collectives, pratiques de téléprésences, net art, online art, software art, code art, ascii art , flash art, google art, art génératif, art interactif, art collaboratif, tactical media, locative media, art telematic, performances en réseau…).
Le public est installé au milieu d’écrans géants : sur un des écrans, il voit la personne interviewée (elle est physiquement présente ou intervient à distance en visio conférence), sur 2 autres écrans il assiste à une navigation en temps réel dans une sélection de sites Internet choisis par chaque intervenant. Une captation vidéo en direct de l’ensemble du dispositif est diffusée sur des moniteurs et retransmise en direct sur Internet. Une multitude de points de vue, une vision augmentée de la pensée.
Dans un premier temps les interviews sont archivées en ligne. Dans un deuxième temps, ces interventions donnent lieu à une première publication, éditée par l’association MCD qui initie une collection d’ouvrages sur la thématique WJ-SPOTS.

« I Scream » à V.O.S.T. , Imal/Nova cinéma Bruxelles, 23 mai

Je participe à V.O.S.T., avec la projection d’une version linéaire de « I scream » (un projet en collaboration avec Jocelyn Cottencin) // I am leaving Thursday for Brussels to participate to the opening of V.O.S.T., where « I scream » (a collaboration with Jocelyn Cottencin) will be screened on the 23rd.

V.O.S.T. OV/OT
http://vost.nl
BRUSSELS: 21-31 MAY09 > iMAL & NOVA

V.O.S.T. OV/OT explore les relations entre le cinéma, l’art vidéo et l’art numérique et prend pour points d’accroche le sous-titre et le doublage. Ces éléments discrets, intermédiaires et fonctionnels de l’industrie du cinéma apparaissent comme des brèches par lesquelles les artistes détournent et s’approprient les films. Cette programmation bruxelloise donne une place centrale aux questions du langage, de la transcription et de la traduction.

Avec :  Martin Arnold, Armel Barraud, Pierre Bismuth, Frederico Camara, Jordi Colomer, Christoph Draeger, Reynald Drouhin, Yan Duyvendak, Omer Fast, Xavier Gautier, Pierre Huyghe, Kuda.org, Florence Lazar, Danilo Mandic, Julie Morel & Jocelyn Cottencin, ProjectSinge, Nicolas Provost, RYbN, Anri Sala, Keith Sanborn, Antoine Schmitt, Peter Tscherkassky, Virgil Widric.
Commisaires : Alexis Chazard & Marika Dermineur.

*Exposition à iMAL, du jeudi 21 au dimanche 31 mai*
*Projections/Performances au Nova Cinema, samedi 23 mai, 20h-minuit*

/ INFOS PRATIQUES

iMAL (Center for Digital Cultures and Technology)
30 Quai des Charbonnages, 1080 Bruxelles
– Metro Comte de Flandre, Tram 51
du 21 au 31 mai 2009
Vernissage : jeudi 21 mai
contact : +32 (0)2 410 30 93 – http://www.imal.org/

Nova Cinéma
soirée V.O.S.T. OV/OT/
3 rue d’Arenberg, 1000 Bruxelles
– Metro Gare Centrale – Bourse
Samedi 23 mai, 20h-minuit
Entrée payante
contact : +32 (0)2 511 27 74 – http://www.nova-cinema.org/

Code Source

Rendez-vous du 16 mai au 14 juin 2009 / 20ème édition du Festival International de l’Affiche et du Graphisme de Chaumont.
J’y présente, dans le cadre de l’exposition « Code Source« , sur une invitation d’Étienne Mineur, le projet réalisé avec Jocelyn Cottencin « I Scream, You Scream, We all Scream for an Ice Cream… »

I scream, Julie Morel & Jocelyn Cottencin, Chaumont

2009 may, 16th / june, 14th / 20th International Poster and Graphic Arts, Festival of Chaumont
During the exhibition « Code Source« , curated by Étienne Mineur, I will show the project produced with Jocelyn Cottencin « I Scream, You Scream, We all Scream for an Ice Cream… »
See you there!

Mapping Festival

En fin de semaine prochaine, je me rends au Mapping festival – Visual Audio Festival, à Genève, avec Marika Dermineur, pour présenter incident.net le vendredi 15 au Centre d’art Contemporain… Ce sera l’occasion de montrer ce qui a été fait dans les hors-séries au fil des années. De parler de The Upgrade! D’incident.res, de VOST… et ensuite d’aller danser le soir, une éternité ! : )

> See you there

I scream

Je suis en train de monter la vidéo extraite du générateur « I Scream, You Scream, We all Scream for an ice Cream« …
Cette vidéo sera montrée ce mois ci à V.O.S.T. (Bruxelles) et durant l’exposition Code Source (Chaumont)

Quelques bugs…
En les regardant ce matin, je me suis dit que ça aurait pu être l’étape ultime du générateur (dont le but était de traduire typographiquement l’intensité dramatique des dialogues de la nuit des morts vivants), ou disons qu’on aurait pu envisager de modifier la typo BF15 pour qu’elle soit à la limite de la lisibilité pour les moments où tout part dans tous les sens…

I scream

I scream

I scream

En série

Depuis quelque temps, je poste moins d’articles sur ce blog. Ce n’est pas faute d’avoir envie… mais au delà du temps qui me manque, c’est surtout de la matière « en cours » dont je manque, car cet espace est d’abord dédié à cela, pas à un flot d’annonces qui m’ennuient. Alors quand je regarde mes derniers articles, je ne vois que des infos, des annonces…
Voila plusieurs mois que je suis submergée par un grand nombre de choses, et si ma production se trouve ralentie, j’ai quand même des projets en cours (il suffirait que je prenne le temps de faire des photos, ou encore des poster les choses ! : )
J’ai donc fouillé dans mes cartons.
Voici la série du mois dernier, engagée à la suite de la série « Organs », et que je vais reprendre cette semaine. Pour le moment j’ai 5 dessins, qui ne comportent qu’un mot (alone, nothing, whatever, bloodbank…).

Le tout dernier dessin que j’ai commencé comporte plusieurs mots (« Lick my fingers » – un morceau de phrase d’un des claviers modifiés produit pour l’exposition My Life is an Interactive Fiction à Duplex l’année dernière). J’aimerais bien comprendre pourquoi cette phrase est revenue pour ces dessins. Au départ, la phrase du clavier, « Lick my finger, suck my brain », parlait de mon rapport au clavier même. Comment via cette interface, je me faisais aspirer par l’ordinateur. Comment ma mémoire réflexive, celle de mes doigts, était possédés par la machine.
Je ne sais pas si cette phrase en dit long sur mon rapport au dessin…

K3 Manifestation – quelques photos

Quelques photos du K3 que Jocelyn et moi avons prises la semaine dernière.

La manifestation a regroupé des installations, des projections, un concert, des workshops et des performances de Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Etienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Etienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Périot / Antoine Schmitt / Trafik.
Je ne sais pas si ces photos peuvent témoigner de l’énergie positive qui a parcouru d’un bout à l’autre cette manifestation. Les artistes et théoriciens qui sont intervenus ont été, à tous niveaux, d’une qualité rare… Good karma people!

Daniel & Meredith

Je me suis toujours demandée comment on était venu à classer les lettres dans l’ordre alphabétique. Quelles sont (s’il y en a) les règles de ce classement… ou tout cela s’est fait de façon totalement aléatoire, au fur et à mesure ?
Et puis je me suis toujours demandée si la personne qui avait classé les lettres avait consciemment mis le « M » juste à côté et avant le « N » ?

Aujourd’hui, après quelques (longs) jours à ne rien faire, j’ai regardé deux belles choses et je me suis remise au travail.

Rencontre à la revue du 104, Paris… Télescopage

Dans le cadre de mon intervention à la Revue du 104, Camille Louis m’invite à prendre part à une rencontre (y participent :  Pierre Creton, Georges Didi-Huberman et Cyril Neyrat) qui risque d’être forte car j’adore les travaux des ces artistes et auteurs.
Malheureusement, je suis aussi à Amsterdam pour le Winter Camp cette semaine, et c’est le dilemme, je ne sais que faire… Que choisir ?
Dans les deux cas, les regrets vont être importants. Je me donne jusqu’à demain pour décider… : (


Le vendredi 6 mars 2009, Le 104 / Atelier 15 à 18h.

« Rencontre avec les auteurs de la revue ».

Comment un architecte contemporain, une artiste multimédia, un critique de cinéma et un réalisateur se mettent-ils, malgré l’extrême différence de leurs langues à « parler de la même chose » ? En prenant comme fil rouge la figure géniale de l’historien de l’art Aby Warburg, la revue cherche à aménager dans son espace internet, un lieu de rencontres improbables où les expressions divergent, se rejoignent, se reprennent sans le savoir. La rencontre virtuelle peut se faire réelle en rassemblant ces différentes figures le temps d’un rendez-vous avec le public, dans l’atelier de la revue.
Avec : Pierre Creton, Julie Morel, Georges Didi-Huberman et Cyril Neyrat.

Winter Camp, à Amsterdam

Un Winter Camp un peu différent de celui de la résidence incident.net à Briant.. C’est celui auquel je vais participer avec Marika Dermineur (Upgrade! Paris) et Karen Dermineur (Upgrade! Dakar) du 3 au 7 mars à Amsterdam..

> Ici pour les infos

Next week, I’m going to the Institute of network Wintercamp in Amsterdam!
About Winter Camp
Winter Camp is an event, organized by the Institute of Network Cultures and will take place 3-7 March ‘09 in Amsterdam. Network Cultures Winter Camp will be a mix of presentations and work spaces with an emphasis on getting things done. It will be a four-day program of work spaces and plenary presentations, in which a dozen networks (each of which has 5-15 people) can work on their specific current topics.

> Here for more infos

K3 Manifestation / Du 16 au 21 Mars 2009, Lorient

K3 Manifestation / Recherches, workshops, conférences, installations & interventions dans l’espace public. (English Below)

Avec : Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Étienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Étienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Periot / Antoine Schmitt / Trafik.
Commissariat, communication graphique : J&J (Jocelyn Cottencin & Julie Morel)

Mutation, c’est ce qui pourrait caractériser l’état du design graphique actuel, à la frontière ou plutôt dans une circulation permanente entre l’art, le design et la communication. Si le papier était à l’origine l’espace de travail privilégié, le web, les nouveaux médias (clip, téléphonies, consoles de jeux, etc.) étendent les domaines d’intervention possibles.
Mutation, c’est aussi ce qui peut définir l’environnement de l’école supérieure d’art de Lorient. Elle s’inscrit dans un espace à la fois portuaire et militaire. Dans les deux cas, beaucoup de bâtiments se trouvent actuellement désaffectés. Ces espaces posent, indirectement et directement des questions de société, d’activités, d’environnement, etc. Bon nombre des lieux étaient liés à l’activité portuaire (pêche, commerce) et aussi à des marques d’un passé militaire (la plus importante base de sous-marins allemands, ensuite utilisée par la marine nationale). Aujourd’hui pour des raisons différentes, réduction importante de la flotte de bateaux de pêche, restructuration des activités de la défense, ils sont inutilisés ou reconvertis. Ils sont les signes d’une société qui se transforme. C’est ce terrain dont va se servir «K3».

Le projet K3 n’est pas de faire une exposition de plus, mais de réunir sur un temps court (une semaine) des artistes, des graphistes et des théoriciens, qui sont au cœur de la production graphique et artistique actuelle.
Depuis l’école des beaux-arts, cet événement développe à la fois des workshops, des tables rondes et des propositions dans l’espace public, ainsi qu’un journal et un concert. Des temps d’expérimentation où les pratiques se confrontent, s’activent les unes les autres. L’événement n’est plus celui de l’objet fini (exposition) mais celui d’une pensée qui s’active durant une période donnée. Les étudiants des écoles d’arts d’Amiens, Lorient, Quimper, Brest, Rennes, Pau, Cambrai et l’ERG (Bruxelles) sont au cœur du projet, et la manifestation est aussi ouverte à un public plus large.
K3 se développe en partie sur l’ancienne base de sous-marins. L’idée n’est pas d’essayer de réhabiliter ces lieux, mais pour cet événement les «réaffecter», pendant une soirée ou sur la semaine de la manifestation. Les interventions se font sans restaurer les bâtiments, en s’installant dans ces environnements de manière précaire, comme on peut le faire pour un chantier.

K3 s’est construit sur une notion de propagation et de circulation, avec l’envie de réactiver certains lieux, de lier différentes disciplines. Le mode de fonctionnement de K3 se situe dans cette logique de connexions : que ce soit d’un médium à un autre, d’un moyen de diffusion à un autre ou d’un endroit à un autre.
K3 se développe sur trois axes : l’École Supérieure d’Art/ la zone portuaire (K3, cité de la voile) / le centre ville, mis en réseau par les lignes de bus et la mise à disposition de vélos.

K3 _ Manifestation 1 / 16 – 21 March 2009, Lorient, France
Graphic Design & Digital Week in Lorient.
Research, workshops, discussions, art interventions & installations in public space.

The opening of a Graphic Art & Design department at the Fine Art School of Lorient (Brittany) has been the motor for developing a working space related to design graphic & visual arts, and to question what it is to teach graphic design today.
It seemed natural to invite graphic designers, artists, art & design historians, to mix various mediums and practice in order to activate a space for exchanges and experimentations.

Mutation is the word that could summarise the current state of design graphic in France: a discipline that is at the border – or in constant circulation between – art, design, and communication.
If print was originally the main frame of work, the web and new medias (video, mobile phone, videogame..) now broaden and redefine this frame.
Mutation is also the word that could define the Lorient Fine Art School environment and site. The school is built on a location both industrial (fishing harbour) and military. In both case, most of the buildings around it are vacant. These abandoned spaces question more or less directly our society, activities, and environment…
A lot of them were formerly used for storage, industrial fishing, and business. They also bear the trace of a military past (the most important WWll German submarine station lays within 5mn from the school, and was still used by the French army until recently).
For many reasons, most of these buildings are left as they are, or are beginning to be restored. They are the signs of the society shift.
It is this territory that K3 is going to use.

The project is not to set up one more exhibition or festival, but on a short period of time (one week) to gather artists, graphic designers, art historians & critics that are cutting edge in the contemporary production. K3 is not an exhibition or a festival but the activation of a thought, an ongoing discussion happening within one week. From the Fine art School, workshops, discussions, art & design propositions in Public space are set up. The students are the actors of the project, and all events are open to the wide public.
K3 will mainly take place in the former Submarine station, with the will to re-affect this place without refurbish it, as if it were just a construction site.

With : Pierre Alferi / Jonathan Barnbrook / Étienne Bernard / Depth Affect / Pierre Di Sciullo / David Guez / Étienne Mineur / Dominique Moulon / Jean-Gabriel Periot / Antoine Schmitt / Trafik.

currators : Jocelyn Cottencin & Julie Morel

Sweet Dream au BBB & à Duplex.

« Sweet Dream (Toulouse-Toulouse) » sera exposé pendant « Trans-Faires », Exposition du 3 février au 4 avril 2009 au BBB, Toulouse.
Vernissage & performance sonore mardi 3 février 19H.
Exposition du 3 février au 4 avril 2009.

Art/Multimédia. Deux mots qui pourraient sembler s’opposer. Deux mots trop restreints pour définir des pratiques diverses et nourrissant la création actuelle avec une richesse exceptionnelle. Car, bien loin de se borner à la seule utilisation de l’ordinateur, la création multimédia redouble d’inventivité dans l’exploration des porosités entre diverses disciplines artistiques.
Pour cette exposition d’envergure le duo HeHe, Maria BARTHELEMY et René SULTRA, Nicolas MAIGRET et Nicolas MONTGERMONT, le collectif Qubo Gas, Judith Millot ont chacun réalisé une production spécifique. La galerie Duplex complète cette programmation en invitant Julie MOREL à exposer une de ses œuvres intitulée Sweet Dream, revisitée pour l’occasion. Via des jeux d’émissions/réceptions, propagation/ filtration, l’exposition nous entraine au cœur d’espaces sensitifs originaux.

Common singularity – My version of Œdipus

Hier au ICI Berlin, la session de Kom.post a été consacrée a un langage commun au groupe. On nous a posé la question de la singularité et du commun dans le texte de Sénèque. J’ai pris cela pour excuse pour produire une petite maquette d’un visuel qui pourrait-être développé comme installation ou dans un dispositif scénique.
Pour le moment, cette maquette ne reprend qu’un passage (j’aimerais appliquer le processus à tout le texte) et utilise les lettres des mots « Common » et « Singularity »… Je ne suis pas sûre qu’ils soient les plus cohérents. Effectivement, ça pourrait être n’importe quels autres mots comme me l’a fait remarquer Ralph. (De même, si je garde ces deux mots, je pourrais les utiliser sous forme de montage spatial – 2 écrans, 1 pour chaque mot).
A suivre, je veux avoir fini cette expérimentation d’ici la semaine prochaine !

Œ, le e dans l’o, au ICI Berlin

Du 16 au 21 janvier, je suis à Berlin pour participer au projet Kom.post, une relecture d’Œdipe de Sénèque, un projet mis en place par Camille Louis et Laurie Bellanca, à la galerie « Visite ma tente » et au ICI Berlin, et qui réunit une dizaine d’artistes européens et coréens.

Œdipe, c’est d’abord pour moi, de manière très littérale, la perturbation d’un ordre naturel, la mise en danger d’une lignée.
J’ai déjà repris un passage pour une expérimentation typographique. Celui, assez beau et violent, dans lequel Manto lit des signes néfastes dans les entrailles d’une génisse sacrificielle. Et ces signes sont clairs : ceux d’organes malades, atrophiés, dysfonctionnels, à la mauvaise place (désORGANisés donc).

Aujourd’hui pendant la session de travail à ICI Berlin, on a évoqué les différentes interprétations de la raison pour laquelle Œdipe se mutile les yeux. Et notamment pourquoi les yeux en particulier. Pour ma part, je suis arrivée à la conclusion, très fantasque (elle ne fonctionne qu’avec la langue française !) qu’avec ce message, il ne s’agit pas là d’une punition, mais plutôt un geste effectif qui résume, redit la conséquence de l’inceste : le risque de mutilation d’un ou plusieurs organes.
Alors pourquoi l’œil? Pourquoi pas un bras, la langue… Je crois en effet que ça aurait pu être un autre organe… Ma réponse est toute simple. Ce n’est pas une raison symbolique dans l’acte, c’est une raison symbolique dans le signe écrit : parce que l’œil comme œdipe partage la même première lettre. C’est donc une sorte d’index, un signe qui nomme cette action comme lui appartenant.

Un peu plus tard…
Quand je prends les mots qui utilisent le « œ », je ne peux que remarquer le nombre important de termes proches du corps, des organes ou de la naissance : fœtus, œdème, cœur, œil, nœud, œuf, œsophage, œstrogène…



Magnetic people

Depuis la fin décembre, le site Magnetic-room, créé par Marie de Quatrebarbes et Maël Gesdon, est en ligne.
En Août 2008, Maël et Marie étaient venus passer quelques jours à Briant pour m’interviewer. Je les avais bien sur embauchés pour quelques séances de travaux de rénovation, et ça a été l’occasion de les connaitre un peu plus et d’échanger, au fil de la pose du carrelage, des coups de marteaux, et des goûters de fin d’après-midi (ils sont aussi gourmands que moi !), sur ce qu’étaient leurs envies pour magnetic-room.
Voici ce qu’ils en disent :
« Magnetic Room est né, au début du printemps 2008, du désir d’interviewer des artistes dont nous aimons le travail et d’interroger leurs moyens d’expression (net art, musique, cinéma, vidéo…). Nos choix n’ont d’autres critères que nos envies et les rencontres. Au fur et à mesure de l’élaboration du site, nous nous demandions si, outre nos préférences et nos goûts, se dégagerait une cohérence globale de l’ensemble des interviews. Cet ensemble reste ouvert et en mutation : il se développera avec de nouveaux entretiens à venir. Aujourd’hui, le thème du « numérique », de la création liée au numérique, s’impose comme un leitmotiv de tous les entretiens. »
Avec pour interviews :
Etienne Cliquet, Reynald Drouhin, Jérôme Lefdup, Sonia Marquez, Etienne Mineur, Joseph Morder, Julie Morel, Richard Pinhas, Antoine Schmitt, Clump of trees, Electric Indigo, Clara Moto, Danielle de Picciotto et Scanner.

K3_ une manifestation arts, numérique & graphisme

Ce début d’année, c’est aussi le lancement de l’organisation du festival K3, dont je suis commissaire avec Jocelyn Cottencin.
Ce festival se tiendra à Lorient du 16 au 20 Mars 2009. Il regroupera recherches, workshops, tables rondes, interventions dans l’espace public dans divers lieux désaffectés, notamment l’ancienne base de sous-marins, le Keroman 3.

Le projet K3 n’est pas de faire une exposition de plus, mais de réunir sur un temps court (une semaine) des artistes, des graphistes et des théoriciens, qui font la production graphique et artistique actuelle.
Depuis l’école des beaux-arts, cet événement développe à la fois des workshops, des tables rondes et des propositions dans l’espace public. Des temps d’expérimentation où les pratiques se confrontent, se frottent les unes aux autres. L’événement n’est plus celui de l’objet fini (exposition) mais celui d’une pensée qui s’active durant une période donnée. Les étudiants sont au cœur du projet, et la manifestation est ouverte à un public plus large.
K3 se développe en partie sur l’ancienne base de sous-marins. L’idée n’est pas d’essayer de réhabiliter ces lieux mais, pour cet événement, les «réaffecter», pendant une soirée ou sur la semaine de la manifestation. Les interventions se font sans restaurer les bâtiments, en s’installant dans ces environnements de manière précaire, comme on peut le faire pour un chantier.

K3 s’est construit sur une notion de propagation et de circulation, avec l’envie de réactiver certains lieux, de lier différentes disciplines. Le mode de fonctionnement de K3 se situe dans cette logique de connexions : que ce soit d’un médium à un autre, d’un moyen de diffusion à un autre ou d’un endroit à un autre.
K3 se développe sur trois axes : l’école Supérieure d’arts/ la zone portuaire (K3, cité de la voile, ateliers) / le centre ville, mis en réseau par les lignes de bus et la mise à disposition de vélos.

Bientôt le site en ligne : http://K3manifestation.lorient.fr

Komposter Œdipe de Sénèque

Dans quelques jours, je pars à Berlin pour prendre part à l’aventure « Kompost », résidence autour d’une tentative de relecture d’Œdipe mis en place par Camille Louis et Laurie Bellanca. Pour l’occasion, je revisite sous forme de vidéo un passage du texte avec la typo « Organs ».
J’ai dessinée cette typo suite à des échanges avec Jocelyn Cottencin. Nous nous sommes en effet aperçus que nous avions une production très similaire de dessins. La difficulté commune que nous avions avec ces dessins est celle d’un élément structurant. Je lui ai donc proposé de travailler autour d’une typo.
Pour ce projet sur œdipe, cela tombe sous le sens, vu le contenu…
Quelques écrans…






… et le texte en question :
« MANTO. – O mon père! Quel est ce phénomène?
Au lieu de palpiter doucement, comme d’ordinaire, elles bondissent violemment sous la main qui les touche, et un sang nouveau ruisselle par les veines. Le cœur blessé s’affaisse et reste enfoncé dans la poitrine; les veines sont livides, et une grande partie des fibres a disparu; le foie corrompu écume d’un fiel noir; et (ce qui est un présage toujours fatal aux monarchies) il présente deux têtes pareilles. Une membrane légère, et qui ne peut cacher longtemps les secrets qu’elle nous dérobe encore, enveloppe ces deux tètes. La partie hostile des entrailles se gonfle avec violence, et les sept veines sont tendues. Une ligne oblique les coupe toutes par derrière et les empêche de se rejoindre. L’ordre naturel est troublé; rien n’est à sa place, tout est interverti. Le poumon, plein de sang, au lieu de l’air qui devrait le remplir, n’est point à droite; le cœur n’est point à gauche; la membrane des intestins ne les enveloppe point d’un tissu moelleux. Dans la génisse, la nature est renversée; toutes les lois sont violées. Tâchons de savoir d’où vient ce gonflement extraordinaire des entrailles. O prodige épouvantable! La génisse a conçu, et le fruit qu’elle porte n’est point à sa place. Il remue ses membres en gémissant, et ses articulations débiles cherchent à s’affranchir. Un sang livide a noirci les fibres. La victime horriblement mutilée fait effort pour marcher. Ce fantôme se dresse pour frapper de ses cornes les ministres sacrés. Les entrailles s’échappent de leurs mains. Cette voix que vous entendez, ô mon père, n’est point la forte voix des bêtes mugissantes, ni le cri des troupeaux effrayés: c’est la flamme qui gronde sur l’autel, c’est le brasier qui pétille.
«